Sur le siège arrière, les trois enfants les plus jeunes — la petite Erin dans son siège d’auto et les jumeaux d’âge préscolaire, Jonathan et Jennifer — étaient tous tranquilles pour une fois.
Ils ne comprenaient pas pourquoi les choses changeaient encore une fois, mais ils se fiaient à moi pour les protéger et pour faire en sorte que tout aille bien.
Assise à côté de moi sur le siège avant, mon ainée, Anna, élève en deuxième année, ne cessait pas de parler des amis qu’elle espérait voir ce matin-là.
Je tenais fermement le volant d’une main tout en me rongeant les ongles.
Je savais qu’il fallait que je me rende à destination, mais cela m’inquiétait un peu.
À l’époque, je me sentais éloignée de Dieu.
Ce n’était pas une situation agréable, mais je n’avais personne à blâmer sauf moi-même.
C’est l’effet du péché quand on choisit de le commettre : il nous éloigne de Dieu.
À me voir, vous n’auriez jamais deviné qu’il y avait un problème.
Si vous m’aviez connu alors, vous auriez probablement pensé que j’avais réussi ma vie.
En tant que vocaliste, j’étais détentrice de plus d’honneurs que tout autre chanteur chrétien contemporain; à dix reprises, j’avais reçu le Dove Award pour chanteuse de l’année.
Vous auriez peut-être pensé que j’avais la vie facile.
C’est certain que vous n’auriez pas pensé que ma vie s’effondrait de part et d’autre.
Séparée de mon mari, dans l’attente d’un divorce, j’apprenais à diriger un foyer monoparental.
Je craignais que le divorce nuise à ma carrière, mais je craignais surtout que la presse découvre le secret honteux que je cachais.
J’étais terrifiée à l’idée que tous mes choix malsains passés viennent nuire à mes enfants.
Notre famille avait fréquenté une certaine église pendant des années.
C’était une bonne église. Mais j’avais besoin de trouver une nouvelle assemblée qui me permettrait d’apprendre et de croître dans ma relation avec Dieu.
J’avais entendu les gens parler en bien d’un nouveau pasteur, et en ce dimanche matin, j’avais décidé de me rendre à son église avec les enfants.
Je leur ai annoncé ma décision d’avance, en expliquant que je les laisserais à l’école du dimanche pendant que je participais à l’église des adultes.
Certains de leurs amis fréquentaient cette assemblée, ce qui rendrait la visite plus facile.
En m’y rendant ce matin-là, je me suis dit que même si je n’aimais pas le culte, j’aurais au moins une petite heure à moi toute seule.
Celles d’entre vous qui ont de jeunes enfants comprennent bien ce désir d’un petit répit.
J’espérais que personne ne me reconnaîtrait pendant que je traversais le parking pour entrer dans le foyer.
J’avais l’impression de porter une grande lettre écarlate sur ma poitrine —
un A pour adultère et peut-être aussi un M, pour menteuse.
J’évitais de regarder les gens dans les yeux, en pensant que tout le monde savait que j’étais pécheresse.
Après avoir conduit mes enfants à l’école du dimanche, je suis passée par hasard devant la porte qui menait au balcon. Sans y réfléchir, j’ai commencé à monter l’escalier.
Comme il n’y avait pas de sièges libres en avant, j’ai continué à monter pour enfin trouver un siège au dernier rang, sous une belle verrière.
Aussitôt assise sur le banc, j’ai commencé à ressentir de fortes émotions.
La chorale a commencé à chanter et j’ai pleuré; ils ont célébré la présentation d’un bébé, et j’ai pleuré.
Un adolescent se faisait baptiser, et j’ai pleuré. Ils ont pris l’offrande, et j’ai pleuré.
Toutes les émotions sortaient.
Je savais que j’avais environ une heure seule avant d’avoir à me ressaisir et retourner à la maison avec les enfants, et donc, je me suis donné la permission de pleurer.
Vers la fin du culte, le pasteur est descendu de la chaire et a commencé à descendre une des allées du grand sanctuaire spacieux.
« Si vous nous rendez visite aujourd’hui, sachez que nous sommes très heureux de vous compter parmi nous », a-t-il dit d’une voix claire, plaisante et chaleureuse. Tout à coup, la terreur m’a envahi. Tendue, j’ai fouillé dans mon sac pour trouver un autre mouchoir. Oh, s’il te plaît, ne demande pas aux visiteurs de se lever. Ne demande pas à quelqu’un de m’offrir une rose. Ne fait pas ça. Pas aujourd’hui, ai-je pensé.
Mais le pasteur a continué en disant : « Nous sommes si heureux de votre visite. » Ensuite, il a ajouté : « Il y a des gens autour de vous qui aimeraient vous rencontrer, si vous le voulez bien. Nous voulons que vous sachiez que le Dieu que nous servons demeure en ce lieu, ainsi qu’à l’extérieur de ce bâtiment. »
Il a avancé un peu plus le long de l’allée, en regardant de part et d’autre. « Mais il se peut qu’en tant que visiteur, vous n’êtes pas prêt à vous présenter à qui que ce soit ce matin. Il se peut que tout ce que vous désirez faire, ce soit de vous asseoir sur le dernier banc du balcon pour pleurer. C’est tout à fait acceptable. Nous voulons que vous sachiez que le Dieu que nous servons sait comment vous rencontrer là où vous êtes. Il ne vous a pas oublié. Nous servons le Dieu de la deuxième chance, le Dieu des nouveaux départs. Nous servons le Dieu qui libère ses enfants. »
Plus tard, ce pasteur perspicace me dirait qu’il ne m’avait pas vu en train de sangloter pendant le culte.
Il ne savait pas que j’étais là. Mais Dieu le savait.
Il avait placé ces paroles sur le cœur du pasteur ce matin-là pour qu’en les entendant je puisse savoir qu’il m’avait déjà trouvée là, en sanglots, sur le dernier banc du balcon.
Ce matin-là, j’ai pris les premiers pas pour me rapprocher de Dieu.
L’échec moral n’est pas une nouvelle réalité au sein du peuple de Dieu.
La Bible se trouve parsemée d’histoires de tels échecs. Samson a échoué.
David a échoué. Salomon a échoué. Jonas a échoué. Le peuple hébreu a échoué.
Les douze disciples ont échoué. Pierre a connu un échec cuisant.
Toutes ces personnes ont commis des péchés volontaires.
Ils ont tous aidé l’ennemi de Dieu en choisissant la désobéissance après avoir juré fidélité à Dieu.
Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, nous trouvons l’échec partout.
C’est à faire réfléchir!
Mais plus étonnant encore, nous découvrons que Dieu prend plaisir à nous restaurer.
L’Évangile raconte l’œuvre de Jésus, venu réclamer, racheter et restaurer son peuple perdu.
Si vous avez le cœur brisé et qu’un beau dimanche, vous vous trouvez sur le dernier banc, en train de sangloter, j’espère que vous y rencontrerez le Dieu d’amour.
Il a promis de pardonner pleinement et parfaitement tous vos péchés.
Vous n’avez qu’à reconnaître votre besoin de pardon et lui demandez de vous pardonner, en vous appuyant sur la mort de Jésus sur la croix, le paiement parfait.
C’est grâce à lui que vous pouvez avoir l’assurance de l’amour et du pardon du Père.
Une deuxième chance (septembre 2004)
Il est presque minuit, et la maison est enfin tranquille.
Mon deuxième mari est à Miami. Il rend visite à son père, qui doit passer par une angioplastie.
Les enfants dorment tous, et les chiens se pelotonnent sur leur énorme coussin.
C’est le moment préféré de ma journée, ces instants de solitude.
D’habitude, je me sens heureuse et en paix.
Mais ce soir, les larmes coulent sur mon visage.
Aujourd’hui, j’ai reçu le manuscrit de mon livre de la main de l’éditeur.
En lisant mon histoire une nouvelle fois, je me suis trouvée de nouveau envahie par la honte et la souffrance.
C’était comme si un vent du nord avait soufflé; mon péché m’avait giflé de nouveau.
En lisant mon histoire, je me suis demandé comment une personne pouvait choisir de pécher ainsi contre sa famille. Et dire que je l’ai fait!
Chaque fois que je fais un retour sur le passé, cette constatation m’anéantit. Malgré l’heure avancée, je téléphone à mes parents pour leur présenter mes excuses de nouveau pour toute la souffrance et la honte que je leur ai fait vivre en agissant de la sorte.
Le matin arrivé, je dirai de nouveau à mes enfants à quel point je regrette le fait que je leur ai fait souffrir.
Et après, en les regardant partir pour l’école, je vais sourire et remercier Dieu de nouveau pour le don précieux de sa grâce.
Si vous aussi, vous avez goûté à ce don merveilleux, si vous avez aussi fait marche arrière pour retourner auprès de Dieu, alors vous comprenez.
Vous avez peut-être aussi pleuré à minuit, tout comme je l’ai fait.
Mais le don de sa grâce nous assure que la joie de Dieu nous attendra dès le matin.
Tout le monde a une histoire.
Il se peut que la vôtre ne soit pas aussi traumatisante ou destructrice que la mienne.
J’espère que c’est le cas.
Mais quelle que soit votre situation, j’espère que mon histoire vous a encouragé à retourner auprès de Dieu, peu importe la gravité de vos erreurs.
N’oubliez jamais qu’il peut vous trouver, aussi profonde que puisse être votre misère.
Et si vous connaissez quelqu’un qui se trouve au dernier banc du balcon, détruit par le péché et rempli de désespoir, j’espère que mon histoire vous aidera à lui offrir de l’aide.
Il est si important de savoir que peu importe la gravité de notre péché, quelqu’un est prêt à nous accompagner sur la route de la guérison.
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