dimanche 15 mai 2016

La passion de Homothumadon (2)






Actes 2.1 (version littérale) "Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous à l'unisson avec passion dans ce même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent fort et rapide, et il remplit toute la maison où ils étaient. Des langues, semblables à du feu ardent, leur apparurent, se séparant et se posant sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur permettait de s’exprimer."


La passion d'Homothumadon (1)

1.  Des flammes de feu
Aujourd'hui, nous célébrons la Pentecôte et nous allons parler de ce feu divin qui a embrasé les premiers disciples de Jésus Christ et que nous retrouvons aussi dans le mot grec "Homothumadon" : à l'unisson, avec passion !

Croyez-vous que ce feu est aussi le vôtre et que Homothumadon est un terme qui concerne encore les chrétiens d'aujourd'hui ?

Dans le livre des actes, Luc décrit le jour de la Pentecôte, 50 jours après la mort de Jésus.
Comme Jésus le leur avait ordonné avant de les quitter et de retourner vers son Père, ses 120 disciples s’étaient rassemblés dans la chambre haute d'une maison à Jérusalem pour y prier et attendre la promesse :
Luc 24/49: " J’enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut."

Rien ne nous dit que les disciples savaient que cette promesse allait s'accomplir le jour de la Pentecôte, ni qu'ils ne s'étaient pas réunis chaque jour depuis l'ascension de Jésus.
Tout ce que l'on sait c'est que leur attente était passionnée, pleine d'ardeur et d'assiduité, d'espoir et d'assurance.

Est-ce encore là, votre attitude lorsque vous vous réunissez tous ensemble ?
Êtes vous comme les disciples, remplis d'espoir, trépignant d'impatience et d'excitation face à ses promesses ou êtes vous résignés et fatalistes?

C'est avec passion et à l'unisson, que les disciples attendaient avec foi l'accomplissement de la promesse divine et soudain ils entendirent un bruit comme celui d’un vent fort et rapide qui remplit non seulement la chambre haute, mais aussi toute la maison où ils s'étaient rassemblés.
Ce bruit, car ce n'était qu'un bruit ressemblant à celui d'un vent et pas le vent lui-même,  donna aux disciples une idée de la puissance et de la liberté de l’Esprit qui, pareil au vent, souffle comme et où il veut.
Jésus leur avait dit dans Jean 3.8 " Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais  d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de  l’Esprit."

Ensuite, des langues, semblables à un feu ardent, leur apparurent, se séparant et se posant sur chacun d’eux.
Notez bien que c'est d'un même feu que sont parties toutes ces langues, nous montrant par là que c'est le même Esprit qui est distribué à tous.
Dans la phrase grecque le verbe est au singulier alors que le sujet est pluriel : On dirait donc plus volontiers : "Des langues semblables à un feu ardent distribué, se posa sur chacun d'eux."
Ce phénomène n'était pas réel mais plutôt une vision collective.
Mais les disciples comprirent tout de suite ce qui était en train de se passer, car Jean-Baptiste les avait prévenus que Jésus les baptiserait d’Esprit Saint et de feu.
Matthieu 3.11 "Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance; mais celui  qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne  de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu."

Dans l'esprit des disciples, la promesse d'être revêtus de puissance était synonyme du baptême dans l'Esprit et le feu.
D'autre part, ces disciples, qui étaient tous d'origine juive, connaissaient la thora et savaient que le feu est le signe de la présence divine.
Alors, la vision de ces langues, semblables à un feu ardent, signifiait pour eux que la promesse faite par Jésus Christ était en train de s'accomplir!
Et comme signe tangible de tout ce qu'ils voyaient, ils furent tous remplis du Saint Esprit et se mirent tous à parler en d'autres langues.

2. Le feu se répand.
Et la bénédiction promise ne s'arrêta pas le jour de la Pentecôte, elle continua et doit encore continuer aujourd'hui, puisque c'est le même Esprit qui les immergea qui nous remplit aussi.
L'extraordinaire expérience, vécue dans la chambre haute par les 120 disciples réunis, n'était que le début d'une palpitante et prodigieuse aventure qui doit se poursuivre  en nous et à travers nous !
Les disciples ne se sont pas contenter d'une bénédiction, ou d'un exaucement.
Après la Pentecôte, ils ont continué à se rencontrer chaque jour, entretenant le feu de la passion dans leur cœur et l'unité entre tous.

Actes 2/46-47 (version littérale) : "Ils étaient chaque jour à l'unisson et avec passion, persévérant au temple, et en plus, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur, chantant des louanges à Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'assemblée ceux qui étaient sauvés."

Voyez les conséquences de ce feu divin descendu dans leur cœur et immergeant toute leur vie! Ils ne se réunissaient pas seulement une, deux ou trois fois par semaine, mais chaque jour. Ils ne le faisaient pas par habitude, mais avec persévérance et assiduité, le cœur brûlant d'un même feu et d'une même ardeur pour le Seigneur.

Un peu de mythologie…
La passion "Thumos" qui brûlait dans leur cœur,  les grecs avaient l'habitude de la symboliser par l'image d'un cheval fougueux qui pouvait être dompté, mais qui n'en restait pas moins rempli de puissance et d'enthousiasme.
En effet, avant même qu'ils connaissent le vrai et seul Dieu vivant, les grecs pensaient que "Thumos" était une énergie spirituelle émanent d'un dieu possédant l'humain.
Ils pensaient que la passion "Thumos" était une force de vie amenant courage et force, ténacité et capacité de résilience aux héros qui combattaient.
Cette passion "Thumos" leur permettait aussi d'être divinement inspirés au sein même des combats qu'ils menaient par honneur et fidélité à leur dieu.

Est-ce aussi cette même passion qui vous anime ?

Chaque jour, les disciples de Christ  rompaient donc le pain pour se souvenir que leur maitre était mort pour eux.
Mais plus que cela, la sainte cène était et reste le symbole de la communion aux souffrances de Christ, et de la crucifixion de notre chair avec lui.
En partageant ce pain quotidiennement, les disciples se rappelaient constamment la passion du Christ, ses souffrances, son agonie et sa mort sur la croix.
En partageant ce pain, ils communiaient à l'unisson et avec passion avec leur Sauveur, mais aussi les uns avec les autres, partageant cette réalité qui leur était commune : "Nous sommes morts avec Christ." (Romains 6.8)

Est-ce dans cet état d'esprit que vous prenez encore la sainte cène ?

Non seulement, ils rompaient le pain et buvaient le vin pour commémorer la mort de Jésus, mais ils partageaient aussi leur nourriture quotidienne pour entretenir la communion et l'amour fraternels. (Selon la tradition les agapes avaient lieu tous les soirs).
Ainsi le feu ardent venant du ciel était aussi entretenu par leur amour fraternel !
Les repas étaient en effet pris dans l'allégresse.
L'allégresse n'est pas un simple contentement, c'est une joie extrême venant de l'onction divine.
Cela se réfère à l'huile de joie (l'huile d'onction) versée sur la tête des juifs pendant les fêtes solennelles.
Psaumes 133/1 à 3: "Voici, oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble! C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion; Car c’est là que l’Eternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité."

N'oublions pas que "chrétiens" ne signifie pas comme certains le pensent : "petits christs", mais oints, c'est-à-dire ceux qui portent l'onction.
A l'époque des premiers apôtres, le mot "chrétien" était même un sobriquet péjoratif signifiant "les pommadés" "les huileux"…

Ils se réunissaient donc et mangeaient ensemble, avec simplicité  et souplesse de cœur, le terme grec employé signifie exactement : "sans avoir de pierre sous le pied", c'est-à-dire sans scrupule, sans gêne…
Pour bien s'entendre tous ensemble, il faut cette souplesse de cœur qui diffère de la rigidité propice aux discordances et aux animosités.
Souvenez-vous que les luttes et les querelles viennent des passions "hedone", alors que  la passion "Thumos" venue du ciel apporte l'unité, l'allégresse et la simplicité de cœur !

Est-ce de cette façon que nous abordons aujourd'hui nos agapes ?

Et chaque jour, ils chantaient des louanges à Dieu.
Comme c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle, leur être entier embrasé par le feu divin était rempli de louanges et de chants à la gloire de celui qui les avait sauvés et immergés dans son Esprit saint.

Est-ce encore de cette façon que vous chantez des cantiques, comme des chants d'amour de la fiancée à son bien aimé ou est-ce par habitude, sans prêter attention aux paroles que vous prononcez et sans y mettre tout votre cœur?

Nos louanges parlées ou chantées devraient vibrer de tout l'amour, de toute la passion et l'ardeur qui brûlent dans nos cœurs pour celui qui nous a aimés au point de mourir pour nous.

Avec quelle ardeur célébrez-vous celui qui vous a délivrés de vos péchés et vous a sauvés de la mort éternelle ?

Est-ce du bout des lèvres, sans aucune passion ou est-ce de tout votre cœur et avec toute votre reconnaissance que vous  le louez ?

Peut-on d'ailleurs dire que nous l'adorons si ce n'est pas avec passion ?

Paul nous exhorte dans son épitre aux Romains 15.6  en nous disant :"Que le Dieu de la persévérance et de la consolation vous donne d’avoir  les mêmes sentiments les uns envers les autres selon Jésus-Christ, afin qu'à l'unisson avec passion, d’une seule bouche, vous glorifiiez le Dieu et  Père de notre Seigneur Jésus-Christ."

Si différemment des premiers disciples, nous ne trouvons pas grâce auprès de tout le peuple et que le Seigneur n'ajoute pas chaque jour à l'assemblée de nouveaux sauvés, est-ce parce que beaucoup trop de chrétiens ont perdu leur connexion avec Dieu et éteint le feu divin ?

Quoi qu'il en soit, les premiers disciples persévéraient quotidiennement dans la prière, la sainte cène, la communion fraternelle et la louange, entretenant ainsi leur unité et leur passion commune envers Dieu.

Nous pouvons le voir à travers les versets suivants :
Dans Actes 4.24, nous lisons que lorsqu’ils eurent entendu le témoignage de Pierre et Jean qui venaient d'être interpellés et interrogés par le sanhédrin (tribunal juif), les disciples prièrent Dieu à haute voix, à l'unisson et avec passion.
Les menaces et les tribulations ne les effrayaient pas et n'atténuaient pas l'ardeur de leur passion.
Leurs prières ne devenaient pas de tristes litanies ni des lamentations pleines de découragement,  au contraire !

Lisons dans Actes 4. 29-31 la teneur de cette prière et le résultat qu'elle engendra :
" Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine confiance libre et courageuse, en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et  des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils  furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de  Dieu avec une confiance libre et courageuse, pleine de hardiesse, d'audace et d'assurance."
Le fait d'entretenir ce feu de la passion et de toujours être à l'unisson avec Dieu, leur permettait de vivre de grandes choses, miraculeuses et encourageantes, malgré les difficultés auxquelles ils devaient faire face.
Actes 5.12 " Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par  les mains des apôtres. Ils se tenaient tous à l'unisson avec passion au portique de Salomon…"

Peu à peu, non seulement les apôtres, mais des foules entières adoptèrent cette attitude bénie "A l'unisson avec passion" !
Actes 8.6 "Les foules à l'unisson et avec passion étaient attentives à ce que disait Philippe,  lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait."

Et toutes les décisions des disciples étaient prises dans cette même attitude "A l'unisson avec passion",  afin d'entretenir le feu de la Pentecôte au-delà du temps et des continents.
Actes 15.25 "Nous avons estimé qu'il était préférable d'être à l'unisson avec passion, pour élire des hommes parmi vous et les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et  Paul."

Comme il est écrit au Psaumes 104.4 "Il fait des vents ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs." Nous devrions désirer ardemment et d'un commun accord que les serviteurs de Dieu soient envoyés à l'unisson et avec passion par toute la terre, afin d'embraser toutes les nations du feu de son Esprit !

Enfin, on ne pourrait terminer ce message sans parler d'une autre passion intimement liée à la passion "Thumos", c'est celle que les grecs appelaient "Pathos".

3. La passion "Pathos"
Un autre mot exprime en effet la passion en grec, c'est le mot "Pathos" ou son dérivé "Pathema" décrivant par exemple la passion du Christ.
Le "Pathos" n'est pas comme on pourrait le croire la maladie, mais plutôt l'idée que l'être humain se définit par sa capacité à être affecté, touché, meurtri, abattu et même troublé jusqu'à la mort. (Comme Jésus au jardin de Gethsémané)

Job, qui a lui aussi connu de telles souffrances,  résume très bien ce principe en disant dans Job 5.7 "L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler."

Un peu de mythologie…
Chez les grecs la passion "Pathos" était intimement liée à la passion "Thumos", car les vrais guerriers savaient qu'ils ne pouvaient pas être fidèles, jusqu'au bout, à leur vœu d'allégeance envers leurs dieux, sans connaitre la souffrance, sans être prêts à pleurer, à saigner et à mourir pour eux.

De la même façon, les chrétiens animés de la passion "Thumos" leur accordant allégresse, amour, persévérance, courage, force, constance et capacité de résilience au sein des épreuves et leur permettant d'être à l'unisson avec Dieu et leurs frères et sœurs, doivent aussi connaitre la passion "Pathos" s'ils veulent aller jusqu'au bout de leur course.
Grâce à l'ardeur du feu qui brûle constamment dans leurs cœurs, ils sont capables de dire comme l'apôtre Paul dans son épitre aux Romains 8.18  "J’estime que les souffrances (Pathos) du temps présent ne sauraient être comparées  à la gloire à venir qui sera révélée pour nous."

à Version amplifiée dans le contexte grec : "Je considère que ma capacité à être affecté, touché, meurtri, abattu et troublé jusqu'à la mort, dans les occasions actuelles,  n'a pas de poids en comparaison à la gloire qui va nous être dévoilée."  

La passion qui brûle dans notre cœur devrait nous soutenir, afin que dans les combats de tous les jours, comme dans les épreuves plus difficiles, nous ne puissions jamais perdre cette ardeur spirituelle dont le Seigneur nous a revêtus.
Les yeux fixés sur le Seigneur et sur la gloire à venir, nous devrions tout supporter sans défaillir, et surtout sans éteindre le feu que Christ nous a offert.

Paul, qui nous exhorte à suivre son exemple, a rendu témoignage de ce qu'était sa vie et pourtant il n'a jamais baissé les bras ni perdu l'ardeur de sa passion pour Christ !
1 Corinthiens 4.11-13" Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous  sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; injuriés, nous  bénissons; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté; nous sommes devenus comme les balayures  du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant."

Nous ne sommes pas parvenus à ces extrémités et pourtant dans quel état est notre feu !

L'apôtre Pierre, lui aussi, ajoute dans sa première épitre 4.13 "Réjouissez-vous, de la part que vous avez aux souffrances (Pathos) de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse  lorsque sa gloire apparaîtra."

Certes, nous ne pouvons pas partager les souffrances que Christ  a endurées sur la croix, car il était le seul à pouvoir porter notre péché.
Cependant, nous pouvons partager les mêmes souffrances qu’il a endurées sur cette terre.  Comme lui, nous avons une capacité à être affectés, touchés, meurtris, abattus et troublés jusqu'à la mort, comme lui nous pouvons être rejetés et persécutés.

Comment réagissons-nous alors ?
Avec passion et à l'unisson : toujours remplis de son feu ardent et connectés à lui ?
Ou avec légèreté et négligence, nous n'entretenons ni notre feu ni notre connexion avec celui qui nous aime tant ?

Extrait du message prêché par Xavier Lavie le 15 mai 2016


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