lundi 4 mai 2015

Esaïe 36-37

 


Contexte historique :

Ce passage du livre du prophète Esaïe nous parle d'évènements qui ont eu lieu la 14e année du règne d'Ezéchias.

Ce roi de Juda succéda à son père Achaz qui fut un roi impie. Nous savons aussi qu’Ézéchias vécut huit ou neuf ans avec son grand-père Jotham, de qui sans doute son cœur reçut, par la grâce de Dieu, des semences de piété que le mauvais exemple d’Achaz ne put étouffer.

Ezéchias commença à régner à l'âge de 25 ans, et il fut le restaurateur du vrai culte, même si après un règne tel que celui de son père, il n’était pas facile de rétablir le bon ordre. Mais il eut les précieuses aides et conseils des prophètes Ésaïe, Michée et Nahum. Pendant son règne, les israélites furent un peu plus dociles à la voix de l’Éternel, mais il lui fallut une assistance particulière du Très-Haut pour triompher de ses ennemis et de la tiédeur des israélites !

Dès les premiers jours de son règne, le jeune roi prit toutes les mesures pour célébrer le culte selon les prescriptions de la Loi. Il fit rouvrir le temple et y ordonna les réparations les plus urgentes ; puis, ayant convoqué les sacrificateurs et les Lévites, il leur demanda de restaurer le saint lieu, si longtemps profané. Le relâchement était devenu tel, que ce fut au roi d’exhorter les ministres de Dieu et de leur rappeler les devoirs de leur charge dans le service du sanctuaire. En commençant les travaux le premier jour du premier mois, Ézéchias avait sans doute pensé que tout serait prêt pour le moment où l’on devait célébrer la Pâque ; mais le temple était dans un affreux désordre, le nombre des ouvriers peu considérable ; en sorte que l’ouvrage ne fut pas achevé avant le seizième jour. Il avait fallu nettoyer le saint édifice de toutes ses souillures, y remettre chaque chose à sa place : ce n’était pas l’affaire d’un moment, car on ne se relève pas aussi vite qu’on tombe. Quand on eut informé le roi que le temple était prêt, il s’y rendit avec les principaux de la ville, et l’on offrit des sacrifices pour l’expiation des péchés commis auparavant et pour la réouverture du culte, car nul ne peut servir le Seigneur s’il n’a premièrement obtenu le pardon de ses offenses. Ce fut donc seulement après cela qu’Ézéchias et ses gens se mirent à chanter des louanges à Dieu et qu’ils offrirent les holocaustes et les sacrifices. En pensant aux années qui avaient précédé et aux obstacles qu’ils avaient dû vaincre, Ézéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait si bien disposé leurs cœurs.

Ezéchias régnait depuis cinq ans lorsque la Samarie succomba, après un siège de trois années. Dès ce moment, le puissant empire des Assyriens s’étendit presque jusqu’aux portes de Jérusalem.

Là où prend place le chapitre 36 :

La quatorzième année du règne d’Ézéchias, huit ans après la destruction de Samarie, Sanchérib, poursuivant les conquêtes de Salmanazar, son père, dirigea de puissantes armées contre Jérusalem. Il la cerna de toutes parts, et assiégea Lachis dans la plaine de Séphéla, lorsqu’Ézéchias lui fit demander la paix, en avouant les torts dont il s’était rendu coupable envers lui. Ce tord aurait été d’avoir cessé de payer le tribut auquel son prédécesseur avait été soumis. Il se hâta donc d’envoyer à Sanchérib tout l’argent qu’il trouva dans la maison de l’Éternel, avec l’or dont il avait de nouveau revêtu les portes du temple et qu’il eut la douleur de faire enlever lui-même pour enrichir ces étrangers. Quelle épreuve pour le roi ! Mais il n’était pas au bout de ses tribulations. Sanchérib ne s’étant pas retiré, Ézéchias prit toutes les mesures de défense qui étaient en son pouvoir. Il rassembla le peuple dans les murs de Jérusalem, fit combler les puits des environs, répara les fortifications de la ville, mais surtout il s’efforça de communiquer à ses frères la confiance qu’il avait en l’Éternel. "Ne vous effrayez point, leur dit-il ; Celui qui est avec nous est plus fort que ceux qui sont avec le roi des Assyriens. Le bras de la chair est avec lui, mais l’Éternel notre Dieu est avec nous, pour nous aider et pour combattre avec nous."2 Chroniques 32.7-8

Les choses en étaient là, quand on vit arriver au pied des murailles de Jérusalem, avec des forces considérables, les généraux de Sanchérib (roi d'Assyrie). Sur la demande qu’ils firent de parler à Ézéchias, celui-ci leur envoya trois de ses officiers, et Rabshaqé leur tint le discours le plus offensant pour l’Éternel et le plus propre à décourager le peuple, qui entendait tout du haut des murailles.

Le discours de Rabshaqé nous en apprend beaucoup sur l'ennemi de notre âme

Rabshaqé est l'image des émissaires du diable qui méprisent le peuple de Dieu, tentent de le démoraliser, de le faire douter de l'appui de Dieu et de son amour, et même de l'asservir. Il fait des œuvres d'intimidation et s'appuie sur sa puissante armée (verset 2).Rabshaqé parle au nom de Sanchérib (verset 4), mais Dieu est le Roi des rois ; il est bien plus grand que le roi d'Assyrie.

En s'adressant aux intendants : Eliakim, chef de la maison du roi, Schebna,  secrétaire, et Joach, l’archiviste, Rabshaqé provoque Ezéchias en lui disant que pour faire la guerre il faut de la prudence et de la force ; il sous-entend ainsi qu'Ezéchias n'a ni l'une ni l'autre. En regardant à lui-même Ezéchias aurait pu le croire, mais s'il regardait à Dieu, il pouvait compter sur sa toute puissance et sa grande sagesse.

1 Corinthiens 1.20 "Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?"

Ephésiens 6.12"Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes."

Rabshaqé avait pour père le diable, or "Le diable a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge." Jean 8.44

Rabshaqé condamne Ezéchias car il a osé se révolter contre lui. Le diable rugit quand les enfants de Dieu lui résistent. Mais il est écrit : "Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il fuira loin de vous." Jacques 4.7

Ezéchias devait discerner dans ses paroles les œuvres de l'ennemi qui accuse, ment, fait douter, et ruse… Rabshaqé s'appuie sur certaines vérités pour accabler Ezéchias ; il lui parle de l'Egypte, sachant qu'Ezéchias avait effectivement pris appuie sur l'Egypte. L'Egypte a toujours été un faux appui et un sujet de trouble pour beaucoup d'Israélites (Abraham, Isaac, Jacob et les hébreux du temps de Moïse). Dans ce passage Rabshaqé compare l'Egypte et le Pharaon à un roseau cassé qui lorsqu'on s'appuie dessus perce la main. Aujourd'hui on emploierait peut être une autre expression comme "une planche pourrie". (métaphore portant sur la traîtrise d’un appui rongé de l’intérieur et qui s’effondre inopinément)

Cela nous ramène aussi aux versets du prophète Jérémie 5 et 7: "Ainsi parle l’Eternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, Qui prend la chair pour son appui, Et qui détourne son cœur de l’Eternel ! (…) Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel, Et dont l’Eternel est l’espérance !"

Certes, Ezéchias ne devait pas se confier en l'Egypte et en Pharaon, mais contrairement aux dires de Rabshaqé, il pouvait se confier en Dieu. Ce n'est pas parce que la Samarie avait été assiégée et vaincue que tout le reste du pays allait être perdant.

Ce n'est pas parce que le peuple israélite était peu nombreux qu'ils allaient perdre la guerre. Dieu fait triompher son peuple sans qu'il compte sur ses propres forces et sur le nombre.

Cela nous rappelle l'histoire de Gédéon dans le livre des Juges 7.7 "L’Eternel dit à Gédéon : C’est par les trois cents hommes qui ont lapé, que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple s’en aille chacun chez soi."

2 Corinthiens 11.30"S’il faut se glorifier, c’est de ma faiblesse que je me glorifierai !"

2 Corinthiens 12.9"Le Seigneur m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi."

Rabshaqé renchérit de plus en plus dans ses intimidations, puis il propose de faire des tractations avec Ezéchias, lui offrant de faire un pacte avec Sanchérib qui lui donnerait alors 2000 chevaux.

Verset 8"Maintenant, fais une convention avec mon maître, le roi d’Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux fournir des cavaliers pour les monter."

Rabshaqé est aussi la figure du tentateur prêt à donner d'une main (un cadeau empoisonné) pour reprendre bien plus de l'autre. Non seulement il lui propose ce pacte, mais il le provoque encore en précisant : je te donne ces 2000 chevaux à condition que tu aies assez de cavaliers pour les monter !

Cette provocation insinue qu'Ezéchias n'est pas digne du cadeau de Sanchérib.

C'est une parole humiliante déguisée en acte de bonté.

Dès le verset 9"Comment repousserais-tu un seul chef d’entre les moindres serviteurs de mon maître ? Tu mets ta confiance dans l’Egypte pour les chars et pour les cavaliers.",

il lui indique qu'il n'est pas assez fort pour renverser le moindre serviteur de son maître. Plein d'arrogance, Rabshaqé fait sans cesse des comparaisons pour intimider Ezéchias ; il insinue qu'il est plus fort que les chars et les cavaliers de l'Egypte ; pays contre lequel il est monté pour détruire (dévaster, ravager, causer la perte, tuer…). Certes Rabshaqé, à l'image du voleur cité par Jésus dans l'évangile de Jean 10.10, est venu pour dérober, égorger et détruire ; mais Jésus est venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. C'est une raison pleinement suffisante, pour que les enfants de Dieu ne craignent pas les intimidations de l'ennemi !

Au verset 10,"D’ailleurs, est-ce sans la volonté de l’Eternel que je suis monté contre ce pays pour le détruire ? L’Eternel m’a dit : Monte contre ce pays, et détruis-le. "Plein d'insolence, Rabshaqé évoque même la providence divine, disant que ce n'est pas sans la volonté de Dieu qu'il attaque le royaume de Juda. Il se sent presque investi d'une mission divine, alors qu'il ne sert pas Dieu. (ça fait penser à Judas Iscariote, servant les dessins de Dieu pour sa perte)  Dans sa bouche, ces paroles sont des blasphèmes. Ces paroles insidieuses rappellent celles du serpent en Eden (Genèse 3.1) qui ont fait chuter Adam et Eve. Elles nous rappellent aussi le diable qui se servait de la parole de Dieu pour attaquer Jésus dans le désert (Matthieu 4.2.6.9). Mais Jésus, le nouvel Adam a triomphé dans le désert en utilisant la parole de Dieu comme une épée à deux tranchants. Il a triomphé à la croix et lors de la résurrection !

"Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?(…) Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? (…) Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés." Romains 8.31-38

Au verset 12, Rabshaqé se moque totalement de la requête des intendants d'Ezéchias qui le prient de parler en araméen afin que le peuple israélite ne comprenne pas ces intimidations. Ces intendants voulaient épargner le peuple afin qu'il ne se décourage pas, mais Rabshaqé souhaitait que tout le monde l'entende. Sans aucune compassion, sa réponse est pleine de dureté, de mépris et d'arrogance : "Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m’a envoyé dire ces paroles ? N’est-ce pas à ces hommes assis sur la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous ?"

Mentionner ces hommes assiégés et réduits à l'extrémité en disant qu'ils mangeaient leurs excréments et buvaient leur urine, est d'un mépris extrême, surtout pour des israélites qui avaient de fortes notions d'hygiène et de pureté/impureté. C'est comparer ces israélites à des porcs, à des chiens… et dire qu'ils étaient totalement acculés, réduits au pire, totalement vaincus. Rabshaqé insulte ainsi le peuple de Dieu, ainsi qu'Ezéchias et ses intendants.

Les propos de Rabshaqé en disent long sur la nature de son cœur et de sa soi-disant sagesse qu'il prônait un peu plus tôt. Indéniablement, on reconnaît toujours un arbre à son fruit !

Jacques 3.13-17 dit : "Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie." 

Au verset 13, alors que les intendants demandent à Rabshaqé d'épargner les oreilles du peuple, celui-ci se met à crier dans leur langue. Il marque ainsi son autorité et son intention de ne jamais se soumettre aux israélites. Il fait tout le contraire de ce qu'on lui demande et réitère son engagement auprès du roi d'Assyrie, en parlant en son nom.

"Rabshaqé s’avança et cria de toute sa force en langue judaïque : Ecoutez les paroles du grand roi, du roi d’Assyrie !"

A partir du verset 14, Rabshaqé ne s'adresse plus seulement aux intendants d'Ezéchias, mais il met les gros moyens en haranguant tout le peuple assiégé, l'incitant à se rendre et à se rebeller contre leur roi et contre leur Dieu.

Verset 14 : "Qu’Ezéchias ne vous abuse point, car il ne pourra vous délivrer."

Verset 15:"Qu’Ezéchias ne vous amène point à vous confier en l’Eternel."

Verset 16 : "N’écoutez point Ezéchias ; car ainsi parle le roi d’Assyrie…"

Verset 18 :"Qu’Ezéchias ne vous séduise point…"

Comment peut-il dire cela, alors que c'est lui le séducteur ? C'est lui qui tente de semer le doute dans le cœur des israélites. Il souligne encore une fois la faiblesse d'Ezéchias et la force de Sanchérib. Il leur rappelle leurs faiblesses pour mieux les tenter et les écraser, tout comme le diable qui proposa de la nourriture à Jésus pendant ses quarante jours de jeûne dans le désert.

Versets 16 et 17 :"Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l’eau de sa citerne, jusqu’à ce que je vienne, et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes."

Après avoir proposé des chevaux à Ezéchias, le voilà qu'il propose des vignes, des figuiers, du blé et de l'eau à ceux qui sont en train de mourir de faim et de soif. Les tactiques diaboliques ne changent pas.

Comme l'a si bien dit l'apôtre Pierre dans sa deuxième épitre 2.19 les injustes "promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui."

L'apôtre Pierre a décrit ce genre d'hommes injustes, tout comme l'était Rabshaqé, afin que nous nous ne tombions pas dans leurs pièges pernicieux !

2 Pierre 2.10-12 à 14 et 17"Ils vont après la chair dans un désir d’impureté et méprisent l’autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d’injurier les gloires, (…) semblables à des brutes qui s’abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour être prises et détruites, ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption, recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour ; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins d’adultère et insatiables de péché ; ils amorcent les âmes mal affermies ; ils ont le cœur exercé à la cupidité ; ce sont des enfants de malédiction. (…) Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon: l’obscurité des ténèbres leur est réservée."

 

Versets 19 et 20 : "Où sont les dieux de Hamath et d’Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Ont-ils délivré Samarie de ma main ? Parmi tous les dieux de ces pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l’Eternel délivre Jérusalem de ma main ?"

Après avoir incité le peuple à se rebeller contre Ezéchias et contre Dieu, il dénigre aussi tous les autres dieux. Rien ne l'arrête ; il se sent supérieur à tous les peuples et à tous les dieux. Ceux des Cananéens et des Syriens, ainsi que ceux de Sepharvaïm dans la Samarie, à qui on brûlait les enfants : Anamélech et Adramélech, dieux de la lune et du soleil.

Comment Ezéchias et ses intendants vont-ils réagir à tant d'arrogance, de mépris et de paroles mensongères ?

Versets 21 et 22 :"Ils se turent, et ne lui répondirent pas un mot ; car le roi avait donné cet ordre : Vous ne lui répondrez pas. (…) Puis ils vinrent auprès d’Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de Rabshaqé."

Fidèles à leur roi, les intendants d'Ezéchias ne répondirent pas à Rabshaqé.

Proverbes 26.4"Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même."

1 Pierre 2.23nous indique qu'en de telle circonstances, nous devons imiter notre maître Jésus, "lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement."

1 Pierre 3.9"Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure ; bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction."

Rabshaqé avait démontré à grands renforts de paroles combien il portait les fruits de son maître et savait l'imiter ; à leur tour, les intendants d'Ezéchias démontrèrent à qui ils obéissaient et qui ils voulaient imiter. Les enfants de ténèbres et les enfants de lumière sont aux antipodes par leur comportement et leurs paroles ! Les intendants d'Ezéchias ne se sont pas retournés contre leur roi avec les paroles de Rabshaqé, ils sont restés loyaux et unis à leur roi jusqu'au bout. Le roi ne règne pas seul ; si son peuple est uni autour de lui, son royaume est en paix.                       

Le fait que les intendants d'Ezéchias aient déchiré leurs vêtements montre leur tristesse et leur honte face à tout ce qu'ils viennent d'entendre. Ils sont en état de choc et prouvent par cet acte, l'importance des paroles qu'ils vont annoncer au roi. Ils ne prennent pas les provocations de Rabshaqé à la légère, ils n'en font pas le déni… mais ils les ramènent fidèlement à leur roi afin qu'il prenne les mesures nécessaires.

De la même façon, nous ne devons pas nier ou minimiser les attaques de l'ennemi de notre âme, mais ramener ses propos devant notre roi afin qu'il prenne les mesures qu'il jugera bonnes.

Romains 12.19"Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur."

Hébreux 10.30"Nous connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution ! et encore : Le Seigneur jugera son peuple."

 

Chapitre 37 : Epilogue de toute cette histoire

Mais quand Ezéchias prit connaissance des paroles de Rabshaqé, il déchira lui aussi ses vêtements et se rendit à la maison de l’Éternel. Autour du roi se rassemblèrent les vieux sacrificateurs et le chef de la maison du roi. Dans cette unité pleine d'humilité et de tristesse, avec un cœur brisé, il pria : "Eternel, Dieu d’Israël, assis sur les chérubins ! C’est toi qui es le seul Dieu de tous les royaumes de la terre, c’est toi qui as fait les cieux et la terre. Eternel ! incline ton oreille, et écoute. Eternel ! ouvre tes yeux, et regarde. Entends les paroles de Sanchérib, qui a envoyé Rabshaqé pour insulter au Dieu vivant. Il est vrai, ô Eternel ! que les rois d’Assyrie ont détruit les nations et ravagé leurs pays, et qu’ils ont jeté leurs dieux dans le feu ; mais ce n’étaient point des dieux, c’étaient des ouvrages de mains d’homme, du bois et de la pierre ; et ils les ont anéantis. Maintenant, Eternel, notre Dieu ! délivre-nous de la main de Sanchérib, et que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul es Dieu, ô Eternel !" 2Rois 19.15-19

Puis, ils se tournèrent vers le prophète Esaïe qui répondit de la part de l'Eternel : Esaïe 37. 6-7"Ainsi parle l’Eternel: Ne t’effraie point des paroles que tu as entendues et par lesquelles m’ont outragé les serviteurs du roi d’Assyrie. Je vais mettre en lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu’il recevra, il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l’épée dans son pays."

Le Dieu plein de grâce chargea Ésaïe d'adresser des paroles pour consoler et fortifier le roi Ézéchias ; elles annonçaient en effet que l’Éternel, jaloux de sa propre gloire, ne permettrait pas que les blasphèmes de Sanchérib demeurent impunis. Alors qu’Ézéchias se sanctifiait et sanctifiait son peuple, Sanchérib s'était souillé et se souillait encore ! Ézéchias ne pouvait se corrompre en utilisant les mêmes armes que son ennemi.

Il choisit de se confier en Dieu, dans la prière, le cœur brisé et contrit. Et que ce passa-t-il?2 Chroniques 7.14"Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays."

Dieu rétribua chacun selon ses œuvres ! La nuit même, un fléau de Dieu frappa cent quatre-vingt mille hommes dans l’armée des Assyriens ; effrayé, le roi Sanchérib (sensé être tout puissant) retourna à Ninive, et fut assassiné par deux de ses fils, au moment où il adorait son Dieu Nisroc, dont il avait osé égaler la puissance à celle de Dieu. Ainsi s’accomplit de point en point la parole d’Ésaïe.

En méditant ce chapitre, j'avais aussi en tête le verset d’Ésaïe 42.3 "Il ne brisera point le roseau cassé, et il n’éteindra point la mèche qui brûle encore ; il annoncera la justice selon la vérité."

Si au chapitre 36, le roseau brisé qui perce la main de celui qui s'appuie dessus représentait l’Égypte ou Pharaon, au chapitre 42, le roseau représente ici les élus de Dieu, roseaux qui peuvent ployer sous les vents contraires mais qui ne se briseront pas car Dieu dans sa justice les soutiendra de sa droite triomphante.

Note :

Ezéchias = L’Éternel est ma force

Eliakim chef de la maison du roi = Celui que Dieu a établi

Schebna le secrétaire = vigueur

Joach l'archiviste = L’Éternel est frère

Ésaïe = L’Éternel a sauvé

Sanchérib = Sin (dieu de la Lune) a multiplié les frères 

Rabshaqé = grand échanson

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Lily Bellule et Hippo-Tamtam

  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...