Que faire concrètement quand mon enfant dépasse les limites?
Récemment on m'a posé cette question : "que faire concrètement quand mon enfant dépasse les limites si je ne peux pas le mettre au coin ?"
J'aimerais donc répondre à cette question et vous partager ce que j'ai récemment découvert dans mes différentes lectures, et qui m'a été d'une grande utilité pour mieux appréhender la discipline positive.
Avant toute chose laissez moi vous expliquer ce qu'est la bienveillance et vous donner les 5 points essentiels à une discipline efficace et positive :
- c'est une discipline à la fois ferme et bienveillante, respectueuse et encourageante; contrairement aux méthodes autoritaires qui manquent de bienveillance, et aux méthodes laxistes qui manquent de fermeté.
- elle aide les enfants à développer les sentiments d'appartenance et d'importance (besoins fondamentaux de l'enfant) ce qui créé des liens entre eux et leur famille, leur communauté, la société, ...
- c'est une discipline efficace à long terme (les punitions sont efficaces à court terme mais ont des résultats négatifs sur le long terme)
- elle enseigne les compétences sociales de respect, de coopération, d'empathie, de responsabilisation...
- elle invite les enfants à avoir confiance en leur capacité et à se servir de leur potentiel de façon constructive.
La bienveillance ne signifie donc pas céder aux demandes de vos enfants, ni les surprotéger de toutes frustrations. Ce n'est pas non plus voler systématiquement à leur secours ou les pourrir-gâter...Cela reviendrait à de la permissivité.
Etre bienveillant, c'est être respectueux envers l'enfant et envers soi-même.
C'est commencer par montrer à l'enfant que nous avons compris quelle émotion se cache derrière son comportement (je vois qui tu es déçu, en colère...)
C'est faire confiance à son enfant, en ses capacités à gérer ses émotions, et à lui permettre de développer ce sentiment d'être capable.
Alors que faire quand un enfant dépasse les limites?
- Avant de répondre concrètement à cette question, je pense qu'il est très important premièrement de réfléchir à nos seuils de tolérance. Nous avons tous des seuils de tolérance différents : certains ne vont pas être dérangés par des enfants qui font beaucoup de bruit tandis que d'autres en seront fortement agacés. Il convient donc à chacun d'entre nous de définir nos seuils de tolérance et de voir si nous pourrions les élargir pour certaines situations. Le tout étant que nos seuils de tolérance soient respectueux de nos besoins fondamentaux et de ceux de nos enfants.
En faisant déjà ce travail sur vous-même, vous verrez déjà que pas mal de situations pour lesquelles il vous arrivait facilement de perdre le contrôle, deviendront alors beaucoup plus sereines.
- Deuxièmement, il vous faut fixer des limites en fonction de vos seuils de tolérance en coopération avec vos enfants.
Imposer vos limites et essayer de les faire respecter en punissant vos enfants ne servira qu'à renforcer les luttes de pouvoir. Il serait plus adéquat de réfléchir ensemble aux limites à établir (heure du coucher, temps passé devant les écrans, temps de devoirs, ...), discuter de l'importance de ces limites et comment responsabiliser chacun pour qu'elles soient respectées.
Sachez que plus un enfant participe à la mise en place de limites fondées sur ses besoins et sur les vôtres, plus il comprend le pourquoi de ces limites, et plus il sera disposé à les respecter.
- Imaginons maintenant que votre enfant soit insolent, vous parle mal, agisse de façon irrespectueuse envers vous :
-- Une façon ferme et bienveillante de réagir, serait, par exemple, de quitter la pièce.
J'ai lu cela dans le livre discipline positive de Jane Nelsen. Au début, je me suis demandé si c'était vraiment efficace, mais quand j'ai lu la suite de son discours et surtout quand je l'ai mis en pratique avec mes enfants, j'ai pu voir une réelle différence dans leurs comportements
=> on ne peut pas obliger quelqu'un à nous traiter avec respect, mais on peut se traiter soi-même avec respect. S'en aller est une façon de se respecter (et c'est aussi un exemple fort pour les enfants).
Par la suite, quand tout le monde sera calmé, vous pourrez en discuter avec lui : lui dire que vous avez vu qu'il était en colère, que vous respectez ce qu'il ressent mais pas la façon de l'exprimer. Et que vous n'avez pas à subir ça alors que si la situation se représente vous quitterez à nouveau la pièce. Dites lui que vous l'aimez et que vous avez envie d'être avec lui, alors qu'il vous dise quand est ce qu'il sera prêt à vous traiter avec respect, et qu'alors vous serez heureux(ses) de chercher avec lui d'autres façons de gérer ses colères.
=> Nous pensons à tord que pour éviter tout débordement, nous devons gérer les problèmes à chaud. Mais c'est justement à ce moment là que nous sommes le plus contrarié et que nous perdons notre calme. Le cerveau reptilien (siège des pulsions et émotions primaires) prend le contrôle et c'est là que nous ne pensons plus de façon rationnelle et que nous ne contrôlons plus rien....Alors nous disons ou faisons des choses que nous regrettons par la suite !
C'est pourquoi il est très important de se calmer avant toute chose. Pour se reconnecter avec la partie rationnelle de notre cerveau et trouver les solutions les plus adéquates à la situation.
Il est très important d'enseigner cette compétence à vos enfants en étant vous-mêmes des modèles en la matière, afin qu'ils puissent eux aussi apprendre à mieux gérer les situations de crise.
-- Une autre façon de réagir de manière ferme et bienveillante serait de vous reconnecter avec votre enfant.
Beaucoup d'études ont démontré qu'il n'est pas possible de corriger (enseigner) un enfant sans avoir établi, au préalable, un lien avec lui. Punir, gronder, accuser, humilier, sermonner....ne créent pas de lien alors il va falloir trouver des moyens de se reconnecter autrement. Et voici 5 outils qui vont vous permettre de rétablir ce lien :
=> passez du temps de qualité avec votre enfant en tête à tête.
=> Ayez des gestes et des paroles d'affection.
=> utilisez l'écoute active (montrer à votre enfant que vous avez compris ses émotions, faites preuve d'empathie sans excuser ni approuver son comportement, partagez une expérience personnelle similaire, partagez vos ressentis face à son comportement en faisant attention de toujours faire passer un message d'amour, et cherchez ensemble des solutions pour éviter que le problème se répète)
=> faites attention au ton de votre voix. Nous pouvons facilement créer une atmosphère qui invite à la confiance ou au contraire à l'hostilité et à la distance. Le ton de notre voix indique souvent ce que nous ressentons et que nous voulons cacher avec des mots.
=> soyez sincère et vrai. Ne cherchez pas à cacher vos faiblesses, vos émotions, vos erreurs à votre enfant. Il sera plus à même d'être sincère et authentique avec vous dans vos moments d'échange.
=> Posez des questions de curiosité (qu'est ce qui s'est passé? Selon toi qu'est ce qui a provoqué cette situation, ce comportement? Qu'est ce que tu proposes comme solution? ...)
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