12. La voie par excellence
1 Corinthiens 13.1 "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit."
Personnellement, le fait d’être affaiblie m’a appris à dépendre davantage des autres. Ayant eu un os de la main cassé, ma main gauche a été immobilisée pendant six semaines (fin février à mars 2017) m’empêchant d’accomplir les tâches ménagères quotidiennes ; mon mari, mes enfants, et des sœurs de l'église m’ont apportée leur aide, et cela nous a rapprochés les uns des autres. Grâce à leur exemple et leur service, j’ai appris que plus que de belles paroles, il n’y a rien de plus spirituel que de s’aimer les uns les autres, et de se le prouver par des actes concrets.
La voix par excellence n’est pas l'amour
sentimental, mais l'amour au sens le plus complet, le véritable amour pour Dieu
et pour notre prochain. Sans cet amour les dons le plus glorieux n'ont aucune
valeur aux yeux de Dieu. Une compréhension profonde de la parole de Dieu, une
belle louange, un service actif dans l'église, n’ont aucune valeur, sans un
cœur bienveillant et aimant. Faire du bien aux autres ne nous en fera aucun, si
ce n’est pas motivé et réalisé par l'amour. Si nous donnons tout ce que nous
avons, notre temps, nos forces, et notre argent, mais que nous ne le donnons
pas motivés par l'amour inconditionnel, cela ne nous sera d’aucun profit. Plus
que de simples frères et sœurs, Dieu veut donc que nous devenions des frères et
sœurs d’armes et des compagnons de souffrance, unis en Christ. J’ai ainsi trouvé
du réconfort auprès de ceux qui avaient souffert avant moi, et en même temps
que moi. J’ai été portée par les prières des frères et sœurs et encouragée par les
exhortations divines données par les uns et les autres.
Romains 12.15 "Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent."
Et puis, mon mari a souffert avec moi dans son corps et son âme, il s’est rapproché de moi comme jamais, m’encourageant et m’exhortant chaque jour, afin que je ne sombre pas dans le désespoir et la tristesse. Il a porté à bout de bras notre foyer, me remplaçant dans les tâches quotidiennes, tout en poursuivant son ministère dans l’église avec l’aide précieuse des frères. Sa patience, sa persévérance et son amour ont grandi à travers la souffrance, qui l’a lui aussi sanctifié, et lui a fait réviser ses priorités. Le fruit de l'Esprit grandissant et mûrissant en lui, j’ai vu Christ me porter à travers lui. Et c’est ensemble que nous avons remporté la victoire dans la prière et les efforts quotidiens. Dieu m’a fait ce cadeau, et à travers cette épreuve, il l’a transformé, sanctifié, rempli d'amour, de courage et de force ; il m’a montré combien un mari doit aimer comme Christ aime son église ; Dieu nous a rapprochés l’un de l’autre. Il nous a unis comme jamais auparavant. Être à l’unisson avec Dieu et en harmonie les uns avec les autres n’est pas une chose facile, même au sein d’un couple chrétien. Beaucoup de choses peuvent nous éloigner les uns des autres et de Dieu ; c’est pourquoi Dieu se sert souvent de la souffrance pour remettre en question nos dysfonctionnements personnels et communautaires.
Il souhaite ardemment que nous changions
nos habitudes de vie, nos liens relationnels, et notre façon trop superficielle
et routinière de vivre. Il y a tellement de remises en question à prendre en
considération et à mettre en pratique, que cela peut prendre du temps et
beaucoup de souffrances ; mais si Dieu nous pousse dans nos retranchements,
c’est que, en finale, cela en vaut la peine, pour nous, pour ceux qui nous
entourent, mais aussi pour notre éternité. Ainsi, à travers cette longue
épreuve, nos priorités et nos fonctionnements ont changé, nos partages sur le
plan spirituel, notre communication, notre façon de nous nourrir, nos rythmes
de vie, nos projets… tout fut bouleversé.
Hébreux 3.13 "Exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire Aujourd’hui ! Afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché."
Les chrétiens sont interdépendants, grégaires, ils ont besoin du corps de Christ. Jusqu’à la fin, l’Église est essentielle à la vie de chaque croyant pour éviter l’endurcissement des cœurs et la chute. D'autre part, l’auteur de l’épitre aux hébreux exhorte chaque membre du corps de Christ à prendre soin des autres membres, car les membres dépendent les uns des autres. La santé spirituelle de chacun est intimement liée à celle des autres.
"Une tâche centrale de la communauté est de créer un lieu qui soit assez sûr pour qu’on puisse y renverser les murs, pour que chacun de nous puisse y dévoiler son brisement. Alors seulement le pouvoir de connexion peut accomplir son œuvre, et Dieu peut se servir de la communauté pour rétablir les âmes. A notre époque où le christianisme de l'épanouissement personnel et de la prospérité est à la mode, nous avons développé une conception erronée de la marche spirituelle. Nous considérons la souffrance comme une expérience anormale, comme la preuve que nous manquons de foi. Nous nous donnons tant de mal pour éviter la souffrance que cela nous empêche de comprendre que de bonnes choses pourraient en résulter. Nous sommes dans l'erreur, car une telle perspective sur la souffrance reflète les valeurs du bouddhisme plutôt que celles du christianisme. Notre chair tend à croire que Dieu nous a créés pour que nous jouissions du bonheur, alors quand nous ne nous sentons pas heureux, nous déployons toutes nos ressources personnelles pour trouver un pseudo bonheur. Parfois même les bénédictions peuvent confirmer une telle conviction erronée, car lorsque tout va bien pour nous, nous sommes portés à croire que le bonheur nous est dû. Seules les épreuves ont le pouvoir de briser la force de cet argument. Seule la douleur est capable d'exposer notre aspiration au bonheur à tout prix, c’est-à-dire à notre arrogance qui prive Dieu de sa place de souverain. Se sentir bien n'est pas le but de notre vie, car c'est quand nous nous sentons mal que nous avons l'occasion de lutter contre un ennemi tapi en nous qui nous empêche d'entrer pleinement dans la présence de Dieu, sans autre désir que celle de le glorifier. Le parcours vers Dieu nous amènera à traverser des moments difficiles où la vie perd son sens, car en réalité, la vie n'est pas facile ; elle est même souvent difficile et parfois insupportable, même pour des chrétiens qui ont été fidèles à Christ toute leur vie (comme l'apôtre Paul 2 Corinthiens 11.23-28). La douleur peut devenir si intense que le mieux que nous puissions faire est de simplement nous accrocher. Notre âme peut connaitre une telle solitude, une telle angoisse, se sentir si peu aimée, que ce qui semble le plus honnête à faire alors est de fondre en larmes. L'autre option serait la colère, mais celle-ci est destructrice et alimente un esprit de vengeance. La douleur engendrée par les difficultés que nous rencontrons dirige notre attention vers l'intérieur de notre être, là où tout tourne autour de nos intérêts personnels, où nous n'avons d'amour pour personne d'autre que nous-mêmes, où nous nous prenons en pitié et que nous nourrissons de forts sentiments de déception à l'égard d'autrui. C'est là aussi que nous sommes fermement convaincus que Dieu nous a abandonnés, et qu'il ne nous épargne rien. Pourtant, l'absence de Dieu, que l'on ressent alors, est un cadeau qui doit être reçu avec reconnaissance, et c'est durant les moments difficiles que Dieu opère son plus grand travail en nous. Tant que nous n'aurons pas saisi combien nous sommes près d'abandonner Dieu, nous demeurerons ignorants de ce que veut dire nous abandonner pleinement à lui. La douleur de nos idéaux et de nos rêves brisés nous aide à reconnaitre ce que nous sommes vraiment, et quelles sont nos véritables aspirations envers Dieu. Face à ces vérités, nous ne devons pas faire un déni et enfouir au plus vite ce qui nous fait horreur, ni les confesser trop rapidement pour nous en débarrasser et ne plus y penser. Nous devons au contraire les examiner à la lumière divine, pour en trouver les racines profondes et les éradiquer. Nous devons être conscients de notre laideur intérieure et voir l'Esprit de Dieu comme un scalpel venant extirper avec notre consentement et sans anesthésie, notre égo érigé en un petit dieu bien impuissant ! Nous devons prendre conscience que nous nous sommes depuis bien trop longtemps assis sur un petit trône imaginaire, nous berçant d'illusions, et ne portant que la couronne du roi des idiots ! Terrifiés face à ce constat grotesque, nous constatons que nos idéaux, nos fausses croyances et notre arrogance nous ont privés de la présence de Dieu et que nous avons aussi tenus les autres à distance du haut de notre piédestal. Notre culpabilité et notre honte devraient nous accabler et nous obnubiler, car soudain, nous comprenons pourquoi Dieu nous a châtiés ; alors, au lieu de gémir et de nous apitoyer sur nous-mêmes, nous commençons à le remercier pour son amour et son infinie sagesse à notre égard. Sa colère semble désormais légitime, nous nous attendons même à ce qu'elle nous consume sur place ; mais cela n'arrive pas. Levant les yeux au-delà de notre petite personne, nous apercevons soudain Jésus sur la croix ; c'est sur lui que la colère de Dieu s'est abattue autrefois. Le voile qui couvrait sa gloire à cause de nos inconséquences se déchire tout à nouveau. (Esaïe 59.2) Nous pouvons contempler Christ qui a tout accompli et qui vit à jamais dans la gloire, là où il intercède pour nous. En tournant vers lui nos regards, nous sommes tout à nouveau remplis de joie, car nous comprenons l'étendue de sa grâce ! Nous comprenons que notre besoin le plus profond, notre désir le plus intense, ce n'est pas de trouver le soulagement dans nos difficultés présentes et retrouver un bonheur idéal et factice sur cette terre. De toutes façons, nous prenons conscience que nous en sommes bien indignes, qu'avons-nous à revendiquer ? Ce que nous désirons par-dessus toutes choses, c'est vivre de Dieu, avec Dieu et pour Dieu ! Il faut que certains de nos idéaux sur nous-mêmes et les autres, de nos fausses croyances sur Dieu, de nos paradigmes erronés soient brisés pour que nous soyons pleinement conscients de notre héritage divin. La douleur doit nous conduire vers l'intérieur de notre être, vers ces parties de notre cœur qui sont affreusement laides, afin que nous prenions vraiment conscience de tout ce qui est tapi au fond de notre cœur dans le noir… Mais l'Esprit ne s'arrête pas là, il veut nous conduire au-delà, jusqu'au fondement même de notre vie spirituelle, là où il réside. Il veut faire le ménage dans notre cœur pour s'y sentir plus à l'aise ; il veut faire de la place pour que nous puissions servir Dieu par sa puissance libérée. La souffrance est nécessaire, si nous voulons découvrir en nous un désir pour Dieu qui soit suffisamment fort pour nous permettre de rejeter l'invitation du monde à participer à ses plaisirs immédiats, de résister à la suggestion du diable que toute bonté ne se trouve pas en Dieu, et de demeurer insensibles au raisonnement tordu de la chair. Au cœur des souffrances, Dieu nettoie notre cœur en profondeur et nous libère des sentiments de détresse intérieure engendrés par les mauvaises nouvelles, il nous amène à plus de maturité et à plus de vérité, non pas que nous n'étions pas authentiques autrefois, mais nous nous abusions nous-mêmes sincèrement par de faux raisonnements. Maintenant notre désir pour Dieu est plus réel et plus profondément enraciné au fond de notre cœur que ce besoin irrationnel de n'attendre que des bonnes nouvelles et de vivre d'idéaux. Lorsque nous nous sentons misérables, lorsque nos idéaux s'écroulent et même qu'ils disparaissent, c'est alors que nous pouvons : Gouter réellement à la présence de Dieu dans toutes les sphères de nos vies, dans chacune de nos circonstances bonnes ou mauvaises, d'une manière profonde et plus riche qu'auparavant. Connaitre une transformation personnelle qui nous rende semblables à Christ. Vivre une communion profonde et non de surface avec nos frères et sœurs." Larry Crabb
Un film, " L’ascension " de Ludovic Bernard, (tiré d'une histoire vraie) m'a beaucoup parlé et encouragée, car Dieu parle tantôt d'une façon, tantôt d'une autre…
Dans ce film, le héros, sans expérience, se lance à l’assaut de l’Everest avec un guide (image du pasteur), des compagnons de cordée (image de l'Eglise) et un sherpa (magnifique image du Saint-Esprit qui nous coache, nous encourage, nous entraine et nous soulage avec force et joie).
A travers ce film, j'ai vu notre ascension vers le ciel de gloire, motivée par l’amour, mais qui ne peut se faire seul ; car nous avons besoin les uns des autres pour prendre courage, pour persévérer jusqu’au bout et relever tous les défis qui se dressent sur notre chemin.
Et puis quand mon mari chancelait à bout de force, Dieu s’est servi de frères et sœurs pour nous redonner espoir. En mai 2017, un frère de notre église a comparé notre situation à des personnes entrainées par le courant d’un fleuve tumultueux. Il fallait donc que nous nous agrippions à Christ, comme à un tronc d’arbre salvateur, flottant dans l’eau. Ce frère était convaincu que Dieu allait nous faire grâce en nous déposant dans un lieu paisible et chaleureux, où nous pourrions nous reposer et reprendre quelques forces. En juin, un autre frère de notre église a aussi reçu cette image du torrent au courant tumultueux, contre lequel il ne fallait pas lutter, au risque de nous épuiser ; puis il nous a vus bercés dans les bras de Dieu pour prendre un temps de repos réparateur.
Cette parenthèse régénératrice a réellement pris place lors d'un séjour en Ariège, au cœur de la forêt, dans une ancienne bergerie qui avait été restaurée, et dont le nom signifie : "ceux qui deviennent ceux qu’ils devaient être".
"S’approcher du trône de la grâce, c’est chercher un refuge, un secours à l’abri des tempêtes de la vie, c’est trouver son chez soi et la chaleur de l’amour. Il y a une grande différence entre un refuge et un chez soi. Un refuge est un lieu où nous nous enfuyons pour être à l’abri au moment de la tempête. Un chez-soi est un lieu où nos affections trouvent leur repos. Nous connaissons tous Christ comme un refuge où nous courons dans nos difficultés, mais combien peu le connaissent comme la demeure de nos affections. Christ est véritablement une protection contre le vent, un abri contre l’orage, un grand rocher dans un pays aride." Hamilton Smith
Questions
A travers tous ces témoignages d'amour fraternel, relevez comment des frères et sœurs en Christ peuvent se montrer leur affection mutuelle ?
Quelles instructions vous touchent le plus dans l'exhortation de Larry Crabb ?
Selon la citation de Hamilton Smith, considérez-vous Christ comme votre refuge ou comme habitation principale ? Expliquez pourquoi.
Méditez Hébreux 3.13 avec le plan de méditation biblique et de prière proposé au début de cette étude.
Puis lisez 1 Corinthiens 13/4-7 en mettant votre prénom à la place du mot amour, puis réfléchissez à ses différents aspects :
· L'amour supporte tout
Eloigné de la colère passionnée - être d’esprit persévérant, ne pas perdre courage - persévérer patiemment et courageusement en endurant malheurs et ennuis - être patient en supportant dommages et insultes des autres- être longanime, lent à l’irritation, lent à punir
· L'amour est bienveillant et plein de bonté
Vertueux, bienfaisant, docile, doux, plaisant, aimable (opposé à rude, tranchant, amer)
· L'amour n'est pas envieux (zeloo- zèle amer)
Il ne brûle pas de désir pour ce qui ne lui appartient pas, il n'est pas rempli de haine ni de colère
· L'amour n'est pas orgueilleux
Il ne se gonfle pas, ne se montre pas fier, il ne se conduit pas d’une façon hautaine. 1 Corinthiens 4.7 "Car qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ?"
· L'amour ne se vante pas
Il ne s'affichage pas et ne se fait pas d'éloges Proverbe 27.2 "Qu'un autre te loue !"
· L'amour ne fait rien de honteux (askemon : hors du schema)
Il ne fait rien de déshonorant, de peu convenable, il ne manque pas aux convenances
· L'amour n'est pas égoïste ni égocentrique
Il ne cherche pas son intérêt
· L'amour n'est pas irritable
Il ne s'irrite pas, il n'est pas provocateur, il n'incite pas à la colère, il n'est pas dédaigneux, ni insolent, il ne se fâche pas, ne s'exaspère pas
· L'amour ne se réjouit pas de l'injustice, du péché et de tout ce qui est tortueux et trompeur, mais il prend part avec joie à la vérité.
· L'amour fait confiance
· L'amour n'est pas rancunier mais il excuse tout (stego)
Plus que d'excuser il couvre les fautes par le silence, sait garder les secrets et les erreurs des autres, il pardonne (donne par-dessus) et ne garde aucune amertume
· L'amour ne soupçonne pas le mal (mauvaise traduction) !
L'amour ne compte pas le mal. Ce mot traite la réalité. Si je "logizomai" ou décompte que sur mon livre de banque il y a 250 euros, c’est bien que je possède 250 euros en banque, autrement je me trompe, je m’abuse moi-même. Le mot se réfère à des faits, non à des suppositions.
· L'amour espère tout
Il est plein de foi, il attend avec confiance et joie les promesses divines
· L'amour supporte tout
Persévère avec patience, endure la souffrance sans reculer devant l'épreuve, endure, supporte bravement et calmement les difficultés et demeure
· L'amour ne périt jamais (ekpipto : tomber, déchoir)
Il ne se perd pas, il ne diminue pas, il ne se donne pas la possibilité d'échouer, il ne perd pas son pouvoir, il est éternel
Pour aller plus loin
Vous pouvez lire : "Les langages d'amour de Dieu" de Gary Chapman
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