Lévitique 25.23 "La terre est à moi, le Seigneur. Vous serez comme des étrangers et des gens de passage sur ma terre."
Depuis le début de la crise sanitaire liée à COVID-19, les images des satellites montrent que la pollution atmosphérique s’est nettement atténuée dans plusieurs pays, notamment en Chine, foyer de l’épidémie, mais également en Italie, en France, aux États-Unis et en Inde.
Ces effets bénéfiques visibles depuis l’espace s’expliquent aussi bien par l’arrêt des installations industrielles et des centrales électriques, que par le confinement d’une grande partie de la population qui n’utilise donc plus de véhicules polluants (voiture (-40%), avion (-63%), bateau...).
Par conséquence, la qualité de l’air s’améliore et contribue ainsi au bon maintien des écosystèmes ainsi qu’à celui de la santé humaine et animale.
En Inde, l'Himalaya est visible à 200 km pour la première fois depuis 30 ans
La couche d’ozone est liée à la circulation atmosphérique des courants d’air, qui eux, sont responsables des vents sur Terre. Sachant que les modifications de la trajectoire d’un courant d’air rapide et confiné dans l’atmosphère peuvent influer sur les conditions météorologiques, la régénération de la couche d’ozone pourrait donc entraîner des changements dans la température des océans et la concentration de sel dans ces derniers via un bouleversement des précipitations. Les feux effarants d’Australie sont d’ailleurs un exemple flagrant de ces modifications et de leurs impacts à l’échelle humaine, puisque les modifications du jet stream ont accru le risque de sécheresse en éloignant la pluie des zones côtières. En toute logique, la restauration de la couche d’ozone et donc des flux de vent autour de la planète permettrait d’inverser certains dommages causés à l’environnement.
Par suite du confinement, de nombreux espaces habituellement occupés par l’être humain retrouvent leur tranquillité. L’absence de perturbations, de mouvements, de bruits et de pollutions amène la faune sauvage à se réapproprier ces surfaces nouvellement vacantes. De belles observations ont été faites un peu partout dans le monde : des poissons et des cygnes profitent des eaux redevenues claires à Venise, des canards se baladent devant la Comédie Française à Paris, des rorquals se sont rapprochés des calanques de Marseille , des sangliers se promènent à Barcelone, des chevreuils ont été observés en centre-ville de Toulouse, un loup se baladait sur les pistes de Courchevel et un puma visitait la ville de Santiago. Les sorties étant également restreintes en milieu naturel en ce printemps, saison du renouveau de la nature, du réveil des hibernants et de nombreuses naissances, cette période de confinement pourrait donc également être bénéfique à une légère augmentation de densité des populations sauvages de nombreuses espèces animales. Le cycle de reproduction des oiseaux étant d’avril à juillet, la situation liée à COVID-19 pourrait par exemple amener un respect accru de cette période délicate grâce à une diminution du stress lié aux perturbations humaines, profitant ainsi aux nouvelles couvées qui peuvent se développer en toute sérénité. Il se peut également que la diminution du stress grâce au ralentissement des activités humaines facilite les migrations de ces beaux volatiles.
La distanciation sociale nous ouvre les yeux et le cœur sur les personnes que l’on aime et qui nous manque mais que l’on ne peut plus voir à cause des restrictions du confinement. Bon nombre de musiciens se retrouvent en ligne pour chanter ensemble, de même que beaucoup d’amis se font des Skypes ou des Zooms. En plus de resserrer certains liens familiaux et amicaux, cette épidémie aura également l’avantage d’améliorer les relations sociales que l’on entretien avec notre voisinage. En restant de manière durable à son domicile, on vient en effet à rencontrer plus régulièrement nos voisins et puisque ce sont les seules personnes que nous croisons, nous sommes donc heureux de prendre le temps de papoter un peu.
Un autre impact positif à l’échelle humaine en cette période de crise, c’est l’augmentation de l’entraide et des gestes responsables et solidaires entre citoyens. Pendant que certaines personnes offrent leur temps et leur énergie en se proposant de faire les courses pour des personnes plus vulnérables, d’autres proposent leur talent de couturiers ou leurs imprimantes 3D pour fabriquer des masques pour ceux qui sont dans le besoin. De nombreux sites internet mettent en ligne gratuitement de multiples activités à faire depuis chez soi. C’est le cas notamment de certains musées, de sites dédiés à la lecture ou au visionnage de films, ou de particuliers qui donnent des cours aussi bien scolaires pour aider à faire les devoirs à la maison, que des encadrements de sport ou des cultes.
De même, les habitants sont invités à exclamer des remerciements pour le personnel soignant et tous ceux qui sont en première ligne en applaudissant tous les soirs à 20h depuis leur fenêtre ou leur balcon. Enfin, des policiers ont été vus offrir des sérénades à des villageois pour les réconforter en ces moments difficiles. Autant de gestes engagés qui ne sont pourtant pas si compliqués, mais bien souvent malheureusement oubliés dans un quotidien anxiogène que nous imposait le rythme de la société avant l’apparition de cette pandémie.
Puisque le virus est hautement contagieux, de nombreuses précautions sont prises afin d’éviter toute nouvelle contamination. Les populations réapprennent donc certains gestes simples mais efficaces tels que se laver les mains correctement, utiliser des mouchoirs jetables et tousser ou éternuer dans son coude.
De plus, la fermeture des restaurants et des fast-foods encourage de nombreuses personnes, confinés à domicile, à prendre le temps de cuisiner de bons petits plats équilibrés. La santé passant par une alimentation saine, le système immunitaire de ces personnes est donc boosté, diminuant ainsi le risque de symptômes graves de la maladie.
Bien qu’au centre de débats, l’utilisation de l’hydroxychloroquine,
substance dérivée de la synthèse de quinine naturellement présente dans
un arbre et servant habituellement à lutter contre le paludisme,
semblerait être efficace dans la lutte contre COVID-19.
En plus
d’apporter de l’espoir pour la santé humaine, ce traitement à base de
substances naturelles pourrait être bénéfique pour le développement de
médecines alternatives, telles que l’utilisation d’huiles essentielles,
bien souvent mises à l’écart.
Pour compléter ce que les industries
pharmaceutiques nous apportent déjà, on peut alors espérer que cette
pandémie amène les gouvernements à investir de manière plus responsable
dans des recherches scientifiques prouvant entre autres, l’efficacité de
certains produits jusqu’alors peu prescrits.
Le rythme effréné de nos vies « métro-boulot-dodo » ne laisse
malheureusement pas beaucoup de place à la nature qui nous entoure.
Pourtant le contact avec la Terre est essentiel et engendre des effets
positifs sur notre esprit et notre corps. Par exemple, des chercheurs
ont montré que le simple contact visuel avec des arbres permet une
baisse du stress, de la tension artérielle et donc une amélioration de
notre bien-être général, physique et mental. De même en ville, les
employés dont la fenêtre donne sur de la verdure se disent plus heureux
au travail et dans leur vie privée. Cette période COVID-19 où tout
semble s’arrêter pour l’Homme, nous offre enfin le temps d’observer
attentivement les êtres vivants qui s’activent autour de nous, ne
serait-ce qu’à travers notre fenêtre, sur notre balcon ou dans notre
jardin. L’éveil de nos sens, tels que la vue et l’ouïe, nous permettent
alors de prendre conscience de la faune et flore sauvage rencontrées en
milieu urbain, ainsi que les belles vocalisations des oiseaux qui
gazouillent aux alentours. De par ses bienfaits sur la santé humaine,
cette reconnexion à la nature pourrait pousser les populations à faire
évoluer les agglomérations en augmentant le nombre d’espaces verts,
propices à la biodiversité.
Selon un extrait du texte écrit par Coline Serreau : « il faudra
relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos
ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la
mondialisation qui n’a fait que nous appauvrir ».
Cela est valable
autant pour la relocalisation d’entreprises, les conséquences de
COVID-19 nous ayant bien éclairé sur notre dépendance entretenue avec la
Chine, que pour les exploitations agricoles. En plus de créer de
l’emploi et de réaliser des bénéfices, ce changement de positionnement
permettrait de renforcer la résilience économique, alimentaire et
environnementale et d’améliorer le bien-être tant des collectivités
rurales qu’urbaines grâce au passage de l’agriculture industrielle à
l’agriculture régénérative. Suite à la restriction des vols commerciaux,
les supermarchés se réapprovisionnent gentiment en fruits/légumes 100%
français. De plus, on relève un boom des circuits courts tels que la
vente directe à la ferme.
L’épidémie de COVID-19 pourrait donc servir d’accélérateur à une
transition du secteur alimentaire vers une agriculture biologique, qui
en prime d’offrir une nourriture saine et de soutenir les petits
producteurs locaux, permettrait de séquestrer le carbone dans les sols à
un taux suffisant pour inverser le cours de la crise climatique.
En étant forcé de rester chez soi, on se rend compte que le changement
est possible, ce n’est qu’une question d’habitudes et de volonté. De
nombreuses personnes prennent ce temps pour faire un grand nettoyage de
printemps, pour faire du tri et pour se débarrasser d’objets futiles. On
s’aperçoit alors qu’un certain nombre de choses que l’on entasse depuis
des années et que nous pensions indispensables, se révèlent en fait
insignifiantes.
Au-delà de ça, puisque le lèche-vitrine est devenu
impossible, on devient plus riche en dépensant moins, mais on devient
également plus riche intérieurement puisqu’on a le temps de se retrouver
et de retourner à nos valeurs essentielles.
Pierre Rabhi, fervent de la
sobriété heureuse, ce mode de vie qui consiste à réduire sa
consommation et ses impacts en menant une vie axée sur la famille, la
communauté et l’écologie, disait d’ailleurs « La sobriété est une option
heureuse qui produit une vie allégée, tranquille et libre. Le bonheur
n’est pas dans la possession, dans l’avoir, mais dans l’être ».
Pour les
personnes chanceuses d’avoir un terrain, le confinement leur offre le
temps d’entretenir leurs extérieurs et de créer des potagers privés.
D’ici quelques mois, ces jardiniers en herbe récolteront leurs propres
légumes, consommeront et dépenseront donc moins en mangeant on ne peut
plus local !
Finalement, pour les plus sensibles à l’environnement, on
peut également espérer une augmentation du nombre de gestes écologiques
tels que la création d’hôtels à insectes, de haies à abeilles ou de
mares dans les propriétés privées qui favorisent la pollinisation et la
biodiversité.
Le monde qui marchait sur la tête est en
train de remettre ses idées à l’endroit.
Plutôt que de se faire surprendre par des maladies de
plus en plus virulentes, il serait temps de repenser les sociétés de
sorte à prévenir ce genre de situation grâce aux connaissances
scientifiques qui nous permettent de concevoir des économies plus vertes
et circulaires. Une gestion inspirée de solutions basées sur la nature
et tournées vers le bien public permettrait d’atténuer les menaces du
changement climatique, du déclin de la biodiversité et des pandémies. En
effet, la déforestation et la destruction des habitats conduisent la
faune sauvage à se rapprocher des populations humaines, augmentant le
risque de zoonoses (maladies transmises par les animaux aux humains).
Puisque la crise sanitaire démontre qu’il est possible de
changer de modèle du jour au lendemain, profitons de cette opportunité
pour investir dans la résilience, la prospérité partagée, le bien-être
et la santé de la planète.
Dans ce sens là, la commission européenne a
par ailleurs rédigé un « pacte vert pour l’Europe » ayant pour but de
devenir le premier continent neutre pour le climat à l’aide d’une
nouvelle stratégie de croissance basée sur une économie moderne,
compétitive, respectueuse et efficace dans l’utilisation des ressources.
Puisque les mesures gouvernementales prises pour donner suite à
l’épidémie de COVID-19 nous incitent à éviter les déplacements et rester
chez soi, de nombreuses entreprises, généralement frileuses face au
changement, ont été forcé de développer des alternatives afin que leurs
salariés puissent continuer à travailler depuis leur lieu de
confinement.
En plus de diminuer le nombre de transports, et donc la
pollution de l’air, l’essor du télétravail permet également de
désengorger les mégapoles et de gagner du temps.
En effet, le temps que
l’on ne passe pas dans les transports peut alors être utilisé pour
d’autres activités moins anxiogènes, telles que notre bien-être,
s’occuper de notre famille et de notre environnement.
Selon une étude de
Malakoff Médéric, en plus de responsabiliser ses employés, le
télétravail permettrait également de nombreux bénéfices aux entreprises.
Il constate par exemple un engagement et une autonomie accrus des
travailleurs, un gain d’image pour les sociétés ainsi qu’une baisse de
l’absentéisme.
Plus respectueux de l’environnement, ce mode émergent de
travail à domicile prédit peut-être un avenir plus soucieux de la
planète et de notre santé.