Lorsqu'un enfant nait, le miracle
de la vie émeut généralement profondément ses parents et ceux qui les
entourent.
L'amour jaillissant de cette
nouvelle naissance donne souvent l'énergie nécessaire à la maman pour qu'elle
assume son nouveau rôle et il est rarement utile de devoir la persuader d'aimer
son enfant, tant l'affection émerveillée la submerge.
Physiologiquement, Dieu a tout
prévu puisqu'après la naissance de son bébé, un cocktail d'hormones appelées hormone
de l'amour et hormone maternelle (ocytocine, endorphine et prolactine) submerge
la maman au regard, au toucher et à la tétée de son bébé.
Ces hormones la rendent plus
calme et lui permettent de s’identifier instinctivement à son enfant pour le comprendre et pour satisfaire
ses besoins.
Le nourrisson et sa mère forment
une dyade c’est-à-dire un duo formant une unité complémentaire.
De la même façon, un homme et une
femme qui se sentent attirés l'un par l'autre produisent inconsciemment des
hormones qui les submergent de bonheur. (Endorphine et ocytocine).
Juste le fait de se regarder ou
de se toucher les remplit d'émotions positives telles que l'amour et la
joie, un sentiment d’attachement, de
générosité, d’empathie et de confiance,
Mais beaucoup disent que le conte
de fée prend fin rapidement, juste après la lune de miel pour les jeunes couples,
dès les premières nuits sans sommeil pour les jeunes mamans…
On pourrait dire que Dieu a fait
sa part en nous créant avec la capacité à aimer intensément mais que le péché a
fait de tels dégâts dans nos cœurs que nous ne sommes plus en mesure de
persévérer dans cet amour originel…
C'est ainsi que les rêves idylliques
se transforment bien trop souvent en cauchemars !
Alors l'adorable bambin fait
figure de monstre hurlant et insatiable, le prince charmant se transforme en
crapaud et la princesse en marâtre acariâtre.
Que s'est-il produit ? Pourquoi
la joie et l'enthousiasme ont-ils disparu ? Est-ce inévitable ?
Ces situations ne sont pas
sensées être celles que l'on devrait connaitre !
Dieu n'a jamais voulu que l'amour
des uns et des autres se refroidisse.
Jésus l'a expliqué dans Matthieu
24.12-13, l'amour de nombreuses personnes se refroidit parce que l'iniquité
augmente.
Qu'est-ce que cela signifie ?
Jésus donne ici une image de
l'amour qui se rafraichit comme un vent qui devient froid (refroidir = psucho)
quand on méprise la loi de Dieu et qu'on la transgresse.
Le remède à ce fléau, c'est de
persévérer dans l'obéissance et la foi jusqu'au bout.
Car l'amour n'est pas un choix
mais une nécessité vitale.
Persévérer dans l'amour est le
seul moyen d'être sauvé.
Mais qu'est-ce que l'amour ?
Depuis plusieurs mois nous avons
longuement médité sur l'amour agape que l'apôtre Paul a décrit avec de nombreux
détails dans son épitre aux Corinthiens 12 et 13 et que l'apôtre Jean a aussi
glorieusement célèbré dans sa première épitre.
Vous l'avez bien compris, cet
amour passionné, inconditionnel et sacrificiel ne peut durer s'il n'est pas
alimenté par la source de l'amour qu'est Dieu.
C'est seulement parce que Dieu
nous a aimés le premier, que nous avons reçu cette forme d'amour supérieur aux
autres.
Cet amour qui nous rend capable
de tout supporter avec patience et persévérance sans nous irriter, qui nous
rend bons, doux et aimables, humbles et
honnêtes ; qui nous satisfait pleinement au point où nous ne sommes ni
envieux ni égoïstes. Un amour qui ne compte pas et excuse tout, qui espère
contre toute espérance et qui est éternel !
Mais notre soif de cet amour si
grand et si puissant est une telle quête, un but si noble que nous pouvons
hélas passer à côté d'autres formes de l'amour tout aussi importantes.
Connaissez-vous les autres formes
d'amour ?
Pensez-vous qu'ils peuvent être négligés ou qu'ils sont contenus dans l'amour agape ?
Pensez-vous qu'ils peuvent être négligés ou qu'ils sont contenus dans l'amour agape ?
Non, ils ne doivent pas être
négligés, sous peine de nous déséquilibrer dans notre amour et ils ne sont pas
totalement immergés dans l'amour agape ; ils lui sont plutôt complémentaires…
1. D'autres formes d'amour
Dans la comédie musicale "un
violon sur le toit", le personnage principal demande à son épouse :
"Est-ce que tu m'aimes
?"
En réponse, elle lui rappelle que
depuis 25 ans elle lave son linge, prépare ses repas, nettoie sa maison, lui a
donné des enfants, trait les vaches…
Et elle poursuit en disant :
"Depuis 25 ans je vis avec lui, je me dispute avec lui, je meurs de faim
avec lui ! Depuis 25 ans mon lit est le sien, si ça ce n'est pas de l'amour
qu'est-ce que c'est ?"
C'est une bonne question. Qu'est-ce
que l'amour ? De quels amours parle cette femme ?
Elle parle de l'amour Agape
inconditionnel et sacrificiel, mais elle a oublié Phileo décrivant le lien
tendre et affectueux, amical et confiant … Malgré le temps passé aux côtés de
son mari et de tous les sacrifices et les peines qu'elle a enduré fidèlement
pour lui et avec lui, elle a oublié de lui montré de la tendre affection. Elle
a oublié Phileo !
Pourtant l'amour Phileo et ces
autres formes Philoteknos ou
philostorgos unissant des parents à leurs enfants, Philandros unissant une
femme à son mari, ou Philadelphos unissant des chrétiens entre eux est présent
26 fois dans le nouveau testament.
Ne sommes-nous pas souvent
négligents envers cette forme d'amour ?
Ne nous laissons-nous pas
tellement préoccuper par nos devoirs et
nos responsabilités conjugales, parentales, professionnelles ou spirituelles
que nous en arrivons à négliger l'affection, la tendresse, l'amitié, la complicité
au sein de nos relations ?
Nous sommes tellement absorbés à
servir les autres que nous négligeons le plaisir d'être à leurs côtés.
Nous sommes tellement concentrés
sur les tâches à accomplir que nous oublions les personnes pour qui nous les
faisons, nous devenons aveugles à leurs attentes réelles et à leurs états
d'âmes.
Nous oublions d'encourager les
autres et de leur montrer que nous nous soucions d'eux vraiment, tant nous
sommes occupés à nos tâches et à notre travail quotidien.
Ainsi certains en oublient même Dieu
alors qu'ils sont pleinement plongés dans leur service pour Lui !
Ce fut le cas de Marthe quand
elle s'est plainte à Jésus parce qu'elle se sentait submergée de travail :
Luc
10.40- 42 " Marthe est très
occupée par tout ce qu’il faut préparer. Elle vient auprès de Jésus et elle lui
dit : Seigneur, ma soeur me laisse seule pour tout préparer, cela ne te
fait rien ? Dis–lui donc de m’aider ! Le Seigneur lui
répond : « Marthe, Marthe, tu es inquiète et tu as du souci pour beaucoup
de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi ce qui est vraiment
bon, et personne ne lui enlèvera cela."
Comme Marthe, nous ne prenons pas
plaisir à servir les autres parce que nous oublions qui nous servons. Au lieu
d'aimer Jésus, sa sœur et tous les autres convives, Marthe s'est concentrée sur
l'ampleur de sa tâche et sur la fatigue que cela lui procurait.
Son cœur égocentrique avait
négligé de mettre en avant l'amour pour ceux qu'elle servait.
Par amour un père, une mère, un
époux, une épouse, un disciple de Christ dépasse ses limites et se fait
violence avec détermination et abnégation, mais il doit prendre garde de ne pas
oublier l'amour Phileo! Ils se lèvent tôt, ils se couchent tard et se démènent
pour accomplir leurs tâches pour Dieu ou leur famille (Psaumes 127), mais cet amour sacrificiel Agape ne doit pas les
empêcher de concevoir de la tendresse et de l'affection envers ceux qui les
entoure, sinon malgré tous leurs efforts, leur amour bien que réel et sincère semblera
froid et distant.
Si l'apôtre Paul a détaillé
l'amour agape pour décrire l'amour ultime que nous devons déployer au sein de
toutes nos relations, il n'en a néanmoins pas oublié l'amour Phileo lorsqu'il
recommande aux femmes d'aimer leur mari et leurs enfants dans Tite 2.4, aux disciples d'aimer leurs
parents dans Matthieu 10.37, ou lorsqu'il dit dans Romains 12.10 " Par
amour fraternel (philadelphia), soyez pleins d’affection (philostosgos) les uns
pour les autres."
Si nous devons aimer (agape) notre prochain parce
qu'il est comme nous-mêmes, cela ne nous dispense pas d'aimer aussi avec
affection et tendresse ceux qui nous sont proches d'un amour Phileo.
Notons que la bible mentionne
particulièrement le terme Phileo en rapport de l'amour que la femme doit
apporter à son mari, alors qu'elle utilise le terme Agape en rapport de l'amour
que l'homme doit porter à sa femme.
Cela ne signifie pas que les uns
et les autres sont appelés à aimer d'une façon différente.
Si cela est mentionné ainsi,
c'est plutôt parce que les femmes sont plus aptes à sacrifier leur vie et à en
oublier l'affection, alors que les hommes sont moins enclins à aimer avec
abnégation.
Les femmes peuvent servir leur
mari et leurs enfants par devoir, sans éprouver de tendresse pour eux.
Seulement la bible leur demande
plus qu'une vie d'abnégation remplie de tâches ménagères, elle leur commande
d'aimer leur mari et leurs enfants avec tendresse et affection.
Et il n'y a pas de clause suspensive.
Il n'est pas écrit : si leur mari est attaché à Dieu ou si il le mérite…
D'autre part le mari doit aimer
son épouse comme Christ a aimé l'Eglise, au point de sacrifier sa vie pour elle
! Et il n'y a pas de restriction à ce commandement : c'est un amour inconditionnel
!
Honorer l'évangile c'est mettre
en pratique ses commandements.
"Car
l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements et ses commandements ne
sont pas pénibles."
1 Jean 5.3
Dieu ne nous demande pas de nous
fier aux circonstances et à nos sentiments fluctuants mais à nous appuyer sur
sa parole pour obéir à sa volonté.
2. Résistez aux refroidissements
Comme nous l'avons lu tout à
l'heure, l'apôtre Paul nous informe que dans les derniers temps, l'amour du
plus grand nombre se refroidira à cause du mépris et de la transgression de la
parole de Dieu.
Il affirme en même temps que
seuls ceux qui persévèreront dans l'amour seront sauvés !
Cet avertissement n'est donc pas
anodin!
Pas étonnant, puisque les
commandements d'aimer Dieu et notre prochain résument en eux seuls toute la loi
et les prophètes.
Alors comment faire pour résister
aux vents contraires qui viendraient paralyser notre amour et l'amoindrir au
risque de nous faire spirituellement mourir ?
L'un
de ces vents froids pourrait être : le ressentiment, les plaintes et
l'apitoiement sur soi.
Puisque les fonctions d'époux, de
parents et de frères et sœurs en Christ exigent des sacrifices constants, la
tentation de céder au ressentiment, de se plaindre et de s'apitoyer sur son
sort existe réellement. Mais réagir de cette façon témoignerait de notre
égoïsme et éteindrait rapidement l'amour que nous portons à ceux qui nous
entourent.
Le mariage, la parentalité et la
vie de disciples au sein d'une église locale ne doivent pas devenir un devoir effectué
sans plaisir, et encore moins une corvée.
Obnubilée par les sacrifices,
nous pouvons oublier d'apprécier les plaisirs quotidiens et perdre notre amour
et notre joie.
Mais Dieu nous met face à un
choix : considérer avec amertume les difficultés et les obligations liées à nos
fonctions et persister dans l'égoïsme, ou rechercher la grâce de Dieu et
recevoir son aide pour nous consacrer joyeusement à ceux qui nous entourent.
Un
autre de ces vents froids pourrait être la lassitude.
Si nous avons perdu la joie
d'être mariés, parents ou disciples de Jésus, nous ne pouvons retrouver force
et joie que dans la présence de Dieu.
En lui seul, nous pouvons
retrouver l'énergie nécessaire pour accomplir nos fonctions, c'est pourquoi
nous devons prendre l'habitude de nous ressourcer en lui quotidiennement.
En cas de lassitude, se retirer
plus longtemps pour prier et méditer la bible apporte d'extraordinaires
bénéfices.
[En tant que chef de famille, l'époux doit veiller à la spiritualité de
son épouse et de ses enfants et les aider à grandir dans les voies de Dieu. Il
doit les encourager à vivre en communion avec Dieu et à méditer efficacement la
bible. ]
Jésus lui-même nous a laissé un
exemple pour que nous prenions ce temps avec Dieu.
Quand la foule se pressait vers
lui pour lui soumettre ses besoins, Jésus savait se retirer dans les déserts ou
sur le sommet des collines pour prier.
Luc
5.15-16 "Sa renommée se
répandait de plus en plus; et de grandes foules s’assemblèrent pour l’entendre
et pour être guéries de leurs infirmités ; mais lui, se tenait retiré dans les
déserts et priait."
Si comme Jésus, nous sommes
souvent assaillis par une foule de demandes, nous devons considérer ce qu'il a
fait. Il s'est retiré dans un lieu isolé pour prier.
Si Jésus avait fréquemment besoin
de s'isoler pour prier et pour recevoir l'aide et la force de son père, à
combien plus fortes raisons nous avons besoin de tels moments !
Un
autre de ces vents froids pourrait être la complaisance.
Notre amour Phileo plein de
tendresse et d'affection ne doit jamais virer à la complaisance.
C’est-à-dire que nous ne devons
jamais faire de compromis et nous détourner de la voie de Dieu pour faire
plaisir à ceux qui nous entourent.
Nous ne devons pas capituler
devant les caprices de nos époux, de nos enfants ou de nos amis, même s'ils
sont insistants.
Notre désir d'être aimés et
approuvés ne doit pas nous amener à faire des compromis avec la parole et la
volonté de Dieu.
Proverbe
29.25 "La crainte des hommes tend un piège,
mais qui se confie en l’Éternel est élevé dans une haute retraite."
Nous ne devons pas nous soucier
abusivement de ce que les autres pensent de nous, ni nous sentir coupables si
nous refusons d'accéder à leurs folies.
Nous ne devons pas chercher
exagérément à obtenir l'approbation des autres ni craindre intensément leur
rejet, mais plutôt craindre celui de Dieu.
Conclusion
La tendre affection de l'amour
Phileo n'exige pas d'avoir beaucoup d'argent, de grands biens ou d'être un géni
créatif.
Elle consiste à accomplir des
gestes apparemment anodins, tels que la fidélité dans la prière, les gestes
d'affection et les encouragements et elles ont énormément d'importance. (Cf.
les langages de l'amour)
Notre premier objectif, le but
suprême de l'amour "Phileo" n'est pas de devenir des théologiens
brillants ou des chrétiens épanouis dans ce monde, mais des disciples
sanctifiés (mis à part pour Dieu) et préparés à marcher sainement sur la voie
droite de Dieu.
Vivre l'amour Phileo nous permet
de mettre la parole de Dieu en pratique dans une bonne orthodoxie, une
orthopraxie et une orthopathie saines.
Jean
13.35 "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres."
Et même si cet amour tendre et
affectueux ne suffit pas à convaincre ceux qui nous entourent parce qu'il faut
une intervention du Saint Esprit pour les faire naitre de nouveau, nous devons
faire attention à l'incidence de notre témoignage sur leur âme ; car notre
amour est néanmoins un instrument de bénédiction entre les mains de Dieu. Veillons
donc attentivement à ne pas nous laisser refroidir par les vents frais de ce
monde et à demeurer dans l'amour de Dieu jusqu'à la fin.
1
Jean 4.16 "Nous, nous avons connu l’amour que Dieu
a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans
l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui."
Sophie Lavie - Vendredi 31 mai 2019