samedi 13 septembre 2014
Susannah Wesley
"On ne peut raconter l'histoire du Grand Réveil qui eut lieu en Angleterre au siècle dernier (XVIIIème) sans reconnaître à la mère de John et Charles Wesley une grande part de l'honneur mérité; non seulement en raison de l'éducation qu'elle inculqua profondément à ses fils, mais aussi pour la direction qu'elle donna au réveil."
Avec une profonde admiration, Samuel Wesley écrivit ceci à ses enfants : "Vous savez ce que vous devez à l’une des meilleures des mères… par dessus tout pour ses doux et salutaires conseils et avis maternels qu'elle vous a souvent prodigués pour vous amener à la crainte de Dieu…"
La mère de Susannah était la fille d'un prédicateur. Dévouée à l'œuvre de Dieu, elle épousa le célèbre pasteur, Samuel Wesley. Des vingt-cinq enfants de cette union, Susannah était la vingt-quatrième. Au cours de sa vie, elle suivit l'exemple de sa mère, consacrant une heure, matin et soir, à prier et à méditer les Écritures. D'après ce qu'elle écrivit un jour, on se rend compte de la place que tenait la prière dans sa vie: "Loué soit Dieu pour toute journée où nous nous conduisons bien. Mais je ne suis pas encore satisfaite, parce que je ne profite pas beaucoup de Dieu. Je sais que je suis encore trop loin de lui; je désire tenir mon âme plus étroitement unie à lui par la foi et l'amour."
Susannah Wesley vécut juste assez longtemps pour voir les fruits de son travail; deux mois avant sa mort, en juillet 1742, son fils John prêcha une série de messages de réveil dans leur ville natale d'Epworth, en Angleterre, aux foules les plus immenses que cette région eût jamais vues. Le ministère en plein développement de John et Charles allait avoir un impact sur les générations à venir, leur ouvrant la voie à l’Évangile de Christ.
Pourtant, leur succès était une bénédiction que Susannah n'était pas sûre que Dieu la laisserait apprécier dans cette vie; mélangés à son bonheur, quelques souvenirs douloureux traînaient dans son esprit. En dix-neuf ans, elle avait donné naissance à dix-neuf enfants, dont neuf moururent en bas âge - y compris deux paires de jumeaux. Un de ses bébés fut accidentellement étouffé par une bonne. Un autre demeura estropié pour la vie en raison d’un tragique accident.
Susannah fit face à ses épreuves avec la foi en Dieu qu'elle avait reçue tout enfant encore. Elle était la plus jeune des vingt-cinq enfants, qui naquit en 1669, de la famille du Dr. Samuel Annesley, un puissant serviteur de Dieu bien connu.
Ses parents étaient des ouvriers de Dieu pleins de grâce et inlassables dans Son œuvre, qui s’étaient soucié de rendre agréable le foyer durant toute leur vie.
Le bureau de son père était un centre d'activités intellectuelles où beaucoup d'hommes renommés de l’époque discutaient sur les questions du moment.
Susannah gardait toujours une oreille attentive aux discussions, car elle aimait apprendre. Elle eut la rare opportunité d’accéder à l’instruction comme peu de femmes de son temps pouvaient le faire, et elle en tira le meilleur profit. Son brillant esprit absorbait l'instruction que son père lui prodiguait.
Susannah se rappelait ces jours-là avec tendresse, particulièrement sa croissance dans le Seigneur. Elle écrivit dans une lettre : "Je te dirai quelle règle j’observais quand j'étais jeune et trop attachée aux diversions enfantines : ne jamais passer plus de temps dans les simples loisirs dans un seule journée que dans des dévotions religieuses personnelles."
Elle était aussi jolie et captivante extérieurement qu'elle ne l’était dans son cœur, et le jeune Samuel Wesley le remarqua rapidement. Ils se marièrent le 11 novembre 1688, quand Susannah eut dix-neuf. Mais quand elle l'épousa, elle n'avait pas prévu la vie difficile qu’ils allaient vivre.
La première bataille fut d’ordre matériel. Du fait que Samuel était un ministre nouvellement ordonné dans l'Eglise d'Angleterre, il dut attendre d’être nommé pasteur des paroisses qui lui payassent un salaire suffisant. Par la suite, il fut nommé recteur à Epworth, une bonne position, mais entre-temps ils étaient submergés de dettes. Ce qui n’arrangeait guère la situation était que Samuel était un bien mauvais gestionnaire. Chaque tentative hasardeuse dans le domaine financier qu’il entreprenait tournait au désastre et les laissait encore plus pauvres qu'avant. Coincée entre les enfants à élever et l’épreuve des maladies prolongées, Susannah ne pouvait pas beaucoup contribuer à compléter ses revenus. La générosité des amis et des défenseurs permit de subvenir à leurs besoins pendant les périodes les plus mornes.
En dépit de son amour pour elle et de son engagement pour Christ, Samuel n’avait pas conscience de ses fautes. A certains moments, il était tyrannique et despotique à la maison. Une fois, après un désaccord mineur, il abandonna Susannah et leurs enfants pendant une année entière.
Quelles que fussent les circonstances, toutefois, Susannah était résolue à s'occuper de sa famille de la meilleure façon possible. Bien que leurs ressources fussent limitées, elle commença une école quotidienne pour ses enfants. Elle disait que son but était exclusivement "le salut de leurs âmes," et, par conséquent, l’instruction académique rigoureuse ne prit jamais la priorité sur l'instruction dans la Parole de Dieu. Chaque jour avant les cours, elle se consacrait une heure pour la lecture des Écritures et pour la prière, et ensuite les conduisait à chanter des psaumes.
Le biographe d'Arnold Dallimore note la chose suivante : "Susannah éduqua ses enfants à obéir, et ce faisant façonna richement leurs caractères."
Chaque enfant avait des responsabilités distinctes, ce qui était une nécessité pour faire fonctionner un si grand ménage. Quand l’un d’eux était turbulent, Susannah réagissait avec une discipline appropriée. Bien que certains éducateurs d’enfants modernes critiquent les méthodes de Susannah, leur jugement à son égard est juste : jamais n’exerçait-elle une discipline excessive ou dure.
Parce que Susannah voulait développer une relation personnelle avec chacun de ses enfants, elle programma un rendez-vous privé avec chacun d'eux une fois par semaine en vue de les encourager. Ces liens de foi et d'amour les aidèrent à surmonter des difficultés et privations continuelles.
Le célèbre commentateur de la Bible, Adam Clark, écrivit au sujet de Samuel et Susannah Wesley et de leurs enfants : "Je n'ai jamais rien vu ni jamais rien entendu de pareil à cette famille, à laquelle nous devons tant, et je ne sais pas non plus s'il en a existé de semblable depuis Abraham et Sara ou Joseph et Marie de Nazareth."
Au foyer de Samuel Wesley, on n'omettait jamais le culte familial dans le programme de la journée. Quelle que fût l'occupation des membres de la famille ou des serviteurs, tous se réunissaient pour adorer Dieu. Lorsque son mari s'absentait, Susannah, le cœur enflammé par le feu du ciel, dirigeait les prières. On raconte qu'un jour, alors que l'absence de son mari se prolongeait plus que de coutume, trente à quarante personnes assistèrent au culte célébré dans la maison des Wesley et la faim de la Parole de Dieu augmenta tellement que la maison se remplit de voisins qui vinrent assister à la réunion de prières.
Susannah Wesley croyait que "celui qui ménage sa verge hait son fils" (Proverbes 13:24) et elle ne voulait pas entendre ses enfants pleurer.
Grâce à cela, bien que sa maison fût pleine d'enfants, il n'y avait jamais ni scènes désagréables ni tapage au foyer du pasteur. Jamais aucun de ses enfants n'obtint ce qu'il désirait par les larmes dans la maison de Susannah Wesley.
Pour Susannah, le jour de son cinquième anniversaire, chaque enfant devait apprendre l'alphabet, et tous, à l'exception de deux, accomplirent la tâche au moment fixé. Le lendemain de ses cinq ans, ayant maîtrisé l'alphabet, l'enfant commençait à apprendre à lire et ce, avec le premier verset de la Bible.
Tout petits, les enfants, au foyer de Samuel Wesley et de sa femme, apprirent à assister fidèlement au culte. Dans aucun récit, on ne trouve des faits aussi profonds et émouvants que ceux que l'on raconte au sujet des enfants de Samuel et Susannah Wesley, car, avant même de pouvoir se mettre à genoux ou de savoir parler, on leur apprenait à rendre grâces pour leur nourriture par des gestes appropriés. Lorsqu'ils commençaient à parler, ils récitaient le Notre Père matin et soir; on leur apprenait en outre à prier pour d'autres choses selon leurs désirs [ …]. Arrivés à l'âge approprié, on attribuait à chaque enfant un jour de la semaine afin de pouvoir parler en particulier avec sa mère de ses "doutes et de ses problèmes."
Dans la liste, le nom de John figure le mercredi et celui de Charles le samedi. Pour chacun des enfants "son jour" devenait une journée précieuse et mémorable [ …].
Il est émouvant de lire ce que John Wesley, qui était le quinzième des dix-neuf enfants de Samuel et Susannah Wesley, vingt ans après avoir quitté la maison paternelle, disait à sa mère : "En beaucoup de choses, vous, ma mère, avez intercédé en ma faveur et vous l'avez emporté. Qui sait même maintenant si votre intercession pour que je renonce entièrement au monde a été couronnée de succès [ …]. Elle sera sans doute efficace pour corriger mon cœur comme elle le fut autrefois pour former mon caractère."
Deux fois leur maison fut détruite par un incendie, et Dieu les sauva des flammes. Dans le deuxième incendie, John avait seulement cinq ans et fut piégé à l’étage. Ni Susannah ni Samuel ne pouvaient l'atteindre, mais ils l’entendaient crier de crainte. Ils se mirent à prier, et John apparut devant la fenêtre juste à temps pour être saisi avant que le toit ne s’effondrât.
Après le sauvetage spectaculaire de John de l'incendie, sa mère, profondément convaincue que Dieu avait de grands projets pour son fils, prit la ferme résolution de l'éduquer pour servir et être utile à l'œuvre de Christ. Susannah écrivit dans ses méditations particulières : "Seigneur, je ferai des efforts encore plus fermes pour cet enfant que tu as sauvé si miséricordieusement. J'essaierai de lui transmettre fidèlement, pour qu'ils se gravent dans son cœur, les principes de Ta religion et de Ta vertu. Seigneur, donne-moi la grâce nécessaire pour mener à bien ce but avec sincérité et sagesse et bénis mes efforts en les couronnant de succès." Elle mit tant de constance à mettre en pratique sa résolution qu'à l'âge de huit ans, John fut admis à participer à la Cène du Seigneur.
Ce qui suit, écrit par la mère de John, montre comment elle s'appliquait à "ordonner à ses fils et à sa maison après elle de garder la voie de l'Eternel" (Genèse 18:19). "Pour former l'esprit d'un enfant, la première chose à faire est de dominer sa volonté. Instruire son intelligence prend du temps et doit se faire progressivement, selon les capacités de l'enfant. Mais sa volonté doit être subjuguée d'un seul coup, et le plus tôt est le mieux […]. Ensuite on peut diriger l'enfant en faisant appel au raisonnement et à l'amour des parents, jusqu'à ce qu'il atteigne un âge où il peut faire usage de sa raison."
Peu avant de mourir à l'âge soixante-treize ans, Susannah écrivit à Charles pour décrire sa foi. Elle admettait que pendant des années elle avait lutté dans le doute et la confusion au sujet de son salut, mais que, finalement, elle eut la paix complète. "Quand j'avais oublié Dieu, c’était là que je m’apercevais alors qu’Il ne m'avait pas oubliée. Même dans ces moments-là, Il appliquait réellement, par Son Esprit, les mérites de la grande expiation à mon âme, me disant que le Christ mourut pour moi."
Sa famille rassemblée autour de son chevet pendant sa maladie finale, elle prononça les paroles suivantes : "Mes enfants, dès que je serai libérée, chantez un psaume de louange à Dieu." Sur l’épitaphe de sa tombe, figurent, en partie, les mots suivant : "…Ci-gît le corps d’une chrétienne, échangeant la croix pour une couronne."
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