La catégorie des adulescents désigne aujourd’hui des jeunes qui, entre 24 ans et le début de la trentaine, cherchent à devenir psychologiquement autonomes, c'est à dire qui recherchent la confiance en eux-mêmes, le besoin de lutter contre le doute face à l’existence et de lever des inhibitions à l’idée de s’engager affectivement.
Ils sollicitent parfois l’assistance de leurs parents tout en ressentant une gêne à leur égard.
Malgré une vie professionnelle, 65% des jeunes européens de 25-35 ans continuent d’habiter chez leurs parents. D’autres, qui ont déménagé, en restent dépendants. Ils ont besoin d’être soutenus dans ce qui leur apparaît être une épreuve du réel, afin de s’accepter et de se mettre en œuvre dans la réalité.
Dans
une société qui entretient le doute et le
cynisme, la peur et l’impuissance, l’immaturité et l’infantilisme, des
jeunes ont tendance à se maintenir dans des modes de gratification
primaires.
Ils ont du mal à devenir matures car la maturité définit
habituellement la personnalité qui a achevé la mise en place des
fonctions de base de la vie psychique et qui est capable de différencier
sa vie interne du monde extérieur.
De nombreux jeunes qui se
maintiennent dans une psychologie fusionnelle peinent à effectuer cette
opération de différenciation.
Ce qui est ressenti et imaginé se
substitue souvent aux faits et à la réalité du monde extérieur.
Le
phénomène est amplifié et nourri par la psychologie médiatique, qui
innerve les esprits actuels et l’univers virtuel que développent les
jeux vidéo et l’Internet.
Dans le milieu des années 1970, Tony Anatrella (prêtre et psychologue) a créé la notion d’adulescents pour désigner un phénomène qui s’affirmait depuis les années 1960.
Ce
concept d’adulescent est une contraction des mots adulte et adolescent.
Il exprime, d’une part, des adultes qui s’identifient aux
adolescents pour vivre ; d’autre part, des jeunes qui ne parviennent pas
à renoncer aux hésitations de l’adolescence pour accéder à un autre âge
de la vie.
Depuis le milieu du xxe
siècle, le processus d’identification a été inversé lorsque le discours
social a prescrit aux adultes de s’identifier aux adolescents,
dévalorisant auprès de ces derniers toute identification aux adultes et
aux références fondatrices de la société.
Tout devait se créer à partir
de la jeunesse au nom d’un célèbre slogan, néanmoins déréel et
dépressif : « Il faut changer la vie ! » avec l’idée qu’il fallait
rester jeune, qu’il ne fallait pas grandir et encore moins devenir
adulte.
Cette conception semble être devenue caduque ; pourtant, ses
effets continuent d’agir sur les représentations sociales et les
psychologies.
Quoi qu’on en pense, les normes de l’adolescence ont
envahi la vie sociale.
La liste suivante, non exhaustive, est éloquente
en ce sens :
La subjectivité est dominante, l’émotionnel se substitue au
rationnel, l’imaginaire devient plus important que le réel, une vision
ludique et médiatique de la vie professionnelle s’affirme, la
relation aux êtres et aux choses est devenue fusionnelle, il y a une suprématie du couple
juvénile et la rupture comme mode de traitement des crises relationnelles prévaut, on observe de moins en moins de résistance face aux frustrations inhérentes à l’existence,
une ambivalence à l’égard des lois, un rapport au temps éphémère, et une inhibition à
s’engager, narcissisme expansif, etc.
C’est aussi pour cette raison que cette génération est parfois appelée adolescentrique.
Nous
sommes dans une ambiance vraiment paradoxale : d’une part, on prétend
rendre autonomes le plus tôt possible les enfants, dès la crèche et
l’école maternelle et en même temps, on observe des adolescents, et
surtout des post-adolescents, qui ont du mal à devenir adultes !
Le monde des adultes pense les rendre autonomes dès
l’enfance en les considérant libres dans leurs désirs, face aux
contraintes de l’existence et pour disposer à leur guise des codes
sociaux et des lois morales.
La confusion entre une liberté
inconditionnelle laissée à l’enfant, sans avoir le souci de l’éduquer au
sens de celle-ci, et son autonomie psychique risque de compliquer les choses.
Nous sommes dans une société qui entretient l’immaturité.
Les adulescents sont le résultat d’une éducation et d’une relation
affective qui les maintiennent dans les gratifications primaires de
l’enfance.
L’éducation contemporaine fabrique des sujets collés à
l’objet et qui sont, même s’ils s’en défendent, des êtres dépendants.
Pendant l’enfance, leurs désirs et leurs attentes ont été tellement
sollicités au détriment des réalités extérieures et des exigences
objectives, qu’ils finissent par croire que tout est malléable en
fonction de leurs seuls intérêts subjectifs.
Puis, dès le début de
l’adolescence, faute de ressources suffisantes et d’étayage interne, ils
cherchent à développer des relations de dépendance dans des relations
de groupe ou de couple.
Ils passent de l’attachement aux parents à l’attachement
sentimental en demeurant dans la même économie affective.
L’augmentation de leur autonomie, et en particulier celle des femmes, se heurte à l’allongement des études et au chômage des jeunes.
Trois ans après leur sortie, 11% des diplômes de l’enseignement supérieur sont au chômage.
Un cinquième des jeunes de 16-25 ans vit en dessous du seuil de pauvreté.
(20,2% contre 13% de l’ensemble de la population).
Dans ce contexte, si un quart des jeunes des années 50 accédaient à l’ensemble des attributs de l’indépendance avant 22 ans, cette proportion a décru pour ne concerner que 8% des générations nées au début des années 70.
Pas étonnant donc que 91,5% des jeunes de 20 ans et 63% des jeunes de 16 à 25 ans vivent chez leurs parents, contre 18% qui ont constitué une famille et 13% qui vivent seuls.
Les femmes diplômées font leur premier enfant à 30 ans, contre 25 ans pour celles qui n’ont aucun diplôme.
L’éducation,
dans son légitime souci de veiller à la qualité relationnelle avec
l’enfant, a été trop centrée sur le bien-être affectif, parfois au
détriment des réalités, des savoirs, des codes culturels et des valeurs
morales, n’aidant pas les jeunes à se constituer intérieurement.
Ils
sont davantage dans une expansion narcissique que dans un véritable
développement personnel ; ce qui donne souvent des personnalités certes sympathiques, mais aussi parfois superficielles, et qui n’ont pas toujours le sens des limites et des
réalités.
Ces jeunes se mettent en quête de relations et de situations
qui leur rappellent la relation qu’ils ont vécue avec leurs parents et
des adultes qui ont tout fait pour leur éviter de manquer de quoi que ce
soit.
Ils ont ainsi du mal à se différencier et à se détacher de leurs
premiers objets pour faire leur vie. Grandir implique de se séparer
psychologiquement, de quitter son enfance et son adolescence ; mais,
pour beaucoup, cette séparation est difficile parce que les espaces
psychiques entre parents et enfants sont confondus.
Ils sont classés comme un adulte parce qu'ils en ont l'âge, mais ils ne se reconnaissent pas comme tels et ne se sentent pas concernés par le monde des adultes. Ils ont du mal à s’approprier cette dimension. Pour eux, les adultes, ce sont leurs parents. Ils sont en contradiction avec eux-mêmes : intérieurement, ils se voient à la fois comme un enfant ou un adolescent, avec des angoisses terribles ; et, en même temps, à l’extérieur, ils sont déjà adultes et considérés comme tels dans leur travail.
En magnifiant l’enfance et l’adolescence, la société
laisse en effet entendre qu’il n’y a pas de plaisir à grandir et à exister comme
adulte.
Dans ce cas, il est difficile de se libérer des modes de
gratification de l’enfance afin d’accéder à des satisfactions
supérieures.
L’allongement de la vie.
L’allongement de la vie laisse supposer que l’individu a le temps de se
préparer et de s’engager dans l’existence.
L’espérance de vie crée
donc, plus que par le passé, les conditions objectives de la possibilité
de rester jeune, entendu comme le temps de l’indécision, voire de
l’indistinction entre soi, les autres et les réalités, ou encore de
l’indifférenciation sexuelle, en croyant que la plupart des possibles
restent toujours ouverts.
Cette conception floue de l’existence, qui est
inhérente à l’adolescence, est davantage préoccupante lorsqu’elle
perdure chez les post-adolescents, incertains dans leurs motivations au
point de ne pas avoir confiance en eux-mêmes.
Certains en souffrent et
craignent même une dépersonnalisation dans leurs relations aux autres.
Beaucoup retardent les échéances et vivent dans le provisoire, en ne
sachant pas s’ils vont pouvoir continuer ce qu’ils ont commencé dans les
divers domaines de leur existence.
D’autres encore vivent le temps de
la jeunesse comme une fin en soi et comme un état qui dure.
Certains, qui ne tiennent
pas particulièrement à devenir adultes
ne vivent pas leur jeunesse comme une période préparatoire avant l’entrée dans
la vie adulte, mais comme un temps ayant une valeur en soi.
Par le
passé, la période de la jeunesse se vivait plus en fonction
de la vie à venir et d’une existence autonome.
De nos jours, la jeunesse ainsi prolongée provoque
une certaine indétermination dans les choix de vie.
Certains préfèrent
différer les choix décisifs, retarder l’entrée dans la vie adulte ou des
engagements définitifs.
Parce qu’ils ne s’interrogent pas sur leurs
difficultés d’autonomie, ils ne se sentent pas obligés de faire des
choix importants.
Par ailleurs, une forte tendance à l’expérimentation
s’observe dans de nombreux domaines de la vie. Ainsi des jeunes
peuvent-ils très bien quitter leur famille, mais revenir s’y installer à
la suite d’un échec ou d’une difficulté.
La principale différence avec
la plupart des générations précédentes (qui faisaient des choix précis
avec des priorités) est la propension à vivre plusieurs aspects de la
vie en même temps, parfois contradictoires, sans hiérarchiser ses
propres besoins et valeurs.
Certains jeunes sont très dépendants du
besoin de faire des expériences parce qu’ils pensent, faute de
transmissions, que l’on ne connaît rien de la vie ou que tout est à
découvrir et à inventer.
C’est pourquoi ils présentent souvent une
identité floue, flexible à la multiplicité des sollicitations
contemporaines, qu’elles soient régressives ou au contraire
enrichissantes.
Les jeunes générations entrent de plus en plus tôt dans l’adolescence et en sortent tardivement.
L’un des paradoxes, et pas le moindre, de nos sociétés occidentales
est, à la fois, de faire grandir trop vite les enfants, et en même temps
de les encourager à rester le plus longtemps possible adolescents ! Les
enfants eux-mêmes sont précipités dans des attitudes d’adolescents,
alors qu’ils n’ont pas les compétences psychologiques pour assumer de
tels comportements.
Ils développent une précocité qui n’est pas source
de maturité, en escamotant les tâches psychiques de l’enfance, ce qui
peut les handicaper dans leur future autonomie.
La multiplication des
états dépressifs chez de nombreux jeunes en est un des symptômes.
Les
post-adolescents eux-mêmes se plaignent d’un manque d’étayage, et en
particulier ceux qui, après de longues études, entrent avec leurs
diplômes dans des entreprises et doivent exercer des responsabilités en
ayant sous leurs ordres des personnes plus âgées.
Sans le dire, bien
sûr, ils éprouvent un malaise intérieur.
Ils voudraient pouvoir
s’appuyer pendant quelque temps sur l’expérience des aînés, alors que,
parmi ceux-là, certains, qui ont l’âge de leurs parents, ne savent pas
eux-mêmes se situer en adultes.
C’est donc l’inverse qu’ils vivent,
parfois jusqu’à l’épuisement dépressif.
C’est ce que l’on observe chez
de jeunes cadres de 26/35 ans qui craquent parce qu’il leur manque
des images-guides de la vie d’adulte pour essayer de composer leur
existence.
Il leur manque aussi des images-guides d’un adulte engagé
dans une activité professionnelle en rapport avec les réalités.
Le
temps de la jeunesse a toujours été marqué par une certaine immaturité,
ce n’est pas nouveau.
Il fut un temps où elle pouvait être compensée
par la société, qui se situait davantage dans le monde des adultes et
incitait à grandir et à rejoindre les réalités de la vie (bien
différentes de celles recomposées par les médias).
Actuellement, au
contraire, non seulement elle soutient moins, et c’est à chacun de se
débrouiller, mais en plus elle laisse supposer que l’on peut se
maintenir en permanence dans les états premiers de la vie sans avoir à
les élaborer.
Nous
avons assisté, depuis quelques années, à certains déplacements dans le
remaniement de la personnalité juvénile.
La plupart des adolescents vivent relativement bien le processus de la puberté et celui de
l’adolescence proprement dite, sans éprouver, à quelques exceptions
près, de réelles difficultés.
En revanche, la situation des 22/30 ans
est souvent plus délicate, subjectivement conflictuelle et travaillée
par des intrigues psychiques que l’on observait et qui se traitaient
auparavant dans la période précédente (18/22 ans).
De la même façon, des
préoccupations se sont inversées, depuis plus de trente ans, comme
celle de l’attrait du couple juvénile qui peut se nouer plus tôt.
Dès 9 ou 10 ans, les filles ont déjà conscience de leurs charmes.
Garçons et filles se connectent sur facebook et plus de la moitié d’entre eux a déjà vu des images pornographiques à onze ans.
A15 ans, 20% des jeunes filles ont déjà eu des relations sexuelles, souvent à l’âge de 13 ans.
La mode des sex-friends, des relations que l’on choisit juste pour faire l’amour, avec un code excluant tout sentiment avec eux, est de plus en plus répandue.
En fait, avec l’acceptation de plus en plus courante de l’homosexualité, il semble bien qu’une révolution sexuelle se profile, avec une recherche des petits et des grands plaisirs, sans exclure le grand amour mais en voulant tout…
La confirmation de soi-même
Si l'affirmation de soi est remise en cause le sujet se sent fragilisé et très sensible à ce qui est inauthentique en
lui.
Son exigence de renouvellement va s’étendre aux autres et à ses
choix de vie.
Il arrive que les relations avec les parents deviennent
plus agressives que durant l’adolescence, et il n’est pas rare que des
choix soient faits en représailles contre eux.
Les questions liées à la
puberté et le type de comportement qu’elle implique peuvent aussi se
manifester davantage après son déclenchement.
Ainsi, des pubertaires et
des adolescents donnent l’impression d’être à l’aise face à leurs
transformations et adoptent des comportements et des pratiques qui
laissent supposer une certaine maturité et aisance à s’affirmer, mais,
quelques années après, lors de la post-adolescence, cet édifice semble
se défaire, entraînant des régressions affectives, sociales et
intellectuelles.
Autrement dit, chez de nombreux jeunes, l’essentiel de
la problématique de l’adolescence est en train de se déplacer dans la
post-adolescence, s’ajoutant aux différentes tâches psychiques de cette
période.
Ceci peut
susciter et réactiver des angoisses et des inhibitions liées au complexe
de castration, avec, par exemple, un sentiment d’impuissance, qui se
traduit par la crainte de ne pas pouvoir accéder aux réalités et, de ce
fait, de s’auto-agresser ou d’agresser les figures parentales étendues
au monde des adultes.
Ce qui peut également favoriser une attitude
anti-institutionnelle ou anti-sociale, mais aussi poser le problème de
la capacité à s’évaluer (lié à l’estime ou à la dévalorisation de soi),
du besoin d’être reconnu par ses parents, en particulier par son père.
Le sujet peut aussi être encore très centré sur lui-même, alors que la
réalité extérieure, parfois peu ou mal intériorisée, sera évitée ;
l’épreuve du réel est redoutée.
Mais lorsqu’il se heurte aux limites du
réel, il risque de décompenser et de flâner avec des idées dépressives
sans pouvoir s’identifier à des objets d’intérêt ou d’amour.
La maturité temporelle.
Le post-adolescent est souvent engagé dans une tâche psychique qui va
lui permettre d’accéder à la maturité temporelle.
Mais elle se présente
aussi, entre 24/30 ans, comme une difficulté.
Parfois, au lieu de
conjuguer leur existence en associant le passé, le présent et l’avenir,
certains la vivent dans un immédiat qui dure.
Ils vont ainsi d’instant
en instant, jusqu’au moment où ils se poseront la question du lien de
cohérence entre tout ce qu’ils vivent, à moins qu’ils ne s’organisent
autour de clivages qui ne les aideront pas à s’unifier.
Le rapport au
temps est, entre autres, dépendant de la façon dont le sujet parvient à
coordonner ses pulsions.
Un
éclatement pulsionnel qui s’observe dans la société à travers le langage, la
musique, la représentation du corps et de la sexualité morcelée, qui
reste soumise à l’économie des pulsions partielles (comme, par exemple,
le voyeurisme et l’expression sexuelle insignifiante des relations
précaires, le porno chic ou les
agressions sexuelles entre mineurs) et réduite aux tendances qui sont
dans l’incohérence de l’identité sexuelle — comme en témoigne
l’homosexualité.
L’immaturité
temporelle ne permet pas toujours de se projeter dans l’avenir.
Celui-ci peut angoisser des post-adolescents, non pas à cause d’une
incertitude sociale et économique, mais parce que, psychologiquement,
ils ne savent pas anticiper et évaluer des projets et la conséquence de
leurs faits et gestes, car ils vivent uniquement au présent.
Lorsque
certains post-adolescents n’ont pas encore accédé à la maturité
temporelle, ils ont du mal à développer une conscience historique.
Ils
ne savent pas, ou ils redoutent, d’inscrire leur existence dans la
durée, et donc d’avoir le sens de l’engagement dans bien des domaines.
Ils vivent plus facilement dans l’événementiel et l’intensité d’une
situation ponctuelle que dans la constance et la continuité d’une vie
qui s’élabore dans le temps.
Le quotidien apparaît comme un temps
d’attente pour vivre des moments exceptionnels, au lieu d’être l’espace
du tissage de l’engagement de son existence.
La crise de l’intériorité.
De très nombreux jeunes ont du mal à occuper leur vie psychologique et
leur espace intérieur.
Ils peuvent ressentir un malaise à éprouver
diverses sensations qu’ils ne savent pas identifier à l’intérieur
d’eux-mêmes, ou, au contraire, les rechercher en dehors des relations et
des activités humaines.
Ce phénomène, qui peut se prolonger, est
inhérent à l’adolescence, puisqu’il dépend du réaménagement de la
représentation de soi lors de la puberté.
Nous
rencontrons de plus en plus de personnalités impulsives, toujours dans
l’agir, réalisant difficilement que, dans le meilleur des cas, l’action
doit être reprise et médiatisée par la réflexion. Mais, parce qu’ils ne
disposent pas de ressources internes et culturelles, ni d’un réel
fonctionnement mental, ces jeunes se plaignent souvent d’un manque de
concentration et d’avoir du mal à travailler intellectuellement sur une
longue période.
Ils témoignent d’une pauvreté de leur intériorité et des
échanges intrapsychiques ; la réflexion les inquiète.
Les confronter à
des interrogations ou les mettre face à certains problèmes qui doivent
être traités les désespère.
Ils
préfèrent se réfugier dans l’agir et utilisent de façon répétitive le
passage à l’acte, non pour rechercher un quelconque plaisir, mais comme
une décharge de toute tension intérieure et pour revenir au niveau zéro,
afin de ne plus rien ressentir de leurs tensions internes.
De cette
façon ils évacuent, non seulement ce qui se passe en eux, mais aussi le
fonctionnement interne lui-même.
La
carence de l’intériorité favorise des psychologies plus anxiogènes et
plus promptes à répondre aux états premiers de la pulsion, que de
s’engager dans un façonnage intérieur.
Mais la grande majorité d’entre eux, s’ils cherchent des ancrages dans
leur existence pour se nourrir intérieurement, le font davantage à
partir de ce qu’ils perçoivent subjectivement qu’en s’inspirant de la bible et de la morale dont ils demeurent
relativement distants.
Ils sont dans une pensée narcissique qui répond à
la mode du tout psychologique qui domine actuellement.
En revanche, quand ils découvrent la richesse de textes bibliques et des
événements fondateurs du sens de la personne humaine, ils se demandent
pourquoi leurs éducateurs ont omis de les initier.
Les
post-adolescents aspirent à entrer dans la vie.
Malgré un certain
déracinement culturel, religieux et moral, ils cherchent à trouver des
voies de passage, un chemin, car ils se sont souvent faits tout seuls, dans un
narcissisme envahissant et l’inconstance.
Une vision temporelle réduite aux envies du moment, à l’événementiel,
et une intériorité restreinte aux résonances psychiques les confinent
dans l’individualisme.
C’est pourquoi certains sont angoissés par
l’engagement et la relation institutionnelle, tout en souhaitant se
marier et fonder une famille.
Ils préfèrent entretenir des amitiés
intimistes et ludiques, mais qui restent un
en-deçà du lien social.
Les adulescents sont le résultat d’une éducation
centrée sur l’affectif, les plaisirs immédiats et la rupture des
parents à travers le divorce — qui est, entre autres, à l’origine, dans
les représentations sociales, de l’insécurité affective, du doute de soi
face à l’autre et du sens de l’engagement.
L’adulescence n’est pas une
fatalité.
Il est possible de promouvoir une éducation plus réaliste, qui
n’enferme pas dans les objets mentaux et le narcissisme de
l’adolescence, mais qui développe l’intérêt de devenir adulte.
Comprendre et accompagner les adolescents de K. Huggins
Table des matières :
- Préface du Dr Larry Crabb
- Introduction
Ce que tout parent d’adolescent devrait savoir
- Comprendre les points de ressemblance entre les parents et leurs adolescents
- Comment l’adolescent voit le monde
- Comment les parents voient les adolescents
Ce que doit être le parent d’un adolescent
- Comment l’adulte choisit le type de parent qu’il veut être
- Comment l’adolescent choisit le type de personne qu’il veut être
- Ce que doit faire le parent lorsqu’il n’apprécie pas ce que devient son adolescent
Ce qu’un parent d’adolescent doit faire
- Développer avec l’adolescent un type de relation capable de désamorcer les conflits
- Comprendre le comportement de l’adolescent
- Comment répondre aux désirs profonts de l’adolescent
- Comment réagir aux intentions du cœur de l’adolescent
- Postface du Dr Larry Crabb
Choix de livres pour les jeunes adultes
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