Auteur : Anne Bersot
Il y a une valse que je déteste
danser : c’est la valse sur quatre roues.
Quand l’hiver arrive, la terreur
des conductrices, c’est la pluie verglaçante.
Un dimanche, en rentrant de l’église, c’était l’hécatombe : un camion
dans le fossé, trois autos sur le toit. J’avais jusque là réussi à
garder le cap avec ma précieuse cargaison de petites filles. La route était une
vraie patinoire. J’étais cramponnée au volant, crispée, quand soudain à une
intersection, hop ! l’arrière de l’auto est passé devant. Je me suis sentie
partir en valse lente, incontrôlable, malgré ma bonne volonté. Là on a deux
choix : ou bien on ferme les yeux, on lâche le volant et on crie Ahhhhh ! Ou
bien on se cramponne et on agit.
Une de mes sœurs, qui est un as du
volant, m’a dit un jour : quand tu dérapes, ne freine surtout pas, accélère
doucement, contrebraque et
garde les yeux fixés vers l’endroit où tu veux aller. Réflexion faite, ces propos s’appliquent tout-à-fait à notre vie de tous les jours. Il y a une « pluie verglaçante » qui tombe régulièrement sur notre route : elle s’appelle le coup de déprime. Il nous attrape à l’occasion d’une période de fatigue, de nos hormones qui nous bouleversent, ou après des contrariétés diverses. Nous y sommes particulièrement sensibles, nous les femmes.
Tout va bien, on va de l’avant, ça « turbine », et puis voilà ! Le coup de déprime nous saisit, on se lève le matin déjà fatiguée, on se traîne, on a envie de mordre quand on nous dit bonjour.
On écoute la météo, et on éclate en sanglot quand la présentatrice annonce un orage! Bref, ce n’est pas la grande forme. Dans ces moments là, on n’a plus envie de prier, et on a l’impression que nos prières ne dépassent pas le plafond du premier. On fait la tête à tout le monde, même au Seigneur. Je crois que nous y sommes toutes passées. Dans ces cas là, il faut être vigilant, et en attendant de passer l’orage, il y a quelques précautions à prendre.
Tout d’abord, il y a une chose qu’il faut écrire en gros sur notre frigo ou sur un cahier bien en vue : «Dieu ne change pas».
Ce n’est pas lui qui s’éloigne de nous, c’est nous qui n’allons pas bien. Il est le même, aujourd’hui, hier et éternellement. Les moments bénis que nous avons passés en sa présence sont encore valables et disponibles tout de suite si on le veut. Le Seigneur nous aime autant, il a toujours les mêmes projets pour nous, ses promesses sont toujours valables. Il faut bien être conscient que nous voyons dans ces cas là la réalité avec des lunettes déformantes où tout est grisâtre, et rien ne va. Mais ce n’est pas la réalité !
Deuxièmement, il faut fuir comme la peste les grandes discussions de fond avec nos amis, notre patron, ou notre conjoint :
nous risquerions de regretter nos
paroles, de faire du mal et de donner une image de nous pitoyable.
Troisièmement, il faut se refuser de prendre des décisions importantes si
le moral n’y est pas.
Ce n’est absolument pas le bon moment
pour décider de déménager, de changer d’emploi, ou d’église.
Quatrièmement, il ne faut pas épancher notre cœur auprès de plus faibles
que nous dans la foi:
Le découragement est extrêmement
contagieux, et les personnes jeunes dans la foi ne sont pas «vaccinées» contre
les coups de déprime et les paroles négatives.
En attendant que l’orage passe, il
faut se montrer sage.
Etre consciente de notre état va permettre d’en sortir plus vite, et de
prendre les bonnes mesures.
Jérémie, dans un de ses profonds moments de déprime a dit des paroles
pleines de bon sens et qui sont salutaires dans pareil cas : (Lamentations de
Jérémie 3 :19-23) Quand je pense à ma détresse et à ma misère, à l’absinthe et
au poison, quand mon âme s’en souvient, elle est abattue au-dedans de
moi.Voici ce que je veux repasser en mon cœur, Ce qui me donnera de l’espérance: les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme. Elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande!
En un mot, si notre moral dérape, ne lâchons pas le volant en nous laissant entraîner dans des pensées négatives, mais gardons les yeux fixés dans la bonne direction:
Dieu nous aime, il a des projets pour nos vies, et c’est lui qui a tout entre ses mains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.