mardi 9 septembre 2014

Pourquoi souffrir?




 
Récemment, l’un de nos journalistes a eu l’occasion de s’entretenir avec Dawson McAllister, animateur d’une émission à la radio très prisée par les jeunes des États-Unis. Voici ce qu’il avait à dire :
Je parle à plus d’adolescents et de jeunes adultes par semaine que tout autre pasteur pour la jeunesse en Amérique du Nord, mais cela ne me met pas à l’abri de la souffrance ou de problèmes au sein de ma propre famille. Mon fils aîné de 27 ans souffre de problèmes de toxicomanie et d’alcoolisme depuis l’âge de 15 ans. Il vit au bord de la destruction.
Vous pourriez vous demander : « Dawson, des milliers de jeunes t’adressent leurs questions. Qu’en est-il de tes propres enfants? Comment expliques-tu ce qui est arrivé ici? »
J’ai dit la même chose à mon fils : « Fils, des milliers de jeunes de ton âge en quête de réponses veulent me parler, et je me tiens assis ici devant toi, en me demandant pourquoi tu ne m’en poses pas. »
 
Il ne me posait pas de questions, parce qu’il ne voulait pas entendre les réponses.
C’est comme ça pour nous tous, non? Dieu est là, prêt à écouter n’importe quand, et il connaît toutes les réponses. Alors, pourquoi hésitons-nous à lui poser nos questions? C’est que nous craignons ses réponses. Peut-être aurons-nous à changer de vie; peut-être aurons-nous à avouer que nous sommes en rébellion contre Dieu.
 
En tout cas, j’ai averti mon fils : « Tu seras mort avant d’atteindre tes trente ans. » Il a survécu à quatre accidents d’auto jusqu’ici. Chaque fois, il aurait dû en mourir. Ce dernier accident…
Mon fils a été dans un terrible accident il y a trois mois. Nous le pensions mort. Tandis que je suis là à vous parler, il git dans le coma. Il n’en est pas encore sorti. Peut-être n’en sortira-t-il jamais. Peut-être en sortira-t-il d’ici 2 minutes. Qui sait?
Nous venons de passer trois mois incroyables.  
Tout ce que je croyais au sujet de Dieu est passé au crible : la bonté de Dieu, l’amour de Dieu. J’ai constaté le pouvoir de Dieu, le mystère qu’est Dieu.
Je parle avec mon fils et je sais qu’il me comprend. Je lui dis : « Fils, si tu m’entends, fais-moi signe du pouce. » Et il me fait signe du pouce, péniblement, lentement. C’est la plus belle vision au monde, pour un père qui aime son enfant. Il m’entend et il me répond : « Oui ».
 
Nous avons passé ensemble un temps très émouvant ce matin. Nous faisons une église ensemble : je suis le pasteur et il est la congrégation. Ce matin, je lui ai dit : « Fils, toi et moi, nous allons faire équipe ensemble. Nous allons parler avec Dieu de tes problèmes, et des miens. Veux-tu que nous priions? » Il a tranquillement détordu sa main raide pour lever son pouce en signe de oui.

J’aimerais me servir de cette illustration à titre d’exemple. Disons que la main tordue de mon fils représente votre vie, et que je représente Dieu, le père, qui vous dit : « Tu t’es vraiment blessé; tu as fait un grand dégât de ta vie. Veux-tu retourner auprès de moi? Veux-tu confier ta vie à Jésus? »
Il se peut que vous répondiez : « Je veux le faire, mais j’ai trop mal agi, tu ne pourrais jamais m’accueillir et me pardonner. » Et Dieu dit : « Oui, je le ferai. » Alors, tu lui demandes : « Que m’arrivera-t-il? Je le veux bien… » Et finalement, tu réussis à lever ton pouce aussi droit que possible, en signe de oui à Dieu.
À ses yeux, ce sera le plus beau moment de tous ceux qu’il partagera avec toi.
Il se peut que tu ne connaisses pas Dieu, que ta vie soit en désordre et que tu aies passé proche de mourir. Il se peut que Dieu t’ait ébranlé fort pour attirer ton attention. Lève ton pouce bien haut en signe de oui. Laisse-le t’aimer.
Parfois, cela prend jusqu’à trois minutes avant que mon fils réussisse à lever le pouce. Parfois, je dois l’encourager doucement à le faire en lui tapotant la main en lui disant : « Lève le pouce pour moi. » Je m’éloigne ensuite d’un pas ou deux, et sa main commence à bouger.
Pourquoi ne pas offrir ta vie en désordre à Dieu? Je sais qu’elle est en désordre si tu essaies de vivre sans Jésus. Dis-lui : « Dieu, je ne suis pas assez fort; j’ai tout juste la force de lever le pouce. »
C’est tout ce que Dieu te demande. Il s’occupera du reste.
Parfois, nous avons l’impression de ne pas pouvoir continuer comme ça; alors, nous attendons. Et nous attendons encore. Mais même dans nos moments les plus sombres, Dieu est là. Ce n’est pas une banalité. Dieu n’est pas un Dieu banal. Il n’est pas limité par le hasard. Dieu ne fait pas rouler des dés. L’impossible n’existe pas pour lui. Il est Dieu.
Je lui fais confiance pour le rétablissement de mon fils.
Mais rendu à ce point-ci, je me satisferai de n’importe quoi et j’en serai reconnaissant.
 
De toute façon, Dieu nous doit-il quoi que ce soit? Tout ce que nous méritons, c’est le jugement. Tout ce que nous recevons de sa main n’est que pure grâce.
Alors, mon fils a 27 ans. Nous avons vécu 27 ans ensemble, et plusieurs de ces années ont été remplies de souffrance.  
Mais si j’avais à le refaire, je le referais. Je sais que tout cela servira au plus grand bien.
Je le constate déjà. Je suis meilleur animateur de radio qu’il y a trois mois. Vous penserez peut-être que je suis en train de me vanter en disant cela, mais non… Je ne fais que constater la vérité. Je suis beaucoup plus compatissant qu’avant, parce que j’ai reçu un coup dur moi-même.
En temps de souffrance, on devient meilleur ou on devient amère. Une chose est certaine : on ne peut demeurer le même.

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