vendredi 23 janvier 2015

Besoin d'un âne



Jésus trouva un ânon

& Jean 12/14 à 16: "Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, selon ce qui est écrit:
Ne crains point, fille de Sion; Voici, ton roi vient, assis sur le petit d’une ânesse.
Ses disciples ne comprirent pas d’abord ces choses; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu’elles étaient écrites de lui, et  qu’ils les avaient accomplies à son égard."

Zacharie 9/9: "Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie,  fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse."


Introduction
Dans notre culture, l'âne est très apprécié par les enfants en raison de sa douceur.
Il attire la sympathie. Pourtant il a souvent mauvaise réputation: on dit qu'il est têtu et il passe pour un modèle d'ignorance (pensez au bonnet d'âne qui faisait remarquer le mauvais écolier aux yeux de tous).
Il en est pourtant tout autrement dans le monde de la Bible où l'âne est l'un des animaux domestiques le plus estimés.
On le dit affectueux et reconnaissant envers son maître.
Il rend de grands services surtout dans les sentiers escarpés et caillouteux, où il avance à pas lents et sûrs quelles que soient les difficultés rencontrées.
Il symbolise la paix et l'humilité manifestant ainsi la conduite profonde de Jésus, qui est doux et humble de cœur.
Comme nous l'avons lu en texte d'introduction, le prophète Zacharie invitait le peuple à offrir un accueil triomphal à un roi surprenant.
Un roi à la fois victorieux et humble, monté sur un âne, un âne tout jeune, le petit d'une ânesse: ce roi bien sûr c'est Jésus Christ!
Une telle monture n'a rien de flatteur pour un haut personnage.
Un cheval serait, à nos yeux, plus à la hauteur de cette tâche.
Mais le cheval était une monture guerrière, tandis que l'âne revêtait un caractère plus familial et pacifique.

Alors pourquoi cette contradiction entre la mauvaise réputation actuelle et l'estime que l'on avait des ânes aux temps bibliques?

La réponse est faite dans la bible où l'on rencontre deux sortes d'ânes.
L'âne sauvage répondant au nom hébraïque de "pere'" et qui symbolise l'homme charnel esclave de ses instincts, et l'âne domestique qui est appelé "ayir" et dont le nom signifie littéralement "sous le joug ".

1. L'âne sauvage contre l'âne domestique.
Il n'y a donc pas de contradiction entre la mauvaise réputation actuelle et l'estime que l'on avait des ânes aux temps bibliques mais plutôt une ambivalence: l'âne est tantôt cet animal rebelle et obstiné, tantôt un collaborateur brave et vigoureux.

Finalement, n'est-il pas un peu comme nous?

Borné et insensé tant que nous nous en remettons à nos instincts charnels. Collaborateur apprécié lorsque nous acceptons de nous mettre sous le joug de notre Seigneur.
C'est ce qu'a voulu dire l'apôtre Pierre dans sa deuxième épitre 2/19: "Chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui."

Celui qui vit sous l'emprise de la chair ressemble à l'âne sauvage.
Livré à lui-même, à ses envies et à ses instincts, sa vie est affectée par tous les dysfonctionnements de l'homme pécheur.
Alors que celui qui se laisse apprivoiser par le Christ entre dans un nouveau mode de vie. Il vit sous le joug du Christ, dans un esprit d'amour qui le conduit à trouver son épanouissement dans le service des autres.
Telle est notre vocation profonde: accepter de vivre sous le joug du Christ pour réaliser une œuvre qui nous dépasse.

Plusieurs versets de la bible décrivent l'âne sauvage comme un animal indomptable et hostile, insensé et solitaire, adonné à ses instincts et à ses propres désirs.
C'est un animal habitué au désert.
Jérémie 14/6: " Les ânes sauvages se tiennent sur les lieux stériles, aspirant l’air comme  des serpents; Leurs yeux languissent, parce qu’il n’y a pas d’herbe."

Par contre, l'âne domestique ressemble à la description que fit Jacob lorsqu'il bénit son fils Issacar.
Genèse 49/14-15: " Issacar est un âne robuste, qui se couche dans les étables. Il voit que le lieu où il repose est agréable, et que la contrée est  magnifique; Et il courbe son épaule sous le fardeau, il s’assujettit à  un tribut."

L'âne domestique est robuste, charpenté, vigoureux pour supporter un dur labeur sous le joug de son maître.
Il connait sa maison et s'y repose parce qu'il y a de l'abondance. (≠ fils prodigue)
Psaumes 36/7-8: " Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu! A l’ombre de tes ailes  les fils de l’homme cherchent un refuge. Ils se rassasient de l’abondance de ta maison, et tu les abreuves  au torrent de tes délices."

En son temps, Jésus a dit à ses disciples: allez au village et vous trouverez une ânesse et un ânon et si on vous demande quelque chose, dites: le Seigneur en a besoin! (Matthieu 21/3)
La monture n’est pas prestigieuse, mais elle est solide.
Elle est liée à la marche et à la démarche du Seigneur sur le chemin des hommes; elle est solide, commune, familière et proche de la volonté de Dieu, même dans ce qu’elle a de plus surprenant pour les hommes: outil de bénédiction plutôt que de malédiction, outil de lucidité plutôt que de vanité, instrument de service et de paix plutôt que de gloire et de conquête.
Jésus ne peut rien faire avec des ânes sauvages, mais il a besoin d'ânes (ayir: sous le joug!)
N'a-t-il pas dit dans Matthieu 11/29: " Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux  et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes."?

Jésus a besoin d'un âne qui le porte, qui porte la parole…

2. L'ânesse de Balaam.
En parlant d'âne porteur de la parole, cela me fait penser à l'histoire de Balaam et de son ânesse.
Connaissez-vous cette histoire?
Nombres 22/21 à 34: " Balaam se leva le matin, sella son ânesse, et partit avec les chefs de  Moab. La colère de Dieu s’enflamma, parce qu’il était parti; et l’ange de  l’Eternel se plaça sur le chemin, pour lui résister. Balaam était monté  sur son ânesse, et ses deux serviteurs étaient avec lui. L’ânesse vit l’ange de l’Eternel qui se tenait sur le chemin, son épée  nue dans la main; elle se détourna du chemin et alla dans les champs.  Balaam frappa l’ânesse pour la ramener dans le chemin. L’ange de l’Eternel se plaça dans un sentier entre les vignes; il y avait  un mur de chaque côté.
L’ânesse vit l’ange de l’Eternel; elle se serra contre le mur, et pressa  le pied de Balaam contre le mur. Balaam la frappa de nouveau. L’ange de l’Eternel passa plus loin, et se plaça dans un lieu où il n’y  avait point d’espace pour se détourner à droite ou à gauche. L’ânesse vit l’ange de l’Eternel, et elle s’abattit sous Balaam. La colère  de Balaam s’enflamma, et il frappa l’ânesse avec un bâton. L’Eternel ouvrit la bouche de l’ânesse, et elle dit à Balaam: Que t’ai  je fait, pour que tu m’aies frappée déjà trois fois? Balaam répondit à l’ânesse: C’est parce que tu t’es moquée de moi; si  j’avais une épée dans la main, je te tuerais à l’instant. L’ânesse dit à Balaam: Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as de tout temps  montée jusqu’à ce jour? Ai-je l’habitude de te faire ainsi? Et il  répondit: Non. L’Eternel ouvrit les yeux de Balaam, et Balaam vit l’ange de l’Eternel  qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans la main; et il s’inclina,  et se prosterna sur son visage. L’ange de l’Eternel lui dit: Pourquoi as-tu frappé ton ânesse déjà trois  fois? Voici, je suis sorti pour te résister, car c’est un chemin de  perdition qui est devant moi. L’ânesse m’a vu, et elle s’est détournée devant moi déjà trois fois; si  elle ne se fût pas détournée de moi, je t’aurais même tué, et je lui  aurais laissé la vie. Balaam dit à l’ange de l’Eternel: J’ai péché, car je ne savais pas que  tu te fusses placé au-devant de moi sur le chemin; et maintenant, si tu  me désapprouves, je m’en retournerai."

Balaam, le prophète insensé, est un prototype des faux prophètes qui s'élèvent dans les derniers temps pour troubler l'Église.
2 Pierre 2/1 à 3: "Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi  vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui,  reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine  soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité  sera calomniée à cause d’eux.
Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses,  eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne  sommeille point."

Examinons le récit historique de Balaam et voyons tout ce qui l'oppose à son ânesse.
Balaam signifie "dévoreur"  mais sa signification réelle est en lien avec le nom de son père, Beor dont le nom signifie "brûler, détruire" mais aussi "abruti et barbare".
Rien de bon chez cet homme dont le titre n'a jamais été prophète mais devin. (Josué 13/22), un titre qui n'est jamais utilisé en lien avec les vrais prophètes mais pour ceux qui se livrent à la divination et prononcent des augures.

D'un autre côté nous avons l'ânesse, on ne connait pas son nom ni même si elle en avait un (signe d'humilité), mais le mot ânesse ('athown en hébreu) signifie patience, constance, force et solidité.

Quelle différence entre les attributs de l'ânesse et celui de Balaam!
Quel nom préféreriez-vous porter?

Balaam utilisait des techniques occultes interdites en Israël.
Deutéronome 18 /10 à 12: " Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille  par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue,  d’augure, de magicien,  d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou  disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel."

Les pratiques de Balaam étaient une abomination aux yeux de l'Éternel et étaient qualifiées non seulement de péché grave, mais elles étaient aussi la marque d'un faux prophète.
Selon cette évidence Balaam était principalement un occultiste expérimenté dans les arts de la magie.
Sa réputation était telle que le roi Balak était disposé à le payer généreusement pour ses services. Balaam pouvait soutirer des sommes énormes en raison de sa réputation à bénir et à maudire (Nombres 22 /6).

Les vrais prophètes, eux, parlent de la part de Dieu et disent par conséquent la vérité.

Et c'est ce qu'a fait l'ânesse!!!
Chose étrange: cet animal a parlé! Et elle a parlé avec vérité parce que c'est l'Eternel qui lui a ouvert la bouche.
Nombres 22/28: " L’Eternel ouvrit la bouche de l’ânesse, et elle dit à Balaam: Que t’ai  je fait, pour que tu m’aies frappée déjà trois fois?"

Quelle différence entre le devin, menteur et attiré par des gains sordides et cette bête pleine d'humilité à laquelle Dieu fit la grâce de lui ouvrir la bouche afin qu'elle annonce la vérité!

Quelle image symbolique cette ânesse nous offre-t-elle!
Celle du peuple de Dieu qui demeure dans la vérité et l'humilité au prix même du mépris et de la méchanceté des hommes inspirés par l'amour de l'argent, du pouvoir ou des esprits méchants.

Si Dieu a permis que cette ânesse parle la langue de Balaam, il n'a pas eu besoin de lui ouvrir les yeux. Dès que l'ange de l'Eternel (Jésus) est apparu sur le chemin, elle l'a vu.
Ses yeux étaient ouverts sur l'invisible.
D'autre part les yeux de Balaam étaient profondément aveugles au divin!
Comment en aurait-il été autrement?
Il ne pouvait pas être connecté au monde des ténèbres et voir ou entendre quoi que ce soit de la part de Dieu!
Bien que Balaam ait fini par refuser la rémunération de Balak (Nombres 22/18), il est clair que l'argent était une motivation importante dans sa vie.
Il préférait la récompense monétaire à l'amour de Dieu ou celui du peuple de Dieu.
L'apôtre Pierre dit qu'il “aimait le salaire de l'iniquité” et Jude mentionne que les faux enseignants “ se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam (2 Pierre 2 /15 et Jude 11).

A ceux qui n'ont pas de perspective éternelle, le monde a beaucoup à offrir.

D'un autre côté, Jésus a résisté à l'offre de Satan.
Ce dernier lui offrait un bienfait temporel au moyen d'un compromis:
Luc 4 /5-8: " Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de  la terre, et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces  royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.  Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et  tu le serviras lui seul."

A travers l'histoire de l'Église, la tentation de se compromettre avec le monde afin de prospérer, tout en prétendant être chrétien, a éloigné bien des gens de la foi.
Plusieurs ont été séduits par l'appât du gain et le désir de puissance.
La voie de Balaam est un mélange impur de techniques occultes apparemment surnaturelles, de motivation monétaire et un style de vie qui n'est pas compatible avec la vie chrétienne.
Balaam n'avait aucun désir de faire la volonté de Dieu et avait besoin de l'avertissement sévère de l'âne et de l'ange pour l'amener à faire ce qui était bien.
Sa réponse aux paroles de l'âne démontre son entêtement: "si j'avais une épée dans la main, je te tuerais à l'instant." (Nombres 22/29)
La plupart des gens qui entendraient un âne parler s'éloigneraient en courant, tout épeurés ou seraient muets d'étonnement!
Pas Balaam, il s'est obstiné contre l'animal, comme s'il était plus convaincu de sa position, qu'il était surpris d'entendre parler une ânesse.
Au verset 30, la logique de l'âne a prévalu et Balaam a dû admettre que son ânesse n'avait jamais agi de la sorte.
Mais malgré les faits glorieux et miraculeux qui se sont déroulés sous ses yeux, Balaam s'est endurci.
Il n'aimait pas la vérité.
Il a écouté Dieu parler à contrecœur.
C'est une chose de dire « oui » à Dieu sous une impulsion; c'en est une autre d'aimer la vérité et de désirer se soumettre à la volonté révélée de Dieu.
Une conversion authentique implique un changement surnaturel du cœur dont le but devient d'aimer Dieu, sa parole et sa volonté.
Dieu jugera ceux qui endurcissent volontairement leur cœur à sa volonté révélée.
Dieu juge ceux qui ont connu la vérité mais qui ne l'ont pas aimée en leur envoyant une puissance d'égarement pour qu'ils croient au mensonge.

Nous retrouvons la même pensée dans Romains 1/18-24.
Le jugement de l'endurcissement vient sur ceux qui ont connu Dieu et la vérité mais qui ont choisi de ne pas la suivre.
Un des aspects majeurs de l'erreur de Balaam est son manque d'amour pour la vérité.

Jésus a accompli les mêmes miracles et a donné les mêmes enseignements à plusieurs personnes en Judée, cependant seuls quelques-uns se sont engagés envers lui en le reconnaissant comme le vrai messie.
 Jésus leur a dit : " Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. »"

Les soldats témoins de la résurrection connaissaient la vérité mais ils ont préféré mentir pour recevoir de l'argent.
Matthieu 28 /11-15: " Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent  dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui  était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil,  donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, en disant: Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant  que nous dormions.  Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons  de peine. Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur  furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce  jour."

La vérité libère seulement ceux qui s'engagent aux changements requis par cette connaissance de la vérité.
Pierre et Jean savaient que Christ était ressuscité, tout comme les soldats, mais ils ont servi leur Seigneur ressuscité alors que les soldats ont préféré l'argent.
Balaam était aussi plus motivé par l'argent que par la vérité.

Jésus cherche des porteurs de vérité, non des gens attirés par l'argent et le pouvoir.
Jésus cherche des hommes et des femmes patients, constants, forts et solides qui ouvriront la bouche en son nom pour annoncer la vérité, quoi qu'il arrive.


3. Monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse

Matthieu 21/1 à 3: " Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé,  vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux disciples, en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez  aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et  amenez-les-moi. Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a  besoin. Et à l’instant il les laissera aller."

Extrait d'un message de Xavier Lavie juillet 2013

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