Éphésiens 6.5–9 «Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien. Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes. »
De manière générale dans notre culture occidentale actuelle, quand on parle d’esclavage nous pensons évidemment à l’esclavage des africains emmenés captifs aux USA ou en Europe dès le XVIIe siècle. Personnellement j’ai découvert cela à travers le livre « Racine » d’Alex Haley que j’ai lu lorsque j’étais adolescente et que j’ai ensuite vu en téléfilm. Et j’ai survolé cette sombre période en cours d’anglais ou en voyant des films. Ce genre d’esclavage qui a duré plus de 200 ans, m’a toujours révoltée. C’est évidemment abominable que des êtres humains soient autant déshumanisés par d’autres êtres humains et qu’ils soient humiliés et maltraités de la sorte. En tant que chrétienne, j’y vois évidemment le péché dans toute sa laideur qui fait que des hommes pensent que leur race est supérieure à une autre race et que des hommes maltraitent leurs semblables et les humilient par abus de pouvoir.
J’ai toujours pensé que les esclaves de tous les temps avaient été traités de la même façon que les esclaves africains du XVIIe au XIXe siècle, même si je savais que l’esclavage au temps biblique n’était pas lié à la race ou à la couleur de peau des esclaves et des maîtres. J’avais entraperçu aussi qu’en temps de guerre des peuples comme les babyloniens pouvaient faire de leurs prisonniers des esclaves ou des serviteurs comme c’est le cas de Daniel et ses amis ou de la petite servante de Naaman. On pouvait aussi vendre une personne comme esclave, comme c’est le cas de Joseph vendu par ses frères en Egypte. Et selon l’évangile de Matthieu 18, il est parlé d’une personne endettée qui voit toute sa famille vendue en esclavage parce qu’elle ne peut payer sa dette. L’évangile ne milite pas pour l’abolition de l’esclavage mais appelle maîtres et esclaves à naître de nouveau et se comporter de manière à glorifier Dieu.
Au 1er siècle, les esclaves étaient très nombreux. Il est difficile d’avoir des chiffres exacts, mais à l’époque de l’empereur Auguste, sur une population de 50 à 60 millions, on estime qu’il y avait environ 10 à 12 millions d’esclaves, c’est-à-dire 20 % de la population.Certains esclaves accomplissaient des tâches domestiques ou manuelles, c’étaient des cuisiniers, des fermiers. D’autres étaient enseignants, administrateurs, médecins. Beaucoup d’esclaves se voyaient confier des tâches accomplies aussi par des hommes libres. Les esclaves en milieu rural avaient un travail bien plus rude que ceux qui vivaient en milieu urbain. En moyenne un esclave restait vingt à trente ans chez un maître. Certains étaient clairement maltraités, battus, mais d’autres étaient considérés avec respect et bienveillance. Les esclaves étaient privés de liberté ; ils étaient dépourvus des droits qu’avaient les autres citoyens romains et ils étaient à la merci de leur maître qui les considéraient comme des outils vivants.
Les propos de Paul au sujet des relations entre esclaves et maîtres sont contenus dans le même paragraphe que les propos qu’il tient au sujet des relations maritales et parentales. C’est un ensemble d’exhortations qui s’adressent à tous les membres d’un même foyer.
Comme pour la bonne marche des relations maritales et parentales, les relations entre maîtres et esclaves ne peuvent être bonnes que si les deux antagonistes sont remplis de l’Esprit. Seule la plénitude de l’Esprit, sous-entendant une nouvelle naissance et une obéissance à Dieu, rend possible une bonne perspective de la soumission et de l’autorité dans tous les rapports humains. En dehors de cela il n’y a qu’abus ou laxisme, entrainant des rapports de force incessants et douloureux.
Dans les prescriptions domestiques de l’époque, on ne s’adressait généralement pas aux esclaves, mais seulement aux maîtres, en vue de leur indiquer comment traiter leurs esclaves. Paul déroge à cette tradition parce qu’il considère les esclaves chrétiens comme des personnes responsables capables de se soumettre aux commandements de Dieu.
Paul demande aux esclaves chrétiens d’obéir à leur maître avec respect comme il le ferait vis-à-vis de Dieu. Non pour plaire à leur maître terrestre mais pour plaire à Dieu. Ils doivent travailler de bon cœur. Le terme « avec empressement » signifie : le cœur bien disposé et avec bienveillance.
Les esclaves doivent servir leurs maîtres non seulement quand ces derniers ont l’œil sur eux, mais aussi lorsque leur maître est absent. Leur source d’encouragement n’est pas leur maître même s’il est bon ; leur encouragement se trouve en Christ. Ils doivent avoir un œil constant sur Christ qui les aidera à être fidèles et sincères dans leur travail. Ceci leur rendra le service facile, agréable, et acceptable ; et Dieu récompensera la moindre corvée faite avec le sens du devoir, et en vue de le glorifier. Dieu voit les œuvres de chacun et il récompensera chacun avec justice et équité.
Cela me fait penser à Matthieu 10.42 « Quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. »
Et Matthieu 25.21 « Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. »
Prière :
· Seigneur aide nous à toujours être remplis de l’Esprit pour avoir les bonnes attitudes dans nos relations humaines au sein de la famille, du travail et de l’église
· Aide-nous à avoir de la soumission, du respect, de la fidélité et de la sincérité dans notre relation avec ceux qui sont en position d’autorité sur nos vies
· Aide nous à travailler pour nos « maîtres » comme si nous travaillions pour toi
· Merci pour le Saint Esprit qui vit en nous et nous aide dans nos relations avec les autres et merci pour les récompenses promises qui sont aussi pour nous un encouragement.
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