Parfois, le geste le plus simple peut avoir une grande signification.
Je me souviens de la fin de semaine où j’ai présenté Merry pour la première fois à ma famille dans l’Oregon.
Mes parents nous ont emmenés à un match de basket-ball de lycée et il pleuvait des cordes lorsque nous sommes arrivés au stade.
Nous n’avions qu’un seul parapluie, et papa nous a donc déposés pour nous éviter d’être trempés.
Ce geste a beaucoup impressionné Merry, qui a pensé que si mon père avait ce genre d’attitude, cela déteindrait peut-être un peu sur moi.
Et, bien que j’avoue ne pas toujours avoir suivi l’exemple de mon père, j’ai tout de même beaucoup appris de lui en ce qui concerne le rôle de mari et de père, et sur le fait d’être un homme.
J’ai de la chance d’avoir un père dont je peux m’inspirer pour assumer mes responsabilités : il subsistait aux besoins de sa famille, aimait ma mère, était impliqué dans son église et dans sa communauté, et il travaillait dur pour aider à notre éducation à ma sœur et à moi. C’était un homme constant, stable et sage, et il était là pour nous.
En fait, il est encore là pour nous.
Je pensais à mon père dernièrement en réfléchissant à ces hommes qui refusent de grandir. Par exemple, Merry fait partie d’un ministère qui s’occupe de femmes d’affaires ici à Little Rock (Arkansas); elle a ainsi rencontré de nombreuses femmes dont les maris reviennent à un comportement d’adolescent après plusieurs années de mariage.
Certains de ces hommes ont décidé de quitter femmes et enfants pour courir après l’excitation et l’aventure qui, selon eux, manquaient dans leur vie.
Ensuite, il y a le « Syndrome de Peter Pan », qui est un phénomène que l’on voit de plus en plus chez les jeunes hommes qui ne semblent pas vouloir grandir. Ils passent d’un emploi à l’autre, vivent chez leurs parents ou avec des bandes de copains, et consacrent leur énergie à boire, à faire la fête, à regarder des émissions sportives, à jouer aux jeux vidéo et à courir après les filles.
Ce qui différencie cette génération de jeunes hommes des précédentes, c’est le fait que plusieurs d’entre eux repoussent de plus en plus l’âge du mariage et que notre culture les encourage à prolonger ce comportement d’adolescent. Dans son dernier livre intitulé Guyland, le sociologue Michael Kimmel écrit :
Guyland est le monde dans lequel les jeunes hommes vivent. Il s’agit à la fois d’une étape de la vie, d’une période non définie qui se situe entre l’adolescence et l’âge adulte et qui peut durer une décennie ou plus…
Mais il s’agit également de tout un tas d’endroits où les jeunes hommes se réunissent entre eux, sans être harcelés par les exigences des parents, des petites amies, de l’emploi, des enfants et des autres désagréments de la vie d’adulte.
Dans cet état d’esprit à la Peter Pan et cette façon de voir les choses à l’envers, les jeunes hommes fuient les responsabilités d’adultes et demeurent coincés dans les attributs de l’enfance, tandis que les garçons qu’ils sont encore s’efforcent héroïquement de prouver qu’ils sont de vrais hommes, bien que leur attitude prouve le contraire.
On dirait que les jeunes hommes se sont fait une idée complètement fausse de l’âge adulte.
Ils pensent que devenir un homme signifie faire tout ce que l’on veut.
Pour eux, commencer une famille est synonyme d’abandon d’une indépendance qui leur est si chère.
Avec cette façon de penser, on peut se demander quel genre de maris et de pères ces jeunes hommes vont devenir lorsqu’ils se décideront enfin à abandonner leurs comportements enfantins.
Dans mon cas, mon père m’a montré qu’être un homme signifie assumer ses responsabilités, notamment pour ce qui est des choix que l’on fait par rapport à sa famille, à sa collectivité et pour les prochaines générations.
L’une des étapes clés lorsque l’on est sur le chemin de l’âge adulte, c’est de trouver une épouse et de fonder une famille.
Notre nature humaine pécheresse a un besoin maladif d’indépendance; nous voulons emprunter nos propres voies et éviter la responsabilité de s’engager devant Dieu et devant les autres hommes.
Comme nous le dit Ésaïe 53.6 : « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie. »
Nous vivons dans une culture qui vante les vertus de la jeunesse, de la beauté et de l’indépendance, au détriment de l’entrée dans le stade adulte.
Beaucoup de jeunes hommes aujourd’hui se plongent totalement dans un univers où les médias de loisirs et les divertissements sont rois, et où il est bien vu de vivre un style de vie centré sur soi, sans aucun engagement à part celui de se livrer à toutes sortes de plaisirs abrutissants et sans fin.
Dans un monde comme celui-là, où les hommes, qu’ils soient jeunes ou vieux, peuvent-ils apprendre à devenir de vrais hommes?
La réponse est toute simple : auprès d’autres hommes.
Que nous soyons jeunes ou plus âgés, nous avons besoin d’autres hommes dans nos vies, pour nous offrir des enseignements, jouer le rôle de modèles et nous encourager à faire les bons choix.
Les maris et les pères doivent prendre les choses en main et assumer leurs responsabilités envers la prochaine génération. Les jeunes garçons qui grandissent sans père ont besoin d’hommes qui interviendront dans leur vie et joueront le rôle de mentors auprès d’eux.
Et les jeunes hommes qui refusent de grandir ont besoin de personnes du même âge qu’eux et de pasteurs qui les encourageront à se comporter comme des hommes.
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