mardi 4 juillet 2017

La mortification du péché

 
Il est impossible de mortifier un seul péché si nous ne désirons pas obéir à Dieu dans tous les domaines de notre vie et de tout notre cœur !
Supposez qu’un homme découvre en lui-même une convoitise si forte qu’il ne peut la vaincre. 
Il en est captif, et elle lui fait perdre toute paix. 
Ne pouvant plus la supporter, il décide de mortifier cette convoitise. 
Il gémit et prie, soupirant après la délivrance. 
Cependant, sa vie spirituelle peut laisser à désirer dans d’autres domaines. 
Par exemple, il néglige peut-être sa communion avec Dieu, ou sa lecture de la Parole, ou sa vie de prière et de méditation. 
Eh bien ! La conséquence de sa négligence est qu’il ne pourra venir à bout de cette convoitise qui le préoccupe. 
C’est là un problème que rencontrent de nombreux chrétiens pendant leur pèlerinage terrestre.
Il est dit à propos des enfants d’Israël qu’ils jeûnaient et priaient, cherchant la face de Dieu : « Tous les jours, ils me cherchent, ils veulent connaître mes voies ; […] ils me demandent des arrêts de justice, ils désirent l’approche de Dieu » (Ésaïe 58.2). 
Cependant, Dieu a rejeté leur démarche, considérant que leurs jeûnes et leurs prières n’étaient pas recevables. 
Pourquoi? La réponse est dans le verset 3 : « Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants, et vous traitez durement tous vos mercenaires » (Ésaïe 58.3). 
En fait, ils n’étaient dans l’obéissance que sur un seul point, et ils vivaient dans la négligence et l’insouciance en ce qui concerne les autres domaines de leur vie.
Si j’ai des boutons et que ces boutons sont dus à une infection générale de mon organisme, je ne vais pas me contenter de les soigner en y mettant un onguent. 
Ce serait stupide ! Il faut que j’aille voir le médecin pour qu’il soigne l’infection, pas seulement les symptômes visibles. Il en va de même avec notre nature spirituelle.
Il est parfaitement inutile de chercher à vaincre tel ou tel péché particulier si nous négligeons d’obéir à Dieu en ce qui concerne les activités qui édifient et fortifient notre vie spirituelle. 
En effet :
1) La base véritable pour une mortification efficace est de haïr tous les péchés parce qu’ils sont des péchés, et pas seulement les péchés qui ont des retombées négatives sur notre vie.
Nous devons avoir de l’amour pour Christ, parce qu’il a été crucifié pour nous, et nous devons avoir de la haine pour notre péché, parce qu’il a envoyé Christ sur la croix. 
Voilà le véritable fondement spirituel de la mortification ! Désirer vaincre un péché parce qu’il a des inconvénients pour nous est de l’égoïsme. 
Pourquoi sommes-nous prêts à tout pour éliminer certains péchés en particulier? 
Est-ce parce qu’ils nous angoissent, nous font perdre la paix et le repos, chagrinent notre cœur et le remplissent de crainte? 
Oui, chers amis, bien sûr ! 
Cependant, n’avons-nous pas aussi négligé la prière ou la lecture de la Parole? 
N’avons-nous pas été séduits par le monde dans plusieurs domaines de notre vie? 
Ces péchés sont tout aussi graves que les autres péchés qui nous tracassent. Jésus a aussi versé son sang pour ces négligences spirituelles que nous considérons comme moins importantes. 
Pourquoi est-ce que nous ne leur faisons pas la guerre? 
Si nous haïssons le péché en tant que péché, nous devrions être attentifs à tout ce qui attriste l’Esprit de Dieu et pas seulement à ce qui nous attriste, nous ! 
Pensons-nous que Dieu nous aidera si nous recherchons hypocritement que notre bien-être, qu’à éliminer l’angoisse dans laquelle nous plonge notre péché? 
Pensons-nous que l’Esprit Saint va soutenir notre esprit dans son hypocrisie et sa duplicité? 
Pensons-nous qu’il nous délivrera de ce péché sachant que nous allons en commettre un autre par lequel il sera de nouveau attristé?
« Non, dit Dieu, si je te délivre de ce péché, je n’entendrai plus parler de toi, car tu seras satisfait alors que tu seras en échec, spirituellement. » 
Nous ne devons pas lutter uniquement contre ce qui nous attriste, mais contre tout ce qui, en nous, attriste Dieu. 
L’œuvre de Dieu est que nous parvenions à une obéissance totale, et pas seulement à une victoire sur une convoitise.
« Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Corinthiens 7.1).
Dans le domaine spirituel, il ne sert à rien d’être capable d’obéir à un seul point ; il faut obéir à tous les points. 
C’est pourquoi nous devons rechercher une disposition de cœur qui est humble, qui se détourne du mal et qui est entièrement docile à la volonté de Dieu.
2) Il est possible que Dieu laisse subsister en nous cette convoitise qui nous dérange dans le but d’attirer notre attention sur d’autres points faibles de notre vie spirituelle.
Par exemple, notre tiédeur à le servir. Dieu veut nous amener à reconsidérer nos voies. 
Peut-être qu’en laissant subsister cette écharde dans notre chair, il va parfaire son œuvre en nous, changer notre manière de vivre notre vie chrétienne et nous amener à marcher pleinement avec lui.
En effet, souffrir d’une convoitise particulière est en général le symptôme d’une vie spirituelle peu consacrée, et ceci, pour deux raisons :
1) La convoitise fait partie intégrante de notre nature déchue, et même les plus saints des croyants n’y échappent pas pendant la durée de leur vie.
L’Écriture enseigne aussi que la convoitise est rusée, subtile, qu’elle séduit, envoûte, qu’elle est agressive et rebelle. 
Mais tant que le croyant veille sur son cœur avec diligence, la convoitise s’affaiblit et perd sa vitalité. Par contre, s’il se relâche et devient négligent, la convoitise rejaillit sous une forme ou sous une autre. Elle se sert alors des pensées et des désirs pour se transformer en péché manifeste. 
Quand la convoitise trouve une brèche, elle vient harceler, perturber et troubler la paix d’une âme sans aucun répit, à tel point que le croyant a du mal à la réfréner. 
Certains doivent même lui faire la guerre pendant toute la durée de leur vie. 
Toutefois, ce harcèlement peut être évité si nous veillons diligemment sur nous-mêmes.
2) Dieu permet souvent un péché particulier comme châtiment d’autres péchés ou d’autres négligences.
C’est ce qui se passe dans Romains 1.26 où Dieu livre les méchants à un péché afin d’exercer son jugement contre un autre péché. 
Et, dans ce cas, le péché donné comme punition est plus fort que le péché puni qui aurait pu faire l’objet d’une délivrance. 
Dieu peut aussi utiliser cette méthode de châtiment pour éduquer ses enfants. 
Il lui arrive de nous délivrer d’un mal en nous envoyant un autre. 
Afin que Paul ne s’enorgueillisse pas à cause de l’excellence des révélations qu’il avait reçues, Dieu lui a envoyé un ange de Satan pour l’humilier (2 Corinthiens 12.7). 
Dieu a aussi permis que Pierre renie Jésus. 
Mais c’était exactement le châtiment qui convenait pour le punir de sa vaine confiance en lui-même. Si Dieu tolère qu’un péché domine sur nous afin de nous reprendre et de nous humilier, et peut-être afin de nous châtier, alors, comment pouvons-nous espérer en venir à bout, sinon en remontant à sa cause profonde, à sa racine? 
En effet, par ce péché, Dieu veut nous amener à prendre conscience que c’est toute notre manière de vivre qui doit être réformée.
Il est donc clair que si nous voulons vraiment mortifier le péché qui nous tracasse, nous devons aussi obéir à Dieu dans tous les autres aspects de notre vie chrétienne. 
Il faut comprendre que tout péché et toute tiédeur dans notre obéissance sont un fardeau pour Dieu, et même une provocation (Ésaïe 43.24). 
Si nous ne recherchons pas l’obéissance dans tous les domaines de notre vie, notre vie spirituelle s’étiolera. Si nous cherchons seulement à vaincre le péché qui nous tourmente, sans tenir compte de la souillure et de la culpabilité qui s’y rattachent, nous faisons preuve d’égoïsme, et notre attitude devient une continuelle provocation vis-à-vis de Dieu. 
Toutefois, si nous décidons de rechercher l’obéissance totale, notre vie spirituelle aboutira, et nous pourrons vaincre la convoitise contre laquelle nous luttons. 
 
Cet article est tiré du livre “La mortification du péché” par John Owen

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