vendredi 21 mai 2021

Jean 1.1 à 14

 

1 Aux origines, avant que rien n’existe, le Fils, expression de Dieu, était là. Il était face à face avec Dieu, étant lui- même Dieu.
2  De toute éternité donc, il était là, face à face avec Dieu.
3  Tout ce qui existe a été créé par lui; absolument rien n’a pris naissance sans lui.
4  La vie résidait en lui. Cette vie est la lumière de tout le genre humain.
5 La lumière rayonne vers les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas acceptée.
6  Un homme parut, envoyé par Dieu; il s’appelait Jean (Baptiste).
7  Il est venu pour être un témoin, pour dire la vérité au sujet de la lumière, afin d’amener tous les hommes à la foi.
8  Il n’était pas lui-même la lumière, il avait seulement pour mission de rendre témoignage à la lumière.
9  C’est le Christ qui était la lumière véritable venant dans ce monde, celle qui éclaire tout être humain.
10  En fait, il était déjà dans le monde, puisque le monde à été créé par lui, et pourtant, le monde ne l’a pas reconnu.
11  Il est venu chez lui, et les siens ont refusé de l’accueillir.
12  Quelques-uns, cependant, l’ont accueilli, ils ont cru en lui, ils ont placé leur confiance dans ce qu’il était; à tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu.
13  Peu importe leur race et leur sang, puisque ce n’est pas par une naissance naturelle qu’ils le sont devenus, sous l’impulsion d’un désir instinctif ou par une initiative d’homme: c’est Dieu lui-même qui les a fait naître.
14  Le Fils, expression de Dieu, s’est incarné, il est devenu homme et a vécu parmi nous. Oui, nous avons contemplé sa splendeur glorieuse, une splendeur que seul le Fils unique envoyé par son Père pouvait posséder. Tout en lui n’était que grâce et vérité.

 

Ce qui nous a interpellées dans ce passage c'est la quantité de fois où on trouve le verbe être ; cela nous a rappelé combien de fois dans l'ancien testament Dieu s'est présenté comme le "Je suis". Cela nous a montré l'osmose entre le Père et le fils au sein de la création, mais aussi au sein de la Trinité. Rien n'a échappé à Christ lors de la création et rien ne lui échappe encore aujourd'hui...

 Verset 1

Les quatorze premiers versets sont une introduction à l'évangile de Jean, dans le but de laisser de côté toute controverse sur la nature divine de Jésus. Jean fait un bref rappel dans les trois premiers versets, de ce qui est rapporté dans la Genèse, et il affirme que celui qui s’est ensuite manifesté comme le Christ existait avant que la création commence, qu’il était présent avec Dieu, qu’il était divin,  qu’il était la Parole et que toutes choses ont été faites par lui, ou à travers lui. Le premier chapitre de la Genèse nous aide à comprendre le sens de ce passage. Dieu démontre en effet sa puissance créative à travers la Parole, et à travers la même parole il manifeste sa volonté. Dieu a créé, et il parle aux hommes au travers de sa Parole. Comme nous exprimons nos pensées par des mots, de la même manière Dieu révèle sa volonté par sa Parole, et quand la Parole est faite chair, pour enseigner les hommes, nous la reconnaissons en Jésus-Christ.

Verset 2

Jean répète dans ce verset ce qu’il a dit de la préexistence éternelle de la Parole et de son rapport avec Dieu, pour préparer ce qu’il va exposer au sujet du rôle de la Parole dans la création du monde.

Verset 3

Dans le grec, il est plutôt écrit : "toutes choses sont devenues (ginomai) par elle et pas une des choses qui sont là n’est devenue sans elle".  Le verbe devenir trois fois répété, en grec, forme un contraste avec les "était" de Jean 1.1-2. En déclarant que toutes choses ont été créées par la Parole, il importait à l’apôtre d’exclure toute exception. Il fait ici allusion aux premiers mots de la Genèse. Mais nous retrouvons ces principes dans les épitres. 

Colossiens 1.16 "En lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui."

Hébreux 1.2 "Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde..."

Psaumes 33.6 "Les cieux ont été faits par la parole de l’Eternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche."

Si les apôtres appliquent les mêmes termes tantôt au Père, tantôt au Fils, c’est que le Fils n’agit que dans une parfaite communion de volonté et d’amour avec le Père.

Verset 4

Jésus est Logos (Parole) et Zoé (Vie). Dans le texte original, le mot vie est sans article. L’absence de l’article montre qu’il s’agit de la vie au sens le plus indéterminé : toute vie était dans la Parole et en découlait comme de sa source. Cf. Jean 5.26 et 1Jean 5.11 
Mais la vie, dont la Parole est la source, devient lumière pour les créatures intelligentes et morales : la vie était la lumière des hommes. Après avoir décrit la Parole en elle-même, dans son rapport avec Dieu et dans son rapport avec le monde, Jean nous la montre dans sa relation avec notre humanité.
Le mot profond et très riche de lumière n’est pas une notion toute intellectuelle: la raison, ni une notion purement morale : la sainteté ou le salut. Lorsque Jean écrit : "Dieu est lumière et il n’y a point en lui de ténèbres" dans 1Jean 1.5, ou que Jésus dit "Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres" dans Jean 8.12, ce terme de lumière, opposé à celui de ténèbres, désigne à la fois la perfection morale et la clarté qu’elle communique à l’entendement. Pour l’homme qui la reçoit, la lumière est la vérité divine qui illumine son âme et y répand la connaissance de Dieu par la Parole. Mais cette connaissance n’est jamais purement intellectuelle ; elle est inséparable de la vie morale qu’elle crée et entretient dans le coeur; elle grandit ou diminue et s’éteint avec elle. C’est ce qui ressort du rapport que Jean établit entre la vie et la lumière. D’abord la vie, et par elle la lumière, tel est l’ordre du royaume de Dieu et de l’expérience chrétienne.
Mais quand est ce que la vie était ainsi réellement la lumière des hommes ? Ces verbes au passé "était la vie, était la lumière", n’expriment pas une simple possibilité et ne servent pas seulement à caractériser l’état normal, ils désignent un moment déterminé de la durée et nous transportent au lendemain de la création, au matin lumineux et pur de l’existence humaine, où l’homme créé à l’image de Dieu, en communion avec lui, recevait de lui la vie et la lumière. Le péché n’avait point encore répandu dans son âme les ténèbres qui résisteront à la clarté d’en haut.

Verset 5

Malgré l’apparition des ténèbres qui ont envahi l’humanité, la lumière n’a point cessé de projeter ses rayons salutaires elle persiste à éclairer cette humanité devenue ténèbres : mais, par suite de l’obscurcissement moral, l’humanité résiste à l’action de la lumière: les ténèbres ne l’ont point reçue. Il ne faut point limiter, avec plusieurs interprètes, cette action de la lumière aux révélations accordées au peuple juif dans l’ancienne Alliance, car le verbe au présent, luit, éclaire, ne conviendrait pas pour désigner un fait appartenant tout entier au passé. Jean parle d’une manière générale des rayons de lumière dont la parole éternelle continue à éclairer le monde, même dans son état de chute, en tout temps et partout.
Les moyens naturels de cette illumination sont, d’une part, la contemplation des œuvres de Dieu dans la création (Romains 1.20) et, d’autre part, les avertissements de la conscience, cette loi écrite dans les cœurs (Romains 2.14-15). Ces moyens avec le secours de la Parole éternelle qui les emploie, suffiraient pour ramener les hommes à Dieu, s’ils étaient dans un état normal ; ils suffisent du moins pour les rendre inexcusables de résister aux sollicitations de cette lumière.
Quoiqu’il y ait des degrés divers dans l’obscurcissement de l’intelligence et du cœur, (Éphésiens 4.18) tous, même les meilleurs, sont restés plus ou moins sous l’influence de ces ténèbres au sein desquelles luit la lumière. (Jean 1.10-11) Si cette explication est la première qui se présente à l’esprit et demeure la plus naturelle, il ne faut pas exclure-tant la déclaration de l’apôtre est générale-la venue de Jésus-Christ en ce monde dont il va être question.

Verset 6

Après avoir dit ce qu’était la Parole divine, créatrice, vie et lumière des hommes, et comment elle n’a point été reçue à cause des ténèbres qui règnent dans le monde, l’évangéliste poursuit son exposition, en nous transportant au moment le plus tragique de cette lutte de la lumière avec les ténèbres: précédée et annoncée par le solennel témoignage de Jean, la Parole vient au sein du peuple qui avait été préparé pour la recevoir; elle est repoussée par lui, mais elle se constitue un nouveau peuple, formé de ceux qui reçoivent d’elle par la foi le pouvoir de devenir enfants de Dieu. L’expression envoyé de Dieu rappelle la prophétie de Malachie 3.1 et 4.5, d’où elle est tirée. Cet homme qui parut (en grec "ginomai"qui devint), indique un fait historique un événement.

Verset 7

Rien ne se fait sans Dieu ; il envoie des hommes prêcher, il prépare les cœurs à recevoir sa Parole et créé la foi ! (Jean 15.5) Jean le Baptiste était prophète et témoin oculaire, réceptacle de la révélation divine. Le but du témoignage de Jean était que tous croient (à la lumière). Telle était l’intention de Dieu dans sa miséricorde ; et le témoignage de Jean était assez clair, assez puissant, pour que cette intention eût été réalisée en tous, si la plupart n’eussent été retenus loin de la foi par l’endurcissement de leurs cœurs. Cependant plusieurs crurent, et les plus éminents disciples de Jean devinrent disciples de Jésus. 

Verset 8

Jean précise que Jean le Baptiste n'était pas la lumière car plusieurs croyaient qu'il était le Messie attendu.

Verset 9

 La Parole, cette lumière à laquelle Jean devait rendre témoignage,  était la véritable lumière qui éclaire tout homme. Le mot véritable, expression caractéristique du quatrième évangile, ne désigne pas proprement ce qui est vrai par opposition à ce qui est faux, mais plutôt la qualité d’une chose qui répond parfaitement à son idée et qui en réalise l’essence. (Jean 4.23 et 6.32 et 7.28 et 15.1 ainsi que 1Jean 5.20)
La Parole est appelée la véritable lumière par contraste avec la lumière que répandait Jean-Baptiste et qui n’était qu’un reflet de la véritable lumière manifestée en Christ. Cette lumière divine éclaire (il faut remarquer le verbe au présent) tout homme. Il s’agit de cette illumination universelle et intérieure que la Parole éternelle procure à l’homme créé à l’image de Dieu et par laquelle celui-ci est amené à sentir le besoin d’un Sauveur et à le reconnaître quand il lui est présenté.

A ce propos, Calvin a écrit : "L’évangéliste s’arrête principalement sur ce point, de montrer par l’effet, qu’un chacun de nous sent en soi que Christ est la lumière … Cette lumière a répandu de ses rayons généralement sur tout le genre humain. Car nous savons que les hommes ont ceci de singulier pardessus les autres animaux, qu’ils sont doués de raison et intelligence, qu’ils portent la différence entre le bien et le mal engravée en leur conscience. Mais … qu’il nous souvienne qu’il est ici seulement parlé de la commune lumière de nature, qui est chose beaucoup moindre que le don de la foi: car il n’y a homme, quel qu’il soit, qui avec toute la subtilité et vivacité de son entendement puisse pénétrer jusque au Royaume de Dieu … D’avantage qu’il nous souvienne que la lumière de raison, laquelle Dieu avait mise es hommes, a été tellement obscurcie par le péché qu’à grand peine voit on reluire quelques petites étincelles, et encore ces bien petites étincelles sont tantôt étouffées."

Verset 10

Jean répète encore ici, sans se lasser, deux faits d’une portée immense: d’abord que Jésus-Christ était dans le monde ; puis que le monde a été fait par lui ;  et cela, afin de montrer dans ces deux faits, deux raisons qui auraient dû porter les hommes à croire en Jésus. Ils auraient pu croire, puisqu’il était la lumière interne qui cherchait à les éclairer, et ils auraient dû croire, puisque, crées par lui et à son image, ils n’avaient qu’à reconnaître leur parenté intellectuelle et morale avec lui; et à conclure qu’ils étaient faits pour lui.
"Christ n’a jamais été tellement absent du monde que cependant les hommes étant éveillés par ses rayons, ne dussent lever leurs yeux vers lui." Calvin
Au lieu de cela, l’évangéliste constate avec tristesse que le monde ne l’a point connu, tellement il était aveuglé par les ténèbres du péché.

Verset 11

Le contraste tragique entre l’action miséricordieuse de Dieu et l’incrédulité obstinée des hommes apparaît surtout dans le fait qu’énonce ce verset. Il est venu chez soi (la version grecque dit : dans son chez soi).
Par ces mots l’évangéliste proclame d’une manière générale le grand événement de l’apparition personnelle et visible de la Parole en Jésus-Christ. Il se réserve de nous dire bientôt comment s’est accompli ce prodige de l’amour divin. Malgré tout, les siens ne l’ont point accueilli. Ce dernier terme est plus expressif encore que les précédents: pas reçu, (Jean 1.5) pas connu. En effet, bien loin d’avoir été accueillie, la Parole vivante et personnelle fut rejetée, méprisée, crucifiée.
Les siens ne se réduit pas aux juifs seulement mais aux hommes qu'il a créés.

Verset 12

Jusqu’ici l’évangéliste, en nous retraçant l’histoire de la Parole éternelle, n’a eu à signaler que l’aveuglement et l’incrédulité de ceux qui l’ont méconnue, rejetée. Maintenant il passe, par un mais significatif, au côté lumineux du sujet, à la foi de ceux qui, en recevant le Sauveur, sont devenus, par lui, enfants de Dieu. A tous ceux qui l’ont reçu; c’est là l’opposé direct du fait signalé dans Jean 1.5,10,11. Et, afin qu’il ne reste aucun doute sur ce que l’apôtre entend par recevoir le Sauveur, il s’explique en ajoutant: à ceux qui croient en son nom. La foi, une confiance intime du coeur en Celui qui s’offre à nous comme Sauveur tel est le moyen de nous unir à lui, de l’embrasser, de le posséder avec toutes les richesses de sa grâce. Croire en son nom, c’est, au fond, croire en lui, mais Jean emploie ce terme parce que, dans le style de l’Ecriture, qui est celui de la vérité, le nom exprime l’essence intime et réelle d’un être. (Matthieu 6.9, Jean 3.18,1Jean 3.23)
A ceux qui croient en lui, le Sauveur communique une grâce immense : le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Il est difficile de rendre en français le sens complet du mot grec que nous traduisons par pouvoir. Ce n’est point le "droit," car ce mot est déplacé quand il s’agit d’une grâce divine, ce n’est point non plus la "dignité," ni le "privilège," ni la "prérogative;" ce serait plutôt "l’autorité," la "compétence," en ajoutant à cette notion l’idée d’une force morale communiquée à l’homme par Dieu, et résultant de la position nouvelle dans laquelle le croyant est placé par sa foi: c’est ce que nous appelons le pouvoir. Jésus donne à ses disciples autorité sur les esprits impurs, c’est-à-dire évidemment "le pouvoir de les chasser et de guérir toute maladie." (Matthieu 10.1 et Marc 3.15) Le Sauveur seul peut donner à de pauvres pécheurs, qui sont "par nature enfants de colère," (Éphésiens 2.3) le pouvoir de devenir des enfants de Dieu; seul il peut les enrichir .

Verset 13

 L’apôtre exprime tout d’abord avec insistance la pensée qu’aucune filiation humaine, aucun effort de la nature corrompue de l’homme ou même de sa volonté ne peut engendrer des enfants de Dieu. "Ce qui est né de la chair est chair." (Jean 3.6) Pour devenir enfant de Dieu, il faut être né (en grec : engendré) de Dieu. Ce n’est pas là seulement une image, ces termes caractérisent dans toute sa réalité la transformation morale que l’Ecriture appelle régénération, nouvelle naissance, création nouvelle, et que Dieu lui-même opère par la puissance de son Esprit. (Jean 3.5 - Jacques 1.18 - 1Pierre 1.23 - 1Jean 5.1 - 2Corinthiens 5.17)

 Verset 14

La Parole est devenue chair. La chair désigne, comme partout dans l’Ecriture, la nature humaine, l’homme tout entier, dans l’état de faiblesse, d’infirmité, de souffrance et de mortalité auquel il se trouve réduit par suite du péché. L’on ne doit pas exclure cette idée de faiblesse quand on définit la chair qu’a revêtue le Sauveur. Cette chair infirme ne le faisait pas participer au péché des hommes; elle le rendait seulement accessible à la tentation. (Hébreux 4.15 et Romains 8.3)
La déclaration de Jean signifie donc que la Parole éternelle est devenue pleinement homme en Jésus et que le Fils de Dieu, comme tous les enfants des hommes, a "participé à la chair et au sang" (Hébreux 2.14) que lui, "qui était en forme de Dieu, se dépouilla lui-même, prenant une forme de serviteur, fait à la ressemblance des hommes." (Philippiens 2.6-8)
Cette incarnation du Fils de Dieu, né au sein de notre humanité, afin de la sauver en la pénétrant d’une vie nouvelle, est, aux yeux de l'apôtre, le fondement de la foi chrétienne ; à la position qu’il prend en présence de ce fait, on peut reconnaître si un homme est de Dieu ou s’il porte en lui l’esprit de l’antéchrist. (1Jean 4.2-3 et 2Jean 1.7)

Nous devrions aussi être caractérisés par ces deux caractéristiques que sont la grâce et la vérité, nous avons besoin d'affermir notre foi et de croître dans l'amour, de dépendre toujours de Christ sans prendre d'initiatives personnelles pour mieux ressembler à notre créateur et Seigneur.

Duo de prière et de méditation biblique du 21 mai 2021 - Fémi et Sophie



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