Psaumes 65.9 « Tu visites la terre et tu lui donnes l’abondance, tu la combles de richesses ; le ruisseau de Dieu est plein d’eau ; tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi. »
Introduction
Le psaume 65 est un hymne de louange qui célèbre en trois strophes, trois des aspects sous lesquels nous apparaissent la puissance et la bonté de Dieu. La première strophe (versets 2 à 5) parle des bienfaits spirituels, spécialement du pardon et de la joie que trouvent auprès de Dieu ceux qui l’adorent. La seconde (versets 6 à 9) célèbre la puissance qui maintient l’univers physique et moral au milieu des tempêtes qui semblent vouloir le détruire. Et dans la troisième strophe (versets 10 à 14), le psalmiste (David) arrête son regard sur les campagnes verdoyantes qui l’entourent, et il décrit le soin avec lequel Dieu les couronne de richesses et les revêt de beauté. Les bienfaits, dont Dieu comble l’humanité dans le domaine de la nature, sont l’image et la garantie des bénédictions qu’il veut répandre sur ses enfants de générations en générations. Dieu n’est pas un créateur qui a ensemencé la terre pour ensuite s’en détourner. Dieu aime sa création et il veut la bénir. Il n’a jamais cessé de la visiter, comme il la visitait du temps où Adam vivait encore en Éden… Dieu veut combler sa création de tous ses bienfaits. Hélas, peu profitent de cette abondance de grâces et rendent gloire à Dieu qui la donne.
Si la plupart des hommes se sont détournés de la source intarissable et inaltérable, qu’en est-il des enfants de Dieu, de ceux qui l’ont reconnu pour Père ?
Profitent-ils pleinement de l’abondance de vie divine pour être fertiles et remplis de fruits ?
Dieu ne nous a pas laissés orphelins, il nous visite et nous bénit par son Esprit qui vit en nous pour rendre nos cœurs tendres, purs et remplis de grâces.
Lorsque David a célébré le Dieu qui fertilise la terre, il a employé un terme hébreu très riche, signifiant que Dieu :
· Prépare le terrain
· Le rend stable, fort et ferme
· Le fixe et l’attache (par des cordages d’amour)
1. Comment Dieu fertilise nos cœurs ?
Mais comment Dieu s’y prend-il pour fertiliser nos cœurs ?
La parabole de Jésus au sujet du figuier stérile, nous apporte quelques explications :
Un homme avait en effet planté un figuier dans sa vigne. Et comme il venait depuis trois ans y chercher du fruit, et n’en trouvait pas, il souhaita couper cet arbre. Seulement, le vigneron qui travaillait pour lui proposa de prodiguer des soins spéciaux à l’arbre, afin de le préserver de l’abattage.
Les soins spéciaux prodigués à ce figuier nous donnent une leçon spirituelle salutaire :
Luc 13. 8 « Je creuserai tout autour, et j’y mettrai du fumier. »
En quoi les paroles du vigneron peuvent nous servir et que veulent-elles dire ?
1) Je creuserai autour :
Le mot qui a été traduit par « creuser » signifie plutôt « bêcher ». L’homme ne souhaitait pas creuser un trou ou une rigole autour de l’arbre. En réalité, il se proposait de bêcher autour du tronc (c’est-à-dire de fendre la terre et la retourner autour de l’arbre) pour :
· Enlever les mauvaises herbes
· Ameublir la terre, rendre le sol souple, aéré pour un meilleur enracinement
· Enfouir plus facilement le fumier
Dans une autre parabole, Jésus avait déjà expliqué que les mauvaises herbes correspondaient aux soucis de la vie présente, à la séduction des richesses et à l’invasion d’autres convoitises, qui étouffent la Parole de Dieu, et la rendent infructueuse. (Marc 4.18)
Le Seigneur se propose donc de désherber nos cœurs afin de les débarrasser de tous ces soucis et ces convoitises néfastes à la vie abondante de grâce et de croissance spirituelle.
D’autre part, il souhaite aussi ameublir nos cœurs pour les rendre tendre et malléables entre ses mains (ou sous le socle de sa charrue).
Romains 2.4-5 « Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? Par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres. »
En lisant, les nombreux passages bibliques qui parlent de l’endurcissement des cœurs, nous devrions frémir d’effroi et désirer de toutes nos forces passer sous la bêche divine qui ameublit les cœurs et les rend propices à s’enraciner solidement en Christ et à porter du fruit à sa gloire.
Après avoir passé la bêche autour du figuier le vigneron propose ensuite d’y verser du fumier. Les termes grecques « skuballon » et « kopria » sont traduits par : déchets, ordures, balayures, boue ou fumier selon les versions bibliques, mais en réalités ils expriment à chaque fois une idée de fumier ou de compost (dans un langage plus actuel).
Le tri sélectif ou la mise en place de composteur nous a appris que certains déchets peuvent servir de fertilisants et d’autres au contraire sont voués au feu. C’était déjà le cas au temps bibliques.
Dans Luc 14.35, Jésus explique que le sel qui perdrait sa saveur serait pire que le fumier et bon à être jeté au feu. Tout comme le sarment de vigne détaché du cep et desséché…
Jean 15.6 « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. »
A l’époque biblique, il existait à côté de Jérusalem, dans la vallée de Hinnon, une décharge à ciel ouvert où brûlaient constamment les déchets. On appelait cet endroit la Géhenne. Dans Marc 9.44-48, nous lisons que ce lieu terrible contenait un feu qui ne s’éteignait jamais et des vers qui rongeaient en permanence les carcasses des animaux… image de l’enfer et de ses tourments éternels…
Il arrivera un temps où le Seigneur engrangera le bon blé et jettera la paille au feu (Luc 3.17) mais en attendant les chrétiens peuvent bénéficier de la bêche et du fumier divin qui les fera croitre et porter du fruit.
2. Un fumier pour nos cœurs
Difficile d’imaginer qu’il existe un fumier (ou compost) divin prêt à fertiliser nos vies !
Christ est la Parole vivante qui arrose nos vies. Deutéronome 32.2 « Que mes instructions se répandent comme la pluie, que ma parole tombe comme la rosée, comme des ondées sur la verdure, comme des gouttes d’eau sur l’herbe ! »
Christ est le soleil de justice qui illumine nos vies. Malachie 4.2 « Pour ceux qui reconnaissent mon autorité, voici ma promesse: ma puissance de salut va apparaître comme le soleil levant qui apporte la guérison dans ses rayons. »
Mais quel est le fumier (le compost) qui fertilise nos vies ?
Et que doivent faire les chrétiens pour en bénéficier ?
Découvrons la réponse dans Philippiens 3.8 « Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ. »
La boue dont il est ici question peut se traduire par fumier ou déchets.
L’apôtre Paul nous donne ici un moyen infaillible de répandre du fumier fertilisant nos cœurs et nos vies ; non seulement il nous exhorte à abandonner le péché, mais il nous encourage aussi à faire la perte de tout ce qui pourrait faire barrage à notre communion avec Christ.
Rien ne doit nous séparer de celui qui a donné sa vie pour nous sauver.
Tout obstacle entre lui et nous entrave notre croissance et notre fructification.
Le fumier spirituel, c’est l’ensemble de tout ce que nous abandonnons pour obéir à Christ et le suivre sans entrave jusque dans l’éternité. Nous l’obtenons en :
· En poursuivant la sainteté, c’est-à-dire la mise à part du monde, la consécration et la pureté
· En étant unis à Christ dans sa mort… lui qui a été emmené hors de Jérusalem pour être sacrifié, qui a été fait péché pour nous purifier…
Nous aussi nous devons mourir à nous-mêmes et crucifier la chair et ses convoitises. Tout ce à quoi nous renonçons pour gagner la faveur et l’intimité avec Christ est comme de l’engrais pour notre vie nouvelle.
Si le sel sans saveur, le sarment desséché et le figuier stérile sont jetés au feu, celui qui est enraciné en Christ bénéficie des soins divins.
La bêche divine le libère des soucis et des convoitises, elle attendrit son cœur et le prépare à mourir à lui-même… Le fumier (mélange de péchés, de convoitises, d’affections et d’œuvres mortes délaissés) a de multiples bienfaits :
· Il rend notre vie fertile
· Il nous donne la vie en abondance
· Il nous permet de mieux stocker la Parole de Dieu (l’eau de la Parole)
· Il aère notre cœur au vent de l’Esprit
· Il nous permet de croitre dans la grâce
· Il nous protège des maladies, des faiblesses, de l’endormissement spirituels…
· Il nous protège aussi des variations de températures ambiantes…
Conclusion
Quelle grâce d’avoir un si bon jardinier divin qui prend soin de nos vies avec patience et persévérance ! Quelle grâce que notre créateur ne nous ait pas abandonnés à notre triste sort, mais qu’il nous visite et nous rende participants à l’abondance de son Royaume ! Il veut nous combler de ses bénédictions et pour cela il nous prépare, il défriche notre cœur, le désherbe de tout ce qui pourrait étouffer sa Parole et le rendre infructueuse. Il nous fertilise et arrose nos vies de façon pour que nous reflétions sa gloire, sa vie abondante et sa force. Il veut que nous portions de beaux fruits savoureux et au parfum tellement agréables que ceux qui les verront et les goûteront désireront à leur tour connaitre celui qui fait des prodiges. Celui qui épargne les figuiers stériles et qui change les déserts en vergers… A lui soit toute la gloire !
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