Lévitique 23. 22
"Quand vous ferez la moisson dans votre
pays, tu laisseras un coin de ton champ
sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner.
Tu abandonneras
cela au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Eternel, votre Dieu."
Matthieu 9.37-38 "Jésus dit à ses disciples: La
moisson est grande, mais il y a peu
d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers
dans sa moisson."
Introduction
Au temps du ministère de Christ, le cycle économique d’Israël était centré
sur l’agriculture et la moisson était donc une activité continuelle au fil des
années.
La moisson du lin et de l’orge avait lieu en Avril-Mai, celle du blé, six
semaines plus tard en Juin-Juillet.
Les pommes, les figues, les amandes, et les premiers raisins étaient récoltés
en Juin.
Les olives, les dattes, et les figues d’été étaient moissonnées en Août et
en Septembre, les grenades et les pistaches en Octobre.
Les olives au nord de la Galilée et les figues d’hiver étaient récoltées en
Novembre.
Non seulement la moisson était le centre de l’économie, mais elle était
également le cœur du système religieux en Israël, car les trois principales
fêtes religieuses que Dieu avait établies pour son peuple se rapportaient à la
moisson.
La Pâque avait lieu dans la saison de la récolte de l’orge. Sept semaines plus tard, au moment de la
moisson du blé, avait lieu la fête de la Pentecôte et la fête des tabernacles était observée le septième mois qui était la
période de la récolte des fruits.
Chez les israélites, tout tournait autour des moissons : leur travail, leur
économie, leur calendrier et leurs fêtes religieuses.
Dieu avait déterminé ces choses avant même que son peuple n'entre en Canaan
et cultive cette terre promise, et Jésus a encore employé des paraboles
relatives à la moisson et aux cultures lorsqu'il a voulu donner des leçons
spirituelles à ses disciples.
Une leçon spirituelle nous est aussi relatée dans l'Ancien Testament, à
travers l'histoire d'une jeune étrangère à Israël qui a trouvé grâce aux yeux
de Dieu et est devenue l'arrière grand-mère du roi David : c'est Ruth.
1. Les glanures de l'étranger
Le livre de Ruth commence par
raconter la vie d'Elimélech et de Naomi à l'époque des Juges. Pour fuir la famine qui sévissait en Israël, ils
avaient quitté la ville de Bethléem et émigré dans le royaume voisin à Moab,
mais au lieu de trouver la paix et l'abondance tant attendue, cette famille a
rencontré de grandes difficultés : le père et ses deux fils sont morts, laissant
trois veuves démunies de tout. Naomi décida donc de rentrer à Bethléem et sa
belle fille nommée Ruth, l'a suivie, disant cette célèbre phrase :
Ruth
1.16 "J'irai où tu iras, où tu demeureras je
demeurerai ; ton peuple sera mon peuple,
et ton Dieu sera mon Dieu."
Arrivées à Bethléem, Ruth a
proposé à sa belle mère d'aller glaner quelques gerbes d'orge afin de pourvoir
à leurs besoins. Sans doute, Ruth avait appris que selon la loi instituée par
Dieu, les juifs devaient laisser les étrangers et les pauvres glaner dans leurs
champs.
Ruth
2.2-3 "Ruth
la Moabite dit à Naomi: Laisse-moi, je te prie, aller glaner des épis dans le champ de celui aux yeux duquel
je trouverai grâce. Elle lui répondit:
Va, ma fille. Elle alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs."
En tant qu'étrangère, Ruth ne
pouvait pas moissonner pour recevoir un salaire, mais elle pouvait glaner pour
subsister.
Les personnes étrangères au
Royaume de Dieu, celles qui ne sont pas encore nées de nouveau et qui viennent à
l'église écouter la Parole de Dieu, sont comme Ruth.
Elles glanent quelques
subsistances spirituelles qui les nourrissent quelque peu...
Elles ne sont pas
"connectées" à la source divine leur apportant la vie et le pain en
abondance, mais elles peuvent profiter de quelques glanures, au gré de leur
faim spirituelle.
Ruth
2.15-17 "
Booz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu’elle glane aussi entre les gerbes,
et ne l’inquiétez pas, et même vous ôterez pour elle des gerbes quelques épis,
que vous la laisserez glaner, sans lui
faire de reproches. Elle glana dans le champ jusqu’au soir, et elle battit ce
qu’elle avait glané. Il y eut environ un
épha d’orge."
Ruth ne pensait, à ce moment,
qu’elle deviendrait bientôt l'épouse du Seigneur à qui appartenait le champ
dans lequel elle allait glaner. Pleine d'humilité, la seule chose qu'elle se
serait permis d’espérer, c'est de devenir l'une de ses servantes. Elle était déjà
pleinement heureuse des paroles bienveillantes de Booz qui avaient consolé son
cœur.
Booz ne l'a d'ailleurs pas traitée
autrement qu'une étrangère, même s'il était un maître plein de bonté et de
délicatesse. Il lui permit en effet de manger parmi ses serviteurs et leur ordonna
de laisser la jeune femme glaner au milieu même des gerbes et de lui
abandonner, comme par mégarde, quelques poignées d’épis ; c'était une manière
aimable de lui taire l’aumône sans la blesser.
Plus tard, en Israël, une cananéenne
eut cette même attitude en venant chercher auprès de Jésus la délivrance de sa
fille possédée ; elle était prête à se contenter des miettes tombées de la
table du Roi et n'espérait pas davantage, puisqu'elle était étrangère à Israël.
Matthieu
15.27 "Oui,
Seigneur, dit-elle à Jésus, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres."
Ruth et cette cananéenne étaient
étrangères aux alliances de la promesse divine.
Elles reconnaissaient qu'elles
sont misérables et indignes de la grâce divine, et qu'elles n'avaient aucun
droit ni aucun mérite.
Avant même de pouvoir profiter de
l'abondance des bénédictions divines, chacun doit aussi mesurer son indignité,
sa misère et la grandeur de la grâce offerte par Dieu.
Heureux
sont qui prennent conscience de leur misère spirituelle et qui ont faim de Dieu
; ils seront rassasiés !
Jean
6.35 "Jésus
leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura
jamais soif."
D’habitude, la récolte d’un
glaneur, après une longue journée de travail sous un soleil brûlant, n’était
pas abondante, car il ne prenait que de quoi manger pour la journée.
Mais Ruth avait si faim et Booz
fut si bienveillant, qu'elle battit près d’un épha d’orge c'est-à-dire environ
30 kg de grains.
Quand elle rapporta à Naomi le
grain déjà grillé que les serviteurs lui avait donné et les 30 kg de grains
qu'elle avait ramassés, la vieille israélite reconnut là une grâce particulière
et s'en réjouit.
Etes-vous conscients et
reconnaissants de la grâce divine ?
Réalisez-vous que vous ne méritez
rien et que ce que Dieu vous accorde n'est que grâce ?
Autant vous aurez faim et soif de
Dieu et non seulement de ses bienfaits, autant sa grâce abondera en votre
faveur !
Reconnaissante envers Booz, Ruth
ne se contenta pas des 30 kg d'orge, mais elle retourna au champ pour y glaner
encore et encore, jusqu'à ce que le maître riche et bienveillant lui accorde le
droit de rachat et fasse d'elle son épouse.
Selon la coutume en Israël, on
devait en effet faire revivre le nom du défunt en le rétablissant dans son
héritage et cette tâche incombait à son plus proche parent.
Au chapitre 4 (dernier chapitre
du livre de Ruth), nous pouvons lire que la jeune femme, sur les conseils de sa
belle mère (image du Saint Esprit), s'était reposée aux pieds de Booz (image de
Jésus), en attendant de goûter la récompense de sa foi.
La grâce de Dieu, trouvée en Booz,
a racheté Ruth, elle a fait d'elle une israélite et lui a fait prendre place
dans la généalogie du Seigneur Jésus.
Ce récit ne donne qu'une faible
image du rachat que Christ a fait à notre égard :
1
Pierre 18-19 "...Ce n’est pas par des choses
périssables, par de l’argent ou de l’or,
que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée
de vos pères, mais par le sang précieux de Christ..."
En nous rachetant par son sang
précieux, Christ nous fait entrer dans la famille de Dieu et dans son
Royaume...
2. Les ouvriers dans la moisson
En étant rachetée par Booz, Ruth est
devenue son épouse et en tant que telle, elle n'avait plus à glaner dans les
champs de son mari pour subsister.
De la même façon, les personnes
nées de nouveau et rachetées par le sang de Jésus ne doivent pas se comporter
comme des mendiants à la table du Roi des rois, ni comme des étrangers qui
glanent ici et là quelques nourritures spirituelles.
Tout comme le fils prodigue l'a
lui-même reconnu, ils doivent savoir par expérience qu'il y a du pain en
abondance dans la maison du Père !
Seuls ceux qui se sont éloignés
de Dieu meurent de faim dans le péché et le désert spirituel.
Luc
15.17 "Etant rentré en lui-même, il se dit:
Combien de mercenaires chez mon père ont
du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim!"
Non seulement, les enfants de
Dieu (ou l'épouse de Christ) ne doivent pas se contenter des glanures comme
s'ils étaient des étrangers ou des mendiants, mais ils peuvent bénéficier jour
après jour de l'abondance de la maison de leur Père et travailler dans ses
champs pour y récolter une grande moisson.
En examinant la foule, Jésus
Christ, le Seigneur de la moisson, déclara à ses disciples : La moisson
est grande.
Il ne s’agissait pas d’une
récolte d'orge ni de blé, mais d’une abondante moisson d'êtres humains qui
devaient être rachetés et engrangés dans le Royaume de Dieu.
La moisson représente chez les
Juifs le jugement final de l’humanité, c'est pourquoi Jésus veut que ses
disciples partent en grand nombre annoncer que le Royaume vient et qu’ils
invitent les gens à une conversion qui porte du fruit.
Le problème, c'est qu'il y a peu
d’ouvriers !
Les disciples de Jésus savaient
que lorsqu’une récolte était mure, elle devait être moissonnée immédiatement sinon
elle allait pourrir sur pied.
De la même façon si la moisson est
abondante et qu’il n’y a pas assez d’ouvriers disponibles pour la récolter, la
culture va se perdre.
Dans Jean 4.34-36, Jésus a dit à ses disciples : "Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. Ne
dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez
les champs qui déjà blanchissent pour la
moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la
vie éternelle, afin que celui qui sème
et celui qui moissonne se réjouissent
ensemble."
Plusieurs croyants passent leur
vie entière à parler de la moisson.
Ils sont comme une équipe
d’ouvriers essayant de moissonner tout en restant assis dans une grange.
Ils vont à la grange (l'église)
une ou plusieurs fois par semaine, ils étudient de meilleures et plus grandes
techniques d’agriculture, ils aiguisent leurs faucilles, puis retournent à leurs
occupations personnelles, sans jamais entrer dans le champ du Seigneur pour y
moissonner.
Il ne suffit pas d'entendre
parler de la moisson, mais il faut s'impliquer concrètement dans la moisson.
Cela ne signifie pas que tout le monde doit quitter son travail, et devenir
pasteurs ou prédicateurs. Les ouvriers de la moisson ne sont pas seulement des
pasteurs ou des évangélistes, mais chaque croyant doit être impliqué dans la
moisson là où il vit, là où il travaille, afin d'annoncer la bonne nouvelle de
Jésus Christ. .
Vous ne pouvez pas retarder la
moisson par vos négligences ou votre manque de perspicacité spirituelle ; si
Jésus dit que la moisson est blanche, c'est que le moment est venu de récolter.
Des âmes se meurent dans le péché
maintenant, et pour beaucoup demain sera trop tard.
Joël
3/13-14: "Saisissez la faucille, car la moisson
est mûre! Venez, foulez, car le pressoir est plein, les cuves regorgent! Car
grande est leur méchanceté, c'est une multitude, une multitude, dans la vallée
du jugement; Car le jour de l'Éternel est proche, dans la vallée du jugement.
"
Les yeux des disciples étaient
distraits à cause de toutes leurs occupations quotidiennes et de leurs préoccupations
légitimes. Ils se contentaient de quelques glanures ou
"s'empiffraient" égoïstement des paroles de leur maître, mais ils ne
voyaient pas que la moisson était mure et qu'ils devaient faire preuve de
courage et d'abnégation pour se lancer dans le champ de Dieu et y moissonner.
Alors Jésus leur a dit : "Levez les yeux..."
Vous devez en effet lever les yeux
de votre nombril, de votre confort, de vos problèmes personnels, de vos découragements,
de vos occupations et de vos soucis pour regarder la moisson.
Plus vous vous concentrez sur
vous-mêmes et plus vous êtes distraits en ce qui concerne la volonté de Dieu et
le bon chemin à suivre.
Psaumes
37.4 "Fais
de l’Eternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire."
Matthieu
6.33 "Cherchez
premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus."
Alors, non seulement vous devez
réellement regarder la moisson, mais vous devez aussi la voir à travers les
yeux de Dieu.
Beaucoup n’ont pas de vision
spirituelle parce qu’ils n’ont pas vraiment regardé.
Ils n’ont pas reconnu leur
responsabilité personnelle concernant la moisson.
-
Vous ne devez pas seulement en parler.
-
Vous ne pouvez pas la retarder en faisant preuve de procrastination.
-
Vous devez lever vos yeux des distractions du monde vers les champs de moisson.
-
Vous devez regarder les champs du monde à travers les yeux de Dieu.
-
Vous devez écouter ce que Dieu vous dit et relever le défi qu'il vous lance.
Conclusion
N'oublions jamais que c'est par
pure grâce que Dieu nous a rachetés, car nous sommes tous des pécheurs privés
de la gloire de Dieu. Nous ne méritons rien !
N'oublions pas non plus que si
nous demeurons loin de celui qui nous a tant aimés, nous mourrons encore de
faim, tout comme le fils prodigue qui se nourrissait des carouges.
Comment pouvons-nous nous
contenter de la nourriture des cochons loin de notre Père, alors que nous
savons qu'il y a une abondance de biens en sa présence ?
Si vous êtes étrangers du Royaume
de Dieu et que vous reconnaissez votre misère et votre faim spirituelle,
repentez-vous et venez dans la présence de celui qui étendra son manteau sur
vous et vous comblera de ses bienfaits !
Si vous êtes un enfant du Roi qui
s'est éloigné de la maison de son Père, repentez-vous comme le fils prodigue
l'a fait. Reconnaissez votre folie, votre misère et votre besoin de dépendre
tout à nouveau de votre Père et il vous pardonnera, vous restaurera...
2
Timothée 2.15-16 PVV "Applique-toi à rester
irréprochable. Que ton ambition soit de pouvoir te présenter devant Dieu en
homme digne d’approbation. Efforce-toi d’être à ses yeux un bon ouvrier qui n’a
pas à rougir de son ouvrage, n’ayant jamais dévié du droit chemin dans
l’annonce de la parole de vérité, un intendant qui a dispensé cette parole avec
droiture en la communiquant à chacun selon ses besoins"
Si tout comme Ruth, vous avez été
racheté grâce à l'amour et la bienveillance de votre Seigneur, si comme elle,
vous bénéficiez de sa protection et de l'abondance de sa maison, ne conservez
pas jalousement les éphas de bénédictions qui vous sont offerts.
Partagez-les, semez et récoltez,
moissonnez et engrangez dans le Royaume de votre Père.
1
Corinthiens 9.10 "
Il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui
foule le grain doit fouler avec l’espérance d’y avoir part."
Si un bœuf a le droit d’obtenir
une récompense pour son travail, à plus forte raison les moissonneurs d'hommes en
ont-ils aussi le droit !
2
Corinthiens 9.9-15
" Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de
grâces, afin que, possédant toujours en
toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne
œuvre, selon qu’il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux
indigents; Sa justice subsiste à jamais.
Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence,
et il augmentera les fruits de votre
justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce
de libéralités qui, par notre moyen,
feront offrir à Dieu des actions de
grâces. Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux
besoins des saints, mais il est encore
une source abondante de nombreuses actions
de grâces envers Dieu. En considération de ce secours dont ils font
l’expérience, ils glorifient Dieu de
votre obéissance dans la profession de l’Evangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et
envers tous; ils prient pour vous, parce qu’ils vous aiment à cause de la grâce
éminente que Dieu vous a faite. Grâces
soient rendues à Dieu pour son don ineffable!"
Message prêché par Xavier Lavie le 12 décembre 2016
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