Matthieu 8.19-20 "Un
scribe s’approcha, et lui dit: Maître, je te suivrai partout où tu iras. Jésus
lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas
où reposer sa tête."
Introduction
Jésus, après avoir été longtemps
entouré de ces foules, voulait chercher la solitude sur la rive opposée à
Capernaüm. Au moment où il se préparait à traverser la mer de Galilée avec ses
disciples, un scribe sûr de lui s’approcha de lui et se proposa de le suivre
partout où il irait.
Jésus exténué par les miracles,
les délivrances et les guérisons qu'il venait d'accomplir ne pensait qu'à
traverser les 9km de lac qui le séparait d'un lieu de repos, calme et
tranquille.
Mais le scribe plein d'assurance
ne voulait pas voir la fatigue du maître, il considérait seulement
l'opportunité de croiser un rabbi entouré de ses disciples, un homme
d'influence capable d'accomplir des miracles, tout comme les prophètes
d'autrefois !
Savez-vous ce qu'étaient les
scribes à l'époque de Jésus ?
Au temps de Christ, ils
exerçaient sur le peuple une influence des plus importantes.
C'était eux qui étudiaient et
interprétaient la Loi, qui était à la fois civile et religieuse, pour qu'elle
soit appliquée à la vie quotidienne.
La loi orale, autrement dit la
tradition, découlait donc de leur opinion.
En plus de cela, ils remplaçaient
les prophètes qui avaient disparu en enseignant l'histoire d'Israël et les
doctrines religieuses à travers les Ecritures.
Les scribes étaient en quelque
sorte à la fois des juges, des professeurs de théologie, d'histoire et de
droit. Ils étaient respectés et honorés par les juifs et avaient de nombreux
disciples.
Rien ne nous dit que le scribe
venu vers Jésus à Capernaüm, ait vu en lui le messie et le fils de Dieu.
En voyant Jésus suivi par ses
douze disciples, mais il avait compris que cet homme était capable d'accomplir
des miracles et d'apporter au peuple un regain d'espoir.
Il savait combien sa classe
religieuse avait besoin d’un souffle nouveau, et il a vu en Jésus un
réformateur qu'il avait envie de suivre.
Il se disait certainement qu'un scribe
gagné à la cause du Christ aurait aussi une très grande influence sur le peuple
juif.
Mais Jésus, qui regarde au cœur
plutôt qu'aux apparences trompeuses, ne recherchait pas un homme instruit,
avide de pouvoir et de prestige, il ne recherchait pas un homme riche et
influent, il recherchait un homme qui l'aimerait passionnément, au point de le
suivre partout où il irait, un homme capable de marcher dans les traces de ses
pas, un homme qui serait un instrument entre les mains de Dieu pour accomplir
des miracles certes, mais un homme capable aussi de mourir à lui-même et de lui
obéir jusqu'à la mort.
Et ce n'était pas le cas de cet
homme !
Tout comme ce ne fut pas le cas
du jeune homme riche qui préféra ses biens au maître (Luc 18.18-23), et comme ce fut le cas d'autres hommes, comme nous
pouvons le lire dans la suite de l'évangile de Matthieu 8.21-22 "Un
autre, d’entre les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui
répondit: Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts."
Et dans Luc 9.61-62 " Un autre dit: Je te suivrai,
Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord
prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit: Quiconque met la
main à la charrue, et regarde en
arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu."
1. Ne leur jetons pas la pierre
Ne leur jetons pas la pierre,
mais examinons nos vies pour savoir jusqu'où nous sommes prêts à suivre Jésus.
Ne regardons pas à la paille qui
les a empêché de voir Christ avec justesse, mais considérons la poutre qui
pourrait nous faire trébucher et nous empêcher d'avancer à la suite du Christ,
partout où il voudrait nous envoyer.
Erwin McManus, pasteur américain
faisant de nombreuses conférences sur l'identité chrétienne et le changement a
dit : " Les limitations que vous
êtes prêts à accepter établissent les limites de votre existence."
Quelles sont vos limites ?
Quels sont les choses qui vous
empêcheront de suivre Christ jusqu'au bout ?
Jésus ne fait pas de mystère, il
n'enjolive pas les conditions de ses disciples, en leur faisant croire que le
suivre est une partie de plaisir.
Il préfère prévenir avant que les
gens ne s'engagent sur un élan d'émotion ou sur de mauvaises intentions.
Plutôt que de convoiter le
pouvoir, la reconnaissance, une vie trépidante pleine de sensations fortes,
liées aux miracles de toutes sortes, il fallait que ce scribe ouvre les yeux et
voie la fatigue physique et émotionnelle liée à la vie de disciple, il fallait
qu'il voie le manque de confort et le renoncement que cela réclamait, il
fallait qu'il voie le détachement au monde et l'attachement à Dieu que cela
demandait !
C'est pourquoi il devait bien
réfléchir à sa décision avant de s'engager aux côtés du maître.
À cause de son ministère
itinérant, Jésus ne restait pas dans sa famille, mais il devait compter sur
l’hospitalité des habitants des villes et villages qu’il visitait pour le gîte
et le couvert.
La vie de disciples était pleine
d'imprévus, car Jésus et les douze ne faisaient pas de réservation à l’auberge
du coin, ils ne savaient donc pas s'ils allaient sauter un repas ou deux et où
ils allaient dormi le soir même.
En quelque sorte, la réponse de
Jésus à ce scribe plein de fougue et d'arrogance c'est :
"Es-tu prêt à assumer une
vie sans aucun confort et à renoncer à tous tes privilèges ?"
À priori non, car nous n’entendons plus parler
de ce scribe.
Peut être que les paroles de
Jésus vous semblent dures et que l'attitude de ce scribe, du jeune riche et de
tous ceux qui ont refusé de suivre Jésus comme disciples vous laisse un
sentiment pessimiste de la vie chrétienne, une sensation d'échec, ou peut être
portez-vous un jugement envers ces hommes qui ont eu la chance de croiser
Christ sur cette terre et qui n'ont pas saisi l'opportunité de le suivre et de
cheminer à ses côtés pendant 3 ans et demi.
Une note optimiste, encourageante
et importante s'est pourtant glissée à la suite de ce passage:
Luc
10.1-2 " Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix
autres disciples, et il les envoya deux
à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. Il leur
dit: La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des
ouvriers dans sa moisson."
Si quelques uns ont refusé de
répondre à l'appel du Christ ce jour-là, soixante-dix autres ont accepté de le
suivre !
Et si durant son ministère
terrestre, le Seigneur ne possédait pas de maison à lui, il y avait, cependant,
de nombreux foyers qui l'accueillaient à bras ouverts et des hôtes qui lui
réservaient un lieu pour manger et dormir.
S'il avait laissé derrière lui le
foyer de Marie, sa mère, ainsi que ses frères et sœurs dans la chair, il avait
cependant trouvé dans ses disciples de nombreux frères et sœurs qui l'aimaient
au point de tout quitter et de le suivre.
Aujourd'hui, Jésus n'est plus en
chair et en os au milieu des siens, et il ne demande plus à ses disciples de le
suivre sur les chemins de Galilée, réclamant le gîte et le couvert à ceux qui
voudraient bien lui ouvrir leur cœur et leur maison...
Alors que peut bien signifier les
paroles du Christ pour nous ?
Ont-elles encore un sens ici et
maintenant ou sont-elles simplement un récit nous relatant des évènements
passés ?
Et si ce passage des écritures s'adresse
aussi à nous et qu'il est encore d'actualité, qu'est-ce que le Seigneur peut
vouloir nous faire comprendre ?
2. Où trouves-tu le repos ?
Matthieu
8.20 "Les renards ont des tanières, et les oiseaux
du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu où reposer sa
tête. "
Au-delà de la réalité vécue par
Jésus pendant son ministère terrestre, ces paroles revêtent aussi un sens et
une leçon spirituelle :
Ce monde ne peut procurer un
repos vrai et durable.
Jésus était venu pour accomplir
une tâche et tant qu’elle ne serait pas achevée, il ne pouvait réellement se
reposer.
Il en est de même pour ses
disciples : ce monde n’est pas leur aire de repos ou du moins, il ne devrait
pas l’être !
En disant cela je ne veux pas
dire que Jésus et ses disciples ne dormaient pas ou peu, mais seulement qu'ils
avaient compris que rien de ce monde ne pouvait apporter un réel repos ni un
réel refuge.
Tout comme Abraham le père de la
foi, les disciples doivent comprendre qu'ils ne sont que des étrangers sur
cette terre, des gens de passage qui ont d'autres espérances que les biens
terrestres.
Hébreux
11.8 à 10 "C’est par la foi qu’Abraham, lors de
sa vocation, obéit et partit pour un
lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint
s’établir dans la terre promise comme dans
une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et
Jacob, les cohéritiers de la même
promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont
Dieu est l’architecte et le constructeur."
Avez-vous, vous aussi, assimilé
cette vérité spirituelle ?
Est-elle une conviction sur
laquelle vous avez fondé votre vie ou juste un concept abstrait qui semble vous
échapper?
Pourtant
en y réfléchissant bien, on constate que nos vies sont parsemées de refuges où
nous pouvons trouver du repos :
Certains refuges sont concrets tels une maison ou un appartement, notre église, notre voiture, notre chambre ou notre bureau (John Gray l'appelle même "notre grotte"), cela peut s'élargir à un quartier familier, un lieu de vacances, un jardin ou même certains vêtements dans lesquels nous nous sentons si à l'aise que nous ne voulons jamais les jeter...
Certains refuges sont concrets tels une maison ou un appartement, notre église, notre voiture, notre chambre ou notre bureau (John Gray l'appelle même "notre grotte"), cela peut s'élargir à un quartier familier, un lieu de vacances, un jardin ou même certains vêtements dans lesquels nous nous sentons si à l'aise que nous ne voulons jamais les jeter...
Quelle serait notre attitude si vous
deviez brusquement déménager, ou si ces lieux familiers étaient détruits et que
vous ne pouviez plus jamais les revoir ?
Peut être n'êtes-vous pas si
matérialistes et attachés aux pierres, aux murs et aux paysages qui pourtant
vous apportent du réconfort et un sentiment de paix et de sécurité, peut être
avez-vous déjà assimilé l'idée que ce monde passe et que vous ne devez pas vous
y attacher...
Mais il existe aussi d'autres abris auxquels on ne pense pas immédiatement, ce sont des parents bienveillants et protecteurs, un conjoint sécurisant, mais aussi des enfants, des frères et sœurs, des amis intimes ou un pasteur... Toutes ces personnes qui partagent notre zone de confort et qui nous procurent un sentiment rassurant d'amour, d'amitié, de paix et de sécurité, même si les relations ne sont pas aussi idylliques que nous pouvons l'espérer.
Quelle serait votre réaction si
vous deviez en être séparés ?
Que vous resterait-il si comme
Job vous deviez tout perdre ?
Si comme Abraham vous deviez tout
quitter ?
Si comme Pierre vous deviez
sortir de votre barque pour marcher sur les eaux?
Bref si vous deviez sortir de
votre zone de confort et de sécurité ?
Le repos de l'âme ne se trouve pas
dans un refuge matériel ni dans une personne humaine, elle doit se trouver en
Jésus, en Dieu seuls...
Qu'est-ce que Job a dit quand tout
a fait défaut ?
Job 42.5 "Mon oreille avait entendu parler de
toi ; Mais maintenant mon œil t’a vu."
Job avait compris que les abris matériels semblent être sûrs, surtout pour notre
corps, mais qu'en réalité seul Dieu est notre véritable et ultime abri, notre
refuge, notre sécurité, notre paix et notre repos.
Si tout
nous fait défaut, lui demeure et il est capable de nous redonner tout ce dont
nous avons besoin au centuple !
Les lieux de refuge et les personnes rassurantes autour de nous sont importants et Dieu nous les donne pour un temps, mais rien ne pourra remplacer son amour pour nous.
Conclusion
Le sentiment de repos, de paix et de sécurité extrême consiste à être capable de percevoir et d'expérimenter Dieu comme notre abri et à se sentir en sécurité n'importe où, si nous sommes en lui et lui en nous.
Le sentiment de repos, de paix et de sécurité extrême consiste à être capable de percevoir et d'expérimenter Dieu comme notre abri et à se sentir en sécurité n'importe où, si nous sommes en lui et lui en nous.
Il est facile de déclarer: "Seigneur, je te suivrai où que tu
ailles" mais c'est une autre chose que de le suivre
réellement.
Avant de faire de grandes
déclarations pleines de sentiments et d'émotions, considérez à ce que Jésus
voit lorsqu'il sonde nos cœurs.
Les plus grands obstacles ne sont
pas sur le chemin que Jésus nous ouvre ; il est lui-même le chemin.
Les obstacles sont dans notre cœur
et pour nous aider à les découvrir, le Seigneur passe en revue ses recoins les
plus secrets.
Est-ce l’amour de notre confort,
nos habitudes, les lieux et les personnes auxquelles nous sommes attachées plus
qu'à Dieu ?
Qu'est ce qui nous empêcherait
d'obéir à Christ s'il nous disait : "Viens et suis-moi !" ?
Qu'est-ce qui nous conduirait à
des regrets, à des regards en arrière et peut-être même à un humiliant abandon
final de la foi ?
Erwin McManus a dit : "Je pense que beaucoup ne sont pas sur
le chemin mais dans l'ornière. Ils ont confondu le confort avec la paix, la
croyance avec la foi, la sécurité avec la sagesse, la richesse avec la
bénédiction et l'existence de la vie."
Si vous voulez sortir de
l'ornière et marcher avec Jésus sur le chemin de la vie éternelle, répondez à
l'appel de Christ qui vous dit aujourd'hui : Viens et suis-moi !
Message prêché par Xavier Lavie mardi 15 novembre 2016
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