La dysoralité sensorielle (SDS) est une hyper réactivité génétique des organes du goût et de l’odorat
touchant 25% des enfants à développement normal et entre 50 à 80% des
enfants ou adultes avec un polyhandicap. Cette dysoralité d’origine
sensorielle est très polymorphe et la réaction de l’enfant ou du jeune
adulte peut aller d’un simple dégout pour un certain type d’aliment jusqu’à un état d’aversion alimentaire sévère pouvant faire croire à une anorexie.
"Toute sollicitation orale, visuelle, tactile autour de la bouche
va être perçue par l’enfant comme irritative et générer un mécanisme de
défense et donc, de rejet."
Au quotidien surviennent ainsi des
difficultés à s’alimenter avec plaisir (en terme de quantité, de
quantité, de diversité), qui s’expriment différemment selon l’âge de
l’enfant (dégoût, peur…).
La dysoralité sensorielle peut en effet
toucher des bébés, comme des enfants plus grands.
"Chez les bébés, cela se traduit par des tétées compliquées, que ce soit au sein ou au biberon.
Les quantités sont insuffisantes ou aléatoires, le tétées durent
longtemps, les purées avec des morceaux ne passent pas. Ce sont aussi
des bébés qui ne portent pas les mains ou les objets à leur bouche.
Souvent, ils n’aiment pas trop les contacts, les bisous sur le visage,
le bain…. "
Les réflexes nauséeux sont aussi courants : quand Bébé prend sa tétine,
il peut avoir un haut-le-cœur. De manière générale, il est très
sensible aux odeurs. Sa posture est aussi caractéristique : il se tient
souvent en hyper-extension, se raidit et part en arrière. Enfin, il a du
mal à supporter les vêtements, la turbulette…
Les symptômes tels que manque d’appétit, refus des nouveautés, sélectivité alimentaires, nausées, vomissements et problèmes de comportements aux repas,
débutent dès la 1ère année de vie, majoritairement à la période où les
mères commencent à diversifier l’alimentation.
Certains facteurs
associés vont aggraver les troubles de l’alimentation tels que des
facteurs organiques ou psychosociaux comme les allergies, les
intolérances alimentaires, le Reflux Gastro Œsophagien (RGO), la
constipation ou les problèmes relationnels.
Ces facteurs vont influer
sur l’appétit de l’enfant mais n’en sont pas la cause première.
Quand s’inquiéter ? Quand référer ?
1. En l’absence d’exploration orale en bas âge (0-24 mois)
2. Lorsque des difficultés à introduire les premiers aliments
(purées) sont notées par les parents et persistent au-delà de 8 mois.
3. Difficultés à introduire des aliments de table à 12 mois.
4. Quand l’enfant accepte seulement des purées lisses à16
mois.
5. Lorsque de fréquents haut-le-cœur ou vomissements sont
présents en contact avec les
aliments et que
l’enfant refuse de s’alimenter par la
suite.
6. Lorsque le répertoire
alimentaire de l’enfant
présente moins de 20 aliments
différents et ne couvre pas les quatre groupes alimentaires
à partir de 18 mois.
7.Lorsque
l’enfant n’a aucun
plaisir à s’alimenter,
qu’il pleure ou
qu’il tente de se retirer du contexte du repas ou de l’allaitement.
8. Lorsque
l’enfant présente des
aversions et de
l’évitement à certaines textures
ou certains aliments.
9. Et lorsque l’enfant ne couvre pas ses besoins nutritionnels
et qu’il perd du poids.
Des massages dans la bouche. (voir un orthophoniste spécialisé)
Chez les enfants, ce sont les parents qui les font, comme je suis grande je me les ferai moi-même.
Sept fois par jour au minimum, pendant au moins sept mois.
Le massage en lui-même consiste à se frotter énergiquement les gencives, le palais, la langue (comme si l’on gommait quelque chose), et dure seulement quelques secondes.
Les résultats peuvent être très rapides et spectaculaires, comme cela peut être assez insignifiant.
Les consultations sont remboursées par la sécu/mutuelle, et les massages et consultations sont indolores, sans prise de médicaments, et même sans souffrance psychologique.
Au début les massages ont peu d’amplitude et ce n’est que progressivement, en surveillant bien les réactions de l’enfant, que semaine après semaine, l’amplitude sera augmentée.
Cette méthode, basée sur la répétition (7 à 8 fois par jour) en veillant à ne pas dépasser le seuil de tolérance de l’enfant c’est-à-dire à ne pas déclencher un réflexe nauséeux en faisant les massages, conduit à une habituation et donc une désensibilisation du nerf sensitif en question.
Elle entraîne une diminution de la réactivité défensive aux touchers buccaux.
Après la désensibilisation, les enfants ou adultes élargissent leurs choix alimentaires, mangent plus facilement, plus vite et avec plaisir.
Si l’enfant est hypersensible au niveau tactile, il ne se laissera pas aborder pour une désensibilisation dans la bouche. Il faudra alors faire une désensibilisation faciale « le tour de la maison » avant de pouvoir aborder la bouche.
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