12 "Voilà pourquoi, chers frères, nous ne sommes plus tributaires de nos instincts. Si nous avons des obligations, ce n’est plus envers l’homme livré à lui-même: nous ne sommes plus obligés d’accomplir ce qu’il exige de nous.
13 Si vous continuez à suivre ses impulsions et à le laisser régner en vous, vous marchez vers la mort. Si par contre, par la puissance du Saint-Esprit, vous livrez à la mort les actes mauvais que vous accomplissez dans votre corps charnel, vous vivrez réellement.
14 Car ceux qui se laissent diriger par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
15 En effet, vous n’avez pas reçu un esprit servile; l’Esprit qui vous a été donné ne vous transforme pas en esclaves, il ne vous ramène pas sous la férule de la crainte, il vous a introduits de plein droit dans la famille de Dieu, il a fait de vous les fils adoptifs de Dieu, ce qui nous permet de l’appeler Père-mon cher Père.
16 C’est encore l’Esprit- Saint qui atteste à notre esprit: “Oui, tu es un enfant de Dieu”. Enfants de Dieu? Mais alors nous sommes aussi ses héritiers. Nous aurons donc part à tous les trésors de Dieu, exactement comme le Christ, et tout ce que Dieu donne à son Fils sera aussi nôtre. Oui, si maintenant nous sommes unis à lui, si nous portons ses souffrances, nous serons aussi à ses côtés, associés à sa gloire dans le monde nouveau."
Ce passage de l'épitre aux Romains pourrait s'intituler : "Les fils héritiers de Dieu" ou "Vie nouvelle".
Ce qui nous a marquées, c'est le nombre de "si", qui ne marque pas ici des conditions mais des évidences, des dépendances entre plusieurs vérités qui découlent l'une de l'autre. On pourrait remplacer "si" par "puisque". Les conditions sont déjà remplies par Christ pour les enfants de Dieu.
Verset 12
Nous ne devons plus rien à la chair, nous n'en sommes plus débiteurs si nous sommes nés de nouveau. puisque nous avons été affranchis par l’Esprit de la domination de la chair, et puisque notre corps même est destitué à être arraché à la puissance du péché et de la mort, nous avons une obligation qui est non de vivre encore selon la chair, mais de faire mourir par l’Esprit les actions du corps.
Verset 13
La mort et la vie dont parle ici l'apôtre sont de nature éternelles. Ceux qui vivent selon la chair sont voués à la mort éternelle (séparation d'avec Dieu) et ceux qui vivent selon l'Esprit vivront éternellement auprès de Dieu. Les chrétiens ont le devoir de les faire mourir par l’Esprit, c’est-à-dire en obéissant constamment à l’Esprit de Dieu, en le laissant déployer sa puissance dans leur faiblesse. Jésus parle de même "d’arracher l’œil," de "couper la main" qui nous font tomber dans le péché (Matthieu 5.29-30, Colossiens 3.5 et 1Corinthiens 9.27).
Verset 14
L'apôtre Paul donne les preuves de ce qu'il vient de dire et explique : Vous vivrez un jour de la vie véritable et éternelle, vous eu avez la garantie dans le fait que, conduits par l’Esprit de Dieu, vous êtes fils de Dieu. Par cette opération puissante de l’Esprit de Dieu en lui, l’homme reconnaît qu’il est fils de Dieu, né de Dieu, qu’il peut appeler Dieu son Père. L’Esprit de Dieu n’agirait pas en lui s’il n’était fils de Dieu. L’Esprit donne à son tour à ceux qu’il conduit le sentiment intime, l’inébranlable conviction qu’ils sont fils de Dieu. "C’est la couronne du vainqueur, c’est une grâce plus éclatante que celle de faire mourir par l’Esprit les actions du corps. Aussi l’apôtre ne dit-il plus seulement: "ceux qui vivent dans l’Esprit," mais ceux qui sont conduits par l’Esprit, montrant que l’Esprit doit être maître de notre vie comme le pilote est maître du vaisseau qu’il gouverne." Chrysostome.
Verset 15
Nous n’avons point reçu l’esprit de servitude, l’esprit de l’esclave qui tremble devant son maître, pour retomber dans la crainte (en grec : Phobos). La crainte était le sentiment dominant dans les rapports des païens avec leurs dieux, et à certains égards, dans ceux des Israélites avec le Dieu saint qui s’était révélé à eux au milieu des foudres du Sinaï. Cet esprit de servitude et de crainte ne vient pas de Dieu ; l’homme pécheur le ressent dès qu’il sent son péché et constate le désordre que ce péché introduit dans ses rapports avec Dieu. (Cf. Adam et Eve après la chute)
Nous n'avons plus cette crainte car notre rapport à Dieu a changé.(Romains 8.1)
A la place de cet esprit de servitude, le croyant a reçu l’Esprit d’adoption. L’Esprit d’adoption n’est pas simplement un sentiment filial, c’est l’Esprit de Dieu lui même qui nous est donné parce que Dieu nous adopte et fait ainsi de nous ses enfants. Cet Esprit met ceux qui le reçoivent dans un rapport filial avec Dieu, tout semblable à celui que Jésus, leur frère aîné, entretient avec son Père; il leur communique les privilèges du Fils. Par cet Esprit, nous crions : Abba! Père! Il nous inspire l’absolue et inaltérable confiance qui nous est nécessaire pour donner à Dieu, en tout temps, ce nom de Père, sous lequel Jésus l’invoquait dans sa plus grande détresse. Après avoir achevé l’œuvre de notre rédemption Jésus disait à ses disciples: "Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." L’apôtre, bien qu’écrivant en grec, conserve le mot araméen: Abba, parce que ce mot, de sa langue maternelle, évoquait pour lui les plus doux souvenirs. Ces deux syllabes étaient les premières que le petit enfant balbutiait en s’adressant à son père; le mot n’a pas d’autre étymologie.
Verset 16
L’Esprit lui-même témoigne avec notre esprit, c’est à dire que le témoignage qu’il rend à notre esprit concorde avec le sentiment filial que notre esprit éprouve et confirme ce sentiment. Les termes employés par l’apôtre nous montrent que, même quand nous avons reçu l’Esprit de Dieu, notre esprit en reste distinct. Dieu habite en l’homme par son Esprit, le dirige, le sanctifie; mais la personnalité de l’homme ne se fond pas et ne disparaît pas en Dieu; l’Esprit saint, don de Dieu à l’homme, reste distinct de l’esprit de l’homme. Rien n’est plus opposé au christianisme que les erreurs du panthéisme, qui nie la réalité et la permanence de la personnalité en l’homme et en Dieu.
Verset 17
Dans le sentiment de son adoption, le chrétien trouve le gage de sa gloire future. Enfant du Père céleste, il sera nécessairement son héritier. Dieu, sans doute, ne meurt pas et ne laisse pas ses biens à des descendants. Être héritier de Dieu, c’est, pour l’homme, avoir part à sa vie, à sa gloire, à son règne; c’est être réintégré dans la position de roi de la création qui lui avait été assignée d’abord, et dont il a été privé en devenant pécheur et charnel. Mais à tous les degrés de sa rédemption et de sa glorification, l’homme n’est rien sans Christ; c’est par Christ seulement qu’il a droit à cet héritage du Père, dont Christ a déjà pris possession; en d’autres termes, il n’est héritier de Dieu que parce qu’il est cohéritier de Christ, qui veut bien partager avec lui tous ses privilèges. Le chrétien voit dans ce titre magnifique quelle est la grandeur de son héritage: il est fait égal à Christ. De plus, dans la succession d’un père terrestre, chacun des enfants ne reçoit qu’une partie, l’héritage céleste, au contraire, semblable à la lumière du soleil que chacun reçoit pleinement sans en rien ôter aux autres, est destiné à tous dans son indivisible totalité. Ce qui en fait l’essence, c’est l’amour éternel; et l’on peut dire de cet amour, avec infiniment plus de raison, ce qu’on a dit de l’amour maternel: "Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier." Mais pour avoir part, avec Christ, à ce glorieux héritage, il y a une condition à remplir: marcher dans la voie des renoncements et des saintes douleurs, qu’il a suivie lui-même. Si nous souffrons avec lui … Sans cela "la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu." L’apôtre sait combien la chair répugne à cette condition de la souffrance, mais il sait aussi que, si notre vieil homme persiste dans son refus de suivre Christ en portant sa croix, il n’y a pour nous aucune perspective de participer à son héritage. C’est pourquoi il rappelle cette indispensable condition. Mais si la souffrance est un moyen de sanctification dont nul ne peut se passer, Dieu prend soin de la dispenser à ses enfants selon qu’ils en ont besoin, et il leur donne avec l’épreuve la force de la surmonter. Si la souffrance est inséparable de la vocation du chrétien ici-bas, celui qui en est exempt a lieu de se demander s’il suit Jésus-Christ dans la voie où il a marché et de craindre qu’il ne puisse parvenir à sa gloire, qui ne s’obtient que par une sainte conformité à sa vie dans la souffrance, au contraire, le fidèle voit se resserrer au contraire, le fidèle voit se resserrer les liens qui l’unissent à Christ, et grandir l’assurance qu’il a du salut.
Par la souffrance, Dieu a façonné
en Jésus le caractère humain parfait, en qui la vie divine s'unit pleinement à
la volonté humaine et qui trouve son bonheur et sa nourriture à accomplir
humblement et avec amour la volonté de Dieu. Élevé à la perfection, il peut
communiquer cette nature humaine parfaite à ceux qui lui obéissent. Comme fils de Dieu, il nous
communique la vie divine, comme souverain sacrificateur, il nous introduit dans
le sanctuaire, dans la communion du père, nous communiquant l'esprit filial, l'esprit
d'amour et d'obéissance. Le consommateur de la foi signifie
littéralement : celui qui rend la foi parfaite, celui qui sauve
parfaitement (jusqu'au bout et à fond). Sa mort est notre mort au péché et
sa résurrection est notre vie ; nous sommes ainsi en possession de toute
la perfection à laquelle le père l’a amené par la souffrance et l'obéissance. Les hommes faits, ou parfaits comme
les appellent les écritures, sont ceux qui marchent dans la perfection, sur les
traces et le modèle de leur maître.Dieu est parfait et l'homme ne peut
entrer dans cette perfection que s'il s'unit à la volonté parfaite de Dieu par
l'obéissance. L'obéissance à la volonté parfaite
de Dieu transforme la nature humaine et la rend capable d'avoir part à la
gloire divine. L'obéissance de Jésus nous a ouvert
le chemin dans lequel il nous guide, un chemin qui nous libère de nos
désobéissances et nous apprend à ne vivre que pour obéir à Dieu.
Pour Dieu et pour Christ, le grand
but de la rédemption était de nous ramener à l'obéissance. Il n'y a pas d'autre chemin pour
trouver le bonheur et la communion avec Dieu. Même si nous sommes sauvés par grâce, notre obéissance est aussi
indispensable que celle de Jésus. En nous comme en lui, l'obéissance
est l'essence même du salut. Si nous avons trouvé Dieu, il faut s'enquérir de sa volonté.
S’unir à cette volonté, c'est prouver que nous sommes unis à Dieu. Voilà pourquoi Jésus disait qu'il
était venu pour accomplir la volonté de son père qui l'avait envoyé. En
accomplissant parfaitement la volonté de son père, Jésus a brisé le pouvoir du
péché et a ouvert la voie de l'obéissance qui conduit à la gloire de Dieu.
"Très
souvent la réaction instinctive aux épreuves consiste à demander pourquoi moi ?
Pourquoi cette épreuve ? Pourquoi maintenant ? Jésus Christ nous aide à tenir
bon et travaillera avec nous jusqu'au bout. Il nous portera, même au sein des
épreuves les plus difficiles. Cette réalité transforme les questions suscitées
par notre cœur. L'être replié sur lui-même qui demande "Pourquoi moi ?"
est ainsi apaisé. Il lève les yeux, regarde à Jésus. Pourquoi le Prince de vie
est-il mort pour moi ? Pourquoi a-t-il quitté son ciel de gloire pour connaitre
les privations, la faiblesse, les épreuves, la tristesse et la mort ? Il l'a
fait pour moi, par amour. Quand nous réalisons que l'univers ne tourne pas
autour de nous mais autour de lui ! L'histoire de Dieu donne la juste mesure à
notre vie ; nous ne sommes ni trop grands, ni trop petits. Notre regard sur
nous-mêmes, sur les autres, et sur le monde change. Notre évaluation devient
plus sensée. Nous affrontons de grandes difficultés mais nous avons déjà reçu
un bienfait inestimable qui ne nous sera jamais enlevé et qui donnera un sens à
notre parcours. Nous sommes alors capables d'exprimer une véritable
reconnaissance au milieu des difficultés, parce que nous comprenons que nos
souffrances se trouvent à l'abri de sa compassion. C'est alors que nous sommes
prêts à poser, en toute sincérité une question presque impensable : Pourquoi
pas moi ? Pourquoi pas cette épreuve ? Pourquoi pas maintenant ? Si notre foi
devait servir à éclairer ce monde de ténèbres comme une veilleuse de 3 watts,
pourquoi pas moi ? Si nous avions le privilège de combler ce qui manque aux
souffrances de Christ ? (Colossiens 1.24) S'il sanctifiait pour nous nos
détresses les plus profondes ? Si nous ne devions plus craindre aucun mal ? Si
notre faiblesse devait montrer que la puissance de Dieu nous sauve de tout mal
? Si par nos luttes sincères, nous devions enseigner à d'autres qui souffrent
comment réagir au sein de leurs détresses ? Si notre vie devenait une source
d'espoir pour les autres ? Alors pourquoi pas moi ? "
"Bien entendu personne n'aime souffrir ; mais comme notre sauveur nous
devons accepter de dire : "S'il est possible que cette coupe s'éloigne de
moi ! Toutefois, non pas ma volonté mais la tienne !" (Matthieu 26.39)
Comme Christ nous devons apprendre l'obéissance par nos souffrances. Comme lui
nous aurons de la compassion pour la faiblesse des autres. Comme lui nous
ferons preuve de bienveillance envers les ignorants et les égarés. Comme lui
nous montrerons la foi à un monde incrédule, l'espérance à un monde désespéré,
l'amour à un monde sans amour et la vie à un monde qui se meurt. Si Dieu tient
toutes ses promesses pourquoi pas moi ? Capitulons et accomplissons sa volonté
de tout notre cœur, sans aucune crainte." David Powlison
Nous sommes tant redevables à Christ !Nous sommes conduits par l'Esprit dans ses traces, certes il y a l'héritage mais aussi les souffrances !(Jean 8.32)
Nous devons dépendre totalement de Christ, ne pas avoir peur des souffrances, car elles nous sanctifient, nous font grandir en maturité, nous émondent pour porter plus de fruits et davantage ressembler à Christ.
Fémi et Sophie - Duo de prière et de méditation biblique du 5 février 2021
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