Le pagne africain est un système de portage simple et bon marché , utilisé pour porter très bas sur le dos principalement en Afrique où le portage des bébés reste très ancré dans les us et coutume.
Le pagne est un rectangle de coton sans technique de tissage complexe.
Le nouage dit à l’africaine laisse les épaules du porteur libres de tissu. Le bébé est calé assis dans le creux des reins de sa mère, ses jambes enlaçant sa taille.
Le pagne autour des deux corps forme alors un anneau de tissu qui vient prendre appui sur la poitrine de la porteuse après en avoir nouer, enrouler, voir entortiller les bords. Il existe en effet plusieurs façons de nouer un pagne.
Chez la femme allaitante, il faut faire attention avec les nouages qui font prendre appui le porte bébé sur la poitrine du porteur pouvant occasionner chez certaines des engorgements, voir des lymphagites.
Ce type de nouage plutôt adapté aux bébés suffisamment toniques au stade de l’acquisition de la position assise.
C'est agréable, à la fois pour le porteur et le porté.
Le nouveau-né retrouve la chaleur, l'odeur, la voix de sa mère, tout ce qui l'a accompagné pendant la grossesse.
La mère, puisqu'il s'agit d'elle dans un premier temps, y trouve le plaisir du « peau à peau », le plaisir animal de sentir son tout-petit contre soi. Le père peut aussi éprouver ces sensations,..
C’est un puissant moyen d'attachement, dans une société où tout est fait pour éviter les contacts physiques.
Les bienfaits secondaires sont innombrables: remède souverain contre les coliques, calme les peines et douleurs mystérieuses des premiers mois, aide l'enfant à s'endormir, corrige et prévient les problèmes de hanches (grâce à la position jambes écartées), stimule le bébé qui est à hauteur d'homme.
Jusqu'aux avantages pratiques : en ville plus besoin d'anticiper trottoirs trop étroits, voitures mal garées, escaliers périlleux, transports en commun fastidieux avec une poussette, pots d'échappement à hauteur de la dite poussette...
Le portage stimule le système nerveux du bébé et notamment son système vestibulaire, siège de l'oreille interne qui contrôle l'équilibre.
Un enfant porté développe une excellente motricité.
Il est courant de voir en Afrique, où le portage est pratiqué d'une façon intensive, des bébés beaucoup plus précoces en termes de motricité.
M. Geber, étudiant entre 1950 et 1960 des nourrissons Baganda vivant en Ouganda dans leur milieu traditionnel, a montré la surprenante avance du développement de l'enfant africain comparé à celui des enfants européens ou américains du même âge. Cette avance remarquable concerne surtout le développement moteur mais également le développement intellectuel ou affectif.
La précocité de l'enfant africain existe dès la naissance : le comportement psychomoteur, le regard du nouveau né surprennent par leur avance.
L'enfant peut garder la station assise prolongée dès 4 mois, marche à 9 mois, peut courir à 12 mois (24 mois en moyenne pour un enfant européen).
La motricité fine est acquise tôt : la préhension fine avec la pince pouce-index est acquise dès 8 mois.
M. Geber a particulièrement souligné la relation entre la précocité des nourrissons observés et les conditions de leurs relations familiales :
- L'enfant baganda est toujours désiré et considéré comme la richesse du clan. Il est attendu avec d'infinies précautions.
- Dès la naissance, il retrouve un contact physique intime avec sa mère : il est couché sur son ventre, qui le garde serré contre son corps, peau contre peau. La mère l'allaite à la demande, la nuit comme le jour, le laisse rarement seul, reste allongée près de lui ou le porte au dos.
- Elle répond à ses moindres manifestations et ne se trompe pas sur leurs significations respectives. Centre d'intérêt de la mère et de toute la famille, il est présenté dans toutes les situations de la vie quotidienne et est constamment sollicité par les spectacles, les paroles et les gestes de son entourage, préparation des repas, marché, visites, corvées d'eau, travaux divers, palabres, bénéficiant ainsi de stimulations proprioceptives, tactiles, auditives,verbales et visuelles très variées. Par ailleurs, et surtout du fait du portage, il est amené tôt à agir sur son environnement humain immédiat sur un mode actif : s'agripper, se redresser, tenir sa tête pour qu'elle ne ballotte pas, s'approcher du sein de sa mère pour téter, etc.
Mais surtout semble importante la sécurité émotionnelle dont bénéficie le jeune africain, du fait de la fréquence des échanges tactiles et de corps à corps.
Cette même précocité a été observée dans d'autres cultures traditionnelles qui partent d'un même nombre d'expériences : bébés nourris à la demande jour comme nuit, soumis à des stimulations tactiles, portés au dos et dormant dans le lit de leur mère.
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