Ecclésiaste 3.1-2 "Il y a un temps pour tout, un
temps pour toute chose sous les cieux : (...) un temps pour planter, et un
temps pour couper ce qui a été planté."
Introduction
En grec, il y a trois
mots pour définir le "temps" qui passe.
Le temps Chronos quantitatif et linéaire qui permet de segmenter le temps en passé, présent
et futur, en secondes, minutes, heures, etc.
Le temps Kairos, c’est le point de basculement décisif, avec une notion d’avant et
d’après, où quelque chose de spécial arrive ; il marque une opportunité, un
"tout à coup divin" qui fait la différence. Contrairement à Chronos,
le temps Kairos n’est pas linéaire et ne se mesure pas, mais il est très
précieux.
Et il y a le temps Aiôn qui est
moins connu.
C’est le temps des cycles et des saisons qui passent et reviennent
incessamment.
Le temps Aiôn est comme les saisons de la nature qui nous permettent de
mieux comprendre notre vie spirituelle, parce que la nature est l’image de
Dieu.
Pascal a dit : "La nature a des
perfections pour montrer qu’elle est l’image de Dieu et des défauts pour
montrer qu’elle n’en est que l’image."
Et c'est de ce temps Aiôn, dont j'aimerais vous parler aujourd'hui et
particulièrement de l'une de ces saisons : l'automne, parce que nous devons
être vigilants, et savoir discerner en quels temps nous sommes !
Au temps du ministère de Christ, le cycle économique d’Israël était centré
sur l’agriculture ; et l'automne, comme d'autres saisons, était marquée par
diverses activités essentielles à la vie des israélites : telles les vendanges,
les récoltes, les fêtes et les pluies.
1. Les
vendanges
Le premier
élément indissociable de l'automne, ce sont les vendanges.
Dans
l’ancien testament, la vigne, signe de joie, de paix et de bénédiction devint
le symbole d’Israël.
Osée 10.1 "Israël était une vigne féconde, qui
donnait beaucoup de fruit."
Dans le
Nouveau Testament la vigne symbolise Christ et son église.
Le chapitre
15 de l'évangile de Jean commence d'ailleurs par la grande allégorie de la
vigne.
Il est le
cep et nous sommes les sarments : il est le Corps et nous sommes ses membres.
Oui, la
vigne véritable, c’est Jésus, mais c’est aussi son Église qui doit porter du
fruit à sa gloire, car au temps des vendanges, le vigneron vient chercher le
fruit sur les sarments.
Jean 15.1-8 "Je suis le vrai cep, et mon Père est
le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il
porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je
vous ai annoncée. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment
ne peut de lui-même porter du fruit,
s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne
le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous
êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on
les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles
demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez, et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi
que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples."
Pour les
vrais disciples, les vendanges sont un temps de réjouissance festive.
Ce n'est pas
le chrétien qui est passé au pressoir, mais son fruit.
Le fruit que
nous portons ne nous appartient pas ; il existe grâce à Christ qui nous a donné
sa vie et il est pour Dieu.
Ce fruit est
coupé, pressé, puis le jus est amené à la fermentation pour que le sucre se
transforme en alcool, et il est clarifié avant d'être conservé ou consommé.
Galates 6.7-9 "Ne vous y trompez pas: on ne se moque
pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé,
il le vendangera (therizo: couper avec une faucille) aussi. Celui qui sème pour
sa chair vendangera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Esprit vendangera de
l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous vendangerons au temps convenable, si
nous ne nous relâchons pas."
2. La
récolte des fruits
En automne, outre les vendanges, il y avait aussi la récolte des pistaches (bonnes
pour les maux d'estomac et les morsures de serpents), la récolte des olives, des
dattes, des grenades et des figues.
Bien qu'ils soient différents les uns des autres, tous ces arbres portent
des fruits à la gloire de Dieu et c'est là l'essentiel.
L'olivier
Psaumes 52.8 "Et moi,
je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant, je me confie dans la
bonté de Dieu, éternellement et à jamais."
Comme pour
l'image du cep et des sarments, la bible nous parle d'oliviers sauvages greffés
à l'olivier franc (ou cultivé) image de notre adoption par Dieu.
D'autre part, l'olivier reste
toujours vert et pousse même au milieu des pierres.
Aux temps bibliques, les paysans le cultivaient pour ses fruits, les olives mangées cuites en saumure, mais surtout pressées pour obtenir une huile qui servait à la vie de tous les jours.
Aux temps bibliques, les paysans le cultivaient pour ses fruits, les olives mangées cuites en saumure, mais surtout pressées pour obtenir une huile qui servait à la vie de tous les jours.
Grâce à elle, on cuisait les
aliments, on s'éclairait, on soignait les blessures et on se parfumait !
Le palmier
Psaume 92.13 "Les
justes croissent comme le palmier."
Le palmier, quant à lui, est essentiellement
l'arbre du désert mais surtout de l'oasis.
Voir un palmier dans le désert,
c'est avoir un espoir de vie, car c'est un arbre qui a les pieds dans l'eau et
la tête dans le feu du soleil.
Le palmier a des racines très
profondes qui s'enfoncent dans le sol et baignent dans l'eau : comme le juste qui
s'enracine solidement et profondément en Christ et dans l'eau de la Parole de
Dieu.
Le palmier a les pieds dans l'eau
mais aussi la tête dans le feu du soleil de justice.
Le palmier est assez extraordinaire
; on en fait des chaises, des paniers, des cabanes, on en mange le cœur et les
fruits (20 à 200 kg de dattes par arbre dont on fait aussi une sorte de
confiture appelée miel en Israël).
Le grenadier
C'est un symbole de fécondité, et
aussi de l'unité du peuple, car les grains de ses fruits sont serrés entre eux.
Le grenadier donne des fruits qui
sont magnifiques et rafraîchissants, image de la beauté de la Parole de Dieu
qui nous désaltère et nous rafraîchit.
Des grenades étaient d'ailleurs disposées
autour de la bordure de la robe du Grand Prêtre qui officiait dans le
tabernacle.
Exode 28.3 "Sur ses
bords, tu feras des grenades de pourpre violette, de pourpre rouge et de
cramoisi éclatant, et parmi elles, des clochettes d'or : une clochette d'or,
puis une grenade, une clochette d'or puis une grenade, tout autour."
Certains fruits
sont visibles et d'autres audibles.
Le figuier
Osée 9.10 "J'ai trouvé Israël comme des raisins
dans le désert, j'ai vu vos pères comme les premiers fruits d'un figuier."
Dans la
bible, le peuple de Dieu est souvent comparé au figuier.
La douceur
et l’excellence de ses fruits sont des caractéristiques particulières, autant
que l'huile l'est pour l'olivier.
Dieu espère
donc qu'un figuier produise de nombreux fruits doux et bons et cela deux fois
par an.
On
différencie en effet deux récoltes en les nommant les figues de printemps,
hâtives récoltées en mars/avril et celles plus tardives, appelées figues d'été
que l'on récoltait d'août à décembre.
Ainsi, lorsque
le figuier, en dépit de tous les soins attentionnés reçus, ne produit pas les
figues escomptées, il est logique de le retrancher et de le remplacer par un
autre arbre qui produit du fruit.
Ce fut le
cas du peuple d'Israël, au temps où Jésus vint vers le figuier qui se trouvait
sur le chemin de Jérusalem.
Si
symboliquement, nous pouvons nous comparer à ces arbres fruitiers, nous savons
par-dessus tout que nous devons ressembler à l'arbre décrit par le prophète
Jérémie et que nous devons porter en abondance le fruit de l'Esprit dans notre
vie.
Jérémie 17.7-8 "Béni soit l’homme qui se
confie (trouve son repos et sa sécurité) dans l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance
! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines
vers le courant ; Il n’aperçoit point la
chaleur quand elle vient, et son
feuillage reste vert ; Dans l’année de la sécheresse, il n’a point
de crainte, et il ne cesse de porter du
fruit."
Galates 5.22-23 "Le fruit de l’Esprit, c’est
l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté (droiture de cœur et de vie),
la bénignité (la gentillesse empreinte d'intégrité), la foi et la fidélité
(pistis), la douceur (docilité et soumission), la tempérance (maîtrise de soi,
c'est-à-dire des désirs et des passions, spécialement les appétits des sens)..."
3. La fête
des tentes
Ce qui
caractérisait l'automne en Israël, c'était aussi la fête des tentes, appelée
aussi Souccot.
Cette fête, mentionnée
pour la première fois comme la fête de la récolte, est la plus importantes de
toutes les fêtes juives.
Deutéronome 16.15 "Tu célébreras la fête pendant
sept jours en l’honneur de l’Eternel, ton
Dieu, dans le lieu que choisira l’Eternel; car l’Eternel, ton Dieu,
te bénira dans toutes tes récoltes et
dans tout le travail de tes mains, et tu
te livreras entièrement à la joie."
Elle marque la
fin du cycle agricole annuel, lorsqu'on a engrangé les récoltes et rentré le
bétail pour l'hivernage.
Même si Souccot
commémore aujourd'hui l'assistance divine dont les Israélites ont bénéficié
lors de l'Exode, c'est avant toutes choses, un moment où l'on fête Dieu (YHWH)
pour qui il est et pendant laquelle on lui rend grâce pour sa providence.
C’est la
plus joyeuse de toutes les fêtes, un temps de rassemblement, où les juifs
demeuraient dans la présence de Dieu dans des Tabernacles, des sortes de tentes
fabriquées à l’aide de branches feuillues.
Rassemblés à
l'abri dans la bergerie de notre bon berger, avons-nous conscience, comme les
participants de Souccot que nous ne sommes que des voyageurs sur cette terre
qui attendent la grande vendange finale, la dernière récolte et l'hivernage qui
nous conduira dans la demeure éternelle de Dieu ?
4. La pluie de
la première saison
Le dernier élément,
caractéristique de l'automne en Israël, était aussi la pluie de la première
saison.
Vers la fin d’octobre, une forte
pluie qu'on l'appelait la pluie de la première saison, souvent orageuse
commençait en effet par intervalles en Israël, pendant un ou plusieurs jours à
la fois.
Joël 2.23 "Soyez dans l’allégresse et réjouissez-vous en l’Eternel, votre
Dieu, car il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la
première et de l’arrière-saison, comme autrefois."
"Yoreh" en hébreu ce
qui signifie : "la torrentielle" ouvrait donc l’année agricole en
amollissant le sol durci et craquelé par la sécheresse de l’été.
Grâce à cette pluie
providentielle, le labourage pouvait commencer et se suivre par les semailles.
Même s'il tombe plus d'eau en
Palestine qu'en France durant une année, la pluie de la première saison était
très attendue, car depuis mi-avril jusqu’à la fin octobre, la sécheresse était
souvent complète.
Non seulement il ne pleuvait pas,
mais on voyait rarement un nuage dans le ciel, c'est pourquoi une telle pluie semblait
être un miracle.
L'agriculteur qui avait rentré
ses cultures, attendait donc impatiemment cette première pluie propice à
préparer la terre pour les semailles de céréales.
Cette pluie torrentielle
symbolise la venue du Saint Esprit sur L'Eglise.
Sans l'Esprit, notre vie demeure
sèche et notre cœur endurci.
Sans l'Esprit le terrain de notre
vie demeure stérile et impropre à l'ensemencement de la parle de Dieu.
Si nous avons soif de cette eau
divine, réclamons-la afin qu'elle jaillisse de nos cœurs comme un fleuve de vie
!
Conclusion
Même si nous pouvons nous
attendre au temps de Dieu Kairos qui nous accordera une bénédiction toute
spéciale ; nous ne devons jamais négliger le temps Aiôn, celui des saisons qui
défilent dans notre vie. Nous devons connaître la saison dans laquelle nous
évoluons pour nous adapter à ses particularités.
Aucun agriculteur n'oserait semer
alors que c'est le temps de récolter ; aucun berger ne sortirait ses brebis
dans les hauts pâturages, alors qu'elles doivent hiverner...
Veillez donc ! Portez du fruit en
abondance à la gloire de Dieu !
Célébrez votre divin berger qui
prend soin de vos vies !
Et soyez remplis du Saint Esprit.
Message prêché par Xavier Lavie le 11 octobre 2016
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