jeudi 23 septembre 2021

Trésors du désert (18)

18. Cueillons et mangeons

 

Esaïe 40.3-5 "Préparez au désert le chemin de l’Eternel, aplanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, que toute montagne et toute colline soient abaissées ! Que les coteaux se changent en plaines, et les défilés étroits en vallons ! Alors la gloire de l’Eternel sera révélée, et au même instant toute chair la verra ; car la bouche de l’Eternel a parlé."

2018 fut une année mi-hiver, mi-printemps, mais de ces printemps qui arrivent lentement après un rude hiver. Il m'a fallu attendre la fin des vacances d'été pour récupérer physiquement, après ces longs mois de maladies et d'asthénie... Il a fallu attendre les mois de mars et de mai pour que la brume et les nuages se dissipent, dégageant un ciel bleu plein d'espoir et d'assurances. Même si Dieu nous avait dit d'affermir son royaume et d'aller pour nous-mêmes (Lekh lekha), il a fallu une année pour comprendre ce que cela signifiait vraiment ! En attendant il y eut des mois de flottements et de brouillard, où il me semblait avancer à tâtons, ballotée d'une rive à l'autre d'un fleuve tumultueux. A cette époque les méditations de Charles Spurgeon me furent d'un grand réconfort ! Puis avec l'été, les promesses divines se sont accomplies : mes forces sont revenues doucement.

Et puis Dieu m'a aussi demandé de cueillir et manger mes crosses de fougères, car il fallait que je digère toutes ses instructions, afin qu'elles me profitent et me fassent croître dans sa grâce ! Ainsi, dès l'automne, le Seigneur a commencé à me faire prendre conscience des quelques trésors impalpables qu'il m'avait offert à travers les longs mois d'hiver qui avaient précédés.

La nuit du 05 au 06 août 2018, je me suis réveillée trois fois à une heure d'intervalle, avec l'image d'une plante en tête. J'ai bien compris que c'était Dieu qui voulait m'interpeler et me donner une leçon spirituelle, mais je ne connaissais pas cette plante. Puis j'entendis, dans mon for intérieur, une voix qui retentissait en disant : "Cueille et mange !"

Ne comprenant pas où Dieu voulait en venir, j'ai fait des recherches, et j'ai découvert que cette plante existait bel et bien ! C'était en fait des crosses de fougère aigle, appelées aussi têtes de violon ou aigles impériales. Puis j'ai découvert qu'elles étaient comestibles depuis la nuit des temps ! Elles se mangent régulièrement en Corée et au Japon, et c'est un met actuellement tendance en Europe. Cette leçon prenait doucement du sens… Puis j'ai lu que cette plante ne pouvait être mangée qu'aussitôt sortie de terre, cuite et avec parcimonie sinon elle était toxique. Intéressant, non ? A ce moment-là j'étais sûre que ces éléments étaient importants pour m'enseigner la leçon spirituelle que Dieu voulait me donner…

Il faut les cueillir et les déguster cuites avec parcimonie, car elles font partie des herbes amères, comme la chicorée, le pissenlit ou le raifort...

Des herbes amères, voilà quelque chose qui me rappelait la bible! Savez-vous dans quel passage biblique, on fait mention de ces herbes amères ? Apprendre que ces jeunes plantes étaient des herbes amères m'a mise sur la voie, car le livre de l'Exode parle des herbes amères mangées par les hébreux pour célébrer la Pâque. Fébrilement, j'ai poursuivi mes recherches, et j'en ai tiré une méditation spirituelle que j'ai partagé avec quelques membres de mon église.

 

Exode 12. 8 "Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu ; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères."

Méditer la parole de Dieu, cela ressemble parfois à une chasse aux trésors qui doit susciter notre curiosité, car Dieu nous dévoile ses mystères peu à peu. Cela doit réjouir notre cœur et nous pousser à toujours creuser les écritures, à chercher des réponses divines, des paroles qui vont nous exhorter, nous enseigner, nous convaincre, nous corriger, et nous instruire. (2 Timothée 3.16)

Jésus nous a dit que celui qui cherche trouve, alors j'ai cherché… Si Dieu avait demandé aux hébreux de manger un agneau pour Pâques, c'était pour préfigurer le sacrifice de Jésus, mais que symbolisaient les herbes amères ?

En hébreu, le mot "amères" se dit ‘méror’ et c'est le même mot qui est employé dans Exode 1.14 "Les égyptiens leur rendirent la vie amère par de rudes travaux… "

En fait, les herbes amères rappellent que la souffrance est inséparable de la vie. Les rires et les pleurs, les chants d’allégresse et les vallées de larmes font partie de notre condition humaine. La vie chrétienne, ce n’est pas un chemin sans ornière ni un long fleuve tranquille. Nos victoires sont souvent obtenues dans les larmes, et nos joies sont aussi accompagnées de peines. Même si on le souhaite de tout notre cœur et de toutes nos forces, on ne peut échapper aux difficultés, aux dysfonctionnements de ceux qui nous entourent, et à nos propres dysfonctionnements. Nous ne pouvons pas vivre sans souffrir, à cause du péché qui sévit sur toute la terre et en nous. Toutes ces souffrances, ce sont les herbes amères qui poussent sur la surface de la terre, tout comme les ronces et les herbes toxiques qui ont recouvert le sol à cause du péché d'Adam et Eve. Nous l'avons remarqué lors de nos dernières vacances en Ariège, il est difficile d'échapper aux ronces, aux orties ou aux fougères lorsqu'on se promène en forêt. Croiser leur chemin, c'est une chose, mais de là à les manger !

Pourquoi Dieu m'avait-il dit : "Cueille et mange !" ?

En approfondissant mes recherches sur les fougères aigles, j'ai lu que ce sont des petits bijoux de verdures sauvages et rafraîchissants qui apparaissent très tôt au printemps. Elles sont particulièrement riches en protéines et en antioxydants. Mais pour les consommer il faut retirer leurs écailles, ôter les parties brunies, puis laver les crosses avec soins à grande eau pendant plusieurs minutes. Ensuite il faut encore les plonger dans l'eau bouillante pendant dix minutes, puis les égoutter et jeter l'eau de cuisson.

 Est-ce que, comme moi, vous cherchez instinctivement à échapper à la souffrance ? Est-ce que comme moi il y a une multitude de choses dans la vie quotidienne qui peuvent vous irriter ? Des choses sans trop d'importances, mais répétitives qui peuvent vous agacer ? Vous faire perdre patience ? Vous fâcher alors que vous devriez demeurer dans l'amour plein de bienveillance ? Pouvez-vous prendre quelques minutes et réfléchir à toutes ces petites choses qui vous font souffrir au quotidien ? La liste est longue non ? Aussi grande qu'une forêt remplie d'orties, de ronces et de fougères aigles ! Alors que faut-il faire ?

Dieu m'avait dit : "Cueille et mange" ! Cueille et mange parce que cela va te faire grandir et te donner des forces. Cueille et mange parce que Christ est ton modèle ! Il n'a pas détourné ses lèvres au vinaigre qu'on lui a fait boire sur la croix ; il ne s'est pas détourné du chemin de souffrance par amour pour toi, pour nous…

"Cueille et mange !" Mais pas n'importe comment ! On ne cueille pas des orties ou des ronces n'importe comment si on a l'intention de faire une soupe d'orties ou de manger des framboises. On ne cueille pas non plus les jeunes pousses de fougères aigles n'importe comment. Il faut cueillir seulement celles qui viennent d'apparaitre, car les vieilles fougères sont très toxiques.

Spirituellement qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Tout ce qui nous fait souffrir, ce qui nous offense, nous agace… doit être traité rapidement, dès que nous le ressentons… Il ne faut pas laisser la fougère grandir et devenir toxique, sinon elle va nous rester sur l'estomac. Si on fait bouillir une vieille fougère, c’est-à-dire une vieille souffrance, une vieille colère, une vieille rancune, elle va faire exploser la cocote minute ! Vous connaissez l'effet cocote minute ? On attend… on attend ! La pression monte… monte ! Ça fait du bruit ! Ça forme du brouillard qui limite notre bonne vision des choses ! Et puis si ça coince, ça explose vraiment en faisant des dégâts intérieurs et extérieurs. Il faut donc cueillir la fougère aigle dès qu'elle sort de terre et la manger cuite !

Qu'est-ce que cela peut signifier pour notre vie spirituelle ?

Ne pas les manger crues, ça veut dire qu'on ne peut pas traiter toutes les choses qui nous font souffrir charnellement, mais spirituellement ! Réagir spirituellement face à la souffrance , c'est en quelque sorte cueillir des crosses de fougère aigle et les manger cuites. Seul Dieu peut nous rendre capables de réagir ainsi, par son amour, sa grâce répandue dans nos vies et par son Esprit qui vit en nous. Pour manger les crosses de fougères aigles, il faut d'abord retirer les écailles, les noirceurs et les laver. L'amour lave les fautes, ôte la noirceur de nos cœurs pécheurs, et retire les épines qui pourraient nous blesser et nous intoxiquer, en temps ordinaires. La bienveillance divine, sa sagesse et ses consolations sont là pour nous aider à avaler ces herbes amères ! Revenues dans un peu d'huile ou de beurre la jeune pousse de fougère aigle passe toute seule !

Zacharie 4.6 "Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Eternel des armées."

Le stress, la fatigue, l'inquiétude ou l'égoïsme sont autant de terrains favorables pour que se développe de l'irritation dans notre cœur, tout comme les fougères aigles poussent favorablement sur des terrains vides semi-ombragés et acides. Elles émettent des substances toxiques qui éloignent tous les animaux, les insectes et les autres plantes autour d'elles. L'irritation, l'agacement et la colère sont autant d'émotions destructrices qui peuvent empêcher la parole de Dieu et ses bons fruits de grandir dans nos vies. Peut-il en effet pousser des bons fruits au milieu des herbes toxiques et des ronces ? Prenons garde à notre cœur plus qu'à toutes autres choses dit le Proverbes 4.23.

Hébreux 12.15 "Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés."

En français courant : "Que personne ne devienne comme une plante nuisible, vénéneuse, qui pousse et empoisonne beaucoup de gens."

Avec tous les conseils que la nature nous offre, souvenons-nous de la parabole de la fougère aigle chaque fois qu'une souffrance pourrait irriter notre cœur ! Cueillons-la et mangeons-la tout de suite en la faisant bien cuire ! Nous pouvons faire preuve de patience et de persévérance grâce à Dieu, grâce à son Esprit qui vit en nous. C'est le seul moyen afin de ne pas nous intoxiquer.

 Votre défi si vous désirez défricher votre cœur pour qu'il ne soit plus propice à l'irritation, c'est de commencer par retirer de votre emploi du temps des occupations vaines et chronophages pour être moins stressés. Ensuite notez toutes les mauvaises motivations dont vous avez besoin d'être libérés, comme l'amertume (ou le manque de pardon), la convoitise, la jalousie, l'orgueil, la cupidité ou l'égoïsme qui favorisent un terrain acide et semi-ombragé où les fougères aigles aiment s'installer ! Priez, confessez vos péchés et réclamez l'aide de Dieu afin que sa lumière inonde votre vie et que son amour prenne de plus en plus de place dans votre cœur ! Puis, chaque fois que vous verrez une jeune pousse sortir de votre cœur, n'attendez pas ! Pas la peine de déverser de l'herbicide toxique pour éviter la repousse (des antidépresseurs, des somnifères, de l'alcool…). Cueillez chaque jeune pousse (je dirai même arrachez-la) chaque jour et même chaque fois que vous la voyez pointer son nez. Et mangez-la cuite, bien lavée et dépouillée de toute toxine, par la grâce de Dieu et par son amour qui vous rendra sage et bienveillant.

Questions

En quelle saison spirituelle pensez-vous être personnellement ?

Quelles sont vos herbes amères ?

Spirituellement, que devez-vous faire pour les manger ?

Méditez Esaïe 40.3 à 5 avec le plan de méditation biblique et de prière proposé au début de cette étude.

 

Pour aller plus loin

Vous pouvez lire : "Les méditations du soir"

de Charles Spurgeon.

 

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