"La
souffrance est un problème très générique, universel.
La question qui m’a
intéressée était de savoir dans quelle mesure on peut se mettre en relation
avec la souffrance des autres, sans se mettre soi-même en situation de
détresse,
ce qui m’a conduit à examiner la distinction entre empathie et compassion."
Olga Klimecki
Elle a compris que faire la distinction entre empathie et compassion marquait
des rapports différents à autrui et à soi-même.
"Alors que l’empathie fonctionne
comme un simple miroir des émotions d’autrui, la compassion implique un
sentiment de bienveillance, avec la volonté d’aider la personne qui souffre.
J’ai donc conçu des entraînements à la compassion et j’ai constaté que celui-ci
a un impact sur l’attitude des participants, en augmentant leur prosocialité, à
savoir leur capacité à agir pour le bénéfice d’autrui. Cela s’est vérifié après
examen à l’IRM. Les personnes ayant suivi l’entraînement à la compassion
affichaient des activités neuronales liées aux émotions positives, même
lorsqu’on leur soumettait des images d’individus souffrant. Au contraire, le
fait d’être trop empathique vis-à-vis de la détresse d’autrui peut conduire à
des réactions similaires à un «burn out», ce qu’on appelle la fatigue
empathique."
L’empathie
initiale est nécessaire pour être touché.
Mais Olga a remarqué qu'ensuite il fallait de la compassion
pour se protéger des émotions négatives générées par l’empathie.
Ce passage de
l’empathie à la compassion est utile pour que les gens perçoivent eux-mêmes
la
différence et soient capables de distinguer un état empathique d’un état
compationnel.
Cela leur permit alors d’acquérir un sentiment de bienveillance qu’ils pouvaient ensuite diffuser à l’intention des autres.
Cet article m'a rappelé une injonction que Christ m'avait faite en mars 2017 : "Regarde-moi !"
Alors que j’étais prise dans l’engrenage des protocoles
médicaux, Jésus m’a encouragée à détacher mon regard des médecins, des médicaments
et de mes souffrances et à regarder à lui.
J’avoue que cela m’a été très difficile.
Se détacher de tout ce qui meurtrit notre corps et notre âme
au quotidien n’est pas aisé.
Mais j’ai aussi expérimenté que si nous nous focalisons sur nous-mêmes,
sur nos douleurs, nos circonstances, nos soucis, nos faiblesses, sur les
obstacles ou toute autre chose que Jésus, nous allons de mal en pis.
A travers son regard plein de compassion, le Seigneur se propose d’être notre soutien et notre aide,
mais nous nous laissons captiver par tant d’autres choses qui tôt ou tard nous
affligent et nous affaiblissent.
Jésus nous appelle à tourner nos regards sur lui, car c’est
lui qui suscite notre foi pour la mener à la perfection.
Il nous appelle aussi à regarder à sa souffrance, ainsi qu’à
la patience avec laquelle il l’a supportée, pour que nous comprenions que si
lui-même n’a pas pu être élevé à la perfection autrement que par la souffrance,
combien moins nous le pourrions !
Et si la souffrance a été pour lui une telle bénédiction,
elle le sera pour nous aussi.
Contempler l’homme de douleur nous permet de
ressentir sa consolation, sa sympathie, et le courage que nous inspire sa
victoire.
C’est pourquoi, nous devons toujours et en toutes
circonstances, garder le regard fixé sur Jésus pour voir qui il est, écouter ce
qu’il dit, faire ce qu’il ordonne, le suivre où qu’il nous conduise, et nous
attendre à recevoir tout ce qu’il est prêt à nous donner.
Nous devons garder nos regards sur lui et sur son amour
jusqu’à ce que cet amour embrase nos cœurs, jusqu’à ce que nos yeux rencontrent
les siens et que nous ayons pleinement conscience qu’il veille sur nous.
Ayant revêtu notre humanité et ayant été élevé à la
perfection par les souffrances, il comprend et compatit à nos faiblesses.
Ce terme « faiblesse » n’a pas de rapport avec le
péché mais avec notre fragilité et nos
infirmités, nos limites naturelles, notre humanité.
Le Christ n'est pas comme un roi vivant dans l'abondance et
le luxe qui ne comprend pas ce qu'est la pauvreté et la maladie, il n'est pas
comme un dieu bienheureux au sein de sa gloire qui ne connait pas la tentation
de la chair.
Jésus sait car il a été tenté en toutes choses sans
commettre de péché.
Il comprend nos détresses et les partage avec une sympathie
où se combinent l'amour infini de Dieu et le tendre amour du compagnon de
souffrance qui nous vient en aide.
La tentation nous unit à lui, car il est parfaitement saint
et parfaitement sympathique (c’est-à-dire qu'il souffre actuellement avec nous,
en tant que notre médiateur auprès du Père).
Il sait ce que c'est que d'être tenté, il peut souffrir avec
nous (être empathique) et nous secourir pour que nous soyons vainqueurs à notre
tour (compassion).
On peut avoir pitié de quelqu'un et en rester là. La compassion est bien différente.
Elle va au-delà du simple sentiment. La véritable compassion nous pousse à l'action en faveur de celui qui en est l'objet. C'est ce que Jésus n'a cessé de faire durant son ministère en consolant des affligés, en guérissant des malades, en délivrant des captifs, en restaurant des vies brisées, en sauvant des âmes perdues. Et c'est ce qu'il continue de faire encore aujourd'hui.
Pour conserver une empathie équilibrée,
il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre l’écoute de
l’autre et le respect de soi.
Dans la vie courante, on dira : « Je vois que tu es déçu et je peux comprendre pourquoi. »
Il existe aussi une étape intermédiaire la sympathie qui est une prise de conscience
du vécu d’une autre personne avec le sentiment que la situation est
digne d’attention de notre part.
C’est une sensibilisation à la
connaissance de l’autre.
C’est la possibilité de sélectionner les bonnes
réponses émotionnelles appropriées pour les états émotionnels apparents
de l’autre.
Il y a entre nous et l’autre une
distance émotionnelle car dans ce cas, on ne prend pas l’émotion de
l’autre pour nous même.
Cela veut dire que l’on garde une certaine
distance.
Or, cette distance peut nous permettre de nous mettre à la
place de l’autre (et non penser à sa place) pour l’aider comme il le
souhaite et non comme nous aimons être aidés;
Dans la vie courante, on dira : « Je suis désolée pour vous. Est-ce que je peux vous aider ? »
Et finalement, comme Jésus on peut et on doit ressentir de la compassion.
Quand les évangiles nous disent que Jésus était ému de compassion du grec SPLAGCHNIZOMAI : cela signifie qu'il était remué dans ses intestin, les entrailles étant sensées à cette époque être le siège de l’amour et de la pitié.
La compassion consiste donc à souffrir dans ses entrailles avec une autre personne qui souffre.
Cette capacité nous oblige à nous
mettre dans la peau de l’autre, nous immerger dans son point de vue et
sentir l’émotion comme si on ressentait la même.
Mais la principale
caractéristique de cette capacité contrairement à l'empathie qui est passive, est l’action. On peut donc considérer la
compassion comme la traduction de l’empathie en action.
Dans la vie courante, on dira : « Je comprends ta fatigue. Je vais aller faire les courses et tu vas te reposer. »
Quand à Jésus : Matthieu 14.14 relate ceci :
"Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades. Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres. Jésus leur répondit: Ils n’ont pas besoin de s’en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit: Apportez-les-moi. Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants."
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