"La chose la plus importante que des parents peuvent faire pour leurs enfants c'est de s'aimer." Xavier Lavie
Voici une histoire bouleversante racontée par une maman sur le blog handsfreemama.com !
Cette mère de deux jeunes filles nous explique de façon magnifique comment sa cadette lui a donné une vraie leçon de vie.
Lorsque vous vivez une vie effrénée où chaque minute compte, vous avez le sentiment qu’il faut constamment être actif, regarder un écran, ou courir jusqu’à votre prochaine destination.
Lorsque vous vivez une vie effrénée où chaque minute compte, vous avez le sentiment qu’il faut constamment être actif, regarder un écran, ou courir jusqu’à votre prochaine destination.
Et peu importe
comment vous gérez votre temps et votre préoccupation, peu importe le
nombre de choses qu’on essaye de faire en même temps, on finir toujours
par se dire qu’il n’y a jamais assez d’heures dans une journée.
Ceci a été ma vie pendant deux années hyperactives.
Mes gestes et mes pensées étaient contrôlés par des notifications, des sonneries et des agendas qui débordent.
Et même si mon corps et mon cerveau tout entiers tentaient d’accomplir
chaque tâche en temps et en heure, c’était juste impossible.
Mais il y a six ans, la vie m’a fait cadeau d’une superbe petite fille du genre “je prend mon temps pour tout rien ne presse.”
Quand nous devions quitter la maison vitesse “grand V”, elle prenait bien le temps de choisir un sac et un accessoire.
Quand nous devions aller quelque part en 5 minutes, elle voulait absolument attacher la ceinture de sécurité de son doudou.
Quand nous devions aller quelque part en 5 minutes, elle voulait absolument attacher la ceinture de sécurité de son doudou.
Quand nous devions prendre un repas en coup de vent dans en terrasse, elle n’arrêtait pas de parler à une dame qui lui rappelait sa grand-mère.
Quand j’avais enfin 30 minutes de libres pour sortir faire mon footing, elle ne pouvait pas s’empêcher d’aller caresser chaque chien qu’on croisait.
Quand mon premier rendez-vous de la journée était à 6h du matin, elle désirait se réveiller le plus lentement du monde.
Pour moi et ma personnalité trépignante, cet enfant était une chance dont je ne me rendais pas compte.
Pour moi et ma personnalité trépignante, cet enfant était une chance dont je ne me rendais pas compte.
Je ne m’en rendais pas compte car lorsqu’on mène une vie à 1000 km/h,
on a une vision totalement différente et très limitée de la réalité.
Tout ce qui n'apparaît pas dans une liste de choses “à faire” nous
semble être une perte de temps.
A chaque fois que ma fille me faisait dévier de mon emploi du temps, je me disais “on n’a pas le temps pour ça.” C’était devenu tellement habituel que les deux mots que j’utilisais le plus étaient : “dépêche-toi.”
Mes paroles commençaient par : “Dépêche-toi, on va être en retard”.
Mes paroles finissaient par : “On va tout rater si tu ne te dépêches pas”.
Mes journées commençaient par : “Dépêche-toi de manger ton petit déjeuner”. “Dépêche-toi de t’habiller”.
Mes journées se finissaient par : “Dépêche-toi de te brosser les dents”. “Dépêche-toi d’aller te coucher”.
Et pour autant, ces fameux mots n’augmentaient en rien la rapidité d’exécution de mon enfant, mais je les disais quand même. Malheureusement, je les prononçais peut-être même plus que “je t’aime”...
La vérité blesse, c’est sûr,
mais la vérité aide aussi à avancer. Dans mon cas, elle m’a aidé à me
rapprocher de la mère que je veux être.
Et puis un jour, alors que nous allions chercher la plus grande à la garderie, tout a changé.
Au moment où nous sommes remontées toutes les trois dans la voiture,
trouvant que sa petite sœur ne se pressait pas assez, elle lui a dit
avec mépris : “tu es tellement lente.” Ses bras croisés et son soupir qui ont suivis m’ont mis la larme à l’œil.
Je
venais de prendre conscience de la pression que j’infligeais à une
petite fille, simplement curieuse de découvrir et d’apprécier la vie. J’étais un tyran.
C’est à cet instant précis
que je me suis rendu compte que le rythme de vie frénétique que je
menais était réellement toxique pour mon entourage, tout
particulièrement pour mes deux filles.
La voix vacillante, j’ai regardé mon petit bout de chou dans les yeux et je lui ai dit : “je suis désolée de t’avoir obligé à te dépêcher. J’aime quand tu prends ton temps, j’aimerais que tu m’apprennes à le faire. Je veux plus te ressembler.”
La voix vacillante, j’ai regardé mon petit bout de chou dans les yeux et je lui ai dit : “je suis désolée de t’avoir obligé à te dépêcher. J’aime quand tu prends ton temps, j’aimerais que tu m’apprennes à le faire. Je veux plus te ressembler.”
Mes deux filles ont été extrêmement surprises de ce que je venais de leur admettre.
Le visage de ma cadette venait de s’illuminer, comme si elle attendait depuis des années que je prononce cette phrase.
Je l’ai serré dans mes bras
et je lui ai dit : “Je promets d’être plus patiente à partir de
maintenant.”
Cette simple promesse l’a faite rayonner comme le soleil,
je ne l’avais jamais vu comme ça.
Enlever les mots “dépêche-toi” de mon vocabulaire a été quelque chose d’assez facile.
En revanche, ça a été beaucoup plus compliqué de trouver la patience
que j’avais promis à cet enfant, mon enfant. Afin de rendre les choses
plus évidentes, j’ai commencé à lui donner plus de temps pour se
préparer avant de sortir, mais cela ne suffisait pas.
Nous étions
toujours en retard et mes vieux démons revenaient dans mon esprit.
Je
parvenais à me rassurer en me disant que ça irait mieux au fur et a
mesure des années.
Lorsque ma fille et moi nous promenons ou allons au magasin, je la laissais prendre les devant, donner le tempo, elle faisait les choses à son rythme.
Quand elle s’arrêtait pour admirer quelque chose, je m'efforçais de ne
pas penser à mon agenda qui me bouffait la vie. Je l’observais profiter
de la vie.
C’était une première, c’était inexplicable et magique.
Son visage me dévoilait des expressions que je n’avais jamais vu auparavant.
J’étais en admiration devant les petits plis de ses mains potelées et
de ses yeux plein de malice lorsqu’elle souriait.
J’ai vu la façon dont
les gens prenaient leur temps pour lui répondre quand elle venait vers
eux, quand elle les sollicitait.
J’ai vu son talent pour déceler les tout petits insectes et les fleurs colorées.
C’était une observatrice, une vraie.
Une observatrice qui prenait le
temps, qui prenait le temps de se laisser surprendre par la vie.
J’ai
fini par comprendre à quel point sa présence était primordiale pour moi.
Plus encore, c’était une bénédiction.
Ma promesse de ralentir la cadence à été faite il y a maintenant trois ans, au même moment où j’ai décidé de me focaliser sur les choses importantes de la vie quotidienne.
Vivre à vitesse “petit V” me demande toujours beaucoup d’efforts et me
donne parfois l’impression de tourner au ralenti.
Mais mon petit ange me
sert de rappel pour ne pas perdre mon objectif de vue et garder le cap.
Voici l’exemple parfait de petites choses qu’elle me dit quotidiennement et qui me font penser que le choix que j’ai fait a été de loin le meilleur de ma vie :
Nous faisions du vélo
pendant les vacances, nous nous étions arrêtées pour déguster une de ces
glaces dont elle raffole. On s’était installé sur une table en bois
dans un parc, ses grands yeux ébahis scrutaient le festin avec une
gourmandise jamais vue. Jusqu’à ce que son visage se couvre
d’inquiétude, c’est alors qu’elle me lance : “maman, est-ce que je dois
me dépêcher ?”. J’ai du retenir mes larmes… Ce moment a
été dur. C’était une vraie leçon de vie. La triste vérité que nous
essayions tant bien que mal d’oublier m’est revenu en pleine face.
C’était la preuve irréfutable que les cicatrices d’une vie effrénée s’estompent mais ne disparaissent pas complètement.
Attendant une réponse, elle
me fixait. Pendant un instant, j’ai eu le choix. Soit je me perdais en
pensant à toutes les fois où je l’ai pressé, soit je me réjouissais du
fait qu’aujourd’hui, je suis en train d’essayer de faire les choses
différemment. J’ai choisi de vivre l’instant présent. Pour elle, pour moi, pour nous.
Fière de pouvoir enfin la
rendre heureuse, je lui ai répondu avec un large sourire : “tu n’as pas à
te presser, prends tout le temps que tu voudras.” Le soulagement
pouvait se lire sur son visage, elle pouvait prendre le temps de vivre,
et j’apprenais à faire de même.
Nous avons passé tout
l’après-midi ensemble, c’était un vrai retour aux sources. Par moment,
il y avait de longs silences pendant lesquels nous nous contentions de
nous sourire, et d’admirer le paysage. J’avais le sentiment qu’elle
allait engloutir sa glace en une seule fois, mais arrivé à la fin de son
délice, elle m’a tendu la friandise et m’a dit tout bas : “tiens, je t’ai gardé la dernière bouchée pour toi maman.” Pour tout vous dire, je suis resté sans voix.
Jamais une glace m’aura fait autant d’effet. Je lui avait accordé plus
de temps et elle me le rendait en me faisant profiter des petits
bonheurs que la vie a à nous offrir. Sans m’en rendre compte, je venais
de conclure le marché du siècle.
Haute comme trois pommes, ma fille m’avait montré que l’amour est sans limite quand on prend le temps de prendre le temps.
Je ne dirai plus jamais “nous n’avons pas le temps pour ça”
car ça revient à dire “nous n’avons pas le temps de vivre.”
Prendre le
temps de se régaler des joies du quotidien, c’est finalement la seule et
unique façon de profiter pleinement de sa vie.
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