vendredi 18 janvier 2019

Savoir aimer 10 - L'amour est responsable



Introduction
Être responsable revient à devoir rendre compte de ses actes et en supporter les conséquences.
Les mots " responsabilité" ou " responsable" ne se trouvent pas dans la bible, pourtant la notion y est d’un bout à l’autre, ne serait qu'à travers les versets de l'épitre aux Romains 14.12 "Chacun de nous devra rendre compte à Dieu pour soi-même."
La responsabilité se définit par le fait de :
·         S'engager solennellement (officiellement et publiquement)
·         Assumer ses promesses, c’est-à-dire remplir ses engagements verbaux par des actes en adéquation avec ses paroles
·         Répondre de ses actes, c’est-à-dire prendre conscience de ses erreurs, et en assumer les conséquences, c’est-à-dire la sanction, le pardon, et la réparation…
On est responsable non selon ses possibilités ou ses capacités, mais selon la position où l’on se trouve. Quelqu’un qui a emprunté un million et qui l’a dilapidé le doit toujours, même s’il n’a plus un centime.
Il ne peut être dégagé de sa dette que par un autre, soit le créancier s’il l’annule, soit un bienfaiteur qui la paie.

1. Dieu assume ses responsabilités
L’être humain est ruiné à cause du péché ; il s’est éloigné lui-même de son Créateur, il est déchu de sa position originelle et il ne peut la reprendre.
Cela ne lui est pas demandé, et ne peut l’être, ce n’est pas en cela qu’il est responsable, c’est là un fait acquis sur lequel il ne dépend plus de lui de revenir ; mais sa responsabilité de créature demeure.

Heureusement, Dieu nous aime à tel point qu'il a donné son fils à la croix pour payer notre dette.
Dans son amour, sa fidélité et sa grâce, Dieu a pris sa responsabilité à notre égard.

Notre confiance devrait être inébranlable puisque Dieu a prêté serment et ses résolutions à nous bénir sont immuables.
Comment douter du Dieu de vérité, du Dieu fidèle, alors qu'il s'est donné lui-même comme caution pour garantir sa parole ?
Notre inconstance, nos doutes et nos craintes proviennent avant tout d'un manque de confiance envers Dieu parce que nous connaissons mal ses intentions et son caractère.
Une parole immuable a le droit de compter sur une foi inébranlable.
Dans ce monde déchu, les serments sont nécessaires car les hommes ne sont pas pleinement fiables. (ex : prêter serment à la cour, signer un contrat de travail ou de mariage…).
Mais Dieu ne ment pas, et ses promesses sont fiables puisque c'est lui qui les a faites.
L'amour de Dieu à notre égard l'a engagé à prendre ses responsabilités et à les tenir.
Dieu s'est engagé solennellement (officiellement et publiquement) à notre égard et il a  assumé ses promesses ; il a rempli ses engagements verbaux par des actes en adéquation avec ses paroles.
Contrairement à nous, Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni le fils d’un homme pour se repentir.  Ce qu’il a dit, il le fait et ce qu’il a déclaré, il l’exécute ! (Nombres 23.19)
L'amour des croyants devrait aussi les pousser à assumer leurs responsabilités envers Dieu et leur prochain.
2. Nous devons assumer nos responsabilités
Nombres 30.2 "Quand un homme aura fait un vœu à l’Éternel, ou quand il aura fait un serment, pour lier son âme par une obligation, il ne violera pas sa parole; il fera selon tout ce qui sera sorti de sa bouche."
Le chapitre 30 du livre des nombres aborde ce sujet jusqu'au verset 16 en expliquant le statut des jeunes filles, des femmes et des veuves.
Deutéronome 23.21 " Si tu fais un vœu à l’Éternel, ton Dieu, tu ne tarderas pas à l’accomplir; car l’Éternel, ton Dieu, t’en demanderait compte, et tu te chargerais d’un péché.
Dans sa première épitre (3.21), l'apôtre Pierre déclare que le baptême d'eau est l’engagement envers Dieu d’une bonne conscience.
S'il y a un moment dans notre vie où nous nous sommes engagés solennellement, c'est bien dans les eaux du baptême.
Dieu a fait sa part en se révélant à nous et en nous faisant naitre de nouveau mais nous avons du faire notre part en nous engageant dans les eaux du baptême.
Si ce jour là nous avons proclamé notre foi et notre désir de demeurer toujours fidèles à Dieu dans les bons et les mauvais jours, nous devons assumer cette promesse et répondre de cet acte.
Lorsque nous nous sommes engagés, ce ne devait pas être à la légère. Nous devions savoir à quoi nous nous engagions… et si nous sommes oublieux, la parole de Dieu est là pour nous rappeler nos responsabilités en tant qu'enfants de Dieu et citoyens de son royaume.
L'engagement que nous avons pris et les promesses que nous avons faites nous obligent à en assumer les conséquences et à nous conduire en adéquation avec notre nouveau statut.
L'amour ne devrait pas se laisser le choix pour assumer ses responsabilités.
Prenez-vous conscience que toute responsabilité entraine des attitudes et des actes spécifiques ?
Des époux ne se comportent plus comme des personnes célibataires ; des parents ne se comportent plus comme des adultes n'ayant pas d'enfants à charge ; un patron ne se comporte pas comme un ouvrier ; un enfant de Dieu ne se comporte pas comme un païen !
Chaque personne (selon son statut) doit assumer sa part de responsabilité sinon il pêche.
Si nous ne nous sentons pas capables d'assumer nos responsabilités nous ne devons pas nous défiler mais demander à Dieu son aide. Dieu aime que l'on dépende de lui ; il est notre force dans la faiblesse. Il nous donne la volonté et la capacité d'accomplir la tâche qu'il nous confie.


3. Exemple N°1 : Deux coupables
Voyons maintenant un exemple illustrant que l'amour doit assumer ses promesses, c’est-à-dire remplir ses engagements verbaux par des actes en adéquation avec ses paroles et répondre de ses actes, c’est-à-dire prendre conscience de ses erreurs, et en assumer les conséquences, c’est-à-dire la sanction, le pardon, et la réparation…
Il y avait deux maisons voisines.
Dans l'une d'elles résidait une famille très malheureuse.
Le couple se battait et se disputait tout le temps.
L'autre maison était un lieu de bonheur et de paix.

Au cours de l'une de leurs disputes, la femme demanda à son mari:
"As-tu déjà entendu des querelles ou des cris chez les voisins ? Non!
Donc, va là-bas pour voir ce qu'ils font pour l'éviter! "

Le mari se tint alors à la fenêtre de ses voisins et observa.
Là, ils étaient occupés à vaquer à leurs occupations individuelles.
La femme était dans la cuisine et l'homme assis en train de faire sa lecture.
Le téléphone sonna; l'homme se leva et se dirigea vers le couloir pour répondre.
Sur son chemin, par mégarde, il fit tomber un vase qui se cassa.
Il se mit à genoux et commença à ramasser les débris.
La femme sortit alors de la cuisine.
Elle se mit également à genoux et commença à aider son mari à ramasser les morceaux.

L'homme dit à sa femme:
"Je suis vraiment désolé. Je me suis précipité pour prendre le téléphone et j'ai touché le vase. Il est tombé et s'est cassé. "

La femme répondit:
"Non, chéri, c'est ma faute. Je l'ai mis là, sur le chemin. Voilà pourquoi tu l'as heurté ".

Ils s'embrassèrent, et ramassèrent les derniers morceaux.
Les deux retournèrent ensuite à leurs occupations.

L'homme qui les observait retourna chez lui.
Sa femme voulut connaitre le secret de leur bonheur.
Il répondit :
"Je le sais maintenant. Dans leur famille, tous les deux sont coupables et dans notre famille nous deux avons toujours raison! Ils ne revendiquent pas chacun leurs droits mais chacun assume ses responsabilités !"

Lorsque l'amour nous pousse à nous remettre en question et à assumer nos responsabilités, nos relations avec Dieu et avec notre prochain s'en trouvent préservées ; mais si nous oublions nos vœux et mettons notre nature charnelle et pécheresse en avant, nos relations s'en trouvent malmenées.
Si nous faisons preuve de laxisme, de paresse, d'égoïsme, d'égocentrisme, d'esprit de vengeance, d'orgueil… au lieu d'exercer l'humilité et l'amour alors nous pêchons !

Si notre cœur est dominé par des désirs personnels, plutôt que par l'amour inconditionnel nous engageant à assumer nos responsabilités, les difficultés ne tarderont pas à arriver !
Le temps que rien ne vient contrecarrer nos plans, tout va bien, mais si Dieu nous aime il finira tout ou tard par placer un obstacle sur notre chemin pour nous ramener dans sa réalité ! Une réalité faite de diverses responsabilités plutôt que de plaisirs égoïstes…
Comment réagissez-vous lorsque Dieu contrecarre vos projets personnels ?
Etes-vous irrités, frustrés, découragés ?

En réalité, les circonstances et les personnes que Dieu place en travers de notre chemin  ne sont pas la cause véritable de nos problèmes.
Le problème c'est que des désirs légitimes (ou pas) se sont emparés de notre cœur et y exercent un contrôle et un pouvoir démesurés, conduisant au péché.
Ils exercent une autorité qui a usurpé la souveraineté de Dieu sur notre cœur et qui nous détournent de nos responsabilités premières.

Il n’est pas mauvais de vouloir se détendre à la fin d’une longue journée de travail.
Par contre, il est mal de se laisser dominer par son besoin de relaxation au point de s’irriter si on nous empêche de nous reposer. L'amour a des responsabilités qui dépassent souvent notre désir de nous détendre et de nous reposer !
Il n’y a rien de mal à souhaiter recevoir de l’affection de la part de son époux ou de son épouse.
Cependant, c'est péché de laisser ce désir gouverner votre cœur, car son manque d’attention vous rendra amère et revendicateur (trice). L'amour n'est ni amère ni revendicateur… sa responsabilité est de pardonner et de faire preuve de bienveillance malgré tout !
4. Exemple N°2 : Etude de cas avec Paula
Un soir, alors qu'elle rentrait chez elle épuisée, Paula pensait se détendre en cuisinant un bon petit diner qui la faisait déjà saliver…
Elle décida donc d’acheter les ingrédients nécessaires à la préparation de ce repas, se délectant à l'avance de l’odeur du savoureux mélange d'épices et d'aromates…
Malgré la fatigue, elle se rendit au supermarché, anticipant la joie que ce repas procurerait à son époux.
Elle pensait également à ses enfants qui aimaient beaucoup ce plat et qui certainement ne tariraient pas d’éloges à son sujet :  Comme nous sommes bénis ! Notre maman cuisine si bien ! 
La vision de sa famille heureuse et détendue la fit sourire béatement, tandis qu'elle garait sa voiture.

Cependant, elle se trouvait encore au volant de sa voiture quand sa fille, courant vers elle, lui dit qu’elle devait se rendre d’urgence en ville.
Elle n’en croyait pas ses oreilles!
Réussissant à peine à contenir ses émotions et ses protestations, elle conduisit sa fille à destination, dans un silence irrité.
Sur le chemin du retour, toujours silencieuse, elle commença à ruminer intérieurement des pensées d'apitoiement…

À quelques rues de chez elle, elle reçut un appel téléphonique de son époux qui devait rencontrer quelqu’un avant de rentrer du travail et lui suggérait de ne pas l’attendre pour manger.
Il lui demanda également de faire un saut à l’épicerie pour lui acheter des piles.
Alors que son délicieux diner se décomposait dans le coffre de la voiture, elle se rendit à l'épicerie du coin.
Néanmoins, elle n’était plus la femme heureuse qui souriait une heure auparavant !
Elle lança les piles sur le tapis roulant de la caisse, et manifesta ouvertement son impatience à l’égard d’une femme âgée qui ne trouvait pas de stylo pour signer son chèque.
Elle revint finalement à la maison tard et y trouva son fils qui l’attendait à la porte.
Il brandissait une feuille de papier énumérant les caractéristiques précises d’une calculatrice scientifique dont il avait besoin le lendemain pour son cours de mathématique.
Il avait à peine terminé sa phrase que Paula explosa  : " Pour qui me prenez-vous ? La bonne de service? Sais-tu quelle sorte de journée j’ai passée ? Comment se fait-il que tu aies besoin d'une calculatrice maintenant ? Ton prof ne pouvait pas anticiper cet achat ? "
Elle retourna à la voiture et son fils la suivit très loin derrière.
Pendant qu'elle l'attendait à l’extérieur du magasin, elle réfléchit à ses espoirs déçus, souhaitant qu’on s’occupe un peu d'elle et irritée contre ceux qui l’avaient empêchée de réaliser ses projets.
Dégoûtée, elle suggéra qu'ils achètent des pizzas et poursuivit le trajet jusqu’à la maison sans dire un mot.
En arrivant, elle rangea les ingrédients de son diner tant espéré et s'assit au salon pour bouder.

Qu'est-ce qui a déclenché la colère de Paula ?
Les situations et les gens n’ont pas déclenché la colère de Paula.
Sa colère a été causée par un désir qui a fini par la gouverner et usurper ses responsabilités d'épouse et de mère.

Qu'est ce qui a empêché le projet de Paula de se réaliser et pourquoi ?
Après avoir acheté les ingrédients nécessaires à la préparation de son diner, elle souhaitait passer une soirée relaxante et il était hors de question qu'elle y renonce.
Cependant, Dieu en avait décidé autrement.
Il lui offrait l’occasion de le servir en servant les siens.

Quelles réactions a eu Paula ? Son attitude était-elle normale ? Justifiez votre réponse.
Plutôt que bouder, s'énerver et se mettre en colère, Paula aurait pu recevoir une grande bénédiction, celle de donner sa vie avec joie pour les membres de sa famille.
Pourtant, elle n’a rien vu, aveuglée par des désirs personnels dominant son cœur.
Au-delà de ce conflit se déroulait une guerre pour s’emparer du contrôle de son cœur, une guerre entre sa nature charnelle et les responsabilités auxquelles elle s'était engagée en tant qu'épouse, maman et chrétienne.

En continuant à bouder qu'allait-il se passer ?
Elle gâcherait sa soirée et celle de sa famille et peut être même la journée suivante… voir plus.
Elle garderait sa tristesse, sa rancœur, sa colère…
Elle passerait une mauvaise nuit.
Elle altèrerait sa communion avec Dieu et ne recevrait ni ses conseils ni son pardon.
Elle demeurerait dans le péché et qu'elle le veuille ou non elle en prendrait tôt ou tard la responsabilité.

Comment Paula aurait-elle pu réagir autrement ?
Assumer ses responsabilités devait surpasser ses désirs personnels même s'ils étaient légitimes…
Elle aurait du en prendre conscience et renoncer immédiatement à son projet.
L'amour est responsable ; il doit assumer ses promesses et ses engagements avant toutes choses.

Installée au salon, Paula avait l'occasion de se mettre devant Dieu pour prier et recevoir ses lumières sur cette situation.

Que pouvait lui demander Dieu ?
La responsabilité dans l'amour, c'est aussi répondre de ses erreurs, c’est-à-dire :
·         les reconnaitre
·         les confesser
·         demander pardon pour l'énervement, la bouderie…
·         réparer en agissant comme Dieu le veut

En rectifiant ses voies qu'est-ce que Paula allait obtenir ?
La paix, la joie, le repos qu'elle attendait… Une bonne relation avec ses enfants et son mari.
Le pardon de ses péchés et une bonne relation avec Dieu.
La conscience renouvelée de ses responsabilités en tant que chrétienne, en tant qu'épouse et en tant que mère.


 Sophie Lavie - Vendredi 18 janvier 2019



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