vendredi 12 septembre 2014

Cela compte pour quelqu’un.

Auteur: Lorie Newman


Repoussant. Sale. Rejeté. Indésirable. Abandonné.
Tous ces mots décrivaient la petite orpheline de la photo.
Je voulais quitter la photo du regard, mais je ne pouvais pas.
Je voulais prétendre qu’elle n’était pas là et retourner à mon repassage, à la cuisine, à n’importe quoi pourvu que cette image sur mon écran d’ordinateur, sorte de mon esprit
. Mais je n’y arrivais pas.
J’entendais toujours la voix de Dieu qui me murmurait : “Regarde. Tu dois t’occuper d’elle. Regarde de près ses yeux jusqu’à ce que tu m’y vois.”
 
J’ai demandé : “Mais Seigneur, il y a tellement d’orphelins. Est-ce que ça vaut la peine d’en sauver une ?
La petite fille de deux ans faisait partie des 24 enfants qui pouvaient être adoptés à l’orphelinat du Liberia en Afrique. Certains de ces enfants avaient été amenés à l’orphelinat après le décès de leur maman lors de l’accouchement.
D’autres par une maman désespérée et appauvrie se raccrochant à l’espoir que grâce à l’adoption, son enfant aura une chance dans la vie.
D’autre encore, avaient été amenés par des voisins après le décès des parents morts du sida.
 
Les orphelins ne se font pas entendre
Une fois que les enfants sont à l’orphelinat, la raison pour laquelle ils y sont arrivés n’a plus d’importance. 
Dans un orphelinat, les étiquettes ‘oublié’, ‘seul’, indésiré’ et ‘rejeté’ sont placées par le monde sur les enfants. Ils ne possèdent rien. Ils n’ont pas de maison. Ils n’ont pas de parents. Ils ne se font pas entendre.
Tous les orphelins ne peuvent pas faire l’objet d’une adoption. 
En fait, environ 90% des orphelins du monde ne seront jamais éligibles pour l’adoption en raison des lois de leur pays.  Mais cette petite fille du Liberia fait partie des chanceuses.
Le Liberia permet l’adoption et facilite celle-ci aux familles.
Les lois d’adoption au Liberia sont flexibles et le coût est minime en comparaison des autres pays.
Toutes ces raisons ont fait que mon mari et moi-même avons décidé d’adopter à nouveau au Liberia.
Avec notre famille constituée de  quatre enfants biologiques et deux enfants adoptés, nous nous posions beaucoup de questions. 
Pouvons-nous accueillir un nouvel enfant ?
Avons-nous suffisamment de place ?
En avons-nous les moyens ?
Comment pourrons-nous tous les envoyer à l’université ?
Aurons-nous besoin d’une plus grande voiture ?
Pouvons-nous vraiment faire cela ?
 
Toutes ces questions ont disparues quand j’ai regardé la photo de cette petite fille.
Je fixais la photo, lutant contre l’envie de passer mon chemin et de l’oublier, quand quelque chose me vint à l’esprit. Quelque chose qui a surpassé ma peur. Quelque chose qui a mis terme à mes questions.
 
Un sentiment familier
J’ai déjà ressenti cela.
Je l’ai ressenti en voyant pour la première fois ma fille de Haïti ou lorsque j’ai tenu dans les bras mon fils du Liberia pour la première fois.
Je me perdais dans le regard de cette petite fille.
Le monde qui m’entourait disparaissait et rien ne comptait plus que de lui venir en aide.
Rien n’avait plus d’importance que de remplacer les mots ‘oubliée’ par ‘reconnue’, ‘seule’ par ‘ensemble’, ‘abandonnée’ par ‘choisie’.
Mathieu 25.40 dit  Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.
  J’ai donc demandé : « est-ce que venir en aide à l’un d’eux fait une différence ? » 
Après tout, il y a 145 millions d’orphelins dans le monde.
Venir en aide à l’un d’entre eux ne changera pas ces statistiques.
Mais, mon Dieu ne prête pas attention aux statistiques.
Il a un côté humain et reste proche des pauvres et des orphelins.
Tellement proche qu’il devient les pauvres lorsque nous nous occupons d’eux.
Lisez à nouveau Matthieu 25.40. “toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères… ”
Oui, cela compte pour quelqu’un.

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