mercredi 29 janvier 2020

Comment priez-vous ?



Un jour, Peter Beskendorf, barbier de Martin Luther, a pris la liberté de poser la question suivante à son éminent client: “Docteur Luther, comment priez-vous?”
Martin Luther n’a pas trouvé indigne de lui de répondre par écrit, à son coiffeur, une longue lettre de quarante pages, qui a été publiée au printemps 1535 sous le titre: A un bon amiune manière simple de prier. Cette lettre est très précieuse, car elle offre un aperçu sur la piété de Luther et elle constitue un exemple classique de cure d’âme menée avec compétence. Voici le texte du premier paragraphe de cette lettre :
“Cher maître Pierre, voici ce que j’ai de meilleur: comment je prie. Que notre Seigneur Dieu vous accorde ainsi qu’à quiconque de faire mieux.”
Luther grandit son interlocuteur et s’abaisse lui-même. Il se place dans son univers et cela lui permet de le faire cheminer vers lui.
“Un barbier habile, lorsqu’il est en train de faire la barbe à un client, doit fixer toute son attention sur le rasoir et la barbe. S’il ne fait que parler, regarder ailleurs ou penser à autre chose, il risque fort d’entailler la bouche ou la gorge de son client. Ainsi, pour faire quelque chose de bien, il faut y impliquer tout son être. Comme on dit: Celui qui pense à trop de choses ne pense à rien et n’accomplit rien de bon ! A plus forte raison, la prière, pour être une bonne prière, doit-elle être seule à occuper totalement le cœur !”
Luther se met à la place de son interlocuteur et il nous donne un bon exemple de ce que l’on peut faire par lettre. Son premier paragraphe est également très réconfortant pour nous, car il nous apprend que son rédacteur a eu le même problème que nous à résoudre dans sa vie de prière: le manque de concentration. Voici la première aide qu’il nous apporte:
« Il est bon que la prière soit notre première et notre dernière occupation de la journée. Il faut écarter la pensée fausse et trompeuse suivante: ‘Attends un peu; dans une heure ou plus, tu prieras. Termine d’abord ceci ou cela.’ Si nous accueillons cette pensée, la journée se passera à l’accomplissement de tâches diverses sans que nous priions. »
Luther écrit aussi:
« Veillons à ne pas nous laisser détourner de la prière sous prétexte que telle ou telle tâche est plus urgente – ce qu’elle n’est pas en réalité – et, ainsi, à devenir négligent, paresseux, insensible et soucieux. Le diable, lui, qui rôde autour de nous, n’est ni négligent, ni paresseux. »
Tout comme Maître Pierre a dû l’être, nous nous sentons compris. Qui d’entre nous ne connaît pas des moments plus ou moins longs où le culte personnel devient un devoir sans signification, pénible, voire détesté et, à tout le moins, bien ennuyeux. Or, l’ennui est l’ennemi mortel du Saint-Esprit.
Quelle aide Luther offre-t-il pour échapper à la froideur satanique et retrouver la chaleur et la lumière que suscite le Saint-Esprit?
Luther préconise une période préalable “d’échauffement”. Les expressions “échauffer le cœur” jusqu’à ce “qu’il soit bien disposé”, “qu’il ait envie” se trouvent à plusieurs reprises dans cette lettre. La lettre tout entière n’est, en fait, qu’une instruction pratique et détaillée à cet égard; l’étude de la Bible ne doit être entreprise qu’ensuite. Elle se termine par l’affirmation que “celui qui fait ainsi peut utiliser un chapitre de l’Ecriture à la manière d’un briquet pour embraser son cœur”.
Pour Luther, la position du corps a de l’importance. La position assise ne convient pas.
“Agenouillez-vous ou restez debout, les mains jointes et les yeux tournés vers le ciel.”
Et il avertit :
“Veillez à ne pas être trop exigeant afin que votre esprit ne se fatigue pas. Une bonne prière n’a pas besoin d’être longue ou prolongée. Il est préférable qu’elle soit fréquente et ardente.”
Son contenu ? Nos besoins et nos préoccupations personnelles ? Non ! Luther répond:
“Commencez par les Dix Commandements .”
Luther les prie; il ne les récite pas à toute vitesse. Comme ancien prêtre catholique romain, il a beaucoup à dire contre l’amoncellement “des vaines paroles” (Mt 6:7), le bavardage, le babillage et le papotage qu’il compare à des bulles de savon. Pour éviter cela, Luther considère un seul commandement à la fois, “afin que mon esprit soit aussi désencombré que possible avant de prier”.
Voici comment Luther partage avec son barbier sa façon personnelle de formuler une prière libre:
Je fais de chaque commandement une guirlande de quatre brins tressés ensemble. En d’autres termes, chaque commandement est d’abord un enseignement – ce qu’il est effectivement – et je réfléchis à ce que le Seigneur me demande si sérieusement. Chaque commandement est, en second lieu, un sujet de louange; en troisième lieu, une confession et, enfin, une requête.
Ensuite, Luther prend la peine et le temps de considérer l’un après l’autre chacun des Dix Commandements et de proposer, à titre d’exemple pour son barbier, autant de guirlandes à quatre brins.
Au sujet du commandement “Tu ne commettras pas de vol”, Luther écrit:
Premièrement, j’apprends, ici, que je ne dois ni prendre, ni posséder, publiquement ou en secret, quelque chose qui appartient à mon prochain; que je ne dois être ni déloyal ou malhonnête dans mes négociations, mon service ou mon travail, afin que mon gain ne soit pas celui d’un voleur. Je dois plutôt gagner mon pain à la sueur de mon front et manger mon pain avec les honnêtes gens. En même temps, j’aiderai mon voisin à ne pas être victime de voleurs.
En second lieu, je remercie Dieu de m’avoir donné ainsi qu’à tous les hommes, dans sa fidélité et sa bonté, un si bon enseignement, nous assurant de la sorte protection et sécurité. Car, sans sa protection, il ne restera dans notre maison ni le moindre argent, ni un morceau de pain.
Troisièmement, je dois confesser mon péché et mon ingratitude pour avoir fait tort à quelqu’un ou l’avoir trompé et, aussi, pour toutes les fois où j’ai manqué à ma parole.
Quatrièmement, je demande à Dieu de nous faire la grâce, à moi-même comme au monde entier, d’avoir une conduite améliorée. Je le prie qu’il y ait moins de vols, de détournements, d’exploitations, d’escroqueries et d’injustices. Je le supplie aussi que tous ces maux disparaissent bientôt, au jour du jugement. Tel est l’objectif auquel tendent les prières de tous les chrétiens et auquel aspire la création tout entière (Rm 8:22).
Telle est la prière selon Martin Luther. Elle ne consiste pas seulement à supplier, réciter et parler, mais aussi à apprendre, méditer, analyser avec minutie et acquérir ainsi la perspective de l’éternité.
Et après? Luther indique de procéder avec le Notre Père comme avec les Dix Commandements . Prendre une des requêtes à la fois – une seule est probablement suffisante par jour – et tresser ensemble les quatre brins pour faire une guirlande. Et, de nouveau, Luther explique à Maître Pierre comment faire pour chaque requête.
Luther estime que le Notre Père est “le texte le plus maltraité sur terre, tordu, trahi par chacun”. Cependant, en le priant selon la méthode de la guirlande, le Réformateur dit:
“Je l’absorbe comme un nourrisson, je le mange et le bois comme un vieillard et n’en suis jamais rassasié.”
Quand il en a “le temps et le loisir”, après le Notre Père , Luther procède de la même manière avec le Symbole des Apôtres .
A un moment donné, cependant, Luther interrompt son explication pour partager avec le destinataire de sa lettre l’expérience suivante:
Il arrive souvent que je me perde dans des pensées si riches (littéralement, que “mes pensées partent en promenade”) à propos d’une des demandes du Notre Père que j’abandonne les six autres. Quand il en est ainsi, il faut laisser de côté les autres prières et accueillir ces pensées, les écouter en silence et ne les réprimer en rien. C’est le Saint-Esprit lui-même qui prêche et un seul mot de son sermon vaut mieux que les milliers prononcés dans nos prières. J’ai ainsi plus appris dans une seule prière que par beaucoup de lectures et de réflexions.
Nous voyons, ici, que, pour Luther, prier ne signifie pas seulement parler, mais aussi rester silencieux et écouter. Pour lui, la prière n’est pas à sens unique, mais à double sens. Il parle à Dieu et, ce qui est encore plus important, Dieu lui parle.
C’est exactement ce que nous espérons en étudiant la Bible: que Dieu nous parle. L’étude de la Bible est une prière. Aussi l’enseignement de Luther sur la prière peut-il s’appliquer à notre étude de l’Ecriture et nous apporte-t-il une aide considérable pour mettre en évidence tout le sens d’un passage biblique en vue de son application dans notre vie. Il s’agit, verset après verset, de tresser une guirlande faite de quatre brins.
Pour varier un peu et en mettant, en dernier, ce que Dieu demande, beaucoup de chrétiens ont enrichi leur culte personnel en rédigeant les quatre questions suivantes:
1. De quoi dois-je être reconnaissant? (action de grâces)
2. Qu’est-ce que je regrette? (confession)
3. Que devrais-je demander? (intercession)
4. Que ferai-je? (action)
Faisons de nouveau attention à une mise en garde de Luther:
« N’exigez pas trop de vous-même de peur de lasser votre esprit… il suffit de comprendre une fraction d’un verset biblique, ou même moitié moins, pourvu qu’elle suscite une étincelle dans votre cœur… car (c’est là une pensée très profonde que Luther partage avec son barbier) l’âme, si elle se concentre sur une seule chose, bonne ou mauvaise, de façon vraiment sérieuse, peut faire plus en un moment que la langue dans un discours de dix heures et qu’une plume grattant du papier pendant dix jours. Ainsi, l’âme, ou l’esprit, est un instrument précis, délicat et puissant.
Ce qui est déterminant n’est pas le nombre de versets bibliques lus. Il est parfois plus fructueux de se limiter à quelques versets seulement et à se comporter avec eux comme avec les branches d’un arbre pour en faire tomber les fruits. Ce faisant, l’étude de la Bible se transforme d’un devoir ennuyeux en une aventure passionnante.
Il convient, d’abord, de poser strictement chaque question. Qu’est-ce qui, dans ce texte, me rend reconnaissant? Qu’est-ce qui, dans ce texte, me reprend, m’invite au changement et à la repentance? Quels sujets d’intercession – non pas mes propres souhaits – le texteme suggère-t-il? Qu’est-ce qui, dans ce texte, me pousse à l’action?
Une réponse ne sera pas trouvée, chaque fois, à toutes ces questions. Parfois les réponses seront imbriquées les unes dans les autres. Ce qui m’incitera à la repentance peut devenir mon sujet d’intercession du jour, et même me pousser à réparer ou à demander pardon.
D’un autre côté, tout en nourrissant nos pensées, le texte ne doit ni les réduire, ni les limiter. En réfléchissant, de nouveau, à partir de ces quatre questions, nous les appliquerons aux détails concrets de notre vie quotidienne; pensons aussi aux petites choses dont nous sommes reconnaissants: une journée ensoleillée, un salut amical, une jolie fleur, l’arrivée d’une bonne lettre. Nous nous souviendrons aussi d’une parole non dite ou du nom de personnes pour lesquelles nous voudrions prier, de façon particulière, ce jour-là. En répondant à la quatrième question, nous planifierons la journée qui s’ouvre devant nous, découvrant ainsi une solution pratique au problème avec lequel se débattent de nombreux chrétiens: comment connaître la volonté de Dieu? »
Selon le témoignage de Luther dans sa lettre, il est évident qu’il croyait fermement que Dieu parlerait à son esprit en prière, lorsque “le cœur est échauffé” et qu’il se trouve “dans l’atmosphère créée par les Dix Commandements , le Notre Père et le Symbole des Apôtres ”.
“Le Saint-Esprit peut et doit le faire et il continuera à vous instruire si votre cœur se soumet à la Parole de Dieu et s’il est libre de préoccupations et de pensées étrangères.”
Luther donne, cependant, à son ami, quelques conseils pratiques que nous ne devrions pas oublier. Il lui recommande de faire son culte personnel avec un crayon et du papier, afin de noter ce que Dieu lui dit :
Je répète ce que j’ai déjà dit à propos du Notre Père . Si le Saint-Esprit vient alors que vous êtes dans ces dispositions d’esprit, et prêche à votre cœur vous donnant des pensées riches et lumineuses, honorez-le en écartant vos idées préconçues, en restant tranquille et en écoutant celui qui parle mieux que vous; notez ce qu’il dit, écrivez-le et vous expérimenterez ce dont parle David : “Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de ta loi !” (Ps 119:18).
Ceux qui ont l’habitude de faire leur culte personnel en prenant des notes ne l’abandonnent pratiquement jamais. Ce qui rend notre recueillement si peu attrayant et ennuyeux tient au fait que, chaque jour, chacun de nous a le même type de pensées générales et pieuses. D’où la monotonie. Nos pensées sont lointaines et abstraites et n’ont pas de lien avec notre vie quotidienne. Ecrire, comme le suggère Luther, est une manière d’incarner la Parole de Dieu. Elle devient tangible, visible et concrète, et cela nous oblige à être exact, précis et méticuleux. La monotonie fait place à la variété et à l’étonnement. Prendre des notes rend également capable de vérifier si ce qui a été décidé le matin a été accompli. Selon un proverbe chinois : “L’encre la plus pâle est plus forte que la plus forte mémoire.”
Mettre par écrit ce que Dieu nous dit permet aussi d’en faire part à un compagnon de prière. Ma femme et moi choisissons ensemble le texte de notre culte quotidien. Cela est particulièrement utile lorsque nous sommes séparés. Lorsque nous nous retrouvons, nous pouvons nous dire ce que nous avons écrit et nous faisons ainsi l’expérience de “choses merveilleuses”.
Cela exige un peu de pratique. De la même manière que pour se préparer à une épreuve sportive et obtenir le meilleur résultat possible, un échauffement est nécessaire, de la même manière notre vie spirituelle a besoin que notre cœur soit “échauffé”. Martin Luther utilise exactement ces termes. Il faut une formation et de la pratique pour distinguer ses propres pensées et celles de Dieu. Lorsqu’on ouvre un robinet dans un nouveau bâtiment, il en sort parfois, au début, un liquide brunâtre; mais peu à peu, la patience aidant, l’eau devient claire.
Nous pouvons faire la même expérience dans notre culte personnel. Si notre prière, de parole devient silence, et si ce silence se transforme en écoute, la voix du Bon Berger se fera clairement entendre. “L’Esprit veut et doit nous accorder cela si notre vœu est soumis à sa Parole”, a écrit Luther.

Walter Trobisch (1923-1979)

vendredi 10 janvier 2020

Ephésiens 1.15 à 19

Éphésiens 1.15 à 19 PVV "Pour toutes ces raisons, moi aussi, après avoir entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de la manière pratique par laquelle vous l’exprimez, en aimant tous ceux qui appartiennent à Dieu, je ne me lasse pas, dans toutes mes prières pour vous, de témoigner ma reconnaissance (pour l’oeuvre accomplie en vous). Ce que je demande, c’est que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui possède toute gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de pénétration spirituelle pour que vous puissiez sonder ses mystères afin d’arriver à mieux le connaître. Qu’il vous accorde une pleine lumière et qu’il augmente l’acuité de votre vision spirituelle afin que vous compreniez en quoi consiste l’espérance vivante à laquelle vous avez été appelés et que vous sachiez quelles merveilles vous êtes en droit d’attendre-car inépuisable est la richesse du glorieux héritage que Dieu réserve à ceux qui lui appartiennent. Que vous preniez conscience de l’étendue incommensurable du pouvoir dont il dispose en faveur de nous qui plaçons notre confiance en lui."

Ce qui nous a touchées dans cet extrait de la lettre de Paul aux Éphésiens, c'est que l'apôtre prend le temps de prier pour les membres d'une église qu'il n'a jamais rencontrés. Il est inspiré par le Saint Esprit pour prier pour eux de façon précise et personnelle. Il ne s'arrête pas à l'action de grâce mais il donne une perspective de progression spirituelle pour eux. Il ne donne pas une liste des désirs égocentriques des chrétiens pour qui il prie, mais il recherche les désirs et les priorités de Dieu pour eux.
Cela nous a fait penser aux versets de Jacques 4.3 et Matthieu 6.33 
"Lorsque vous demandez, vous n’êtes pas exaucés, parce que vous priez dans de mauvaises intentions: vous ne cherchez qu’à satisfaire votre désir insatiable de plaisirs."
" Préoccupez-vous donc en premier lieu du Règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux, alors tout le reste vous sera donné par-dessus."

Au verset 15, le "c'est pourquoi" se rattache à tout le début du chapitre 1.
Sur la base de tout ce qu'ont reçu ceux qui sont nés de nouveau, voici en quelque sorte ce qu'ils peuvent demander à Dieu dans leurs prières.
La base sur laquelle ils peuvent s'appuyer c'est qu'ils sont : élus  (choisis) par Dieu, saints (sanctifiés, mis à part pour Dieu), irrépréhensibles (rendus parfaits), prédestinés à être ses enfants adoptifs, libérés et délivrés de nos péchés, ils ont reçu une abondance de sagesse et de connaissance, sa volonté, ils sont ses héritiers, ils sont scellés par le Saint Esprit, et tout cela pour la gloire de Dieu...

Paul ne s'attarde pas sur les manquements ou les fautes des chrétiens d'Ephèse, mais il les voit à travers les yeux de Dieu, il les voit à travers la grâce déployée sur leur vie. Il voit tout ce que Dieu leur a donné et l’œuvre qu'il a accompli en eux et à travers eux. Il voit leur foi et leur amour, deux vertus qui leur ont été accordées par Dieu et qui sont essentielles à la vie chrétienne. Et voir les chrétiens et leurs circonstances à travers la grâce divine pousse à l'action de grâce, c'est à dire à la reconnaissance.

Mais Paul ne s'arrête pas là ; il commence par l'action de grâce puis poursuit par la prière.
Et il précise qu'il ne cesse de rendre grâce et de prier.
Cette expression utilisant  le verbe "pauo" signifie plus précisément que Paul prenait le temps pour prier et rendre grâce ; si nous ne prenons pas le temps de faire une pause pour prier et rendre grâce nous n'aurons jamais le temps !
Ce verbe racine "pauo" qui donne un sens de pause mais aussi de persévérance signifie que rien ne pouvait empêcher Paul de prier et rendre grâce, il ne laissait pas un obstacle l'en empêcher.

Paul adresse ses prières à Dieu ; le Dieu qui a envoyé Jésus Christ, qui l'a ressuscité et glorifié, le seul vrai Dieu qui puisse être notre Dieu. (Cf. Éphésiens 1.3 et 1.17)

Le Père de gloire possède la plénitude de toutes les perfections et il est pourtant uni à nous par le lien le plus intime : nous sommes ses enfants ! Il est à la fois souverain et personnel.

Paul prie pour que les éphésiens reçoivent de Dieu un esprit de sagesse (l'intelligence pour comprendre les Écritures, leurs circonstances...) et un esprit de révélation pour comprendre les mystères de Dieu, les choses cachées... (Cf. Jérémie 33.3, Deutéronome 29.29, Matthieu 13.35 et 2 Pierre 1.3 à 8)

Il prie que Dieu les éclaire, illumine les yeux de leur coeur et les imprègne de la connaissance divine.
(Cf. Psaumes 119.105 - 2 Corinthiens 4.6 - ce qui diffère des païens qui vivent dans les ténèbres et sont aveuglés : Cf. Matthieu 13.15 et Romains 1.21)

Il prie afin qu'ils sachent ce qu'ils peuvent espérer et ne s'attendent pas à des rêves inatteignables, qu'ils ne se fassent pas d'illusions, qu'ils ne passent pas non plus à côtés des grâces divines...), qu'ils sachent à quoi correspond leur héritage et l'infinie grandeur de la puissance divine.

L’espérance qui s’attache à son appel est en rapport avec l’avenir ; elle signifie la destinée finale qu’Il avait en vue quand Il nous a appelés.
Y est compris le fait que nous serons avec Christ et comme lui à jamais.
Nous serons manifestés à l’univers comme fils de Dieu et nous régnerons avec lui en tant que son épouse sans tache.
Nous l’espérons non comme s’il y avait le moindre doute, mais parce qu’il s’agit d’un aspect de notre salut qui est encore à venir et vers lequel nous tendons.

La richesse de la gloire de son héritage qu’Il réserve aux saints est le deuxième grand champ que les croyants peuvent explorer.
Paul accumule les mots afin de produire un effet d’immensité et de grandeur:

On peut comprendre ces expressions de deux manières différentes ; les deux sont si parlantes que nous les présentons toutes les deux. Selon la première, ce sont les saints qui sont son héritage, et Il les considère comme un trésor d’une valeur incomparable.
C’est certainement par une grâce inouïe que des pécheurs vils et indignes, sauvés par Christ, peuvent occuper une telle place dans le coeur de Dieu qu’Il peut en parler comme de son héritage.

La deuxième manière de comprendre cela consiste à penser que l’héritage signifie tout ce que nous hériterons.
En bref, c’est tout l’univers placé sous le règne de Christ avec nous, son épouse, en tant que corégnants.
Si nous apprécions vraiment à sa juste valeur quelle est la richesse de la gloire qu’Il nous réserve, les attractions et les plaisirs de ce monde pâliront en comparaison.

Les chrétiens doivent constamment être conscients de la puissance de la résurrection qui leur donne la vie éternelle, la vie du Christ.
Combien grand est ce pouvoir ! C’est par lui que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts.
C’est par lui que Jésus règne dans les cieux, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté (verset 21).
Il règne sur Satan, sur tous ses esprits et ses démons. Il règne sur le mal et sur la mort.
Il règne sur toute chose, dans le ciel comme sur la terre, présente comme future.
Il règne dès aujourd’hui, et Il régnera éternellement, par la puissance de Dieu.
L’homme dispose-t-il d’une force suffisante pour ramener un mort à la vie ? Non. Mais Dieu, oui.
Car rien n’est impossible à Dieu. La puissance mise en œuvre pour ressusciter Jésus des morts est accessible à ceux qui croient.
Par cette puissance, nous qui étions morts par nos péchés, nous avons été rendus à la vie en Christ qui nous a fait asseoir avec Lui dans les lieux célestes. *
Cette même puissance est à notre disposition jour après jour ; n’omettons pas de la demander.

Dieu a mis des bénédictions spirituelles pour nous dans son Fils le Seigneur Jésus; mais il exige de nous de les en retirer et de les atteindre par la prière.
Même les meilleurs chrétiens ont besoin de prier pour cela: et tandis que nous entendons parler du bien-être de nos amis chrétiens, nous devons prier pour eux.
Même les vrais croyants ont grandement besoin de sagesse céleste.
Est-ce que le meilleur de nous n’est pas peu disposé à venir sous le joug de Dieu, bien qu’il n’y ait pas d’autre chemin pour trouver le repos pour l’âme?
Est-ce que pour un petit plaisir nous ne renonçons pas souvent à notre paix?
Et si nous nous disputions moins, si nous cherchions à prier plus avec les autres et pour les autres, nous devrions voir quotidiennement de plus en plus quelle est l’espérance de notre vocation, et la richesse de la gloire Divine dans cet héritage.
Il est désirable de ressentir le pouvoir puissant de la grâce Divine, commençant et faisant avancer l’oeuvre de la foi dans nos âmes.
Mais il est difficile d’amener une âme à croire complètement en Christ, à tout miser sur lui, et à mettre l’espérance de la vie éternelle sur sa justice.
Rien de moins qu’un pouvoir Tout-puissant ne peut faire cette oeuvre en nous.
Il est signifié ici que c’est Christ le Sauveur, qui pourvoit à toutes les nécessités de ceux qui ont confiance en lui, et qui leur donne toutes les bénédictions dans l’abondance la plus riche.
Et en étant participants de Christ lui-même, nous arrivons à être remplis de la plénitude de la grâce et de la gloire en lui.
Comment font alors ceux qui cherchent la justice hors de lui! Ceci nous enseigne à venir à Christ.
Et si nous savions ce à quoi nous sommes appelés, et ce que nous pouvons trouver en lui, nous viendrions certainement, et en serions des prétendants.
Lorsque nous ressentons notre faiblesse et le pouvoir de nos ennemis, nous percevons encore plus la grandeur de ce pouvoir puissant qui effectue la conversion du croyant, et qui est engagé à parfaire son salut. Ceci nous contraindra par amour à vivre à la gloire de notre Rédempteur.

Duo de prière et de méditation biblique du 10 janvier 2020 - Fémi et Sophie

mardi 7 janvier 2020

La prière renouvelée - Extraits


Extraits et réflexions autour du livre...
Si nous prions si peu, c'est parce que nous ne planifions pas des temps de prière.
La vie spirituelle, et plus particulièrement la prière méthodique, requiert un effort.
Nous ne ferons pas de progrès tant que nous ne mettrons pas délibérément du temps à part pour le consacreer exclusivement à la prière.
C'est la raison essentielle pour laquelle il est tellement important de réserver un moment précis de la journée à la prière.
Les moyens de remédier à nos divagations (manque de concentration sur Christ et sa parole) sont nombreux. Un des plus efficace consiste à prier à haute voix. Une autre solution est de prier à partir de textes de l'Ecriture. (lectio divina) et de tenir un journal de prière. On peut aussi prier avec des listes de prière et trouver un partenaire de prière. 
N'oublions pas que la prière c'est aussi la confession, l'adoration, l'intercession, les actions de grâce...

"Priez jusqu'à ce que vous priiez !" cela signifie qu'il faut parfois du temps pour entrer dans un esprit de prière ou plutôt pour prier en Esprit...
Si nous prions jusqu'à ce que nous priions, il viendra un temps où nous prendrons plaisir à la présence de Dieu, où nous nous reposerons dans son amour et où nous chérirons sa volonté.
Mais il est précieux pour nous, chrétiens occidentaux, qui ressemblons trop souvent à ces garnements qui appuient sur les sonnettes des portes d'entrée avant de s'enfuir en courant..

Packer a écrit que la vie de prière de chaque chrétien, comme chaque mariage, présente des caractéristiques que l'on retrouve chez d'autres, mais aussi un caractère absolument unique. Vous êtes vous et je suis moi et chacun doit trouver sa propre approche de la prière. Il n'existe pas de recette pour prier, comme ces manuels techniques ou ces livres de cuisine qui vous garantissent la réussite à condition que vous suiviez les instructions à la lettre. La prière n'est pas comme le bricolage ou la cuisine, elle est une relation active et personnelle, une sorte d'amitié avec le Dieu vivant et son fils Jésus Christ. 
La prière est un dialogue, un échange de paroles et de silences dans l'écoute.

Nos prières ne devraient pas se dissocier de nos actions de grâce ; Elles ne doivent pas se cantonner à des sujets égocentriques et matériels mais surtout avoir une visée spirituelle, pour nous, notre famille, nos frères et soeurs en la foi...
Prions et rendons grâce pour nos progrès dans la foi.
Prions pour notre persévérance malgré les épreuves.
Prions pour notre confiance en la justice divine.
Prions en recherchant la gloire de Dieu en ayant une vie centrée sur Christ et en l'honorant par nos actions de grâce et notre adoration ; mais aussi en réclamant sa gloire dans nos vies transformées de jours en jours en son image.

Il est essentiel que toute notre vie de prière repose sur une vision biblique de la personne de Dieu, de ce qu'il a fait, de ce que nous sommes en lui et sans lui, de notre avenir et de ce que doivent être nos priorités.
Cette vision doit façonner nos prières pour que nos priorités et nos préoccupations soient conformes à celles de Dieu. C'est ainsi que nous pourrons persévérer dans la prière jusqu'au but que Dieu lui-même nous a fixé.
Nous ne devons pas nous tromper de priorité ; tout ce que nous faisons au sein de l'Eglise n'est pas une fin en soi, mais un moyen de servir le peuple de Dieu.
Le service dans l'Eglise n'est pas le but ultime. Servir les autres ce n'est pas servir Dieu, mais l'amour pour Dieu nous donne la mesure pour aimer nos frères et soeurs en la foi.
Nous ne devons cependant pas oublier que dans l'Eglise, ce ne sont pas les personnes qui doivent fixer le programme. Car le programme : ce sont les personnes  !  Les chrétiens doivent rechercher constamment ce qui est le meilleur pour le peuple de Dieu en servant les intérêts de Christ, en découvrant non pas ce que les chrétiens estiment bon pour eux, mais ce que Jésus Christ déclare bon !

Voilà pourquoi la prière, et l'intercession en particulier, est si importante.
Nous ne devons pas prier pour réclamer à Dieu ce que les uns et les autres désirent, mais prier Dieu de nous révéler ce qu'il désire pour chacun. Nous devons rechercher la volonté de Dieu et prier en nous appuyant sur les Ecritures nous y aidera.

Il faut aussi situer nos prières dans la perspective de l'éternité et leur but ne doivent jamais avoir d'autres buts que de glorifier Dieu.


1 Corinthiens 1.4 à 7

 1 Corinthiens 1.4 à 7 (PVV) "Je ne cesse d’exprimer ma reconnaissance à Dieu pour la grâce divine qu’il vous a accordée dans la communion avec Jésus-Christ. Je le remercie pour toutes les richesses et les bénédictions dont il vous a comblés. En effet, dans la communion avec lui, votre pensée s’est considérablement enrichie, votre connaissance s’est élargie, votre compréhension de la vérité s’est approfondie; vous avez reçu son enseignement et le don de le communiquer à d’autres. Ainsi ce que nous avons dit en rendant témoignage au Christ lorsque nous étions chez vous, s’est trouvé confirmé par votre expérience. La prédication du Christ a été revêtue de tant de force et elle a trouvé un terrain si favorable qu’elle a plongé de solides racines en vous. En ce qui concerne les qualifications spirituelles, vous n’êtes donc pas défavorisés (par rapport aux autres Eglises). Car il ne vous manque aucun don de la grâce en ce temps d’attente de la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. Avec joie et confiance, vous regardez vers le jour où il apparaîtra et se manifestera publiquement."




En tout temps,  nous devons avoir conscience de la grâce que Dieu nous a faite et de toutes les faveurs qu'il nous accorde jours après jours. Nous devons donc avoir un coeur reconnaissant et jamais dépourvu d'actions de grâces.
Notre lecture biblique, nos prières et notre vie doivent demeurer christocentriques. Christ étant le centre et la priorité de notre vie. De lui découlent toutes les bénédictions. Il a tout accompli, mais entre le déjà et le pas encore, nous devons persévérer pour voir se manifester ses promesses jours après jours. Nous devons nous affermir en lui et dans sa parole.

Dans ces versets, l'apôtre Paul démontre qu'il a une perspective divine de l'église de Corinthe.
Il ne la voit pas avec les yeux de sa chair mais avec ceux de Dieu. C'est pourquoi il l'encourage malgré ses fautes et ses manquements. Paul est ici un exemple d'encouragement qui nous pousse à voir les perspectives divines.

Cela nous a rappelé les versets de 2 Pierre 1.2 à 4 "Que la grâce et la paix vous soient multipliées par une connaissance de plus en plus approfondie de Dieu et de Jésus, notre Seigneur. Par sa puissance, Dieu nous a donné tout ce qu’il faut pour accéder à la vie véritable et pour vivre dans l’attachement à Dieu. En effet, il nous a fait connaître celui qui nous a appelés à partager sa propre gloire et sa puissance. Par cette gloire et cette puissance divines, nous avons reçu des promesses d’une suprême importance et d’un prix inestimable: grâce à elles, vous pourrez échapper à l’empire des passions qui mènent ce monde à la ruine et devenir participants de la nature divine."

Nous devons avoir une révélation de tout ce qu'inclut la grâce toujours plus grande et cela est possible si nous demeurons en communion avec Christ.
Nous devons suivre le témoignage de Christ, c'est à dire son exemple, son modèle.
Nous devons marcher dans ses traces, demeurer en lui et lui en nous pour être transformés de gloire en gloire à son image.

2 Corinthiens 3.18  "Or c’est sans voile, le visage découvert, que nous tous, nous contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur. Ainsi nous sommes constamment transformés d’après son modèle, pour lui ressembler davantage de jour en jour et en refléter une image toujours plus fidèle. Sa gloire devient progressivement nôtre. Il ne saurait en être autrement, car celui qui agit en nous, c’est le Seigneur lui- même par son Esprit."

 1 Jean 3.24  "Celui qui obéit à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Et comment reconnaissons-nous qu’il demeure en nous? A la présence, dans nos coeurs, de l’Esprit qu’il nous a donné."

Par le Saint Esprit et en obéissant à ses ordonnances, nous demeurons en Christ et lui en nous, et nous nous affermissons de cette communion.

Psaumes 119.105 "Ta parole est une lampe qui éclaire mes pas, une lumière sur ma route."

En nous affermissant, nous sommes comblés de dons, c'est à dire de bénédictions : dons spirituels, fruit de l'Esprit qui grandit, vertus, foi, connaissance de la parole et de Dieu...

En résumé : celui qui est né de nouveau et qui obéit à Dieu ne peut être délaissé en arrière dans la course ni échouer pour atteindre le but. Il ne peut reculer ni être dans le besoin.

Si nous éprouvons un manque, si nous avons le sentiment de stagner ou pire de reculer, nous devons réviser nos priorités et nous demander si nous n'avons pas désobéi à Dieu.

Et cela me fait penser à une citation ô combien importante de Larry Crabb : "Nous avons nos propres idées sur la façon dont un Dieu bon devrait intervenir en notre faveur et ce sont justement ces idées préconçues qui nous empêchent de comprendre ce qui est bon pour nous. Comme des enfants, notre définition de ce qui est bon penche davantage du côté de la crème glacée et rarement du côté des épinards. Mais il existe une crème glacée dans l'économie divine ayant la valeur nutritive des épinards : Le rêve le plus noble, le désir intense qui nous rendrait plus heureux que toute autre bénédiction, est de connaitre Dieu, d'en faire l'expérience réelle et profonde." 

En réalité, nous devons toujours être dépendants de Dieu car sans lui nous ne pouvons rien faire de bon. Jean 15.5

Dieu est au contrôle de tout, il est souverain et rien ne lui échappe !

 Ésaïe 30.20-21 "Quand tu seras dans le malheur, le Seigneur te donnera de la nourriture. Quand tu seras écrasé, il te donnera à boire. Celui qui t’enseigne ne se cachera plus, et tu pourras le voir de tes yeux. Tu entendras derrière toi ces paroles : Voici le chemin que tu dois prendre pour aller à droite ou à gauche !"


Duo de prière et de méditation biblique du vendredi 3 janvier 2020. Fémi et Sophie

Et pour tous ceux qui aiment la version PVV de la bible, vous pouvez trouver le nouveau testament ici, les Psaumes et d'autres portions de la bibles.

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