jeudi 23 septembre 2021

Trésors du désert (11)


11. Constituons une communauté unie

 

Actes 4.32 "La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme."

Autre point primordial de la souffrance c’est qu’elle doit nous pousser à l’unité au sein de notre couple, de notre famille et de notre communauté spirituelle. La souffrance doit nous apprendre par expérience que nous avons besoin les uns des autres pour nous entraider et nous encourager. Plus que la passion (aimer au point de se sacrifier pour Dieu) elle doit nous apprendre la compassion (souffrir avec) et l’humilité (reconnaitre nos besoins et nos faiblesses face aux autres).

En 1999, Eugène H. Peterson a écrit l’introduction du livre de Larry Crabb "L’endroit le plus sûr au monde" et ses propos sont, aujourd’hui, de plus en plus vrais pour les églises pentecôtistes françaises : "Les américains sont passés maîtres dans l’art de former des clubs et de rassembler des foules. Mais les clubs et les rassemblements, quand bien même seraient-ils religieux, ne sont pas des communautés telles que Dieu les avait prévues au commencement. La formation d’une communauté de croyants résulte de l’œuvre complexe, patiente et pénible du Saint Esprit. Nous ne pouvons pas acheter ni fabriquer une telle communauté. Nous pouvons tout simplement nous offrir, tels que nous sommes, pour devenir communauté, en nous détournant des compétences de gestion humaine et de leadership que notre culture tient en si haute estime, en nous ramenant aux conditions qui permettent à une vraie communauté de se développer."

Le 22 janvier 2017, pendant le culte, le Seigneur m'a parlé d'un troupeau de brebis battu par les vents hivernaux. Dans ces conditions, il m'a rappelé que les brebis se serraient les unes les autres en évoluant dans un mouvement circulaire pour se réchauffer. Elles se regroupaient aussi autour de leur berger, car elle dépendaient de lui entièrement. Il leur offrait un abri, la chaleur, la lumière, et la nourriture...

Puis le 06 février 2017, alors que nous étions en prière, le Seigneur m'a parlé de notre communion fraternelle, à travers la vie souterraine d'une forêt. Il m'a expliqué que les racines des arbres plongeaient profondément dans la terre pour s'enraciner solidement et se nourrir des nutriments les meilleurs. D'autre part, dès que les racines de deux arbres entraient en contact, elles se greffaient les unes aux autres et se soudaient solidement les unes aux autres. Elles n'étaient pas seulement accolées, mais il y avait carrément fusion de vies juste sous l’écorce, là où circulaient l’eau et les nutriments. Ainsi, si un arbre avait accès à un plan d’eau, il devenait en quelque sorte le fournisseur de l’arbre voisin qui n’y a pas accès. Les arbres n'étaient pas des entités individuelles ou en compétition, mais ils étaient connectés, et se répartissaient leurs ressources, ainsi que leurs nutriments. Cette forme de solidarité entre végétaux était si forte que les arbres se fortifiaient, même au sein de l'hiver, sous les rafales de vent et malgré le gel !

Et au mois de mai suivant, j'ai entendu une interview de Peter Wohlleben confirmant ces propos. Il disait, en effet, que dans une forêt, la survie de chaque arbre dépend de ses voisins. Car, quand l’un d’eux meurt, cela crée un vide dans lequel le vent ou la pluie peuvent s’engouffrer et nuire aux autres. Conscients de cette interdépendance, tous sont prêts à offrir leur soutien. Pour cela, ils communiquent via leurs racines. Des scientifiques parlent de "grand réseau de bois" : le système de racines peut connecterdes arbres entre eux sur des centaines de kilomètres. Il y a des relations privilégiées entre des arbres notamment entre les mères et leurs enfants, parmi lesquels elles ont souvent un favori : elles les alimentent via les racines… comme un mammifère pratique l’allaitement ! On constate aussi des amitiés qui traversent plusieurs centaines d’années. Ainsi, Peter Wohlleben est, un jour, tombé sur un caillou recouvert de mousse, avant de découvrir qu’il s’agissait de la racine d’un arbre abattu quatre cents ou cinq cents ans auparavant. Elle n’avait plus de tronc ni de feuille, et pourtant elle vivait toujours. Comment ? Grâce à la nourriture fournie par des arbres voisins. Cela nous montre à quel point il est faux de croire que seuls les plus forts survivent. La forêt nous apprend au contraire que, dans la nature, on se bat les uns pour les autres. Les arbres les plus riches en sucre partagent leur réserve afin que tous en aient à peu près autant. Cela garantit le bon vieillissement de la forêt dans sa globalité. Les arbres ont une mémoire. En cas de sécheresse, le bois se déshydrate, se fissure. L’arbre blessé s’en souvient toute sa vie et change de stratégie dès le printemps suivant en réduisant sa consommation d’eau. Les vieux sont même capables de partager cette information avec les plus jeunes, de les éduquer. Ils peuvent aussi avertir leurs congénères d’une attaque d’insectes…

 Le 26 mars 2017, pendant le culte j'ai réalisé qu'un vent violent, nous faisait face, nous empêchant d'avancer, et nous poussant même en arrière. C'est pourquoi nous devions être solidaires et affermir nos, pour avancer ensemble, jusqu’à ce que nous ayons traversé cette zone de turbulence. J'ai compris que ce n'était pas le diable, mais Dieu qui avait envoyé ce vent afin que nous apprenions à ne faire qu'un, comme lui et le père sont un. Il voulait que nous affermissions nos pas et allions de l'avant, les yeux fixés sur lui. Dieu voulait faire grandir notre amour, notre compassion, et l’unité au sein de notre église ; et pour y parvenir, il s’est servi de la souffrance des uns et des autres. C’est aussi de cette façon qu’il avait appris à l’église primitive à vivre avec passion et à l’unisson, à travers la persécution !

"L'espérance de notre salut est comme une ancre de l'âme. Notre âme comme un bateau doit être stabilisée, car elle est confrontée aux vents et aux marées. Pour ne pas faire naufrage ni couler, les croyants ont une espérance, même s'ils sont ballotés parfois dans la nuit et le brouillard. Une ancre doit pénétrer dans un fond ferme, sinon elle n'est pas efficace. De la même façon, notre espérance est solide, si elle pénètre dans le tabernacle céleste d'où elle ne peut être délogée par aucune tempête et dériver." Pascal Denault

"Nous n’avons jamais autant besoin les uns des autres que lorsque nous sommes le plus brisés. Le brisement est un état, qui est toujours là, intérieurement sous la surface, soigneusement caché aussi longtemps que nous pouvons maintenir la façade. Nous vivons avec ce brisement, mais nous n’en sommes pas toujours conscients." Larry Crabb

Questions

Etes-vous d'accord avec la citation d'Eugène H. Peterson ? Commentez votre réponse.

Selon Peter Wohlleben, que peut-on apprendre des forêts primaires ?

Que font les brebis dans les champs, lorsque le froid et le vent les assaillent ? Que pouvez-vous apprendre d'elles ?

Commentez les citations de Pascal Denault et de Larry Crabb.

Méditez Actes 4.32 avec le plan de méditation biblique et de prière proposé au début de cette étude.

Pour aller plus loin…

Vous pouvez lire : "La vie secrète des arbres" de Peter Wohlleben.


 

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