Une des grandes souffrances du ministère pastoral, c’est de voir tant de personnes se refroidir. En juste deux ans dans notre implantation, il y a des dizaines de personnes qui ont montré des signes d’intérêt pour l’Évangile, mais ont ensuite disparu dans la nature. Sans conviction, j’ai commencé une liste des profils des “sans-église-fixe” qu’on avait rencontrés. Je pensais en trouver 2 ou 3, mais j’ai l’impression d’en avoir relevé au moins 8 au total. Les voici, je vous laisse corriger ou compléter la liste dans les commentaires:
- Les “surbookés de la vie”: on ne les voit pas parce que leur vie est remplie voire débordée. Quand je les croise, ils me disent combien la vie d’église leur manque, combien elle est importante pour eux. Mais les faits prêchent plus fort que leurs paroles. La communauté ne leur manque pas tant que ça et elle n’est pas si importante que ça pour eux, sinon, ils en feraient une priorité.
- Les “bloqués par un péché du présent”: on ne les voit pas parce qu’ils aiment quelque chose plus que Jésus. Cette idole peut avoir des formes variées. C’est souvent un péché qu’ils refusent de lâcher: copine-copain non-chrétien, amis, alcool, drogue, anonymat. Certes, on pourrait se demander si les surbookés ne sont pas aussi dans cette catégorie. Mais alors que les surbookés ont la tête trop dans le guidon pour réaliser leur idolâtrie, les “bloqués par un péché présent” le savent clairement. Ils comprennent que Jésus veut leur allégeance complète. Seulement ils n’ont pas encore compris que c’est pour leur bien. Et donc, ils fuient.
- Les “bloqués par un péché du passé”: c’est quelque chose qu’ils n’arrivent pas à surmonter, que ce soit un péché commis contre eux ou par eux: attouchements, violences verbales, trahison, avortement, amertume. C’est un profil qui m’attriste particulièrement. Leur besoin de Jésus est criant. La communauté des croyants pourrait les aider à réaliser comment Jésus peut les libérer de leur passé. Mais rien à faire, l’idée de la communauté les braque.
- Les “je cherche un peu de spiritualité”: on les voit rarement, parce qu’ils vont manger à tous les râteliers. C’est pas l’Évangile qui les attire. Ce n’est pas louer notre Sauveur qui les attire. C’est une certaine idée de la spiritualité qui leur plaît. Si on était témoins de Jéhovah, Mormons, Bouddhistes, ou adeptes de Yoga, ça leur plairait tout autant, tant qu’on est aussi gentils.
- Les “je cherche un peu de communauté”: on les voit juste quand ils se sentent seuls. Ils rechercheront alors un peu de temps en communauté pour se refaire une santé et disparaîtront aussitôt à nouveau.
- Les “uniquement le culte, mais pas de vie de disciple svp”: on les voit au culte le dimanche matin et même assez régulièrement. Mais on a beau se répéter chaque semaine que le culte du dimanche n’est que la partie visible de l’iceberg, ils ne souhaitent pas s’impliquer d’avantage. C’est souvent lié à un arrière plan d’église (églises où le prêtre ou le pasteur fait tout et où les membres viennent pour bénéficier d’un service dispensé par l’église). On ne les voit donc jamais s’impliquer dans les groupes de quartier ou rejoindre un groupe de croissance. Et bien évidemment, ils n’expriment jamais le souhait d’être impliqués quelque part.
- Les “le dimanche est réservé à la famille”: on les voit partout sauf au culte. C’est tout le contraire du profil précédent. Eux on ne les voit quasiment jamais le dimanche (car ils ont un repas de famille qui leur demande d’être partis vers 11h, voire 10h30 pour être sûrs d’être à l’heure), mais ils sont ouverts à une activité en semaine en petit groupe. C’est un profil intéressant pour l’implanteur. On veut les encourager dans leur marche avec Jésus. Mais on suspecte qu’il y a un truc qui cloche avec leur importance accordée au dimanche midi en famille.
- Les “on prend les 7 premiers et on mélange”: on les trouve dans chaque église. Chaque être humain est unique. Chacun vit des difficultés particulières et donc souvent, on ne retrouve pas un profil particulier, mais un mélange de plusieurs.
Stéphane Kapitaniuk
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