jeudi 29 septembre 2016

La victoire de l'amour




« La victoire de l’amour » de Philippe et Martha Kayser  

L'amour est capable de venir à bout de tous les obstacles. Philippe et Martha en font l'expérience chaque jour depuis qu'ils se sont rencontrés, lui l'infirme moteur cérébral, elle l'Irlandaise venue en France pour travailler. 

Philippe naît à Alger, en 1952, de parents ayant une incompatibilité sanguine. Or, non seulement on commet l'erreur de ne pas changer son sang, mais en plus la couveuse dans laquelle on le place tombe en panne. Résultat : Philippe sera infirme moteur cérébral (IMC) à vie et ne pourra jamais totalement contrôler ses mouvements ni son élocution. 

Philippe raconte son combat pour atteindre la plus grande autonomie possible. Jeune homme, deux rêves l'habitent: travailler et fonder une famille. Malgré sa ténacité, le premier s'écroule après son BAC. Et il est à deux doigts de croire que le second va s'effondrer lorsque celle qu'il aime renonce à se marier avec lui. Mais une jeune Irlandaise, Martha, croise son chemin. 
Tour à tour, Philippe et Martha retracent leur rencontre, le combat de Martha pour vaincre ses propres réticences puis le qu'en-dira-t-on, le mariage, leur vie de couple et de parents. Loin d'être un obstacle dans l'éducation, le handicap de Philippe se révèle comme un atout. Leurs cinq enfants, témoins d'un amour conjugal profond enraciné dans leur foi et qui dépasse les limites de l'autre, grandissent dans une famille où courage rime avec bonheur. 

Un témoignage beau et simple qui montre à quel point l'amour supporte tout, espère tout, peut tout.

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Quelques extraits  

« Au milieu des turbulences de l’adolescence, je me sentais malgré tout bien intégré dans ma bande de copains « normaux ». De plus en plus, on m’appréciait, au point que j’en arrivais à oublier l’étiquette de handicapé. » 

« Pouvoir offrir les multiples souffrances de l’existence, et se dire qu’elles peuvent être fécondes, voilà une clé qui m’a permis de vivre autrement, sans me replier sur moi ni me plaindre de mon sort. » 

« Je me demande si la personne handicapé n’est pas le mieux placée pour savoir apprécier les actes élémentaires de la vie comme voir, entendre, sentir, manger, boire, respirer, marcher, se servir des ses mains, s’exprimer et être compris des autres. » 

« Je me demande souvent pourquoi nous ne remarquons que les tuiles qui nous tombent sur le coin du crâne. Que faisons-nous de tous ces petits et gros cadeaux qui parsèment nos journées ? Notre vie ne serait-elle pas radicalement changée si, chaque fois qu’il nous arrive quelque chose d’agréable, nous le remarquions en rendant grâce ? Un rayon de soleil, une belle luminosité, le passage furtif d’une mésange, un sourire, une rencontre. » 

« J’aurais eu bien tort de continuer à m’empoissonner la vie, alors qu’avec un peu de persévérance et d’ingéniosité on pouvait se la simplifier ! Pour pouvoir relever les plus grands défis, il suffit parfois d’avoir à ses côtés un ami attentif. » 

« L’amour nous touche de pleins fouet, j’aime profondément Philippe. Je viens de prononcer un premier « oui » que je sens appelé à grandir en moi, malgré le regard du monde et toutes les réactions négatives que nous n’allons pas manquer de susciter. (Martha) » 

« Mais attention : cela ne veut pas dire que nous n’aurons aucunes difficulté. Car, c’est vrai, des difficultés, nous en rencontrerons un certain nombre. Mais si nous les abordons dans la paix, en les offrant et en gardant confiance, nous serons toujours victorieux. » 

« En nous choisissant mutuellement, nous n’avons pas fait dans la dentelle ! Mais notre force est de croire en la victoire de l’amour. Aujourd’hui, nous y croyons toujours, et même plus que jamais. »   

« Le jour de notre mariage est donc pour tous les deux un véritable plongeon dans la confiance, c'est-à-dire dans la foi, mais nous savons, au fond de nous-mêmes, que le Ciel est avec nous.(Martha) » 

« Les réactions à notre égard varient beaucoup. Soit les gens comprennent tout de suite et le courant passe très bien. Soit ils sont très surpris au début puis une fois l’étonnement passé, ils intègrent notre situation. D’ailleurs, le fait de constater qu’une telle union est possible, leur montre que l’amour permet de surmonter bien des choses. (Martha) » 

« Ce qui est un peu stressant, c’est que l’on ne peut jamais prévoir les réactions des gens que nous rencontrons pour la première fois. Il peut arriver que des personnes très cultivées, des médecins notamment, se trompent lourdement à mon sujet, alors que des gens plus simples comprennent d’emblée que je suis normal intellectuellement parlant. Cela dépend de l’intelligence du cœur. » 

« Accepter d’être petit et humble n’est pas toujours facile, mais c’est ce qui permet à Dieu d’agir dans nos vies. Et je peux dire, ça vaut le coup !!! » 

« Ni Martha ni moi n’avons quelque chose d’exceptionnel, mais le lien d’amour qui nous unit, malgré nos pauvretés et nos limites, nous a été donné par Dieu pour que nous soyons des témoins de Son amour, et c’est ce qui nous fait nous dépasser. » 

« Nos deux garçons et trois filles savent que leurs parents les aiment et ils savent que leurs parents s’aiment. Le cœur ainsi comblé, je crois qu’ils commencent bien leur vie et si dans l’avenir ils rencontrent des difficultés, ce bon départ qu’ils ont pris avec nous les aidera sûrement à y faire face. » 

« Cette foi que ma maman m’a transmise et qui illumine ma vie, cette foi, ce lien d’amour direct avec Dieu, est essentiel dans mon existence. C’est la clé qui m’a permis de tenir, et d’être pleinement l’homme que je suis devenu. La foi ne m’a pas facilité la vie, elle a fait bien mieux ; elle l’a embellie. Elle m’a permis d’acquérir un équilibre que ne n’aurais pu trouver autrement. 
C’est grâce à cette foi et à la foi de Martha, que nous remportons, jour après jour, la victoire de l’amour. »

Citations


"Plus que paix, le shalom rassemble toute la plénitude qui découle de l'accomplissement de la volonté divine en nous. Elle évoque l’œuvre de Dieu qui lorsqu'elle est accomplie en nous, produit des fleuves d'eau vive.
Proverbe 17.1 "Mieux vaut un morceau de pain sec, avec la paix (Shalvah), Qu'une maison pleine de viandes, avec des querelles." Dans certains versets bibliques le mot paix n'est pas traduit de l'hébreu "shalom" mais de "shalvah" qui signifie prospérité et tranquillité ; non pas de la prospérité matérielle et financière mais d'aisance et d'attitude détendue d'une personne qui sait que tout va bien parce que Dieu est au-dessus de tout, au-dessus de nous, avec nous et en nous. C'est la tranquillité de celui qui sait que chaque moment de son existence est à la disposition de Dieu, sous sa surveillance. L'adoration amorce une participation quotidienne et durable dans la prospérité (shalvah) et la paix (shalom)." Francis Bailet
 
 "Demeurerai-je dans la maison de l'Eternel toute la nuit, l'aimerai-je seulement pour qui il est et non pour les bénédictions qu'il m'apporte ? Le jour où je pourrai l'adorer au cœur même de la nuit, quand tout est assombri autour de moi, c'est alors que je saurai que c'est sa présence seule que je désire."
George Matheson

 Au 19e siècle, les meilleures filatures allemandes possédaient des pièces spéciales où s'élaboraient les dentelles les plus fines et délicates du monde. Chacune de ces pièces était sombre, éclairée seulement par un mince filet de lumière qui tombait d'une petite lucarne placée juste au dessus des mains de la dentellière. En effet, la dentelle apparait dans toute sa finesse quand la dentellière est dans l'ombre et que seul son travail est dans la lumière. De la même façon, les desseins de Dieu et sa volonté sont d'habitude révélés à travers les heures les plus sombres de notre vie. Esaïe 45.3 "Je te donnerai des trésors cachés, Des richesses enfouies, Afin que tu saches Que je suis l’Eternel qui t’appelle par ton nom, Le Dieu d’Israël." 
Bob Gass

Psaumes 25.14 (version littérale) "Le cercle d'amitié et de confidence intime de L’Éternel est pour ceux qui le craignent (le respectent) et son alliance leur donne l'instruction de qui il est par expérience."

"Je me suis façonnée de poésie, pour que ton cœur puisse me lire. Je suis devenue métaphore pour cacher ce que j'entends, mais tu arrives à me trouver n'importe où. Tu sais lire entre les lignes de mon cœur, entre les rainures de mon âme." Floriana Antonelli

"Alors que j'étais assis sur le bord d'une rivière, j'ai ramassé dans l'eau une pierre ronde que j'ai cassé en deux. Elle était parfaitement sèche, en dépit du fait qu'elle avait été immergée dans l'eau pendant des siècles. La même chose est vraie de beaucoup de gens dans le monde occidental. Pendant des siècles, ils ont été entourés par le christianisme; ils vivent immergés dans les eaux de ses avantages. Et pourtant, ils n'ont pas été pénétrés dans leur cœur; ils ne l'aiment pas. La faute n'est pas dans le christianisme, mais dans le cœur des hommes, qui ont été durcies par le matérialisme et l'intellectualisme."  Sadhu Sundar Singh

mercredi 28 septembre 2016

Déploie tes ailes !





Invitant Aquilas à s'asseoir sur la dernière marche de l'escalier qui descendait à la cale du navire, Nymphéa se proposa de lui raconter une histoire.

- Est-ce celle du vilain petit canard ? lui demanda-il en souriant, l'air gêné.
- Oui presque… lui répondit-elle, surprise par sa perspicacité. Ce n'est pas l'histoire du vilain petit canard, mais ça lui ressemble.




Un jour, un jeune garçon, qui s’était aventuré sur un sommet montagneux, remarqua un nid d’aigle contenant un œuf. Il prit la décision de le ramener chez lui et le plaça sous une poule qui couvait. 
Quand l’aiglon naquit, il crut inévitablement qu'il était un poussin. 
Alors, il apprit à se comporter comme un poulet, grattant la poussière de la cour et picorant du maïs en compagnie de ceux qu'il considérait comme ses congénères. 
Il ne pouvait s’imaginer différent, même si quelques fois une curieuse impression le traversait ; mais comme il ne savait pas ce qu'elle signifiait, il se hâtait de l’oublier. 
Puisqu’il était né poulet, il devait se comporter comme tous les autres poulets. 
Mais, un jour un aigle royal survola la cour de la ferme et l’aiglon ne put s’empêcher de lever les yeux pour le contempler. 
En un instant, son désir de vivre comme un aigle s'éveilla et il désira vivement s’envoler  très haut dans le ciel pour rejoindre les sommets des montagnes qu’il devinait à l’horizon. 
Spontanément, il étendit donc ses ailes et comprit qu’il ressemblait à cet aigle qui planait au dessus de lui. Bien qu'il n’ait jamais volé auparavant, il possédait l’instinct et le talent nécessaires pour l'imiter, aussi s’élança-t-il vers le ciel. 
Ses premiers mouvements semblèrent gauches et mal coordonnés, mais très vite, il put les contrôler et s’élever dans les courants d'airs ascendants et à cet instant il eut la révélation de qui il était vraiment.
       - Un aigle ! s'exclama Aquilas, les larmes aux yeux.
       Elle hocha la tête en signe d'acquiescement en mirant son propre reflet dans ses yeux d'un noir profond. Puis elle effleura avec affection la ligne de son nez aquilin :
       - Nous devons tous passer par un processus de changement, nous débarrasser de nos vieilles habitudes, de nos souvenirs et de nos anciennes façons de penser. Et c'est seulement libérés des fardeaux du passé, que nous pouvons profiter du présent et nous projeter dans l'avenir que le Roi nous a préparé, lui expliqua-t-elle.
       - Je vous ai vues planer au-dessus de l'arche, lui confia-t-il, en confessant ainsi que cette histoire le concernait vraiment.
       - Et ? fit Nymphéa, l'incitant à poursuivre sa réflexion.
       - Ça fait envie, mais ça fait peur aussi … avoua-t-il, penaud.
       - Personne, dans ce monde, ne peut déclarer être pleinement heureux jusqu'à ce qu'il ait répondu à l'objectif pour lequel il a été créé, conclut-elle, avant de prendre une nouvelle fois son envol.

Sophie Lavie - Extrait du tome 3 Le Royaume du Trine - Embarqués sur le Katartizo - Chapitre 7 -
 Cet extrait est une réadaptation d'une légende indienne

Test pour connaitre les dons que Dieu m'a donnés

Dans le jardin du Roi




1 Samuel 16.7 
"L’Eternel ne considère pas ce  que l’homme considère ; 
                         l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais  l’Eternel regarde au cœur."


Un jour le Roi Howd invita Nymphéa à visiter un jardin caché dans une crique de l'île verte. 
Bras dessus, bras dessous, ils partirent donc à sa découverte par de petits sentiers qui serpentaient au pied des falaises. Ils se promenèrent d'abord dans un jardin de plantes aromatiques, tracé en éventail et présentant des carrés de cerfeuil, de menthe, d’estragon, d’origan et d’oseille. Puis ils prirent du repos dans des allées ombragées. Et enfin, ils arrivèrent dans un écrin végétal recelant de merveilleuses richesses botaniques et de plantes tropicales très rares. Le grand Berger s'extasiait, mais Nymphéa voyait bien que quelque chose clochait. 

S'étonnant du manque de perspicacité de son Berger, elle lui fit remarquer :
       - Je suis désolée, mais les plantes et les arbres de ce jardin ne sont pas si beaux que tu le dis…
       - Ah oui ? fit-il, feignant de ne pas s'apercevoir de l'état des végétaux.
       - Mais tu ne vois donc rien ? s'irrita-t-elle, en constatant qu'il se moquait d'elle.
       - Que reproches-tu à ce jardin ? lui demanda-t-il enfin.
       - Il a dû être magnifique, mais ne vois-tu pas que ses arbres et ses fleurs sont tout desséchés et fanés ?
       - Ah ! Tu l'as remarqué ? dit-il en riant.
       - Là, tu me fais marcher… Pourquoi m'as-tu emmenée ici ?
       - Pour te donner une leçon de nature…
       - Je t'écoute, le défia-t-elle, en plantant ses yeux pers dans son regard infini.
       - Crois-tu que ces plantes peuvent parler ? Nous pourrions leur demander ce qui leur est arrivé…
       - Avec toi, tout est possible… fit Nymphéa, s'attendant à tout de sa part. 


       Le grand Berger la conduisit alors vers un arbre à mouchoirs autrefois majestueux et plein de vie. 
Il l'interrogea pour savoir ce qui s'était passé et l'arbre tout triste lui répondit :
       - J'ai regardé le figuier et je me suis dit que jamais je ne produirai les fruits succulents qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher.
       - Allons donc voir ce figuier ! fit le Berger en entraînant Nymphéa à sa suite.
       Chagrinée, elle constata que lui aussi se desséchait. Le Berger interrogea l'arbre qui était sensé porter de si bons fruits et celui-ci répondit :
       - En regardant les roses et en sentant leur parfum, je me suis dit que jamais je ne serai aussi beau et agréable et je me suis mis à sécher.
       Comme les roses elles-mêmes étaient en train de dépérir, il alla leur parler et elles lui dirent :
       - Comme c'est dommage que nous n'ayons pas l'âge du châtaignier qui est là-bas et que nos feuilles ne se colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et produire des fleurs ? Nous nous sommes donc mises à nous dessécher.



       Le Berger et sa protégée poursuivirent leur exploration, lorsque soudain, Nymphéa aperçut une magnifique petite fleur toute épanouie. Elle ressemblait à un simple pompon rose qui se dressait majestueusement au milieu d'un parterre flétri. Étonnée et réjouie, Nymphéa courut vers elle et lui demanda :
       - Comment se fait-il que tu sois encore vivante, petite pivoine, alors qu'un vent de décrépitude a anéanti tout ce jardin ?
       - J'ai failli moi aussi me dessécher, car au début je me désolais. Je me disais que jamais je n'aurai l'originalité de l'arbre à mouchoirs qui porte d'étranges fleurs semblables à des pochettes de soie blanche, ni le raffinement et le parfum des roses ; jamais je ne porterai de figues délicieuses et parfumées, ni même de châtaignes brunes et luisantes. Dans mon désespoir, j'ai alors commencé à dépérir ; mais j'ai réfléchi et je me suis dit : si le Roi Howd qui est si riche, si puissant et si sage avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il m'a plantée, c'est qu'il me voulait telle que je suis. Et à partir de ce moment, j'ai décidé d'être la plus belle possible !
       - J'ai compris la leçon ! s'exclama Nymphéa en contemplant la petite pivoine délicieusement colorée et pleine de vie.



Sophie Lavie - Extrait du tome 1 - Le Royaume du Trine - Au fil de la vie - Chapitre 12 -

mardi 27 septembre 2016

Citations



"Il y a des moments dans notre vie chrétienne où quand nous ne pouvons pas voir au-delà de la prochaine étape, nous devons faire confiance à Dieu." Alistair Begg

 "La grandeur de Dieu et son omnipotence se révèlent non seulement dans ses capacités à accomplir en notre faveur tout ce qu'il décide de faire mais aussi de balayer dans ses desseins même nos demandes folles et nos mauvaises motivations. Là, Dieu se révèle dans ses activités mais aussi dans ses refus d'agir." Xavier LAVIE

 "Si nous aimons vraiment les gens, nous désirerons pour eux beaucoup plus qu'il est en notre pouvoir pour leur donner, et cela nous conduit irrémédiablement à la prière." Richard J. Foster

 "Servir ne signifie pas sacrifier l’intimité de Sa présence au profit de la mission à accomplir." anonyme



"Le sommeil est une invention de Dieu pour nous donner l'aide qu'il ne peut pas nous accorder quand nous sommes conscients et éveillés." Georges MacDonald

 "Un véritable chrétien n'est pas une personne adhérant intellectuellement à des principes moraux ou à une philosophie, il n'est pas non plus une personne qui s'est attachée sentimentalement ou émotionnellement à un message vibrant d'espoir, il est seulement et humblement un pécheur sauvé par grâce et né de nouveau grâce à l'amour de Dieu, au sacrifice de Jésus Christ et à l'action du Saint Esprit dans sa vie. Ainsi la véritable Église n'est ni un bâtiment ni un regroupement humain, mais l'assemblée de ceux qui ont spirituellement répondu à l'appel divin..." Sophie Lavie

"La prédication régulière par exposition du texte de la Bible est l'aliment de base d'une église en bonne santé." Alistair Begg

"Notre vie ressemble à une pièce de monnaie : nous pouvons la dépenser comme bon nous semble, mais nous ne pourrons la dépenser qu’une seule fois. Mais Jésus nous a déjà indiqué quelle est la plus grande des priorités de notre vie :“Cherchez premièrement le Royaume de Dieu” (Matthieu 6. 33). Soudain, tout semble bien plus clair : quoi que vous fassiez dans la vie, tout sera jugé en fonction de ce but ultime ! Ce que vous entreprendrez, les relations que vous entretiendrez, la personne que vous épouserez, ce que vous ferez de votre argent, ce que vous achèterez, ou vendrez, ou donnerez, absolument tout sera jugé en fonction de ce qui occupait la première place dans votre cœur ! Vivre selon les principes du Royaume signifie tout placer devant Son trône et sous Son autorité. Et ne pas s’accrocher aux choses éphémères ! Réfléchissez à quoi vous vous agrippez aujourd’hui. Un emploi ? Un bien immobilier ? Un proche ? Êtes-vous esclave d’une certaine image que vous vous êtes forgé ? D’une certaine renommée ? Soyons francs : si vous n’êtes pas capable de lâcher cela, c’est devenu votre priorité ! Et il est impossible d’être, à la fois esclave d’objets ou de personnes, et fidèle serviteur de Dieu. La vie vous offrira des centaines de choix bons ou mauvais ; très peu seront les meilleurs. Les paroles de Jésus “Cherchez premièrement le Royaume de Dieu” nous forcent à nous poser la question suivante : "Quelle est vraiment ma raison de vivre ?" Didier Biavat

lundi 26 septembre 2016

Lily au pays des mots


Il était une fois, une petite fille de 7 ans qui s'appelait Lily.
Elle aimait beaucoup aller à l'école pour retrouver ses amies et jouer dans la cour de récréation.
Mais il y a une chose qu'elle détestait par-dessus tout, c'était lire et écrire.
Quand elle ouvrait un livre ou essayait d'écrire sur son cahier, c'est étrange, mais tout à coup les lignes se mettaient à danser devant ses yeux et les lettres se mélangeaient toutes, comme si elles devenaient folles et voulaient s'échapper  des pages blanches.
Impossible de les rattraper, de les ranger ou de les mettre en ordre...
Ces vilaines petites bêtes se tordaient dans tous les sens, se retournaient et ne lui donnaient jamais le temps de lire une phrase qui ait un sens.
Pendant un temps, maman avait crû que des lunettes suffiraient à régler le problème, mais après avoir consulté un "grosptichien" elle avait compris que son problème avec les mots ne venait pas de ses yeux.



Peu à peu, Lily développa un dégoût pour l’écriture - tellement compliquée - et elle se mit à mal écrire afin de dissimuler ses fautes d’orthographe...
Elle était fatiguée, son travail se faisait très lentement et elle ne savait plus quoi penser.
Pour la consoler et l'encourager, grand-mère vint lui rendre visite et lui offrit un cadeau enveloppé dans une couverture de papier blanc tout doux. 
- Qu'est-ce que c'est grand-mère ? s'exclama-t-elle toute excitée.
- Regarde ! lui répondit-elle en l'incitant à ouvrir le paquet.
Lily s'empressa de déchirer la jolie couverture et découvrit...
- Un LIVRE ! s'exclama-t-elle horrifiée. Oh, non grand-mère ! 
Déçue la petite fille avait les larmes aux yeux.
Pourquoi grand-mère avait-elle eu cette idée saugrenue ?
Boudeuse, elle tourna le dos à sa grand-mère qui la prit doucement par l'épaule.
- Ce n'est pas un livre comme les autres... lui murmura-t-elle à l'oreille.

Lily grogna, les bras croisés contre son cœur meurtri.
- Viens par là, lui dit grand-mère en l'invitant à s'assoir près d'elle sur son petit lit.
L'aïeule saisit délicatement le livre et en caressa la couverture de carton glacé, sur laquelle était dessinée une grand-mère qui tricotait adossée à un mouton.


 
- LILY... A  PAS DE... MODE ? demanda Lily les yeux écarquillés.
Grand-mère secoua la tête en signe de négation et l'invita à recommencer sa lecture :
Lily soupira bruyamment, mais essaya à nouveau :
- LILY... AU PAS... DEMO ?
- Lily au pays des mots, lut grand-mère. 
La fillette soupira encore, exaspérée :
- Des mots ? Ils n'en font qu'à leur tête et ne veulent pas m'obéir !
Grand-mère se mit à rire et tourna la première page du livre.
On y voyait un mouton brouter dans un champ d'herbe verte.
Un fil de laine dépassait de son épaisse toison blanche et sortait de l'image, invitant Lily à tirer dessus.
- Qu'est-ce que...
Lily n'eut même pas le temps de terminer sa question, qu'elle se retrouva avec sa grand-mère dans une étrange prairie, au milieu d'un troupeau de brebis bêlant.

 

- Où sommes-nous ? s'affola la petite fille, en tournoyant comme une toupie entourée de laine.
- Au pays des mots ! s'écria grand-mère en riant.
  Autour d'elles, un troupeau entier de brebis étaient installé pour tricoter dans un champ de laine verte.
- Qu'est-ce que c'est que cela ? s'inquiéta Lily. Des brebis qui tricotent ! Comment c'est possible ?
- Je ne sais pas, répondit grand-mère. Apparemment, tout est possible dans le pays des mots...
Moi, je ne sais pas tricoter, mais elles ont l'air très douées ! 
Lily observait les brebis, bouche bée.
- Une maille à l'endroit : la maille est sur l'aiguille de gauche. Le fil est à l'arrière du tricot. je pique avec l'aiguille droite dans cette maille, de l'avant vers l'arrière. Je passe le fil derrière l'aiguille droite entre les deux aiguilles, avec l'aiguille droite j'attrape ce fil, je le ramène vers moi, cela fait une maille qu'il faut détacher de l'aiguille gauche... disait une brebis.
- Une maille à l'envers : La maille est sur l'aiguille gauche. Le fil est vers moi. Je pique l'aiguille droite dans la maille, de l'arrière vers l'avant. Je passe le fil sur l'aiguille droite, vers la droite, entre les deux aiguilles. Avec l'aiguille droite, je retire cette boucle vers l'arrière. Puis je tire pour enlever le reste de cette nouvelle maille de l'aiguille gauche... disait une autre brebis.
 
Chaque brebis commentait ses gestes, concentrée sur son ouvrage et comme bercée par le cliquetis infernal de ses aiguilles qui s'entrechoquaient.
Lily et grand-mère en avaient le tournis.
- Comment font-elles pour ne pas rater leurs mouvements et produire de si belles choses ? s'étonnait Lily en acceptant le bonnet, les moufles et le pull qu'une brebis venait de lui offrir.
  
Parée de ses nouveaux atours, Lily et sa grand-mère s'éloignèrent doucement des brebis, curieuses de découvrir un peu plus cet étrange pays fait de laines multicolores.
Plus loin, elles rencontrèrent des chèvres à la toison mohair très douce et très fine, des lapines angoras au poil très long et d'autres grosses brebis mérinos ; et tous ces animaux ne cessaient de tricoter des vêtements, des couvertures, mais aussi des arbres, des fleurs, des nuages et des lacs entiers, tout en commentant leurs gestes et en faisant cliqueter leurs aiguilles de fer.
- Point de jersey, point de riz, point de côte, point fantaisie... scandaient les unes.
- Augmentation barrée, montez les mailles, point de mousse ! s'écriaient les autres.

Grand-mère et Lily se demandaient comment ces tricoteuses pouvaient s'y retrouver dans une telle cacophonie et un tel méli-mélo de fils.
De plus, il faisait chaud, de plus en plus chaud ! 

 
Pressées de sortir de ce décor de laines douces et moelleuses, elles se précipitèrent vers une barrière de cordelettes torsadées, persuadées qu'elles trouveraient autre chose au-delà de ces vertes prairies.
Mais un berger les attendait et remit une boîte à Lily :
- Jeune fille, pour sortir de ce pays, tu devras travailler ta patience et ta persévérance de façon créative. Comme les animaux qui vivent dans ce pays, tu devras tricoter des mots pour en faire des phrases et des textes compréhensibles, tout en tricotant la laine pour en faire un ouvrage lisible.
- Quoi ? s'écria Lily paniquée. Nous sommes prisonnières du pays des mots ?
- Un mot à l'envers, un mot à l'endroit, un mot dessus, un mot dessous, tournicoti, tournicoton, s'amusa le berger en lui tendant à nouveau la boîte mystérieuse.
- Tu n'as pas le choix, Lily ! admit grand-mère. Prends ce cadeau, il te sera certainement salutaire.
Lily prit la boîte à contrecœur et l'ouvrit ; elle contenait une brebis de bois trouée et une pelote de laine blanche, douce et épaisse.
- Lis la notice et accomplis ton ouvrage à haute voix ! lui recommanda le berger avant de disparaître et de les laisser seules face à leur destin.


- B.R.E.B.I.S est brebis, lut la petite fille tout en enfilant son fil de laine dans un premier trou.
- Bien, l'encouragea grand-mère.
- Je lis BR, puis je lis E, pour lire BRE ; et puis je lis B et I pour lire BI.
- Le S est muet, commenta grand-mère, on ne le lit pas.
- BRE et BIS font BREBIS, poursuivit Lily, en poursuivant son ouvrage minutieusement.
- Parfait ! s'exclama grand-mère, heureuse de constater les progrès que faisait sa petite fille, concentrée sur son ouvrage.
- BRE ne se lit pas BER mais bien BRE ! commentait Lily en s'appliquant.
- Ton ouvrage est presque terminé, trépignait grand-mère, fière de sa petite fille.
- LES BREBIS LIBRES FONT DU BRUIT ! finit par s'exclamer Lily triomphante. LES BREBIS LIBRES FONT DU BRUIT ! LES BREBIS LIBRES FONT DU BRUIT !

- Tu vois, tu décodes, tu comprends, tu lis et tu seras aussi capable d'écrire ! s'exclama le berger revenu vers elle pour la féliciter. Tu associes les lettres dans le bon sens pour en faire des syllabes ; puis tu associes les syllabes pour en faire des mots ; tu associes les mots pour en faire des phrases ; puis tu associes des phrases pour en faire des textes... Les lettres associées font des sons et des paroles ; tu discernes les sons, tu joues avec les mots ; tu perçois ces sons comme ce fil de laine, tu les associes, tu les coupes, tu les manies à ta guise et tu fabriques des textes, tu tricotes des phrases, des histoires...
La voix du berger disparut dans un froissement de page ; le livre du pays des mots venait de se terminer... Lily et grand-mère étaient enfin rentrées à la maison, loin des brebis tricoteuses et de cette prairie de laine chaude...

Sophie Lavie


Lily Bellule et Hippo-Tamtam

  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...