Sous les yeux des
anges de bronze,
Le temps s’écoula… neuf,
dix, onze…
Au rythme de leur
mécanisme pendulaire,
Un voile d’ombre
couvrit son jardin de lumière.
Peu à peu, un fil de
vie se détacha
De l’ouvrage de son
enfance et le lâcha.
Une main conseillère
lui échappa.
Même si elles ne le
voulurent pas,
Deux lumières bleues
fatiguées et fragiles
S’éteignirent dans un
battement de cils.
D’un pas de velours,
dans le silence,
Nymphéa laissa là, son
jardin d’insouciance.
Elle effleura d’un
dernier baiser
Léger une peau de pêche pâle et fanée.
Dans la pénombre, elle abandonna
Ses trésors passagers
comme un poids.
Elle ferma la porte
grinçante
D’une vieille armoire
odorante,
Pleine d’un bric à
braque de jouets,
De livres, de flacons
de muguets,
De tabatières
parfumées,
de coquillages
conservés
Et de souvenirs
fossilisés…
Sophie Lavie
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