vendredi 12 septembre 2014

Convertir les devises

Auteur : Phil Callaway
 
La vie est courte et nous ne passons jamais assez de temps à réjouir les coeurs de ceux qui passent les moments difficiles à nos côtés .Oh soyons prompt à aimer, hâtons-nous d’être gentils.   Henri Frederick Amiel
 
Une des plus grandes tragédies du rythme effréné de la vie est qu’il nous rend moins disponibles pour être étonnés par le spontané.
Alors que nous sacrifions nos relations sur l’autel de nos occupations, nous terminons la journée, fatigués et vides. Toute la journée, nous nous sommes rendus indisponibles pour un mot gentil, une partie d’échecs, le son du rire d’un enfant, l’odeur du pain frais qui cuit.
Comme ce fermier africain qui a vendu sa ferme pour prospecter des diamants
en ignorant que sa propriété deviendrait une des plus grandes mines de diamants de toute l’Afrique, nous oublions que les plus grands trésors au monde se trouvent parfois dans notre jardin.
 
Mais il se peut que nous ne soyons plus là demain pour serrer ces trésors contre nous et célébrer la joie qu’ils procurent.
J’en ai eu un rappel frappant l’hiver dernier alors que j’emmenais ma fille Rachel à la piscine, un soir. Il faisait -20 °C dehors, alors nous nous sommes retrouvés assis dans le jacuzzi entourés de petits enfants et d’adultes (dont certain ressemblaient à des homards à point).
« Papa, » a dit Rachel, tirant sur mon bras, « puis-je avoir deux dollars pour m’acheter des friandises? »
« Non, » ai-je dit.
« Bon, est-ce que nous pouvons aller acheter une glace en sortant? »
Je lui ai dit que nous ne le pourrions pas, que nous ferions mieux de rentrer à la maison, qu’il faisait froid dehors, et que j’avais encore des tonnes de choses à faire avant de me coucher. L’homme à côté de moi, un parfait inconnu, m’a regardé et a murmuré : « Emmenez-la. Si vous avez besoin d’argent, je vous le donnerai. » En me retournant, j’ai aperçu des larmes dans ses yeux. « Je donnerai n’importe quoi pour pouvoir emmener ma fille manger une glace ce soir, » dit-il, si doucement que j’ai dû tendre l’oreille pour l’entendre. « Elle… elle est morte de la leucémie il y a trois ans. »
« Je suis vraiment désolé, » ai-je dit.
Ce soir-là nous avons dégusté des glaces ensemble, Rachel et moi.  Je me suis délecté en léchant lentement une glace à la vanille. Elle s’est décidée pour une double (Malabar arc-en-ciel et beurre de cacahouètes). Nous avons courbé nos têtes dans le petit café et j’ai prié pour l’homme qui avait perdu sa fille, en remerciant Dieu silencieusement pour les petites bénédictions sur ma vie. Alors que j’étais assis là je me suis demandé ce qui se passerait si nous convertissions les devises, si nous commencions à mesurer la richesse en termes d’amitié et de temps et des petits plaisirs de la vie.
 
« Est-ce que tu savais que j’étais millionnaire? » ai-je demandé à ma fille, lorsque nous avons relevé la tête. Ses yeux se sont élargis, elle a avalé sa salive et a presque failli faire tomber sa glace par terre.
« Vraiment?» a-t-elle dit plutôt excitée.
« Vraiment », ai-je dit. « Vois-tu, ce temps passé avec toi maintenant vaut 10 000 $ pour moi. Déjeuner avec maman vaut la même chose. Nous sommes riches, Rachel : riches de souvenirs, riches de relations, riches de rires. »
« Alors, » a-t-elle dit, en repensant à la glace au beurre de cacahouètes qu’elle venait de finir, « si nous sommes si riches, est-ce que je peux avoir mes deux dollars pour les friandises? »
Est-ce que vous appréciez les choses simples de la vie? Apprenez comment vivre dans la joie en vous réjouissant de la simplicité et comprenez comment vous pouvez vous simplifier la vie pour qu’elle ne soit plus incontrôlable et chaotique.

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