jeudi 23 septembre 2021

Trésors du désert (21)

 


21. La grâce dans la souffrance

 

Colossiens 1.24 "Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise."

 

"La grâce dans la souffrance" de David Powlison est le livre qui m'a le plus édifiée en 2018.

 En voici quelques extraits choisis :

"Non seulement la souffrance sert d'épreuve de vérité mais elle sert aussi de catalyseur, c'est à dire qu'elle déclenche une réaction par sa seule présence. Elle révèle et façonne la foi authentique et démasque et détruit la fausse foi."

"La sagesse pour bien souffrir est comme la manne, on doit la recevoir et s'en nourrir chaque jour. A travers les épreuves, Dieu met à jour nos espoirs illusoires. C'est en fait la compassion divine qui se manifeste ainsi ,sous un aspect sévère, mais ô combien nécessaire, pour nous faire grandir en maturité émotionnelle et spirituelle."

"Dieu vous forcera à vous arrêter. Vous aurez des difficultés, vous serez déconcertés, vous souffrirez... Il prendra son temps. Votre amour et votre foi gagneront en maturité. Dieu sera votre joie la plus profonde. Le processus semblera très difficile, mais finalement meilleur que vous l'aurez imaginé, car la réponse de Dieu se traduit toujours par quelque chose de mieux que ce à quoi nous avions pensé. Il est lui-même la réponse !"

"Le Seigneur se sert des épreuves pour affermir et approfondir notre foi. L'épreuve nous fait découvrir à quel point nous manquons de sagesse. Par conséquent, nous devons la demander à Dieu qui donne généreusement ce dont nous avons besoin et qui renouvelle notre intelligence."

"L'affliction en elle-même n'est pas une bonne chose, mais Dieu la fait concourir à notre bien suprême, ramenant l'âme ignorante et entêtée à son repos. La foi persévérante et la soumission active au Seigneur constituent l'un des plus beaux fruits de l'Esprit. Or on ne peut porter ce genre de fruit sans avoir traversé une rude épreuve..."

"Ceux qui souffrent ont besoin d'entendre la voix de Dieu et de savoir, par expérience, que Dieu œuvre en eux dans un but précis. Lorsque nous entendons, croyons et savons qu'il est avec nous, un grand changement s'opère en nous, même si la situation reste la même."

"Livrés à nous-mêmes, nous avançons à l'aveuglette. Les problèmes nous obsèdent, nous dérangent, nous dépriment. Nous nous raccrochons au moindre espoir, mais ils sont souvent vains. Dieu semble invisible, silencieux, lointain... Les menaces, la douleur et la privation font entendre leur voix haut et fort, tandis que la voix de la foi est à peine perceptible. La confusion et le chagrin sont omniprésents. Nos prières sont comme des leitmotivs répétitifs et irréels. La pression et la douleur nous absorbent complètement. Nous nous sentons glisser dans un tourbillon d'angoisses, d'amertume, de solitude et d'incertitudes. Mais la bonne nouvelle c'est que Dieu est à l'œuvre pour briser la spirale descendante du désespoir et de notre écoute déficiente. Dieu fait ce qu'il dit ! Ceux qui souffrent éveillent leur oreille pour écouter Dieu et voir sa main au milieu de leurs épreuves. Il faut écouter et lui faire confiance, ouvrir nos yeux à son œuvre. Il est avec nous dans la vallée et brise nos faux espoirs pour nous libérer de nos illusions. La voix de Dieu a plus de profondeur que la souffrance, plus d'éclat que les ténèbres, plus de permanence que les privations et plus de vérité que les circonstances. Sa voix donne un sens à nos épreuves et nous transforme peu à peu en l'image de l'homme de douleur, habitué à la souffrance : Jésus Christ !"

"Croire que nous sommes libres de faire et d'être ce que nous voulons est une des plus grandes illusions de notre culture."

"Dans l'épreuve, la crainte et l'inquiétude résument avec justesse nos sentiments intérieurs. Nous nous sentons ébranlés, dépassés, préoccupés, désorientés, irrités, menacés. Sans parler des luttes incessantes ; un véritable combat se livre en notre for intérieur lorsque nous sommes aux prises avec une difficulté. Si nous ne ressentions pas la pression ou la précarité de la situation, si nous restions de marbre, nous ne serions pas humains. Les êtres humains faits à l'image de Dieu ne sont pas insensibles. Dans une certaine mesure, la crainte et le désarroi sont des réactions normales, mais la situation s'aggrave lorsque Dieu ne fait pas partie du processus. L'inquiétude naturelle de la foi se transforme en irritation dans laquelle Dieu n'occupe aucune place. Plus la difficulté subsiste, plus elle exerce d'emprise sur les pensées, les conversations, les émotions, l'avenir et la foi. Elle nous garde éveillés la nuit jusqu'à ce que nous tombions finalement endormis et elle revient nous hanter dès le réveil. Le désarroi couvre un vaste éventail de tentations : du simple trouble à la perte de la raison, de la déception au désespoir, de l'inquiétude à la panique, de la frustration à la rage. C'est pourquoi Dieu doit rester au cœur de nos pensées au milieu de nos épreuves afin que nous les traversions au mieux et non au pire de ce qu'elles peuvent nous apporter."

"Certains refusent de voir la réalité en face et se livrent à une véritable gymnastique mentale pour se distancer de la souffrance. Or les écritures ne prônent jamais le stoïcisme. D'autres deviennent cyniques, cependant les écritures ne prônent jamais le cynisme. D'autres s'isolent, s'entourent d'un mur de protection, mais les écritures ne prônent jamais l'isolement comme moyen de défense. D'autres fuient la douleur en cherchant un refuge trompeur dans les plaisirs, les loisirs, la nourriture, l'alcool, ou la drogue. Or les écritures ne prônent jamais la dépendance pour apaiser les souffrances. Les écritures nous encouragent à regarder la faiblesse et la douleur en face, avec réalisme, comme Jésus ou les psalmistes. Si les épreuves nous donnent de bonnes raisons de nous inquiéter, Dieu nous donne de meilleures raisons de lui faire confiance."

"Le problème majeur dans l'épreuve, n'est pas l'affliction par elle-même mais le fait que la notion de Dieu devienne de moins en moins pertinente, tant la souffrance et les moyens de l'éradiquer nous obsèdent. Quand Dieu n'occupe plus la première place dans nos pensées, la douleur déclenche de mauvaises réactions liées à l'incrédulité et à l’idolâtrie."

"Nous avons peut-être du mal à ralentir suffisamment pour écouter ou nous ne voulons tout simplement pas écouter ! Nous sommes sans doute occupés à écouter des milliers d'autres voix autour de nous, y compris la nôtre. Ou encore nous sommes trop las et découragés pour écouter. Le fait d'être sourds à la voix de Dieu est pourtant notre principal problème."

"Dans l'épreuve notre problème le plus important est notre surdité. Pourtant Dieu parle sans se lasser et il ne nous abandonne jamais."

"Dieu prend d'abord en considération la peur, le désarroi et l'isolement inhérents à l'épreuve et il répond par l'impressionnante promesse de sa grâce : "Je suis avec toi, je suis la réponse."

"Dieu nous appelle à traverser de grandes eaux ; Dieu fixe les limites de nos afflictions ; Dieu est avec nous et il œuvre sans relâche pour que nos épreuves contribuent à notre bien. Dieu nous transforme au milieu des circonstances difficiles."

"Rien n'est le fruit du hasard, aucun malheur n'est inutile et la malchance n'existe pas. Il n'y a même pas de fin tragique si nous sommes en Christ ; la vie, la joie et l'amour auront le dernier mot. En Dieu il n'y a ni fatalisme ni déterminisme. Notre Dieu souverain ne vise même pas qu'on soit résigné à accepter les souffrances sans comprendre. Il veut que nous apprenions à le connaitre toujours plus, que nous lui fassions toujours plus confiance et que nous l'aimions toujours plus!"

"Regardons-nous toutes choses comme une perte ? Notre utilité ? Notre productivité ? Notre argent ? Notre niveau social et professionnel ? Nos biens ? Notre santé ? Nos forces ? Nos capacités physiques et intellectuelles ? Notre mémoire ? Nos amis et notre famille ? Notre vie ? "


"Les impuretés cachées au fond de notre cœur et nos péchés les plus tenaces ne doivent plus nous définir et nous devons même avoir de l'aversion pour eux. Nous devons être pleinement conscients que ces choses nous font souffrir et que ce que nous aimions autrefois nous tourmente aujourd'hui.

Quels péchés exercent encore une emprise sur vous ?

Est-ce une vie centrée sur vous-même et l'oubli de Dieu ?

Est-ce l'orgueil qui vous donne une attitude défensive ou vous rend sûr de vous ?

Est-ce la paresse, l'activisme ou un mélange des deux ?

Est-ce l'irritation, le jugement et les plaintes ?

Est-ce des fantasmes et des pulsions immorales ?

Est-ce la peur de manquer d'argent ?

Est-ce le besoin obsessionnel de manger ou de vous divertir?

Est-ce la crainte du jugement des autres ?

Est-ce une rigueur religieuse dénuée d'amour et de compassion ?

Est-ce l'envie des bénédictions divines dont les autres jouissent ?

Est-ce un langage vain et inutile ou même destructeur au lieu d'une sagesse constructive, pleine de grâce et de vérité ?

Est-ce aussi une propre justice aveugle dénuée d'objectivité et de vérité ?

Le péché représente à lui seul la force la plus destructrice qui perturbe notre vie. Rien d'autre dans l'univers ne menace autant notre vie et notre bien-être."


 "Lorsque nous tenons à tous prix à avoir le dernier mot, quand nous perdons du temps devant la télévision, quand nous nous inventons un monde romantique ou érotique, quand nous maugréons contre le temps qu'il fait, quand nous sommes obsédés par nos performances pour impressionner des gens importants, lorsque nous nous angoissons, quand nous critiquons, quand nous parlons mal des autres, c'est nous et personne d'autre qui agissons. Nous ne pouvons incriminer personne d'autre que nous-mêmes."


"Il y a toujours une tension entre notre inclination à pêcher et notre loyauté envers notre rédempteur. Nous voulons aimer Dieu avec joie, mais nous nous perdons dans les méandres de notre complaisance. Nous voulons aimer les autres, mais nous manquons d'amour. Nous voulons pardonner, mais nous remâchons notre amertume.  Nous voulons donner aux autres mais nous les ignorons. Nous voulons écouter et apprendre, mais nous sommes entêtés et limités. C'est dans le miroir que nous voyons notre plus grand ennemi nous regarder dans les yeux."


"Dieu a commencé en nous une belle œuvre de foi et d'amour. Le feu purificateur produit de l'or pur au milieu de l'affliction. Les bienfaits les plus inestimables ne peuvent émerger que dans le contexte de la souffrance. La foi et la grâce nous enseignent la persévérance qui s'appuie sur les consolations et les encouragements divins et elles nous enseignent à aimer avec sagesse."


"Comment être transformé ? Par Dieu qui ne nous abandonne pas et qui resplendit dans toutes choses belles. Nous sommes transformés par les Écritures qui nous enseignent la compassion de Dieu, sa protection, sa force et sa volonté. Nous sommes transformés grâce à nos amis fidèles qui nous soutiennent. Nous sommes transformés parce que nous empruntons une route sombre parsemée d'obstacles dévastateurs, sans savoir s'il existe une solution ou une explication à notre souffrance. Nous sommes transformés parce que nous espérons en Dieu et nous nous accrochons à lui avec foi et aussi parce que nous nous tournons vers les autres avec amour, renversant ainsi notre tendance à l'égocentrisme et à l'indépendance."


"Même si nous sommes pressés et que nous aimerions que les évènements fâcheux passent rapidement. Même si nous voulons que nos problèmes soient résolus promptement pour passer à autre chose. Dieu nous impose son rythme et on ne peut accélérer le processus de formation et de maturation."


"Au sein de nos grandes souffrances, nous ressentons comme jamais notre besoin de la grâce de Dieu et son aide. Lorsque l'ombre de la mort se rapproche et nous couvre en murmurant ou en hurlant, Dieu déclare : Je suis avec toi ! JE SUIS avec toi ! JE SUIS AVEC TOI !"

"Si vous réalisez pleinement que Dieu est avec vous, vous pouvez affirmer en toute honnêteté : je ne crains aucun mal ! Si le Dieu de la vie est avec vous, il vous portera pour vous amener à bon port, même s'il vous faut emprunter des chemins difficiles. Cependant, si vous écoutez la voix de votre bon berger, vos craintes se dissiperont. Vous serez porté dans la tempête, soutenu dans les combats et enfin transporté dans un havre de paix, loin de toutes les batailles, hors de portée de tous vos ennemis, là où il n'y a ni mort, ni cri, ni douleur. La vie et la joie triompheront de la mort et du désespoir."


 "La vie quotidienne ordinaire, vécue à l'ombre de la mort, est aussi vécue sous la puissance du malin. Satan est à la fois l'accusateur et le meurtrier des pécheurs. Il détient la puissance de la mort. Le malin se camoufle dans la confusion du champ de bataille, la mort sous toutes ses formes constitue son champ d'activités. Le diable est un menteur et un tentateur qui sait manier le péché avec habilité. Il est un meurtrier et un bourreau qui sait manier la souffrance avec adresse. L'incrédulité sous toutes ses formes constitue son champ d'activités. Notre vieille nature pécheresse, la mort et le diable nous affligent considérablement tous les trois. Nous savons que nous appartenons à Dieu, nous faisons donc partie de sa famille, alors que le monde entier est sous la coupe du diable. Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a ouvert les yeux, pour que nous apprenions à connaître le Dieu véritable-et pour que nous le connaissions de mieux en mieux. Ainsi, nous sommes en communion avec le vrai Dieu depuis que nous sommes en communion avec son Fils Jésus-Christ. Il est lui-même le Dieu véritable et la vie éternelle. Dieu ne nous abandonnera donc jamais à nos ennemis. L'âme qui a trouvé en Jésus son repos, il ne la délaissera jamais. Grâce à la vie de résurrection, la vie triomphera. Grâce à la résurrection, nous ne vivons pas en vain."


"Dieu est prêt à le répéter jusqu'à ce que nous l'ayons compris : il ne nous abandonnera jamais. Le péché, la misère et la mort abondent, mais la grâce, la joie et la vie surabondent. Même si nous perdons facilement courage, même si nous ressentons avec force les choses qui nous déconcertent et nous perturbent, même si nous doutons, Dieu nous répète inlassablement qu'il ne nous abandonnera jamais et que son amour aura le dernier mot. Dieu est fidèle. Son amour dure à toujours."


"Très souvent la réaction instinctive aux épreuves consiste à demander : pourquoi moi ? Pourquoi cette épreuve ? Pourquoi maintenant ? Jésus Christ nous aide à tenir bon et travaillera avec nous jusqu'au bout. Il nous portera, même au sein des épreuves les plus difficiles. Cette réalité transforme les questions suscitées par notre cœur. L'être replié sur lui-même qui demande "Pourquoi moi ?" est ainsi apaisé. Il lève les yeux, regarde à Jésus. Pourquoi le Prince de vie est-il mort pour moi ? Pourquoi a-t-il quitté son ciel de gloire pour connaitre les privations, la faiblesse, les épreuves, la tristesse et la mort ? Il l'a fait pour moi, par amour. Quand nous réalisons que l'univers ne tourne pas autour de nous mais autour de lui, l'histoire de Dieu donne la juste mesure à notre vie ; nous ne sommes ni trop grands, ni trop petits. Notre regard sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde change. Notre évaluation devient plus sensée. Nous affrontons de grandes difficultés mais nous avons déjà reçu un bienfait inestimable qui ne nous sera jamais enlevé et qui donnera un sens à notre parcours. Nous sommes alors capables d'exprimer une véritable reconnaissance au milieu des difficultés, parce que nous comprenons que nos souffrances se trouvent à l'abri de sa compassion. C'est alors que nous sommes prêts à poser, en toute sincérité une question presque impensable : Pourquoi pas moi ? Pourquoi pas cette épreuve ? Pourquoi pas maintenant ? Si notre foi devait servir à éclairer ce monde de ténèbres comme une veilleuse de trois watts, pourquoi pas moi ? Si nous avions le privilège de combler ce qui manque aux souffrances de Christ ? S'il sanctifiait pour nous nos détresses les plus profondes ? Si nous ne devions plus craindre aucun mal ? Si notre faiblesse devait montrer que la puissance de Dieu nous sauve de tout mal ? Si par nos luttes sincères, nous devions enseigner à d'autres qui souffrent comment réagir au sein de leurs détresses ? Si notre vie devenait une source d'espoir pour les autres ? Alors pourquoi pas moi ? Bien entendu personne n'aime souffrir ; mais comme notre sauveur nous devons accepter de dire : "S'il est possible que cette coupe s'éloigne de moi ! Toutefois, non pas ma volonté mais la tienne !" (Matthieu 26.39) Comme Christ nous devons apprendre l'obéissance par nos souffrances. Comme lui nous aurons de la compassion pour la faiblesse des autres. Comme lui nous ferons preuve de bienveillance envers les ignorants et les égarés. Comme lui nous montrerons la foi à un monde incrédule, l'espérance à un monde désespéré, l'amour à un monde sans amour et la vie à un monde qui se meurt. Si Dieu tient toutes ses promesses pourquoi pas moi ? Capitulons et accomplissons sa volonté de tout notre cœur, sans aucune crainte."


Questions

Choisissez deux extraits du livre de David Powlison et commentez-les par rapport à vos circonstances actuelles.

Méditez Colossiens 1.24 avec le plan de méditation biblique et de prière proposé au début de cette étude.

Pour aller plus loin

Vous pouvez lire : "La grâce dans la souffrance"

de David Powlison.

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