« Je ne souhaite pas d'éternité plus douce
Que d'être le fraisier arrondi sur la mousse ,
Dans vos taillis serrés où la pie en sifflant
Roule sous les sapins comme un fruit noir et blanc .
Dormir dans les osiers , près des flots de la Dranse
Où la truite glacée et fluide s'élance ,
Hirondelle d'argent aux ailerons mouillés !
Dormir dans le sol vif et luisant où mes pieds
Dansaient aux jours légers de l'espoir et du rêve !
O mon pays divin , j'ai bu toute ta sève ,
Je t'offre ce matin un brugnon rose et pur ,
Une abeille engourdie au bord d'un lis d'azur ,
Le songe universel que ma main tient et palpe ,
Et mon coeur , odorant comme le miel des Alpes ! »
Que d'être le fraisier arrondi sur la mousse ,
Dans vos taillis serrés où la pie en sifflant
Roule sous les sapins comme un fruit noir et blanc .
Dormir dans les osiers , près des flots de la Dranse
Où la truite glacée et fluide s'élance ,
Hirondelle d'argent aux ailerons mouillés !
Dormir dans le sol vif et luisant où mes pieds
Dansaient aux jours légers de l'espoir et du rêve !
O mon pays divin , j'ai bu toute ta sève ,
Je t'offre ce matin un brugnon rose et pur ,
Une abeille engourdie au bord d'un lis d'azur ,
Le songe universel que ma main tient et palpe ,
Et mon coeur , odorant comme le miel des Alpes ! »
Anna de Noailles
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