mardi 17 mars 2020

Les récompenses de la bonté


1 Corinthiens 13.4 "L'amour est plein de bonté (de douceur et d'amabilité)."
Pensez-vous être une personne conciliante et facile à vivre ?
Traitez-vous les autres avec amour, gentillesse et douceur ?
N'avez-vous jamais ressenti de l'animosité et de l'hostilité envers ceux que vous êtes sensé aimer le plus ?

Aux joies du mariage et de la parentalité s'ajoutent de nombreuses propensions à se montrer méchants et nous pouvons rarement les anticiper.
Pourtant l'exhortation à être plein de bonté est essentielle pour promouvoir l'évangile autour de nous.
Dans le NT, faire le bien et être bon sont synonymes.
Cela signifie : être doux, agréable, plaisant (opposé à rude, tranchant ou amer) = Chrestos
Mais aussi : De bonne constitution, joyeux, droit et honorable = Agathos.

Il faut distinguer ces termes de la bienveillance (kalos = ce qui est bon et bien) même s'ils sont très proches.
La bonté est une ligne de conduite poussée par un désir sincère de voir les autres heureux.
La bienveillance est l'action délibérée pour promouvoir ce bonheur.

Bien sûr ces qualités ne peuvent être mises en place dans notre vie par nos propres forces, elles sont encore et toujours produites par le Saint Esprit qui vit en nous, et émanent de l'amour divin.
Galates 5.22 associe ces termes : Le fruit de l'Esprit c'est l'amour (agape), la joie, la paix, la patience, la bonté (agathosune) et la bénignité (chrestotes) …

Dieu ne nous a pas laissés enlisés dans nos incapacités à être bons ou à faire le bien.
Philippiens 2.13 "C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir."
Version Darby : "Oui, Elohîms est celui qui opère en vous le vouloir et le faire pour le bien."
Version Parole de vie : "Dieu travaille en vous et il vous rend capables de vouloir et de faire les actions qui lui plaisent."

Notre coopération avec le Saint Esprit nous permettra de vouloir être bons et de faire le bien.

Les obstacles à la bonté
3 péchés font souvent obstacle à la bonté : la colère, l'amertume et le jugement.
·         La colère
Si nous pressons entre nos mains une éponge imbibée d'eau, que se passe-t-il ?
L'eau tombera. Nous pouvons nous dire que la flaque d'eau est due à la pression.
Mais celle-ci n'a cependant fait que révéler ce que contenait l'éponge.
Si vous pressez une éponge sèche, vous n'obtiendrez pas d'eau.
Comme dans le cas de l'éponge, ce que nous avons dans le cœur jaillira sous la pression.
En d'autres termes, des relations difficiles ou des circonstances pénibles, auteurs de la pression, ne sont pas la cause  de nos accès de colère.
Elles ne servent en fait qu'à révéler le péché déjà présent dans nos cœurs.
Matthieu 15.18 "Ce qui sort de la bouche provient du cœur."
Nos accès de colère révèlent les mauvais désirs de nos cœurs ou nos envies insatisfaites.

David Powlison a écrit au sujet de la colère coupable : "Je veux que ma volonté soit faite pas celle de Dieu, et quand ma volonté n'est pas satisfaite, je suis furieux."

Jacques 4.1-2 "D’où viennent les disputes ? D’où viennent les luttes entre vous ? Est-ce qu’elles ne viennent pas des désirs mauvais qui luttent dans vos corps ? Vous voulez quelque chose et vous ne pouvez pas l’avoir ? Alors vous êtes prêts à tuer. Vous êtes jaloux et vous ne pouvez pas obtenir ce que vous désirez ? Alors vous luttez et vous vous battez. Vous n’avez pas ce que vous voulez, parce que vous ne le demandez pas à Dieu !"

Qu'est-ce que je veux et que je n'obtiens pas ?
Ai-je soif de paix et de tranquillité, de confort, de propreté et d'ordre dans la maison, de reconnaissance et d'approbation ou ai-je très envie de rendre à quelqu'un le mal qu'il m'a fait, de lui faire du mal, d'avoir raison et de sortir gagnant de la dispute ?

Quelque soit la réponse, nous devons admettre que vouloir que notre volonté soit faite est réellement le moteur qui propulse notre colère.
Notre fureur n'est pas due à la pression mais au fait que nous désirons ardemment que notre volonté soit faite.
La pression révèle l'existence d'un réservoir d'exigences répréhensibles dans nos cœurs, de droits que l'on s'octroie et de mérites que l'on s'imagine.

Jean Calvin a écrit : "Ce que nos désirs ont de mauvais ne se trouve généralement pas dans ce que nous voulons mais dans le fait de le désirer trop intensément. "

Le problème est que nous voulons satisfaire nos désirs bien plus que nous voulons glorifier Dieu par notre bonté.

Après avoir diagnostiqué les causes de la colère, l'apôtre Jacques 4. 6 à 10 prescrit le remède: "Nous devons nous humilier et nous soumettre à Dieu."

Quand nous sommes tentés de céder à la colère, nous devons demander au Saint Esprit d'ouvrir nos yeux spirituels pour percevoir ce que nos aspirations ont de mauvais.
Il est utile de se demander : Qu'est-ce que je veux davantage que plaire à Dieu ?
Nous devons ensuite confesser ces mauvais désirs et nous repentir.
Cela exige de l'humilité, mais Dieu a promis d'accorder sa grâce aux humbles. (Jacques 4.6)
Il nous aidera à nous détourner de la colère et à cultiver la bonté.

Deuxième obstacle :
·         L'amertume
Personne ne devrait se croire imperméable au péché d'amertume.
L'amertume est liée à un péché qui d'une façon ou d'une autre nous touche de près. Elle ne dépend pas de la gravité du péché, ce qui importe c'est le lien qui existe avec nous.
Si par exemple un acte immoral et extrêmement grave se produit dans un pays étranger, comment réagissez-vous ?
Vous pouvez être atterré ou stupéfait, mais vous ne vous sentirez pas amer, même si ce péché est atroce et bien réel.
L'amertume ne dépend donc pas de la gravité du péché commis mais du degré de proximité qu'a avec nous l'auteur de celui qui a péché contre nous.

Qui est susceptible d'être cette personne ?
La réponse est simple : un membre de ma famille proche (mari, femme, enfants, parents, frères et sœurs), mais aussi collègues de travail, amis, frères et sœurs dans l'église, et certains ont même de l'amertume envers Dieu.
Cela peut être un fait mineur… comme avoir un mari qui ne range jamais ses affaires, une femme qui est toujours en retard, des enfants qui font trop de bruit… même si ces petites choses se reproduisent sans cesse, cela ne vous donne pas le droit d'être amer.

Nous devons particulièrement veiller à ne pas cultiver de ressentiments vis-à-vis de ceux qui nous sont le plus proches, car ils nous feront obligatoirement du tord.
A cause du péché, ils diront et feront des choses qui nous blesseront.
Dans ces moments là nous devrons veiller à ne pas devenir amers.
Ne nous imaginons pas que nous sommes seulement déçus.
Si la déception n'est pas l'équivalent de l'amertume, elle a tendance à ne pas rester longtemps sous la forme de déception, et peut très vite et sournoisement se transformer en amertume.
Comment saurons-nous alors que nous sommes devenus amers ?

Si nous avons l'habitude de réexaminer le méfait commis, si nous nous rejouons plusieurs fois mentalement la scène, si nous nous apitoyons sur notre sort ou si nous retirons notre affection, il est fort probable que nous avons succombé à l'amertume.
Et nous ne pouvons pas espérer des relations saines, heureuses et épanouies si le ressentiment s'est mis au milieu de notre route.
Pour faire tomber les haies d'amertume qui se sont dressées sur notre route, nous devons suivre les instructions données par l'apôtre Paul dans Ephésiens 4.31-32 "Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ."

Nous combattons l'amertume en nous réjouissant d'avoir été pardonnés par Dieu et en pardonnant le mal qui nous a été fait.
Si nous devenons mordants ou impitoyables envers les autres c'est souvent parce que nous pensons que leurs péchés envers nous sont plus graves que les nôtres.
La croix transforme notre vision des choses ; à travers elle, nous réalisons qu'aucun péché commis contre nous ne sera jamais aussi grave que les innombrables péchés que nous avons commis contre Dieu.
Quand nous comprenons à quel point Dieu nous aime et nous a pardonné, nous n'avons plus de difficulté à pardonner aux autres.
Par conséquent, au lieu de nous appesantir sur la manière dont nous avons été offensés, supplions le Saint Esprit de nous aider à contempler la croix.
Lorsque nous méditons sur la grâce imméritée que Dieu a pour nous, nous pouvons généreusement accorder notre pardon à ceux qui nous ont offensés.

Troisième obstacle :
·         le jugement
Anecdote :
Une jeune femme attendait l’embarquement de son vol dans un  grand aéroport.
Elle avait largement le temps d’aller s’acheter un livre et en profita pour prendre aussi un paquet de biscuits.
Elle s’installa confortablement dans un bon fauteuil du salon VIP pour se reposer et lire un peu.
Un homme était installé à côté d’elle et lisait un magazine.
Alors qu’elle prenait un biscuit tout en lisant, l’homme fit de même.
Elle fut irritée par ce comportement sans gêne mais ne dit rien.
A chaque biscuit qu’elle prenait dans le paquet, l’homme faisait de même.
Elle était dans tous ses états mais ne voulait pas faire d’esclandre.
Alors qu’il ne restait plus qu’un seul biscuit dans le paquet, elle se demanda ce qu’allait faire ce malotru.
Il prit le dernier biscuit, le coupa en deux et lui en tendit la moitié.
Décidément, là, il avait dépassé les bornes !
En un éclair, sans un regard, elle referma son livre, rassembla ses affaires et se leva d’un bond.
Très énervée, elle fila en trombe au guichet et embarqua dans son avion.
Confortablement installée à sa place, elle ouvrit son sac pour y prendre un mouchoir et aperçut… son paquet de biscuits intact.
Elle se sentit très mal de s’être trompée à ce point.
Cet homme avait partagé ses biscuits sans irritation ni rancune et elle ne pourrait jamais le remercier ni s’excuser.
Elle se rendit compte avec tristesse que l'impolie, l'ingrate, la voleuse, c'était elle !

Avez-vous déjà ressenti les sentiments de cette pauvre femme ?
N'avez-vous jamais fait des suppositions erronées et découvert ensuite que vous aviez tord ?

La bible appelle cela : juger.
A cause du péché qui subsiste, nous avons tous tendance à nous livrer à cette activité condamnable.
Juger, c'est rechercher la faute des autres et sans raison valable et suffisante se forger une mauvaise opinion sur leurs qualités, leurs paroles, leurs actes et leurs motifs.
En termes simples, cela signifie rechercher le pire chez les autres.

Comme pour la colère et l'amertume, nous sommes particulièrement enclins à remarquer le pire chez ceux qui nous sont le plus proches.

Jean 7.24 " Ne jugez plus d’après ce que vous voyez, mais jugez de façon juste."

Un jugement négatif peut mettre à mal notre désir de voir nos proches heureux.
Nous devons donc rester vigilants dans nos efforts pour résister à  la tentation.
Au lieu des constamment s'attarder sur les fautes de nos proches, nous devons rechercher l'aide du Saint Esprit pour avoir des jugements justes et emprunts d'amour.
Nous devons avoir les meilleures pensées possibles et donner les meilleures interprétations possibles aux paroles, aux actes et aux motifs de ceux qui nous entourent.
1 Corinthiens 13.7 "L'amour excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout."

Si nous nous apercevons que nous croyons le pire au sujet de nos proches, nous devons confesser notre manque d'amour à Dieu.
En nous repentant de notre tendance à juger, nous donnerons un nouveau souffle à notre désir de voir notre famille et nos proches heureux.
Porter un jugement affectueux, ne signifie pas ignorer le péché dans le cœur et la vie de ceux qui nous entourent, mais nous ne devons pas présumer qu'ils pèchent sans véritable preuve.
Si quelqu'un pèche, nous devons l'aborder avec amour et humilité et le confronter à notre analyse de la situation.
Nous ne devons jamais accuser avant de savoir.
Si une correction s'impose, il faut agir avec humilité et bonté.
La grâce a la victoire sur le péché.

Nous devons énergiquement combattre la colère, l'amertume et le jugement et s'il nous arrive d'y céder, nous ne devons pas oublier que nous avons Christ pour avocat auprès du Père pour plaider en notre faveur et nous pardonner.
La grâce de Dieu change le mal en bien et le péché en bienfait, si nous nous humilions devant lui et avouons nos manquements et nos fautes humblement.
Il n'existe aucune situation que Dieu ne puisse rétablir pour notre bien et celui de nos proches.
Cela nous donne de l'espoir, car en réalité nous ne méritons pas une telle grâce !
En faisant preuve d'humilité et en demandant pardon, les liens qui nous unissent seront encore plus forts qu'avant.
Attention ! Cette grâce n'est pas un laissez-passer pour pécher car le péché est toujours un mauvais choix.
Il a des conséquences !
Avec l'aide du Saint Esprit nous devons inlassablement travailler à son éradication de nos vies.
 Romains 8.13 " Si vous vivez en suivant vos désirs humains, vous mourrez. Au contraire, si, avec l’aide de l’Esprit Saint, vous faites disparaître vos façons de faire égoïstes, vous vivrez."

Nous ne devons pas nous chercher d'excuses mais confesser notre péché à Dieu et demander pardon à ceux que nous avons jugés, irrités ou avec qui nous nous sommes montrés méchants.
Alors la grâce de Dieu, non seulement couvre notre méfait, mais le fait aussi coopérer à notre bien.

Plutôt que de nous mettre en colère, d'être amers ou de juger, nous devons faire preuve de bienveillance et de bonté.
Nos proches devraient être les premiers bénéficiaires de notre bienveillance et de notre bonté et notre bonne réputation devrait nous devancer au dehors.
La bonté peut se décliner sous différentes formes, comme
·         la prière : car qui mieux que nous peut mieux prier en faveur de nos proches ?
Nul ne les connait mieux que nous et ne sait quelles pressions et tentations ils affrontent ! Nul n'aura autant de perspicacité et de compassion que nous !
·         l'accueil : Accueillons-nous nos proches aussi bien que des invités de prestige ? Pourquoi auraient-ils moins d'importance à nos yeux ? La bible ne cesse de parler de l'accueil fraternel, des embrassades et des paroles de paix qui les accompagnent.
·          l'écoute : être des auditeurs attentifs est essentiel, nous intéresser réellement à ce qui nous est confié rend les autres joyeux et cela reflète l'attitude de Dieu à notre égard, qui ne nous écoute jamais d'une oreille distraite. (Regarder la personne en face, ne pas bailler ni l'interrompre…) Cela encourage l'autre à être transparent et à faire confiance.
Proverbe 20.5-8 "Les pensées humaines sont comme l’eau dans la terre. Une personne intelligente les trouvera. Beaucoup de gens se disent qu’ils sont bons. Mais un homme fidèle, qui peut le trouver ? Ceux qui agissent bien mènent une vie honnête. Les enfants qui viennent après eux sont heureux. Quand un roi est assis au tribunal, il voit tout de suite ce qui est mauvais."
·         les encouragements : Proverbes 12.25 "Les difficultés découragent, mais une bonne parole remplit de joie." Nous ne devons pas être avares d'encouragements et en donner beaucoup plus que nous serions enclins à donner des réprimandes ou des critiques. Remarquons tout ce qui est louable et exprimons-le et disons du bien de nos proches.
·          l'organisation : Chercher délibérément le bonheur de nos proches, demande de l'organisation, car nos œuvres bonnes nécessitent d'être programmées, planifiées pour être des solutions aux problèmes que nous anticipons. Si nous ne nous arrêtons pas pour prévoir et planifier nous nous confrontons toujours aux mêmes problèmes et aux mêmes conséquences. L'organisation amène la paix et l'harmonie, elle prévient le danger et met en œuvre le bien. Les œuvres bonnes n'arrivent pas spontanément, nous devons les envisager et les préparer.

La bienveillance et la bonté sont des sujets de joie ; elles nous poussent à chercher à rendre les autres heureux et de tout mettre en œuvre pour leur faire plaisir.

Prenez-vous du temps pour penser à vos proches et chercher ce qui les rendrait plus heureux ?
Qu'est-ce que cette personne apprécie ?
Qu'est-ce qui pourrait lui apporter un moment de détente ou de joie ?
Que pouvez-vous faire pour leur bonheur ?

Les récompenses compenseront largement vos sacrifices et votre don de soi, même si elles tardent ou n'arrivent qu'au ciel, si vous décidez d'être bons envers les autres.
Ephésiens 6.8 " Chacun recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien."

John Bunyan a écrit : "Quelque soit la bonne action que vous faites pour lui, si elle est accomplie selon la parole, elle repose pour vous comme un trésor dans des coffres et des caisses et sera ressortie pour que vous soyez récompensé devant les hommes et les anges, pour votre consolation éternelle."

Par conséquent, que l'on remarque ou non vos efforts ici bas, Dieu lui les voit, il enregistre chaque geste de bonté et chaque acte de bienveillance.
Quelle plus grande motivation pourrait-il y avoir pour travailler au bonheur de notre prochain?




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  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...