En famille, à l'école, comment
éduquer avec fermeté et bienveillance
Mettre en
confiance, donner des outils d’encouragement, impliquer et faire grandir
l’enfant : c’est ce que propose cet ouvrage à travers de nombreux cas pratiques
du quotidien.
Aujourd’hui, de nombreux parents et enseignants sont frustrés par le comportement des enfants, bien éloigné des manières qu’ils ont connues. Le livre de Jane Nelsen offre des clés, des outils concrets ainsi qu’une méthode d’apprentissage ni permissive, ni punitive, dans un cadre à la fois ferme et bienveillant. Ferme, pour respecter le monde de l’adulte et bienveillant, pour respecter celui de l’enfant. Un nouvel élan éducatif !
Cette
méthode permet aux enfants, quel que soit leur âge, de développer avec
confiance les compétences de vie dont ils ont besoin pour devenir des adultes
épanouis, autonomes, responsables et engagés dans la société.
Car face aux bêtises des enfants les réactions et les sanctions faites par les parents ne sont pas toujours les plus appropriées à la situation...
► La
discipline positive de Jane Nelsen
La
discipline positive, ce sont des solutions à long terme qui favorisent le
développement de l’autodiscipline chez l'enfant.
C’est la
communication claire de nos attentes, de nos règles et de nos limites.
C'est
corriger/enseigner avec respect en impliquant nos enfants au lieu d'utiliser notre
pouvoir pour les soumettre.
C’est
établir une relation de respect mutuel avec notre enfant.
C’est renforcer l’assurance
qu’il a en lui pour gérer des situations difficiles en l'invitant à chercher
des solutions par lui-même, et en ne le surprotégeant pas.
C’est
enseigner la courtoisie, la non-violence, l’empathie, le respect de soi,
des droits de la personne et du respect d’autrui.
C'est
enseigner le fait que les erreurs sont de merveilleuses opportunités
d'apprentissage....
Elle
constitue donc une pédagogie bienveillante et ferme simultanément qui repose
sur 4 principes d’éducation efficace :
1. mettre
l’accent sur la détermination d’objectifs à long terme;
2. procurer
de la chaleur et une structure;
3.
comprendre le raisonnement et les sentiments des enfants;
4. résoudre
les problèmes.
► Ce que la
discipline positive n'est pas
La
discipline positive, ce n’est pas une éducation permissive.
Ce n’est pas
de laisser votre enfant faire ce qu’il veut.
Ce n’est pas
l’absence de règles, de limites ou d’attentes.
Ce n’est pas
des réactions à court terme ou des punitions pour remplacer les gifles et les
coups.
► Quelques
unes des clés que l'on peut retrouver dans ce livre
1- L'importance
du sentiment d’appartenance et d’importance
Les enfants
ont besoin de sentir que leur contribution personnelle a de l’importance, que
leur présence est désirée et qu’ils ont une place dans leur famille, leur
école, la société.
Leurs comportements
inappropriés sont pour la plupart liés au découragement ressenti quand ce
besoin n'est pas rempli.
"En
faisant trop de choses pour nos enfants, nous les privons d’occasions de
développer leur sentiment d’être capable" – Jane Nelsen
"Quand
les adultes assument le rôle du « super » parent et du
« super » enseignant, les enfants apprennent à attendre des autres
qu’ils soient à leur service au lieu de se rendre eux-mêmes disponibles aux
autres" – Jane
Nelsen
Cette
explication m'a beaucoup sensibilisée à l'importance de permettre à l'enfant de
faire un maximum de choses par lui-même.
On peut
alors se poser ces questions :
Qu'est ce que mon enfant essaie de me dire avec
ce comportement?
comment
puis-je aider mon enfant à ressentir de l’appartenance et de l’importance ?
Comment
puis-je adopter une attitude encourageante?
2- Le
principe d’égalité est le fondement de la coopération
Les enfants
et les adultes sont égaux en droits et en dignité.
Les besoins de chacun ont
une valeur égale.
Chaque être humain a le droit au respect et à la dignité.
Jane Nelsen
propose 4 étapes pour gagner la coopération des enfants :
- comprendre les émotions
- faire preuve d’empathie et partager nos propres émotions, nos expériences similaires
- communiquer notre ressenti d’adulte (est-ce que je peux te dire ce qui m’inquiète/ ce que je ressens ?)
- encourager l’enfant à trouver ses propres solutions
3- Les
erreurs sont de merveilleuses opportunités d’apprendre
Ce livre
nous invite à réfléchir sur la manière dont notre comportement présente la
notion d'erreur: est-elle gravissime ou au contraire si peu importante
qu'on ne va pas s’appesantir dessus ? Ni l'un, ni l'autre...
Une erreur
n'est pas grave, mais elle est importante, au sens qu'elle est précieuse :
s'attacher à faire de chaque erreur quelque chose de positif, une occasion
d'apprentissage, c'est encore une autre voie, et... à la réflexion, un boulot à
plein temps ! Mais justement, ce point est indissociable du point sur
l'importance d'enseigner et de développer l'autonomie : il s'agit d'utiliser
chaque erreur, ne pas la laisser glisser, mais de profiter de son potentiel
d'apprentissage...
Cette
manière de penser encourage à laisser une grande place à la réparation de
l'erreur.
Jane
Nelsen insiste sur l’importance de la réparation suite à des erreurs : les
3 R de la réparation
- Reconnaître sa part de responsabilité
- se Réconcilier (« je suis désolé(e)… »)
- Résoudre (trouver une solution ensemble)
Elle propose
plusieurs pistes pour redonner de la valeur positive aux erreurs :
- être modèle dans la gestion de nos erreurs
- remonter à la source de l’erreur (manque de temps, de compétence, d’encouragement…)
- partager son « erreur du jour » en famille et la leçon tirée
- autoriser les enfants à se tromper (ne pas empêcher l’échec en voulant faire à la place)
- enseigner l’auto évaluation
- apprendre la résilience aux enfants
4- Toujours
s’assurer de faire passer le message d’amour et de se reconnecter avec notre
enfant
Le message
d’amour est essentiel lors des moments de conflits.
Parmi les
outils donnés dans ce livre on trouve les "4 étapes pour gagner la
coopération des enfants" :
1. Montrer à
l'enfant qu'on comprend ses émotions en lui posant des questions et en
reformulant ses ressentis.
2. Faire
preuve d'empathie, sans pour autant excuser ni approuver.
3. Partager
nos perceptions et ressentis en tant qu'adulte.
4. Inviter
l'enfant à se centrer sur une solution. Lui demander s'il a des idées sur ce
qui pourrait être mis en place pour éviter le problème à l'avenir. S'il n'a pas
d'idées, émettre des suggestions et parvenir à un accord.
5- Gérer les
comportements inappropriés
Jane Nelsen
commence explique les raisons pour lesquelles la punition est inefficace
et nuisible à long terme; et s'attaque également aux conséquences qui viennent
souvent remplacer la punition. Elle souligne que les conséquences
logiques peuvent vite devenir des punitions déguisées, et j'ai beaucoup aimé
ses explications sur les critères nécessaires à ce qu'une conséquence logique
soit efficace pour éviter justement ce travers.
Et tout
particulièrement, je retiens cette phrase :
"la
souffrance n'est jamais une condition requise pour que les conséquences
logiques soient efficaces. Par exemple, il est possible que cela ne coûte rien
à un enfant de nettoyer sa table, il peut même y trouver un certain plaisir.
L'objectif des conséquences logiques est de faire changer le comportement, de
trouver une solution et non pas de se venger en infligeant une
souffrance."
C'est cette
logique là qui est au centre de la discipline par la solution: la conséquence
est encore tournée vers le passé, la solution se tourne vers le futur, il
ne s'agit plus de faire payer, mais d'aider à ce que les choses puissent se
passer autrement dorénavant.
Les 3 R de
la réparation selon la discipline positive
1.
RECONNAÎTRE sa part de responsabilité
Cette
première étape permet à l’enfant de comprendre que le dommage existe, même s’il
n’a pas fait exprès ou n’avait pas l’intention de blesser, de nuire, de casser.
Exprès ou
pas exprès, c’est à celui qui a renversé le verre de ramasser l’eau répandue
par terre, c’est à celle qui a cassé le carreau de la voisine de le réparer ou
de le rembourser.
« La non
culpabilité ne dispense pas de la responsabilité de réparer. » Elisabeth Maheu
– Sanctionner sans punir, c'est econnaître
sa part de responsabilité passe par la prise de conscience de l’erreur et du
dommage causé.
2.
RÉCONCILIER
Cette deuxième
étape permet de recréer la connexion, de rétablir la relation entre les deux
parties engagées et de retrouver son calme.
Réconcilier
peut passer par des mots comme :
Je suis
désolé(e)
Je te
demande pardon
Je suis
allé(e) trop loin
Je m’excuse
(plutôt que « excuse-moi » qui est un ordre et n’engage pas puisque le pronom
Je est absent), Je te demande de m’excuser, Serais-tu prêt à m’excuser ?
3. RÉSOUDRE
La dernière
étape consiste dans le fait de trouver des solutions pour réparer. C’est le
moment de la réflexion :
Comment
réparer mes erreurs ?
Comment
mieux agir la prochaine fois ?
La
réparation peut prendre plusieurs formes
– la
réparation directe et matérielle
Si le
travail de réparation est long et éprouvant, l’enfant peut mieux intégrer et
comprendre la valeur du dommage causé. Si ce travail est bénin, le dommage
causé l’est aussi; inutile alors de dramatiser et de s’appesantir dessus.
– la
réparation compensatrice
Quand il
n’est pas possible de réparer ce qui a été endommagé, l’enfant peut être
aiguillé vers une réparation-compensation. Loin d’être une punition, elle doit
être en lien avec la transgression.
Elisabeth
Maheu donne cet exemple : à un enfant qui avait démonté une souris d’ordinateur
et qui ne parvenait plus à la remonter, le prof de techno lui répondit qu’il
allait s’en occuper, pendant que l’enfant vérifierait l’inventaire du petit
matériel informatique à partir d’une liste remise par l’enseignant.
– la
réparation symbolique
Certaines
choses ne sont pas réparables. On ne peut pas recoller une personne blessée par
une insulte ou un coup de pied. Au-delà des excuses, l’enfant pourra choisir la
manière dont il présentera des excuses par un message sincère.
On pourra
laisser le choix à l’enfant du support (lettre écrite remise en main propre ou
postée, discussion orale face à face ou au téléphone…) et du contenu. Jane
Nelsen cite l’exemple de sa fille qui discutait au téléphone avec une amie
qu’elle a fini par traiter de « bête ».
Pour
s’excuser, la jeune fille a dit à sa copine : « Pardon. Quand je te dis que tu
es bête, cela prouve que c’est moi qui le suis. »
Quelle que
soit la forme qu’elle prenne, la réparation n’est pas une obligation à
apprécier l’autre. Elle peut être suivie par le choix de s’écarter d’un autre,
de renoncer à le fréquenter à nouveau ou de lui parler.
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