Juges 5.11-12 "Que de leur voix les archers, du
milieu des abreuvoirs, célèbrent les
bienfaits de l’Eternel, les bienfaits de son conducteur en Israël!
Alors le peuple de l’Eternel descendit
aux portes. Réveille-toi, réveille-toi, Déborah! Réveille-toi, réveille-toi,
dis un cantique!"
Introduction
Au moment où s’ouvre le chapitre 4
du livre des Juges, les Juifs avaient abandonné les voies de Dieu et s'étaient
tournés vers les idoles des peuples qui les entouraient.
C'est
pourquoi Dieu les livra entre les mains de leur ennemi le roi de Canaan, nommé
Jabin et de son général, le cruel Sissera, qui opprima les Juifs pendant vingt
ans.
A
cette époque troublée, la peur, le découragement et l'insécurité étaient tels
que les juifs finirent par appeler Dieu à leur secours. (// avec notre époque)
Alors
l'Eternel plaça une femme remarquable pour présider aux destinées de son pays
en tant que Juge sur Israël.
Cette
femme s'appelait Déborah, elle était mariée à Lappidoth et elle était aussi une
prophétesse reconnue et appréciée pour la justesse de ses propos.
Voilà
de quoi surprendre, car la situation de Déborah est unique.
Elle
est la seule femme mentionnée dans les Écritures qui ait été un leader
politique, la seule juge en Israël.
Lorsqu’on
est sensible aux innombrables enseignements bibliques sur les rôles respectifs
de l’homme et de la femme, la position de Déborah à la tête de la nation ne
peut que refléter un malaise profond.
Pourtant,
Déborah est exempte de tout blâme ou de toute usurpation.
La
femme de Lappidoth se situe à l’opposé d’une militante d’un mouvement
féministe, il n'y a en elle aucune contestation des rôles, ni aucun amour du
pouvoir.
Même
si Dieu l'a placée chef de sa nation, elle ne cherche aucune gloire
personnelle.
1. Déborah la prophétesse
Dans
les Ecritures, Déborah est d'abord présentée comme une prophétesse, puis comme
l'épouse de Lappidoth, et enfin comme juge.
Juges 4:4
"Dans ce temps-là, Déborah,
prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en
Israël."
En
plaçant la qualification de juge en fin de liste, l’auteur veut attirer notre attention
sur deux particularités: Avant d’être juge, Déborah était une prophétesse et
une épouse.
Son
statut de femme et son ministère prophétique précèdent chronologiquement son
appel de juge.
Déborah,
en tant que prophétesse établie par Dieu, connaissait le cœur du peuple parmi
lequel elle vivait et malgré son autorité venue de Dieu et l'onction qui la
revêtait, elle ne pouvait pourtant rien faire avant que le peuple souhaite
vraiment l'intervention de Dieu.
Nous
devons remarquer que les êtres humains endurent souvent pendant longtemps la
souffrance, l'oppression, et la servitude avant d'en avoir vraiment assez et de
crier vers Dieu.
Notre
capacité à endurer la souffrance est parfois étonnante et il faut toute la
patience de Dieu pour attendre que nos forces soient totalement anéanties.
Car
c'est bien souvent à ce moment là que nous envisageons l'aide de Dieu.
Combien
de temps mettons-nous, lorsque tout va mal dans votre vie, avant de plier les
genoux devant Dieu et d'implorer son secours?
Combien
de temps attendons-nous avant de vouloir pleinement que les choses changent en
nous et autour de nous?
N'est-ce
pas triste de constater que la détresse est souvent l'aiguillon qui nous ramène dans la volonté
de Dieu?
Néanmoins,
le peuple d'Israël cria à Dieu et Déborah reçut la réponse tant attendue. Tout
le chapitre 5 du livre des juges relate les propos de cette prophétesse, dont
les paroles étaient abondantes et exquises comme le miel.
Car
ce qu'il faut aussi savoir c'est que le prénom Déborah signifie abeille.
A
cette époque, le prénom n'était pas choisi en vain et reflétait la personnalité
ou la qualification de la personne qui le portait.
L'abeille
est un insecte propre qui ne se nourrit pas de charognes comme la guêpe, mais
qui butine le nectar des fleurs pour en faire du miel.
Si
nous voulons que nos bouches rapportent les paroles de notre Dieu, nous devons,
nous aussi purifier nos lèvres et nos cœurs.
Matthieu 12.34
"Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle."
Le monde est riche de nourriture avariée, souillée,
contaminée par le péché.
Les médias nous offrent sur un plateau toutes sortes
de mets: violences, blasphèmes, vulgarités, obscénités, indécences,
incrédulités, futilités, pensées humaines vaines et inutiles…
Il est parfois plus facile de s'alimenter de ce
genre de choses qui abondent autour de nous, que d'aller puiser en Christ une
nourriture pure et édifiante.
Jean 6/27:
" Travaillez, non pour la nourriture
qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils
de l’homme vous donnera."
Pour
trouver une nourriture saine et nourrissante, l'abeille butine sans relâche,
elle transporte à chaque voyage dans son
jabot 0,2mg de nectar.
Imaginez
le nombre de voyages quand dans une ruche on arrive à extraire 100kg de miel!
Sommes-nous
persévérantes et constantes comme ces abeilles pour trouver de quoi combler
notre âme?
Déborah
l'a été en restant fidèlement sous son palmier.
Elle
a persévéré à écouter Dieu pour ensuite restituer le miel de sa parole à ceux
qui venaient l'écouter.
Comme
nous l'avons déjà dit dans notre dernière réunion de femmes, le miel est le produit d'une longue
maturation.
C'est pourquoi la parole ne doit pas entrer dans nos
oreilles ou passer dans notre bouche sans descendre dans notre cœur.
Cette parole doit être méditée, ruminée, digérée
pour devenir utile pour nous-mêmes, mais aussi pour les autres.
2. Déborah, l'épouse et la mère
D'autre
part, Déborah était une femme mariée.
Le mari de Déborah se nommait Lappidoth,
ce qui veut dire "lampe des splendeurs ou torche".
La tradition juive dit que sur le
conseil de sa femme, Lappidoth fournissait de grandes mèches et de l'huile pour
les lampes du sanctuaire de Silo qui brûlaient comme des torches.
Même si Lappidoth avait une
fonction moindre que celle son épouse, il était néanmoins utile à l'œuvre du
sanctuaire.
Aucune tâche n'est facultative ou négligeable
quand elle glorifie Dieu!
Grâce aux lumières de sa femme, qui
avait des conseils divins bien avisés, cet homme pouvait lui aussi briller et
apporter la lumière dans le temple de l'Eternel.
Peu importe qui brille le plus dans
votre foyer, l'important c'est que chacun tienne le poste que Dieu lui a confié
en toute humilité, afin que toute la maison soit éclairée.
L'Eglise, comme le sanctuaire de
Silo, a besoin de couples et de familles unis qui brillent en reflétant la
gloire de Christ.
Matthieu 5.14-16 " C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville construite sur une
montagne ne peut pas être cachée. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous
un seau. Au contraire, on la place sur son support, d’où elle éclaire tous ceux
qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant les
hommes, afin qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils louent votre Père
qui est dans les cieux."
Dans
le chant relaté dans Juges 5.7 Déborah se décrit même comme une mère.
" Je me suis levée comme une
mère en Israël"
Rien
ne nous dit dans la bible, que Déborah ait été effectivement mère, néanmoins
elle se décrit comme telle par rapport à sa nation. Elle exprime par là la
fibre maternelle qui l'animait alors qu'elle siégeait sous son palmier ou
qu'elle combattait aux côtés de Barak
En
tant que femmes, nous nous sentons rarement l'âme guerrière, et nous concevons
mal comment nous pourrions être des héroïnes pour sauver notre nation, mais
nous comprenons mieux ce qu'implique le rôle d'une mère. Même si nous n'avons
pas d'enfant, nous pouvons ressentir un certain instinct et un amour maternels
qui nous pousseraient à nous surpasser autant dans nos limites de patience et
de persévérance que dans des batailles nécessitant toute notre énergie et notre
combativité.
Ce
que Déborah aurait pu accomplir par amour pour ses enfants, elle l'a accompli
pour sa nation, en tant que prophétesse et en tant que juge.
3. Déborah, juge et héroïne
Psaumes 92.12 "Les justes croissent comme le
palmier."
Déborah la juste, au milieu d'une
génération corrompue, s'asseyait sous un palmier pour montrer au monde que le
peuple juif uni voulait à nouveau tourner ses yeux vers Dieu, comme les
feuilles du palmier s'élancent d'un même mouvement vers le ciel.
Chaque
jour, elle se tenait sous ce palmier portant son nom, entre Rama qui signifie
"hauteur", et Béthel, dans la montagne d’Ephraïm qui signifie:
doublement fécond. C’est là qu’elle jugeait les Israélites.
Voulons-nous
comme elle, nous asseoir sur les hauteurs, dans un lieu doublement fécond? Sous
le palmier symbolisant la justice?
C'est
seulement à cet endroit bien précis qu'une femme reçut de Dieu un ordre de
mission pour délivrer son peuple.
Pourtant,
elle ne s'autoproclama pas chef de l'armée d'Israël.
Selon
le plan de Dieu, elle s'adressa à Barak afin qu'il lève une armée et combatte
l'ennemi.
Il faut concevoir que ce n'est pas parce qu'on a
reçu l'onction et le plan de Dieu
qu'on est assez compétant et fort pour tout
accomplir seul.
Dieu
a toujours associé les êtres humains, car il sait que nous avons besoin les uns
des autres. L'homme ne se suffit pas à lui-même, il a besoin d'une
complémentarité, d'aide, de vis-à-vis. Comme Adam a eu besoin d'Eve, Barak a eu
besoin de Déborah.
Les héros de Dieu
doivent toujours s'associer pour triompher!
Lorsque
Dieu a parlé à Déborah, celle-ci a tout de suite fait appeler Barak, car elle
avait reçu un message de Dieu pour lui.
Pourquoi
Dieu ne s'est-il pas directement adressé à Barak pour l'appeler à se lever et à
combattre, mais qu'il est passé par Déborah?
Dieu
sait à qui s'adresser, il savait que Déborah avait une oreille attentive pour
entendre sa voix et qu'elle serait sa bouche pour répéter son message à Barak.
Barak,
quand à lui, savait très bien qu'il ne devait s'appuyer que sur Dieu pour
livrer bataille. Mais la présence de Déborah était importante pour lui, car
elle était la personne au travers de laquelle Dieu parlait.
Ainsi,
Barak reconnaissait réellement l'utilité de rester uni à Déborah.
Il
savait que la victoire passerait par cette association qui était pourtant
inhabituelle surtout sur un champ de bataille.
Il
est important et essentiel d'être à l'écoute de Dieu au milieu des combats que
nous livrons. Les prophètes ne doivent pas seulement se contenter de délivrer
leurs messages, mais ils doivent aussi descendre sur le champ de bataille.
Il
est facile de délivrer une parole de Dieu mais, il est plus difficile de la
suivre jusque dans son accomplissement.
Barak
était choisi par Dieu pour être un homme de guerre et non un prophète ou un
juge établi par Dieu, il le reconnut avec humilité et accepta sans problème de
ne pas récolter les honneurs de la victoire. Il voulait être là où Dieu le
voulait!
Lui,
comme Déborah voulaient donner toute la gloire à leur Dieu!
Barak
et Déborah se levèrent donc ensemble, d'un même cœur, d'une même pensée, avec
le même but donné par Dieu, celui de terrasser l'armée de Jabin.
Même
s'ils étaient différents de par leur nature, leurs fonctions et leur
personnalité, ils ont su s'unir pour accomplir la volonté de Dieu.
Là
où beaucoup rechercheraient à s'associer avec ceux qui leur ressemblent, avec
des gens de leur rang, avec des personnes du même niveau qu'eux, Barak et Déborah
ont fait autrement.
Dans
chaque mission de Dieu, chacun devrait trouver sa place, selon ses
caractéristiques particulières et son appel.
Le
peuple de Dieu est appelé à s'unir en tant que couples et en tant que famille,
en tant que frères et sœurs et membres du corps de Christ, pour triompher, non
à se juger, se critiquer, se jalouser, ou à cultiver un esprit d'indépendance.
Dans
l'action qui suivit, nous voyons Barak et Déborah tous les deux à l'œuvre:
chacun à sa place, chacun dans son rôle et sa fonction.
Ils
comprirent tous deux que sur la terre, il n'y a aucun pouvoir qui n'ait été
délégué par Dieu qui est le seul détenteur de l'autorité suprême.
Et
au lieu que chacun tente de prévaloir de sa position, ils furent l'un pour
l'autre utiles et complémentaires:
·
Barak convoqua les troupes, les dirigea
au sein du combat et poursuivit l'ennemi.
·
Déborah
écouta Dieu, au cœur même du champ de bataille. Elle reçut une parole de Dieu
pour Barak, lui donnant le feu vert pour commencer le combat, lui assurant
encore la victoire et l'aide de l'Eternel. Ce qui fut un puissant moyen d'encouragement
et de certitude pour ce héros de guerre.
Quand
on se lève et on se met en marche pour relever un défi de Dieu, on doit aller
jusqu'au bout de son engagement et rester à son poste.
C'est
seulement en demeurant ainsi fidèles et persévérants qu'on peut obtenir la
victoire!
Conclusion
Que
se passe-t-il lorsque chacun est fidèle pour accomplir sa part et que tous
s'unissent pour accomplir la volonté de Dieu?
Dieu
accomplit lui aussi sa part selon ce qu'il a promis.
Ses
promesses sont toujours conditionnelles, ce n'est que si nous remplissons notre
part du contrat que nous en recevrons la récompense qui y est attachée.
Quand
Dieu marche devant nous, il aplanit notre sentier et combat lui-même avec sa
force toute puissante. Avec Dieu, la victoire n'est pas partielle, mais totale.
La
victoire ne revint pas à Barak, ni à Déborah, mais seulement à l'Eternel.
Le
cantique, que la prophétesse chanta, lors de cette victoire, donne toute la
gloire à Dieu qui fait des exploits au milieu de son peuple.
Réveille-toi
Déborah la juste, éveille ton oreille pour entendre la voix de Dieu, éveille ta
bouche pour parler de la part de l'Eternel. Réveille-toi en tant qu'épouse et
que mère. Réveille-toi pour être entre les mains de Dieu un instrument de salut
qui libère les âmes captives!
Sophie Lavie - Réunion de femmes du 17 janvier 2015 à la Ciotat
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