Nous vivons tous dans le stress.
Sans lui, en vérité, nous ne jouirions guère de l'existence et n'accomplirions pas grand chose.
Pourtant, les tensions excessives peuvent s'avérer destructrices.
Alors, à partir de quel niveau y a-t-il "excès"?
S'il est difficile de mesurer le phénomène avec précision, Thomas Holmes et M. Masusu ont proposé une échelles approximative qui permet d'évaluer le stress résultant de diverses expériences inhérentes à la vie (life change and illness susceptibility , 1974).
Cette échelle va de stress zéro à un maximum de 100 points.
Décès du conjoint 100
Divorce 73
Séparation 65
Décès d'un proche 63
Accident ou maladie 53
Mariage 50
Apprendre une nouvelle langue à l'étranger 50
Licenciement 47
Réconciliation dans le couple 45
Retraite45
Altération de la santé d'un membre de la famille 44
Grossesse 40
Difficultés sexuelles 39
Élargissement de la famille 39
Changement dans le travail 39
Changement de statut financier 38
Décès d'un ami proche 37
Augmentation des conflits conjugaux 35
Emprunt de plus de 10 000 euros 30
Changement de responsabilités dans le travail 29
Enfant qui quitte la maison 29
Problèmes avec la belle famille 28
L'épouse reprend le travail 26
Début ou fin d'études 26
Changements de conditions de vie 25
Révision des habitudes personnelles 24
Problèmes avec l'employeur 23
Changements dans les conditions ou les horaires de travail
20
Déménagement 20
Changement d'école 20
Changements de loisirs 19
Changements d'activités dans l'église 19
Changements d'activités sociales 18
Changements de rythmes dans le sommeil 16
Changements d'habitudes alimentaires 15
Le stress a un effet cumulatif et subsiste longtemps après les évènements qui l'ont déclenché.
Pour mesurer les tensions que nous subissons présentement, il faut additionner les "points de stress" enregistrés dans l'année écoulée.
Holmes et Masusu ont ainsi établi que le tiers seulement des sujets marquant moins de 130 points risquaient de tomber sérieusement malades au cours des deux années à venir.
Or, la moitié des gens qui totalisaient plus de 150 points, et 4/5 de ceux qui dépassaient les 300 points étaient susceptibles de connaitre de sérieux problèmes de santé dans le même temps.
Parmi les affections les plus communes qu'on impute à des tensions persistantes, citons les maux de tête chroniques, les ulcères, les douleurs lombaires, l'hypertension, la fatigue chronique, et l'infarctus.
Le stress compromet d'autre part notre faculté de concentration et nous rend sujet aux accidents.
Le stress émotionnel produit un déséquilibre chimique entrainant un dysfonctionnement des glandes ou autres organes.
Le corps devient incapable de résister à dse germes qui seraient normalement tenus en échec.
Comme l'esprit tend à reporter sur l'organisme, au gré d'un processus inconscient, ses douleurs, ses sentiments de culpabilité et ses chagrins, il nous semble plus facile de subir un trouble physique qu'une angoisse.
Pour la bonne raison que, lorsque nous souffrons physiquement,nous suscitons de la sympathie, laquelle est une forme d'amour.
Alors qu'une personne souffrant d'anxiété ou de dépression ou de dépression s'entendra sans doute dire : "Ne fais donc pas cette tête! " ou "Ressaisis-toi!" (The art of understanding yourself, 1967, p198)
Parfois pour cacher notre faiblesse, nous revêtons un masque.
Un certain temps, nous pouvons de la sorte le change aux autres, voire nous leurrer.
Mais, à long terme, nous savons bien que nous donnons là une piètre image de nous.
Comme l'écrit Dwight Carson :
A l'instar d'autres conflits non résolus, le masque exige une grande dépense d'énergie et débouche sur une foule de problèmes, sans parler de la peur : irritabilité, soucis, anxiété, fatigue.
En plus, nous nous trouvons des excuses, tout en faisant des reproches aux autres, et, ce n'est pas rare, nous en venons carrément au mensonge et à la tromperie...
En refusant de jeter le masque, non seulement nous suscitons un conflit et une fatigue internes, mais encore nous contrarions notre développement personnel et celui d'autrui.
L'individu progresse grâce à se rapports avec d'autres gens sincères, en voyant la manière dont ils traitent les problèmes de la vie.
Il faut donc que les chrétiens soient disposés à laisser tomber le masque au lieu de toujours attendre que les autres le fassent.
C'est seulement quand nous, chrétiens, seront prêts à montrer nos pieds d'argile que d'autres se sentiront libres de s'ouvrir en révélant leurs difficultés. (Run and not be weary, 1974, p65)