A l'heure où notre société prône la
tolérance à tous vents et que le syncrétisme a le vent en poupe, de nombreux
chrétiens se demandent quelle position ils doivent prendre vis-à-vis des us et
coutumes des peuples qui les entourent. Si la mondialisation favorise le
brassage des populations et un enrichissement culturel mutuel, les chrétiens doivent
être vigilants et faire le tri dans tous les dogmes, les fêtes et les rites des
nations qui se popularisent et se répandent indistinctement sur tous les
continents.
Maria a été baptisée catholique mais elle
croit aussi en la réincarnation, elle mange halal et fête Holi.
Kenza a des
parents musulmans mais elle fête Noël ; elle fait du yoga et boit de l'alcool.
Amala est bouddhiste mais elle prie le
Dieu des chrétiens, elle ne croit pas que le diable existe mais elle fête Halloween.
Mary est protestante, homosexuelle, végétarienne et adepte de la méditation transcendantale…
Quel mélange me direz-vous? Quel
syncrétisme!
Quel bris-collage de croyances et de pratiques originellement
opposées, aujourd'hui coupées-collées!
Pourtant n'est-ce pas le reflet de la
société postmoderniste dans laquelle nous vivons?
Face à la confusion ambiante, que faut-il
faire?
Se montrer libéral et tolérant, au risque
de tomber dans le laxisme et le péché?
Être radical et intègre, au risque d'être
taxé de légaliste et d'intolérant?
Quelle est la bonne attitude à adopter?
En son temps, déjà, l'apôtre Paul fut
confronté à ce genre de débat rapporté dans sa première épitre aux Corinthiens
10.19.33 "Qu’est–ce que je veux
dire ? Que la viande offerte aux faux dieux vaut quelque chose ? Ou
bien que les faux dieux valent quelque chose ? Non ! Mais je veux
dire que ces sacrifices sont offerts aux esprits mauvais, et non à Dieu. Et je
ne veux pas que vous soyez en communion avec les esprits mauvais. Vous ne
pouvez pas boire à la fois à la coupe du Seigneur et à la coupe des esprits
mauvais. Vous ne pouvez pas prendre part à la fois au repas du Seigneur et aux
repas des esprits mauvais. Ou bien, est–ce que nous voulons rendre le Seigneur
jaloux ? Est–ce que nous sommes plus forts que lui ? Certains
disent : « Tout est permis. » Oui, mais tout n’est pas bon.
« Tout est permis », c’est vrai, mais tout ne construit pas la
communauté. Personne ne doit chercher son intérêt à soi, mais plutôt celui des
autres. Tout ce qu’on vend au marché, mangez en sans poser de question, avec
une conscience tranquille. En effet, tout appartient au Seigneur : la
terre et tout ce qu’elle contient. Par exemple, quelqu’un qui n’est pas
chrétien vous invite, et vous acceptez son invitation. Alors mangez la
nourriture qu’on vous offre, avec une conscience tranquille. Mais on vous dira
peut–être : « C’est de la viande offerte en sacrifice aux faux
dieux. » Alors, n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a dit cela, et
pour des raisons de conscience. Je parle de sa conscience à lui et non de la
vôtre. Mais est–ce que la conscience de quelqu’un d’autre va juger ce que je
fais librement ? Pourquoi donc ? Quand je mange en remerciant Dieu,
je dis merci pour la nourriture. Alors, on ne peut pas dire du mal de moi, à
cause de cette nourriture. Donc, quand vous mangez, quand vous buvez, ou quand
vous faites autre chose, agissez en tout pour la gloire de Dieu. Ne faites
tomber personne dans le péché par votre façon d’agir : ni les Juifs, ni
ceux qui ne sont pas juifs, ni l’Église de Dieu. Faites comme moi !
J’essaie de plaire à tous dans toutes mes actions. Je ne cherche pas mon intérêt,
je cherche l’intérêt de tous pour qu’ils soient sauvés."
Les Juifs,
plusieurs des premiers chrétiens, et la plupart des Pères de l’Eglise
considéraient toutes les fausses divinités adorées dans le paganisme comme
autant de mauvais esprits (démons) avec lesquels leurs adorateurs entraient
nécessairement en communion ; de là, l’horreur que leur inspirait un tel culte.
Les
Corinthiens, au contraire, trop éclairés pour ne pas savoir que tous ces faux
dieux n’étaient que le produit de l’imagination de l’homme ce que Paul leur a
déjà concédé, (1Corinthiens 8.4) en
étaient venus, par de fausses conséquences de ce principe, à ne se faire aucun
scrupule de prendre part aux repas des sacrifices païens.
L’apôtre
doit combattre cette dangereuse application de la liberté chrétienne, et pour
cela il rétablit la vérité sur la nature du paganisme.
Non, dit-il,
les idoles en elles-mêmes ne sont rien ; celui qui leur rend un culte dans son
ignorance, ne fait même que chercher Dieu en tâtonnant.
Mais, comme
l’homme déchu est sous la puissance des ténèbres, comme, en adorant la créature
au lieu du Créateur, il obéit à cette puissance et s’éloigne toujours plus de
Dieu, comme les fausses divinités ne sont que les impures passions de l’homme
divinisées, comme enfin les actes mêmes de ce culte consistaient le plus
souvent en abominables souillures (ainsi le culte de Vénus qui florissait à
Corinthe), il est évident que toute participation à une telle religion est une
communion avec la puissance diabolique du mal, alors même qu’en s’y mêlant on
parviendrait à s’abstenir de tout acte positif de péché.
Et qui
pouvait s’en flatter? En fait, c’était chercher la tentation, c’était
méconnaître l’esprit du paganisme. L’admirable sagesse de cette instruction
peut trouver aujourd’hui encore mille applications dans les rapports du
chrétien avec le monde.
Une
communion réelle et vivante avec le Sauveur exclura toujours de notre vie tout
ce qui vient de l’esprit des ténèbres.
La coupe et
la table des démons, que Paul oppose à la coupe et à la table du Seigneur,
rappellent les libations qui se faisaient dans les repas des sacrifices païens.
Dieu, par un
effet de sa sainteté et de son amour, est jaloux de posséder tout entier le cœur
de ses enfants alors comment pourrait-il partager ce cœur avec un culte idolâtre?
Pourrions-nous
supporter le poids de son indignation?
Selon la
liberté chrétienne, toutes les choses où il n’y a point de péché sont permises (1 Corinthiens 10.23) mais la charité
veut que l’on consulte ce qui est avantageux aux autres, ce qui les édifie..
Car par
l’usage absolu de mon droit et de ma liberté chrétienne sans égard aux autres,
je puis agir en parfait égoïste.
A l’occasion
d’un simple devoir de charité, l’apôtre pose ici le principe le plus profond,
le plus universel de la vie du chrétien. Dieu a tout créé pour sa gloire; il ne
pouvait se proposer de but plus élevé que lui-même.
Or, toute
vie d’homme et toute action de sa vie qui tend vers ce but, tend par là même à
sa vraie destination.
Toute œuvre,
au contraire, qui n’est pas inspirée par ce principe, ne porte jamais dans l’Écriture le titre d’une bonne œuvre quelle qu’en soit d’ailleurs l’excellence
relative.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.