vendredi 14 décembre 2018

Savoir aimer 9 - L'amour n'est pas envieux



  Dans 1 corinthiens 13.4 l'apôtre Paul écrit que "L'amour n'est pas envieux."
Le terme traduit par "envieux" dans la plupart de nos bibles françaises est "zeloo" en grec.
Il signifie : jaloux et motivé par un zèle amer, par la colère ou l'envie.
L'amour n'est pas envieux, jaloux ni motivé par un zèle amer.

1. Pourquoi, à votre avis, la bible condamne-t-elle l'envie ou la jalousie ?
Romains 1.28 – Galates 5.21 –
L'envie est une chose indigne et réprouvée par Dieu qui fait partie de notre nature pécheresse et corrompue ; elle est au même titre que l'injustice, la méchanceté, la dépravation, l'iniquité, la cupidité, la convoitise, la méchanceté, le meurtre, la querelle, la ruse (pour nuire), la calomnie, la médisance, l'arrogance, l'insolence, l'orgueil, le mépris,  l'ingéniosité au mal, la désobéissance, la rébellion…
Ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort !

C'est une œuvre de la chair qui empêche d'entrer dans le royaume de Dieu, au même titre que l'impudicité (porneia) c’est-à-dire la fornication, l'homosexualité, l'adultère… au même titre que l'impureté ou la dissolution, c’est-à-dire la luxure et le libertinage (recherche et pratique des plaisirs sexuels, considérés comme immoraux)… l'idolâtrie, la magie (pharmakeia : sorcellerie et usage de drogues), la haine,  les disputes,  la jalousie, la colère, les esprits de parti, les divisions, les sectes, l'ivrognerie et les orgies.
2. L'envie et la jalousie se rattachent à la convoitise et à la nature corrompue et dépravée de l'homme pécheur.  Que dit la bible à ce propos ?
Tite 3.3 - Exode 20.17 – Proverbes 14.30 - 1 Pierre 2/1 – Jacques 4.2
L'envie et la jalousie font partie de notre ancienne vie, de notre ancienne nature, avant que nous ne soyons sauvés. Lorsque nous étions insensés, rebelles (désobéissants, insoumis, résistants à Dieu), loin de la vérité (errant dans l'erreur),  esclaves de nos désirs et des plaisirs, et vivant dans la haine et la méchanceté.
C'est le 10eme commandement (parmi les 6 relatifs au prochain) "Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain."
L'envie est comme la carie dans les os, elle ronge de l'intérieur.
L'apôtre Pierre nous incite à rejeter l'envie, de nous en dépouiller, au même titre que la méchanceté, la duplicité, l'hypocrisie ou la médisance.
Il l'oppose au lait de la parole.
Si on ne la rejette pas on ne peut grandir dans la foi et la grâce.
Jacques ajoute que la convoitise, l'envie, et la jalousie empêchent l'exaucement des prières.

3. Dans l'histoire biblique, on rencontre des personnages qui ont été jaloux ou envieux. A quoi cela les a-t-il conduits ?
Rachel avec Léa (Genèse 30) Elle harcèle son mari Jacob afin qu'il lui donne un enfant (que Dieu seul peut lui donner). Elle met en colère son mari. Elle le pousse dans le lit de sa servante (adultère). Elle entre en compétition (rivalité, concurrence) avec sa sœur. Elle use de stratagèmes, de ruse et même de sorcellerie pour arriver à ses fins (mandragores).
Les frères de Joseph (Genèse 37)
Ils complotent de le faire mourir (v18)- Ils se moquent de lui (maître rêveur v19) – Ils le dépouillent de sa tunique et le jettent dans une citerne (v23) – Ils le vendent comme esclave à des voyageurs de passage (v28) – ils disent à leur père que leur frère est mort et créent une fausse preuve  (sang d'un bouc qu'ils tuent - v 31)
Les religieux avec Jésus (Matthieu 27.18)
Pilate savait qu’ils l’avaient livré par envie. 
4. Au Psaumes 73, Asaph confesse avoir envié les insensés (les gens de renommée qui se glorifient et font des folies) et les méchants (les pécheurs).
Quelle en est la raison et qu'est-ce qui l'a délivré de ce péché ?
Ses regards ne sont plus sur Dieu mais sur le soi-disant bonheur des pécheurs (paix factice, insouciance, embonpoint, travail facile, argent facile…) alors il s'aigrit et son raisonnement devient stupide, insensé…
En entrant dans le sanctuaire de Dieu, c’est-à-dire dans le temple, pour trouver la présence de Dieu dans la prière, il a enfin regardé de nouveau à Dieu et a retrouvé son bon sens… et il a vu le sort final des méchants…
V 20 à 24 "Seigneur, quand tu te lèves, ils disparaissent comme un rêve au réveil. Quand mon coeur était blessé, quand j’étais profondément déchiré, j’étais stupide, je ne comprenais rien, j’étais comme une bête devant toi. Pourtant, je suis toujours avec toi ! Tu m’as pris par la main, tu me guides comme tu veux, puis tu me recevras avec honneur."

Qui pourriez-vous ainsi envier et pourquoi ?

Comment pouvez-vous échapper à ce péché ? (lire aussi Proverbes 24.1 et 1 Timothée 6.6)
Ne porte pas envie à ceux qui font le mal et ne recherche pas leur compagnie → haïr le mal et éviter la compagnie de ceux qui le font !

C’est une grande source de gain que la piété avec le contentement → respecter Dieu et se contenter de ce que l'on a est une grande richesse.

5. Nous ne pouvions pas clôturer ce thème sans parler de la jalousie de Dieu.
En effet, 7 versets parlent de Dieu comme d'un Dieu jaloux et pourtant Dieu ne pèche pas…

Exode 20.5  et 34.14 – Deutéronome 4.24,  5.9 et 6.15 – Josué 24.19 – Nahum 1.2 –

Et l'apôtre Paul dit dans 2 Corinthiens 11.2 "Je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure."

En quoi la jalousie de Dieu diffère-t-elle de celle des hommes ?
Et que signifient les paroles de Paul ?

Dieu n’est pas envieux de quelqu’un qui a quelque chose qu’il voudrait ou dont il aurait besoin.
Il est jaloux de ce qui lui appartient, l’adoration et le service reviennent à lui seul et ne doivent être donnés qu’à lui.

Peut-être un exemple pratique nous aidera-t-il à comprendre la différence.
Si un mari voit un autre homme flirter avec sa femme, il aura des raisons d’être jaloux, car lui seul en a le droit.
Une telle jalousie n’est pas un péché.
Être jaloux d’une chose dont Dieu déclare qu’elle vous appartient est bon et légitime.
La jalousie est un péché quand il s’agit de quelque chose qui ne vous appartient pas.
La louange, l’honneur et l’adoration reviennent à Dieu seul, car lui seul en est vraiment digne.
Par conséquent, Dieu a des raisons d’être jaloux quand la louange, l’honneur et l’adoration vont aux idoles.
L’apôtre Paul partage cette jalousie de Dieu pour l’Eglise de Corinthe, qu’il a fiancée à Christ, l’Epoux de l’Eglise, par la prédication de l’Evangile.
Il voudrait pouvoir la lui présenter, au grand jour de sa venue, pure, fidèle.
Mais il a des craintes fondées, c'est pour cette raison qu'il est jaloux (non personnellement) mais d'une jalousie divine, par rapport aux faux docteurs qui mettaient l’Eglise en danger.
L’apôtre se sentait directement concerné par l’état spirituel des chrétiens de Corinthe.
Il désirait qu’un jour futur, lors de l’enlèvement, il puisse les présenter au Seigneur Jésus, sans qu’ils aient été corrompus par les fausses doctrines qui étaient enseignées alors par les faux docteurs.

Si un chrétien envie un pasteur qui prêche ou si une chrétienne envie le don spirituel d'une autre chrétienne, est-ce un péché ou pas ?
Oui c'est un péché, car il ou elle envie ce qu'elle n'a pas reçu de Dieu, que ce soit un don ou une vocation. L'apôtre Paul le rappelle dans son épitre aux Philippiens 1.15-17  "Certains, il est vrai, prêchent le Christ par envie et rivalité, mais d’autres le font dans des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l’Évangile, tandis que ceux-là annoncent le Christ dans un esprit de rivalité; leurs intentions ne sont pas pures, et ils pensent ajouter quelque tribulation à mes chaînes."

 Rappelons-nous que 1 Corinthiens 13 a été écrit pour reprendre les corinthiens au sujet des dons spirituels qui doivent s'exercer dans l'amour. Et j'ajouterais avec des intentions pures venant de Dieu!
Il oppose donc l'envie et la rivalité à l'amour et la pureté.
Nous n'avons pas à regarder aux autres et à ce qu'ils ont reçu ; nous devons regarder à Dieu qui donne à chacun ce qu'il veut selon sa volonté.
Dieu sait ce qu'il fait et pourquoi il le fait.
Le vase n'a pas de reproche à faire au potier qu'il l'a fabriqué!
Illustration
Extrait du tome 1 - Le Royaume du Trine - Au fil de la vie - Chapitre 12 -

Un jour le Roi Howd invita Nymphéa à visiter un jardin caché dans une crique de l'île verte.
Bras dessus, bras dessous, ils partirent donc à sa découverte par de petits sentiers qui serpentaient au pied des falaises.
Ils se promenèrent d'abord dans un jardin de plantes aromatiques, tracé en éventail et présentant des carrés de cerfeuil, de menthe, d’estragon, d’origan et d’oseille.
Puis ils prirent du repos dans des allées ombragées.
Et enfin, ils arrivèrent dans un écrin végétal recelant de merveilleuses richesses botaniques et de plantes tropicales très rares.
Le grand Berger s'extasiait, mais Nymphéa voyait bien que quelque chose clochait.
S'étonnant du manque de perspicacité de son Berger, elle lui fit remarquer :
       - Je suis désolée, mais les plantes et les arbres de ce jardin ne sont pas si beaux que tu le dis…
       - Ah oui ? fit-il, feignant de ne pas s'apercevoir de l'état des végétaux.
       - Mais tu ne vois donc rien ? s'irrita-t-elle, en constatant qu'il se moquait d'elle.
       - Que reproches-tu à ce jardin ? lui demanda-t-il enfin.
       - Il a dû être magnifique, mais ne vois-tu pas que ses arbres et ses fleurs sont tout desséchés et fanés ?
       - Ah ! Tu l'as remarqué ? dit-il en riant.
       - Là, tu me fais marcher… Pourquoi m'as-tu emmenée ici ?
       - Pour te donner une leçon de nature…
       - Je t'écoute, le défia-t-elle, en plantant ses yeux pers dans son regard infini.
       - Crois-tu que ces plantes peuvent parler ? Nous pourrions leur demander ce qui leur est arrivé…
       - Avec toi, tout est possible… fit Nymphéa, s'attendant à tout de sa part. 

       Le grand Berger la conduisit alors vers un arbre à mouchoirs autrefois majestueux et plein de vie.
Il l'interrogea pour savoir ce qui s'était passé et l'arbre tout triste lui répondit :
       - J'ai regardé le figuier et je me suis dit que jamais je ne produirai les fruits succulents qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher.
       - Allons donc voir ce figuier ! fit le Berger en entraînant Nymphéa à sa suite.
       Chagrinée, elle constata que lui aussi se desséchait. Le Berger interrogea l'arbre qui était sensé porter de si bons fruits et celui-ci répondit :
       - En regardant les roses et en sentant leur parfum, je me suis dit que jamais je ne serai aussi beau et agréable et je me suis mis à sécher.
       Comme les roses elles-mêmes étaient en train de dépérir, il alla leur parler et elles lui dirent :
       - Comme c'est dommage que nous n'ayons pas l'âge du châtaignier qui est là-bas et que nos feuilles ne se colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et produire des fleurs ? Nous nous sommes donc mises à nous dessécher.

       Le Berger et sa protégée poursuivirent leur exploration, lorsque soudain, Nymphéa aperçut une magnifique petite fleur toute épanouie.
Elle ressemblait à un simple pompon rose qui se dressait majestueusement au milieu d'un parterre flétri. Étonnée et réjouie, Nymphéa courut vers elle et lui demanda :
       - Comment se fait-il que tu sois encore vivante, petite pivoine, alors qu'un vent de décrépitude a anéanti tout ce jardin ?
       - J'ai failli moi aussi me dessécher, car au début je me désolais. Je me disais que jamais je n'aurai l'originalité de l'arbre à mouchoirs qui porte d'étranges fleurs semblables à des pochettes de soie blanche, ni le raffinement et le parfum des roses ; jamais je ne porterai de figues délicieuses et parfumées, ni même de châtaignes brunes et luisantes. Dans mon désespoir, j'ai alors commencé à dépérir ; mais j'ai réfléchi et je me suis dit : si le Roi Howd qui est si riche, si puissant et si sage avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il m'a plantée, c'est qu'il me voulait telle que je suis. Et à partir de ce moment, j'ai décidé d'être la plus belle possible !
       - J'ai compris la leçon ! s'exclama Nymphéa en contemplant la petite pivoine délicieusement colorée et pleine de vie.

Et vous ? Avez-vous compris la leçon ?

 Sophie Lavie - Réunion participative en 4 groupes - Vendredi 14 décembre 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Lily Bellule et Hippo-Tamtam

  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...