dimanche 6 mai 2018

Emerveillés



Psaumes 40.6 "Tu as multiplié, Eternel, mon Dieu ! Tes merveilles et tes desseins en notre faveur ; nul n’est comparable à toi ; je voudrais les publier et les proclamer, mais leur nombre est trop grand pour que je les raconte."

Introduction
Le roi David, l'homme selon le cœur de Dieu, avait une faculté formidable qui se perd de plus en plus aujourd'hui ; la capacité de s'émerveiller devant les œuvres et les plans de Dieu.
De nombreux Psaumes témoignent de cette aptitude qu'avait David de contempler et de s'ébahir face aux actes divins.
Nous le constatons encore au Psaumes 139.14, lorsqu'il dit : "Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien."
Loin d'être blasé ou continuellement insatisfait, David parlait de cet émerveillement dans ses chants et ses poèmes et il poussait ses contemporains à exalter L'Eternel à cause de toutes ses merveilles…
La faculté de s'émerveiller vous parait-elle puérile ou désuète ?

Peut être pensez-vous qu'elle est futile et destinée aux enfants et aux poètes, comme David, qui ont du temps pour rêvasser…
C'est vrai que l'émerveillement demande parfois du temps et de la volonté, mais c'est surtout une attitude de cœur que nous avons perdue et que nous devrions rechercher !

1) Une faculté poétique qui se décide
Le philosophe et théologien Bertrand Vergely exprime bien le concept de l'émerveillement dans la pensée grecque de l'époque biblique, lorsqu'il dit : "L’émerveillement est une faculté poétique qui se décide."
Selon l'étymologie grecque du mot poésie, l'émerveillement serait en effet une création (poesis = création) rattachée à l'enthousiasme et à la possession divine.
Le véritable émerveillement n'est possible qu'en Dieu.
Nous sommes émerveillés parce que nous sommes en Dieu et que nous lui appartenons – Enthousiasme = en Theos – Le fait d'être chrétiens, nés de nouveau, nous donne une vision nouvelle de la vie et du monde qui nous entoure.
Nous savons que c'est lui qui a créé notre monde et tout ce qui s'y trouve et nous pouvons alors nous émerveiller de sa grandeur, de sa puissance, de sa sagesse et de son ingéniosité !
Nous pouvons être subjugués face à la beauté de la nature qui nous environne, des animaux grands et petits, des couchers aux levers du soleil, des cieux et des océans, des fleurs et des végétaux de toutes sortes…
Comme l'exprimait le roi David, la liste est trop longue pour en parler !

En tant que chrétiens, nos regards ne s'attardent plus sur les mêmes choses qu'avant et notre perspective change aussi puisqu'elle prend de la hauteur… un point de vue de moins en moins terrestre et de plus en plus divin qui nous pousse à l'émerveillement.
Mais pour cela, il nous faut abandonner nos vieilles habitudes charnelles, il nous faut lever la tête du guidon, détourner nos regards de nous-mêmes, de nos écrans, de nos loisirs virtuels et chronophages, de nos frustrations et de nos ambitions en nous noyant dans l'idéalisme ou le matérialisme.
·         l’idéalisme : une manière d’intellectualiser le rationnel, en réduisant la réalité à un concept illusoire et fantasque.
·         ou le matérialisme : le contre-pied triste et tragique de l’idéalisme autant que de la spiritualité.
Comme je vous l'ai déjà dit, le mot "idéal" a la même racine que le mot "idole", ce qui ne présage rien de bon…
Si la réalité de ce monde pécheur nous a fait maintes fois déchanter, en tant que chrétiens, nous pouvons néanmoins nous rattacher à la vérité divine.

Alors que notre monde chavire et que nos contemporains ont les yeux rivés sur des réalités virtuelles pour oublier leur existence vaine et futile, pouvons-nous faire la différence et nous rapprocher de plus en plus de la Vérité qui s'est incarnée pour ne pas vivre d'illusions, mais dans la réalité du Dieu qui veut se faire connaitre à nous ?

Oui, il nous faut nous attacher fortement à la vérité selon Dieu pour ne pas nous perdre dans tous les méandres mensongers de notre monde corrompu par le péché.

Et lorsque que je vous dis qu'il nous faut abandonner nos idéaux et nos rêves égoïstes et charnels, cela  ne signifie pas que nous devons devenir tristement rationnels et matérialistes.
Si nous tombons dans ce penchant, comme l'ont fait des générations d'hommes et de femmes désillusionnés par la religion et attirés par le succès et l'argent, nous perdrons très vite notre faculté de nous émerveiller, car nous serons loin de Dieu.
Nous le savons, même si certains se laissent encore berner par les paillettes d'un monde luxueux et superficiel, l'argent ne fait pas le bonheur !

1 Timothée 6.10  "Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux; et quelques uns, en étant possédés, se sont égarés de la foi, et se sont embarrassés en des peines nombreuses."

Einstein a dit : "L’homme qui a perdu la faculté de s’émerveiller et d’être frappé de respect est comme s’il était mort."
Effectivement, les hommes qui n'ont pas la vie de Dieu ont perdu et perdent même de plus en plus leur faculté de s'émerveiller et d'être frappés de respect devant Dieu et sa création (que ce soit la nature ou les êtres humains).
Mais nous qui avons la vie, nous pouvons, aussi, perdre de vue la perspective divine et ce regard neuf, lié à notre nouvelle naissance, si nous nous laissons absorber par nos urgences et écrasés par nos responsabilités.
Si nous n'y prenons pas garde, nous pouvons devenir imperméables aux miracles quotidiens qui s’offrent à nous et perdre notre faculté d'émerveillement nous conduisant à la reconnaissance et à l'adoration.

En tant que chrétiens, nous devons prendre garde et faire le choix délibéré de refuser l’aigreur, la dureté et la peur pour aborder le monde avec l'expectative et la joyeuse gourmandise d'un enfant qui découvre le monde qui l'environne.
2. Un regard neuf d'enfant
Nous devons prendre le temps d'apprécier la vie que Dieu nous donne ; nous devons nous arrêter et considérer sa perspective des choses et des circonstances qui nous entourent ; nous devons ouvrir nos yeux à ses œuvres et nos oreilles à sa voix au dessus de tous les bruits de ce monde…
Nous devons retrouver notre âme d'enfant qui découvre le monde avec enthousiasme et émerveillement !

N'est-ce pas réjouissant de voir un enfant s'émerveiller ?
N'avez-vous pas ce désir de réjouir votre Père céleste par votre cœur ébahi devant ses merveilles ?

Le seul fait de voir leurs yeux ébahis et remplis d'étoiles nous ravit et nous donne parfois envie de retrouver notre âme d'enfant capable de s'émerveiller devant un parterre de fleurs, le vol d'un papillon ou de simples rais de lumière dans lesquels danse la poussière…
C'est tellement dommage qu'en grandissant, nous échangions peu à peu notre capacité d’émerveillement contre la capacité de comprendre, d’affronter, d’essayer de maîtriser le monde dans lequel nous avançons et que nous perdons de vue la beauté de la création, le mystère de la vie et l'émerveillement qu'ils peuvent produire.
Les philosophes et les psychologues s'accordent pour dire que les épreuves, les difficultés et l’angoisse nous privent de notre capacité d’émerveillement.
Alors s’émerveiller, c’est décider d’arrêter d’être inquiet et jouir de ce qui vient avec gratitude.
Philippiens 4.6 "Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces."

S’émerveiller, c’est accepter de ne pas tout comprendre et laisser les choses s’éclairer par la lumière divine plutôt que vouloir les expliquer par nous-mêmes.
Psaumes 119.105  "Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier."

S'émerveiller, c’est faire le plein de Dieu et de son amour ; encore faut-il avant cela accepter de considérer le vide que nous laisse le monde sans Dieu…
Ephésiens 3.19  nous explique que connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, nous remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu !
S'émerveiller c'est voir le doigt de Dieu dans toute sa création et sa souveraineté sur toute la vie qui nous entoure.
Romains 1.20 "En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages."
Les gens émerveillés sont ceux qui sont remplis de reconnaissance, de joie et de paix, parce qu'ils ont la révélation d'un Dieu créateur transcendant et immanent.
Rien à voir avec la naïveté ou l’ingénuité, voire l’ignorance ou la niaiserie !

Le philosophe Alain a écrit : "Comme la fraise a goût de fraise, la vie a goût de vie."
Et de surplus, si nous avons reçu la vie de Dieu, cette vie éternelle et abondante que Christ nous a offert, comment pourrions-nous perdre ce goût délicieux et intense, ce parfum de vie qui donne la vie  ?
Être un chrétien émerveillé se choisit et s’apprend, résolument, avec plus ou moins de facilité en fonction des histoires et des individus.

Le premier pas vers l’émerveillement, c’est l’émerveillement de soi-même, comme l’enfant qui découvre qu’il tient debout tout seul.
Les neurosciences ne pourront jamais expliquer cette émotion-là, mais s’émerveiller, c’est ouvrir ce qu’on croyait fermé, c'est entrer dans la vie que Dieu nous offre, et accepter de se laisser toucher par sa beauté.

S'émerveiller c'est regarder au-delà de ce qui est sous nos yeux, c'est voir ce qui invisible et céleste, divin, au-delà même d'un monde ambiant chaotique.
S'émerveiller requiert un regard neuf d'enfant.
Mais ne sommes-nous pas des enfants de Dieu ?
Et Jésus n'a-t-il pas dit dans l'évangile de Marc 10.14-15 "Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point." ?
Il faut une âme d’enfant pour retrouver ce regard neuf, capable de s'émerveiller.
L’enfant s’étonne encore de découvrir une fraise des bois sur le bord du chemin ; il peut jouer des heures avec une feuille et un bâton qu’il peut transformer au gré de son imagination en bateau…
Il se jette dans les bras de sa maman sans crainte du qu’en dira-t-on et porte sur les êtres et les choses un regard encore neuf.
Il laisse libre cours à ses émotions sans les réfréner, son corps les extériorise, son esprit les boit littéralement.
Il ne s'est pas encore forgé de carapace, il vit pleinement alors qu'il est si fragile !
Il est plein d'espérance, de confiance et de foi, même s'il ne connait pas Dieu et que le péché est attaché à son âme.
Il s'émerveille parce qu'il est assoiffé de vie, courageux, intrépide, curieux et enthousiaste.
Et cette capacité d'émerveillement durera plus ou moins, tout dépend de son entourage, de l’éducation qu'il recevra, de son propre éveil et de sa capacité à ressentir le monde que ses parents lui offriront.

Pourrions-nous nous délester et nous arracher à l’obsession du faire, pour à nouveau rencontrer le Dieu d'éternité qui nous redonnera notre âme d'enfant?
Pourrions-nous nous abandonner en Dieu en toute confiance et le laisser nous guider, voire même nous porter comme un enfant dans les bras ou sur les épaules de son père afin de nous émerveiller du jour qu’il a fait, de l’éclat du soleil, de la grandeur des arbres, du bleu du ciel ?
Humainement parlant, nous ne pouvons pas redevenir comme des enfants et le faire serait considéré comme de la folie ! Mais spirituellement, Dieu nous offre la possibilité de devenir ses enfants en naissant de nouveau.
Dieu nous permet de changer de nature et de cœur.
Ezéchiel 36.26  "Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair."

Le petit enfant ne raisonne pas, il ne calcule pas, il ne se pose pas de questions, il n’essaie pas de disséquer les choses pour les analyser. Il croit tout. Or, s'il faut du discernement pour ne pas tomber dans les pièges de l'adversaire de notre âme, il nous faut aussi croire Dieu pleinement comme un enfant qui fait confiance à son père et qui dépend de lui pour vivre !
Alors comme le psalmiste, pourrions-nous demander à Dieu de nous ouvrir les yeux et l'intelligence spirituelle afin que nous puissions voir nos circonstances, nos voies et nos vies avec ses yeux ?
Psaumes 119.18 "Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi!"
Psaumes 119.27 "Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances, et je méditerai sur tes merveilles!"
Le petit enfant ne se soucie pas du manger, du boire, du vêtement. Il n’a pas peur de manquer, d’être malade, de souffrir. Il est insouciant, parce qu'il sait pertinemment que ses parents l'aiment et prendront soin de lui.
Alors si nous voulons nous émerveiller de l'amour et des soins de notre père céleste qui pourvoit à nos besoins, nous devrions méditer sa parole qui nous dit que "L’amour parfait bannit la crainte." 1 Jean 4 .18.
Le petit enfant peut s'émerveiller parce que son esprit n'est pas encombré de soucis ; il dépend entièrement de ses parents dans tous les aspects de sa vie et les laisse tout gérer, tout prendre en charge. Il a une confiance aveugle en eux.

Et vous, avez-vous une foi aveugle en votre Père céleste pour voir ses merveilles innombrables ?

Psaumes 89.5 "Les cieux célèbrent tes merveilles, ô Eternel! Et ta fidélité dans l’assemblée des saints." 

Le petit enfant aime ses parents même si ces derniers ne sont pas parfaits.
Son amour est entier et émerveillé.
Il les voit beaux à travers les yeux de l'amour inconditionnel !

Et vous, quel regard portez-vous sur Dieu, plein de confiance et d'amour ou de crainte ?

Psaumes 18.1-2 "Je t’aime, ô Eternel, ma force! Eternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite!"
Le petit enfant accepte les choix de ses parents pour sa vie et se soumet à leur volonté.
Et vous, obéissez-vous à votre Père céleste quelle que soit sa volonté ? Voyez-vous sa main souveraine sur votre vie, comme David qui dit au Psaumes 71.17 "O Dieu ! Tu m’as instruit dès ma jeunesse, et jusqu’à présent j’annonce tes merveilles." ?
Le petit enfant n’a pas conscience de lui-même et pense que sa mère est le prolongement de sa personne. Il est imprégné des pensées de ses parents.
Soyons aussi imprégnés des pensées, des sentiments et de la volonté de Dieu car Christ est la tête et l’Église, qui est son corps, et son prolongement (Colossiens 1.18).

 Le petit enfant est humble de cœur ; Il est conscient de sa petitesse et de ses faiblesses, c'est pourquoi il se confie en ses parents.
Même à travers les problèmes et la maladie, Job avait ce cœur humble et émerveillé, lorsqu'il a dit dans Job 5.9-11 : "Dieu fait des choses grandes et insondables, des merveilles sans nombre ; Il répand la pluie sur la terre, et envoie l’eau sur les campagnes; Il relève les humbles, et délivre les affligés…"
Conclusion
Le petit enfant est persévérant dans tout ce qu’il entreprend.
Lorsqu’on observe un jeune enfant qui apprend à marcher, on peut remarquer que rien ne l’arrête ; même s’il fait des chutes, il se relève et poursuit ses efforts sans perdre sa capacité à s'émerveiller de ses progrès autant que des choses qui l'environnent.
En tant qu’enfants de Dieu, nous adopterons la même attitude et n'abandonnerons pas à la moindre épreuve.
Nous poursuivrons notre marche quelque soient les combats, les persécutions, les tribulations, car comme le dit Jésus dans Matthieu 10.22 "Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé."
Attendons-nous au Seigneur qui connaît nos besoins et nous donnera ce qui est bon pour nous au temps convenable.
Lâchons prise, ne résistons plus et laissons le Seigneur prendre en charge nos vies, afin de bénéficier de toutes les bénédictions préparées pour nous dans les lieux célestes et de nous émerveiller de l'amour, de la fidélité et de la grandeur de Dieu !
 Ouvrons nos yeux et nos cœurs d'enfants afin de voir avec émerveillement notre Père céleste et ses œuvres en nous, pour nous et autour de nous !

Sophie Lavie 
(PS : ceci n'est pas le message de Xavier prêché le 06 mai 2018 - c'est juste que sur le même thème annoncé, je me suis essayée...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Lily Bellule et Hippo-Tamtam

  Lily Bellule et Hippo-Tamtam Un conte poétique sur l'hypersensibilité émotionnelle Sophie Lavie (auteure et illustratrice)   Ja...