Psaumes 90.12"Enseigne-nous à compter nos
jours afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse."
Introduction
Lors de notre dernière réunion de prière, nous avions
parlé des différents temps Chronos, Kairos et Aiôn.
Vous souvenez-vous de leur
signification ?
·
Le temps Chronos quantitatif et linéaire qui permet de
segmenter le temps en passé, présent et futur, en secondes, minutes, heures,
etc.
·
Le temps Kairos, c’est le point de basculement décisif,
avec une notion d’avant et d’après, où quelque chose de spécial arrive ; il marque
une opportunité, un "tout à coup divin" qui fait la différence.
·
Et il y a le temps Aiôn marquant les cycles et les saisons qui passent et
reviennent incessamment.
Nous avions parlé plus particulièrement du
temps Aiôn en nous penchant sur la saison de l'automne en Israël, nous donnant
des analogies avec ce qui peut se passer dans nos vies spirituelles.
Cette
fois nous nous pencherons sur le temps Chronos pour essayer de comprendre
comment nous pouvons segmenter notre vie en périodes, marquant notre croissance
spirituelle.
Réaliser où nous en sommes dans notre vie
spirituelle, nous permettra d'agir avec plus de sagesse, de prudence et
d'intelligence.
Effectivement rien ne sert de vouloir
brûler des étapes, ou de se culpabiliser de ne pas être assez mature si ce
n'est pas le temps ; mais d'un autre côté, nous ne devons pas nous endormir et
stagner dans notre vie spirituelle en restant toute notre vie des enfants ou
des bébés.
Alors que comprenez-vous du
verset 12 du Psaumes 90 écrit par Moïse ?
"Enseigne-nous
à compter nos jours afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse."
Autres traductions littérales de
l'hébreu :
·
Apprends-nous
à calculer et ordonner notre temps afin que nous amenions notre esprit à
l'intelligence.
·
Apprends-nous
à discerner notre temps de vie afin que nous conduisions notre âme à la
prudence.
·
Apprends-nous
à savoir par expérience à compter nos jours afin que nous fassions entrer notre
être intérieur dans une habilité stratégique (terme de guerre).
Nous ne connaissons pas le nombre
de jours que nous devons vivre sur cette terre, mais nous pouvons grâce à Dieu
apprendre à calculer et "classer", "découper" notre temps
de vie spirituelle afin de mieux comprendre où nous en sommes et devenir sages,
intelligents et prudents.
Selon un texte de Donald G.
Miller il est possible de classifier les différentes périodes de la vie
spirituelle en parallèle avec les cinq premiers livres de la bible.
Quels sont les 5 premiers livres
de la bible et comment les nomme-t-on dans leur ensemble?
Réponse
: le Pentateuque
se compose des 5 livres écrits par Moïse : Genèse, d'Exode, Lévitique, Nombres
et Deutéronome.
Réfléchissons ensemble et
essayons de discerner les différentes étapes de notre vie spirituelle.
Où en sommes-nous avec Dieu ?
Sommes-nous encore en gestation,
sommes-nous un bébé spirituel, un enfant, un adolescent, un jeune adulte ou
même un parent ou un patriarche spirituel ?
A quelle étape de notre vie
spirituelle sommes-nous et notre croissance est-elle régulière et normale ?
Si non, pourquoi n'avons-nous pas
grandi en maturité avec Dieu ?
Il faut bien le reconnaître beaucoup
de gens qui fréquentent les églises n'ont pas encore expérimenté les choses
nouvelles de la vie spirituelle parce qu'ils ne connaissent qu'un Christ
extérieur à eux.
Ils profitent des bienfaits de
Dieu mais n'en sont pas conscients ; ils sont rattachés à Dieu et bénéficient
de sa parole à travers ce que leurs parents spirituels leur donnent, mais leur
vie spirituelle n'est pas vraiment manifeste ; elle est comme à l'état
embryonnaire, en germe, cachée, mais inspirant toutefois l'espoir d'une vie qui
va émerger.
A ce stade, personne sauf Dieu ne
sait si cette personne va naître de nouveau ou mourir tel un avorton qui ne
sera jamais parvenu à la vie hors du sein maternel.
Comme Jésus l'a expliqué à
Nicodème, il faut naître d'eau et d'esprit pour être sauvé et commencer une vie
spirituelle.
C'est grâce au sacrifice de Jésus
Christ à la croix et à l'action du Saint
Esprit que cette vie nouvelle divine, éternelle et pure nous est accordée.
Oui, Jésus est la porte d'accès à
notre salut, mais n'oublions pas qu'il est aussi le chemin qu'il faut suivre
jour après jour pour atteindre la pleine maturité...
Ne restons pas à la porte si nous
voulons croitre en lui!
Si nous sommes nés de nouveau,
nous avons faim et soif de Christ, de sa parole, de sainteté, de vérité, tout
comme un bébé a faim et soif de lait maternel.
C'est en se nourrissant
quotidiennement de la Parole de Dieu, en la méditant et en la mettant en
pratique qu'un bébé spirituel grandit et devient un enfant, un adolescent puis
un adulte.
Beaucoup de chrétiens sont restés
des enfants qui ont encore besoin qu'on leur enseigne les premiers rudiments de
l'évangile ; Ils sont encore au lait et ne supportent pas la nourriture solide,
car ils n'ont pas fait l'expérience de la Parole de Dieu.
Ils la lisent, l'écoutent et
voient le témoignage de quelques chrétiens matures, mais ils ne sont encore que
spectateurs et non acteurs de la vie spirituelle normale décrite dans les
écritures.
Plus un chrétien se nourrit de la
présence de Dieu dans la prière, plus il lit, médite et met la parole de Dieu
en pratique et plus il grandit spirituellement.
Celui qui néglige la communion
avec Dieu, la lecture de la parole de Dieu (je la lis, je la comprends et je la
mets en pratique) ne peut grandir.
Celui qui fait des compromis en
vivant dans le péché et en désobéissant à la volonté de Dieu ne peut grandir.
Mais celui qui est fidèle dans
les petites choses, Dieu lui en confie de plus grandes.
Dieu nous éprouve à travers les
circonstances de nos vies et sonde nos cœurs pour voir si nous sommes fidèles
malgré les difficultés.
Il éprouve notre foi, nous lance
des défis, nous nourrit par sa parole pour que nous devenions de plus en plus
matures et que nous passions du stade d'enfants à celui de parents spirituels
capables d'enfanter et de nourrir des bébés affamés...
Texte de G. Miller :
La
Genèse est la période prénatale de la parole de Dieu.
Tout est à l'état embryonnaire.
La semence de la Parole de Dieu
conçoit un univers, un monde et des humains ainsi qu'une façon de vivre par la
foi, comme Abraham.
Tout est là en germe, dans
l'ombre, caché dans le sein maternel.
Nous savons bien peu de choses de
la période antédiluvienne et des patriarches, surtout de vastes espaces et de
grandes étendues de temps jalonnés pour quelques faits, quelques récits.
Que va-t-il sortir de tout cela ?
Des grandes lignes de la création
et de l'alliance sont définies, mais les formes sont rudimentaires, comme des organes et des membres en cours de
formation.
Nous découvrons de grandes
énergies qui se concentrent, un immense espoir qui bat dans le sein de la
Genèse.
L'Exode
correspond à la naissance et à la petite enfance.
La grossesse de la Genèse qui
s'étend sur plusieurs siècles arrive à terme et le peuple de Dieu vient au
monde. Ce n'est pas un accouchement facile.
L’Égypte marque les contractions
douloureuses et le début du travail, le passage de la mer des roseaux, la
rupture de la poche des eaux, puis la naissance merveilleuse et miraculeuse sur
les rives opposées.
La naissance s'accompagne d'une
grande explosion de joie avec des chants, des danses, des louanges et des
actions de grâce.
Puis le bébé fait ses premiers
pas et reçoit ses premières recommandations au pied du Sinaï.
Fais ceci, ne fais pas cela.
L'enfant est lâché dans un monde
dangereux, rempli de la bonté de Dieu, mais périlleux à cause de la tentation
du péché.
L'Exode montre cet enfant,
arraché aux eaux et faisant ses premiers pas chancelants, comme un peuple qui
adore le Dieu qui lui a donné la vie et l'être, comptant sur lui et lui
répondant.
Le
Lévitique symbolise l'enfance.
Le peuple qui grandit, apprend
l’abc de la vie, avec les encouragements de la miséricorde de Dieu et la menace
de ses justes sanctions.
La grande réalité à laquelle le
peuple fait face, c'est Dieu et sa relation à lui ; cette relation peut être
brisée, affaiblie et corrompue de mille et une manières.
Israël apprend les noms des différents
aspects de cette relation, et ce qu'il faut faire lorsqu'elle pose problème.
Il est plus facile d'apprendre la
géographie, les sciences naturelles ou la grammaire.
Mais le livre du Lévitique rend
cette étude aussi facile que le sujet le permet en dispensant un enseignement
audiovisuel.
Au lieu de se limiter à des
leçons abstraites sur le péché et la grâce, le livre présente des objets
visibles et tangibles : une mesure de céréales, une génisse rousse, un bouc
émissaire...
Tout est présenté sous forme
illustrée (sacrifices) avec quelques actions simples qui nécessitent une
participation corporelle (rituel).
Le lévitique constitue le premier
livre de lecture imagé pour les enfants de Dieu qui apprennent à lire sa parole
pour la première fois.
Le
livre des Nombres illustre l'adolescence.
Le peuple tend vers l'âge adulte,
il se débat avec toutes les maladresses des années de désert.
Il se révolte contre l'autorité,
cherche à faire valoir son statut.
Il n'est plus un petit enfant,
mais ce n'est pas encore un adulte capable de subvenir seul à ses besoins.
Il éprouve la nostalgie des
années d'insouciance et de sécurité dans le sein d'Égypte, d'où il a été
arraché pour être plongé dans des réalités austères de la vie par la foi.
Il se rebelle contre le gouvernement
du vieux Moïse.
Il murmure et désobéit ; il
ronchonne et rouspète.
A mi chemin entre sa naissance en
Égypte et sa conquête de Canaan, il erre dans le no man's land de l'adolescence
en pleine confusion.
Le
Deutéronome correspond à l'âge adulte.
Le peuple a finalement grandi ;
il a mûri dans sa vie par la foi et il est devenu capable de recevoir en
héritage le pays promis et d'y vivre de façon responsable.
Il est cultivé, bien entraîné,
solide et éprouvé.
Dieu est sur le point de lui
confier ce qu'il tenait en réserve pour lui.
A la veille de quitter ce monde
et de laisser le peuple poursuivre son chemin, Moïse résume dans son sermon
d'adieu tout ce qu'ils ont vécu ensemble pendant ces quarante années dans le
désert, tout ce que Dieu leur a révélé de sa volonté et de ses actes, les
aspects solennels et glorieux de la vie par la foi.
A la frontière entre le désert et
le pays promis, Moïse attire une dernière fois l'attention des israélites par
un acte culturel sublime : il les présente devant Dieu, il leur présente Dieu
et les bénit.
Conclusion
Toutes ces étapes prennent du
temps et on ne passe pas d'une étape à l'autre en une seule journée.
Tout comme
dans la vie biologique, notre vie spirituelle change étape par étape en passant
par des nuances, des transitions où on est plus quelque chose et moins autre
chose.
Pourtant même s'il y a des
fluctuations et des périodes de stagnation où on a l'impression que rien ne se
passe, mais où Dieu agit dans l'invisible.
Notre progression n'est pas
toujours quantifiable, mesurable ou évidente à nos yeux, mais en réalité elle poursuit
son objectif si nous sommes fidèles à Dieu.
Comme le dit Hébreux 6.1, nous devrions à un moment donné laisser les éléments
de la parole de Christ et tendre à ce
qui est parfait, sans poser de nouveau les fondements.
Comment comprenez-vous ce verset
?
La version PDV dit : "Laissons derrière nous les premières
leçons sur le Christ et passons à un enseignement d’adulte. Ne revenons pas sur
ce qui fait la base de cet enseignement, c’est-à-dire l’abandon des actions qui
conduisent à la mort et la foi en Dieu."
La mort à soi-même ou à notre
vieille nature pécheresse et les rudiments de la foi sont les premières leçons
de la vie spirituelle et une fois que nous sommes passés du stade d'enfant à
celui d'adulte, nous ne devrions pas revenir sur ces choses...
Examinons-nous nous-mêmes, non
pour nous comparer les uns aux autres, mais pour nous assurer de notre bonne
croissance spirituelle et ne pas présumer de qui nous sommes.
Une petite fille a beau mettre
les souliers de sa mère, elle n'est pas une femme pour autant ; d'un autre côté
il serait encore plus ridicule de voir un adulte continuer de boire son
biberon...
Que chacun s'examine lui-même
dans le miroir de la parole de Dieu...
Message prêché par Xavier Lavie mardi 18 octobre 2016