jeudi 25 mai 2017

La vie secrète des arbres



Esaïe 55.12  "Oui, vous sortirez avec joie, Et vous serez conduits en paix; Les montagnes et les collines éclateront d’allégresse devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront des mains." 

Le 6 février 2017, alors que nous étions en prière, j'ai reçu la vision souterraine d'une forêt. Je voyais les racines des arbres plonger profondément dans la terre pour s'enraciner solidement et se nourrir des nutriments les meilleurs.
D'autre part, dès que les racines de deux arbres entraient en contact, elles se greffaient les unes aux autres et se soudaient solidement les unes aux autres. Elles n'étaient pas seulement accolées, mais il y avait carrément fusion de vies juste sous l’écorce, là où circulaient l’eau et les nutriments.
Ainsi, si un arbre avait accès à  un plan d’eau, il devenait en quelque sorte le fournisseur de l’arbre voisin qui n’y avait pas accès. Les arbres n'étaient pas des entités individuelles ou en compétition,mais ils étaient connectés et  se répartissaient leurs ressources ainsi que leurs nutriments. Cette forme de solidarité entre végétaux était si forte que les arbres se fortifiaient même au sein de l'hiver sous les rafales de vent et malgré le gel.
Sophie Lavie

Au mois de mai 2017, j'ai entendu au journal télévisé une interview de Peter Wohlleben rapportant les propos suivants :

Vous donnez aux arbres plus qu’une âme : une intelligence, comme dans les contes. Sauf que vous ne vous appuyez pas sur l’imaginaire, mais sur la science. Par exemple, vous expliquez qu’ils apprennent…
Peter Wohlleben : En effet, les arbres ont un cerveau. Pas au sens classique, bien sûr, mais ils ont une mémoire et sont capables d’apprendre. Ainsi, pour ressentir l’entrée dans le printemps et, donc, le moment opportun de faire pousser leurs feuilles, ils comptent les jours de chaleur printanière. Sans quoi, ils fleuriraient parfois très tôt, juste sous l’effet de quelques jours de beau temps avant le retour du gel, qui détruirait leur feuillage. De même, après une période de sécheresse estivale exceptionnelle, on a observé que des arbres changeaient leur mode de stockage d’eau avant l’été suivant, afin de se préparer à une éventuelle sécheresse : ils avaient gardé la mémoire de leur expérience passée. Mais où se trouve cette mémoire ? Cela, nous ne le savons pas…

Plus surprenant, peut-être, vous affirmez que ce sont des êtres sociaux qui communiquent entre eux, s’entraident, coopèrent. Comment est-ce possible ?

Peter Wohlleben : Dans une forêt, la survie de chaque arbre dépend de ses voisins. Car, quand l’un d’eux meurt, cela crée un vide dans lequel le vent ou la pluie peuvent s’engouffrer et nuire aux autres. Conscients de cette interdépendance, tous sont prêts à offrir leur soutien. Pour cela, ils communiquent via leurs racines. Des scientifiques parlent de wood wide web [« grand réseau de bois »] : le système de racines peut connecter des arbres entre eux sur des centaines de kilomètres. Par exemple, si l’un d’eux est attaqué par une espèce d’insectes, il informe les autres, qui se préparent à se défendre, mais aussi à lui venir en aide en développant des substances empoisonnées.

Y a-t-il des relations privilégiées entre des arbres ?

Peter Wohlleben : Oui. Notamment entre les mères et leurs enfants, parmi lesquels elles ont souvent un favori : elles les alimentent via les racines… comme un mammifère pratique l’allaitement ! On constate aussi des amitiés qui traversent plusieurs centaines d’années. Ainsi, je suis tombé un jour sur un caillou recouvert de mousse, avant de découvrir qu’il s’agissait de la racine d’un arbre abattu quatre cents ou cinq cents ans auparavant. Elle n’avait plus de tronc ni de feuille, et pourtant elle vivait toujours. Comment ? Grâce à la nourriture fournie par des arbres voisins. Cela nous montre à quel point il est faux de croire que seuls les plus forts survivent. La forêt nous apprend au contraire que, dans la nature, on se bat les uns « pour » les autres.

Vous parlez d’amitié, de liens maternels… Mais ne serait-il pas plus juste de parler de liens « nécessaires » plutôt qu’affectifs ?

Peter Wohlleben : Ni plus ni moins que la politesse, le respect et l’entraide dans nos sociétés, ces comportements sont indispensables à la survie des populations. Mais les arbres vont plus loin : les plus riches en sucre partagent leur réserve afin que tous en aient à peu près autant. Cela garantit le bon vieillissement de la forêt dans sa globalité.

Est-ce si sûr ? Certains sont plus imposants, donc plus avides que d’autres en lumière et en eau, non ?

Peter Wohlleben : Oui, il en existe de plus ambitieux que d’autres. Mais même les plus petits, les plus faibles sont soutenus. Simplement, il leur faudra davantage de temps pour se développer. La lenteur est le temps de la forêt. Pensez que chaque nœud que vous voyez sur une branche correspond à une année de développement !

À l’inverse, y a-t-il des inimitiés entre des arbres ?

Peter Wohlleben : Tout à fait, des espèces en attaquent d’autres. Vous penserez : mais alors les arbres sont racistes ! Ce serait oublier que l’écart entre deux espèces est aussi vaste qu’entre un être humain et un poisson. Par ailleurs, des études montrent que, au sein d’une même espèce, tous ne bénéficient pas de la même aide. C’est cela qui m’incite à parler d’amitié : ce sont des relations choisies.
Quelles facultés des arbres vous fascinent le plus ?
Peter Wohlleben : Il y en a tant ! On sait qu’ils sont connectés les uns aux autres via les racines et nourrissent ainsi les plus faibles. Une étude de l’université de Vancouver a même montré qu’une «mère-arbre» peut détecter ses jeunes plants avec ses racines. On a mesuré qu’elle soutient davantage ces derniers. Les arbres décident bel et bien avec qui ils se connectent. Et ils ont une mémoire. En cas de sécheresse, le bois se déshydrate, se fissure. L’arbre blessé s’en souvient toute sa vie et change de stratégie dès le printemps suivant en réduisant sa consommation d’eau. Les vieux seraient même capables de partager cette information avec les plus jeunes, de les «éduquer».
ils peuvent avertir leurs congénères d’une attaque d’insectes, appeler à la rescousse les prédateurs des parasites. Les ormes se débarrassent des chenilles en émettant des substances attirant des petites guêpes qui pondent dans celles-ci. Les arbres sont capables d’identifier la salive des chenilles en la distinguant de celle d’un cervidé et ainsi adopter la stratégie de défense adaptée. Si c’est une biche qui les croque, ils envoient dans leurs rameaux des substances toxiques ou amères. Ce qui prouve qu’ils ont le sens du goût. Ils peuvent aussi «voir» la longueur des jours, «sentir» des messages olfactifs ou la température de l’air. Ils sont peut-être même dotés de l’ouïe : il a été prouvé que les racines de céréales émettent un son et que celles des plantes alentour se dirigent alors dans cette direction.
Ce qui me fascine aussi c'est que plus la croissance des jeunes arbres est lente, plus ils ont de chances de vivre longtemps, jusqu’à des milliers d’années. Nous savons que le surmenage réduit notre espérance de vie, que ralentir est meilleur pour notre santé.
Le temps des humains ne correspond pas à celui des arbres. On veut des résultats rapides, d’où toutes ces plantations où les arbres grandissent vite mais sont fragiles. Restaurer une forêt primaire prend cinq cents ans. Cela paraît énorme, mais c’est la longévité normale d’un arbre.
Quelles sont les pièces manquantes qui vous intéressent ?
En premier lieu, où les arbres stockent-ils leur mémoire ? Ils n’ont pas de cerveau tel que le nôtre. Mais nous savons qu’ils stockent les connaissances acquises. Par exemple, ils comptent les journées chaudes au printemps pour éviter de fleurir trop tôt. Ils savent que trois jours chauds ne suffisent pas, qu’il faut encore attendre. Sans mémoire, chaque jour serait compté comme étant le premier. Ensuite, j’aimerais savoir s’ils communiquent sur d’autres sujets que les dangers détectés. Je rêve d’un dictionnaire chimique permettant d’analyser leurs messages olfactifs. Peut-être parlent-ils de la météo, de ce qu’ils ressentent. Notre nez peut déjà déceler certains signaux. Une odeur aromatique, l’été, dans les forêts de conifères signifie qu’ils s’avertissent : il fait trop sec, trop chaud, des insectes attaquent… Ces forêts sont le plus souvent plantées, donc vulnérables. Malgré la senteur agréable et même si nous n’en avons pas conscience, notre corps perçoit l’appel à l’aide. Des recherches ont montré que notre pression artérielle augmente dans ce type de forêts et baisse dans celles de feuillus intacts, qui échangent sans doute des signaux de bien-être.


"Toutes vies sur la terre ont été soumises à des règles de fonctionnement, d'harmonie et de cohabitation. Cependant le péché introduit dans le monde par la désobéissance de l'homme a bouleversé tout cet équilibre divin. Néanmoins, il reste encore dans cette création des traces évidentes de la grande sagesse du créateur et ces découvertes au sein du monde végétal devrait non seulement nous amener à reconnaître la grandeur de Dieu mais aussi à nous questionner sur nos relations les uns vis à vis des autres. En Christ, Dieu travaille à rétablir toutes choses." Xavier Lavie

   Peter Wohlleben a écrit "La vie secrète des arbres"

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