dimanche 8 avril 2018

Les origines de la méthode Montessori


 Maria Montessori est une figure emblématique de la pédagogie. Première femme médecin au début du 20ème siècle en Italie, elle s’est rapidement consacrée aux enfants les plus défavorisés. Son projet : devant les manquements de l’institution, elle décide de mettre au service de la pédagogie sa formation scientifique.




C‘est dans « La maison des enfants », qu'elle créée en Janvier 1907, qu’elle développera un principe fondamental : l’enfant absorbe tout ce qui l’entoure, à nous de lui préparer un environnement favorable.
Aujourd’hui encore, les neuro-scientifiques approuvent ses objectifs principaux : la quête de l’autonomie, l’éveil sensoriel, la confiance en soi, la concentration et les relations sociales.

« Éduquer, ce n’est pas dresser »

Sa révolution ? Mettre à la disposition des écoliers un matériel adapté, mais surtout, les laisser libres de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils le désirent. Elle constate alors, avec surprise, que les tout-petits (dès trois ans), sont capables de faire preuve d’une concentration et d’une autodiscipline inattendues. C’est ainsi que naît la pédagogie Montessori : dès lors que l’enfant se trouve dans un environnement propice, accompagné par un éducateur qui s’adapte à lui et le stimule, l’enfant apprend par lui-même, à son rythme.

Les principes de la pédagogie Montessori


La liberté C’est une notion fondamentale de la pédagogie Montessori. En classe, les enfants sont libres de choisir l’activité qu’ils souhaitent faire parmi celles qui leur sont proposées, à la seule condition d’avoir déjà « vu » cette activité avec l’éducateur(trice), et peuvent y passer le temps qu’ils veulent. Ils ont aussi le droit de parler (à voix basse) et de se déplacer comme ils l’entendent dans la classe, tant que l’ambiance de travail est respectée.

L’autodiscipline Elle va de pair avec la notion de liberté et s’applique tout autant pour l’attitude que pour les corrections. Plutôt que d’attendre passivement les corrections d’un tiers, l’enfant est invité à repérer lui-même ses erreurs. D’autant que, selon la méthode Montessori, il ne s’agit pas tant d’avoir « juste » ou « faux » que de s’exercer à faire mieux, de se perfectionner dans l’activité.

L’action en périphérie Selon Maria Montessori, il est plus profitable d’agir sur son environnement plutôt que sur l’enfant lui-même. En pratique, il s’agit par exemple de parler moins fort pour l’inciter à en faire autant, plutôt que de lui ordonner de le faire. Ou encore, de mettre à sa portée un meuble à chaussures et à chaussons, plutôt que de lui demander d’aller les ranger ou les chercher dans un placard.

Le respect du rythme de chacun Peu importe que l’enfant soit rapide ou lent, tant qu’il est concentré. La pédagogie Montessori met l’accent sur le respect du rythme de chaque enfant, et préconise de ne pas mettre d’étiquettes aux enfants (« tu es lent », « tu es rapide »), au risque de l’enfermer dans ce qualificatif. Et Maria Montessori d’ajouter que le rythme de chacun peut varier en fonction des moments de la journée, de l’activité, des différentes périodes de son développement, et que les apprentissages des enfants se font par à-coups.

L’apprentissage par l’expérience L’abstraction ne se transmet pas. Tel est le postulat à partir duquel se base la réflexion montessorienne. Pour s’approprier les concepts, l’enfant doit manipuler, de façon tangible et concrète, avec ses cinq sens. Là encore, cela passe par l’utilisation de matériel adapté. Il s’agit par exemple, pour expérimenter l’unité, la dizaine, la centaine etc. d’utiliser des perles. Les enfants peuvent les soupeser, les comparer, et intégrer, par la vue et le toucher, leurs différences ou leurs proportionnalités.

L’activité individuelle Si quelques activités sont présentées en petits groupes, la plupart se font plutôt en individuel, afin que les enfants s’approprient les concepts de façon personnelle.

L’éducation, une aide à la vie Selon Maria Montessori, l’enfant est potentiellement bon, et il suffit de le respecter pour qu’il le reste. Le respecter, c’est l’inviter à respecter les autres, et donc, le préparer à une vie sociale harmonieuse. Le but de l’éducation montessorienne est d’aider l’enfant à acquérir une discipline intérieure.

« L’homme, comme tous les êtres vivants, poursuit deux buts, l’un conscient, l’autre non. Il a conscience de ses besoins intellectuels et physiques, et de ce qui lui est demandé par sa société et sa civilisation. Il sait qu’il doit lutter pour lui-même, pour sa famille, pour son pays, mais il n’a pas encore conscience des responsabilités bien plus grandes au sein du plan cosmique, de son devoir de travailler avec les autres pour son environnement et pour l’univers tout entier qui « geint et s’échine ensemble », selon les mots de la Bible, pour parachever la création. » Maria Montessori

Profondément chrétienne, Maria Montessori a basé sa pédagogie sur des valeurs spirituelles universelles.  Aider l’enfant, c’est aussi l’aider à prendre conscience de qui il est, de son rôle dans l’univers, du pourquoi de sa vie… Révéler l’enfant est le maître mot de cette pédagogie profondément humaine et altruiste.
Maria Montessori ne se contente pas d’énoncer des principes. Elle a mis au point une méthode très concrète pour que les enfants révèlent en eux-mêmes cette dimension spirituelle : stimuler intelligemment l’imagination créatrice de l’enfant pour éveiller son intérêt, puis faire germer dans son esprit les graines de savoir, qui se rapportent toujours à ce qu’elle appelle le plan cosmique.

Comment construire un environnement favorable ? Comment élever des enfants heureux ? Voici 16 clés de Maria Montessori :
1. Si tu le critiques, il jugera. 2. Si tu le complimentes, il valorisera. 3. Si tu lui montres de l’hostilité, il apprendra la violence. 4. Si tu le ridiculises, il deviendra timide. 5. S’il grandit dans la sécurité, il saura faire confiance. 6. Si tu le méprises, il grandira dans la culpabilité. 7. Si tu respectes ses opinions, il sera confiant. 8. S’il se sent protégé, intégré et aimé, il apprendra à trouver l’amour dans le monde. 9. Ne parle pas mal de lui en sa présence, ni même en son absence. 10. Valorise ses qualités. 11. Ecoute-le et réponds-lui. 12. Respecte-le toujours, même quand il commet des erreurs. 13. S’il cherche quelque chose, sois disposé à l’aider. 14. Quand tu lui parles, donne-lui le meilleur de toi-même. 15. Apprends-lui à bien se comporter. Montre-lui comment il peut donner le meilleur de lui-même. 16. Aide-le à maîtriser les choses. Il suffit de lui construire un monde rempli d’affection, de paix et d’amour. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Lily Bellule et Hippo-Tamtam

  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...