mardi 16 septembre 2014

Médiatisation, l'illusion et la réalité



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Auteur : Anne-Marie Montgomery
 
Nous vivons dans un monde hyper médiatisé, un monde rempli de photos et de films retouchés qui rendent de plus en plus difficile la distinction entre la fantaisie et la réalité. C’est ce que nous présente si bien le film Inception, où les protagonistes font appel à la technologie pour faire croire aux gens qu’ils vivent des événements qui ne sont que le fruit de leur imagination.
Certes, nous n’en sommes pas encore là, heureusement! 
Mais ce film nous montre à quel point tout est possible dans le monde du cinéma d'aujourd’hui… 
Nous pouvons créer des images qui semblent si réelles que l’illusion et la réalité se confondent.


Dans un monde où toutes les images et tous les messages peuvent être transformés par logiciel, comment pouvons-nous savoir si ce que nous voyons et entendons est vrai? Comment savoir si les photos et les messages que les médias nous présentent n’ont pas été modifiés? 
La communication médiatisée permet plus que jamais le triomphe du mensonge sur la vérité, de l’image fabriquée sur la réalité.
Considérez cette annonce publicitaire, qui démontre la transformation d’une jeune femme en mannequin pour une annonce publicitaire.
Si nous croisions cette jeune femme dans la rue alors qu’elle ne porte pas de maquillage, combien d’entre nous verrait en elle le mannequin dont la photo se trouve dans cette pub?
Ce vidéoclip démontre si clairement à quel point les médias sous toutes leurs formes facilitent l’idéalisation de la personne et la modification des faits.
 
Et cela n’est pas sans conséquence.
Il y a cent ans, mon arrière-grand-mère n’avait pas à entrer en compétition avec de telles femmes retouchées et idéalisées pour attirer les regards de mon arrière-grand-père. 
La télé n’existait pas encore. Les photos n’existaient qu’en noir et blanc. 
La pornographie n’était certainement pas aussi répandue et accessible qu’elle l’est aujourd’hui. 
Le marketing n’en était qu’à ses débuts.
Le cercle de connaissances de mes ancêtres consistait en quelques personnes de la région. 
Souvent, ils connaissaient leurs amis depuis leur enfance. 
Ils avaient tous fréquenté la même école et la même église. 
Ils étaient des voisins qui se voyaient sous tous les angles, quotidiennement.
Oui, la vie de mes ancêtres était beaucoup plus ancrée dans une vision réaliste des choses, et une vision beaucoup plus locale aussi.
Aujourd’hui, nos relations sont souvent plus éphémères et superficielles qu’avant. 
Nos amis se retrouvent parfois répartis aux quatre coins du globe, et nous ne connaissons d’eux que ce qu’ils choisissent de nous révéler par courriel, par photo ou par vidéo. 
Rares sont les amis que nous voyons quotidiennement et que nous connaissons profondément.

 
Aujourd’hui, il est aussi beaucoup plus difficile de se sentir attrayant ou belle.
Autrefois, si nous nous comparions  à nos amis ou nos voisins, et nous nous en tirions assez bien.  
Mais aujourd’hui, la plus belle fille que nous connaissons est la plus belle fille du globe, qui profite de chirurgie, d’entraîneurs et de maquillage pour maintenir son image. 
L’homme le plus attrayant est lui aussi le plus beau de la planète. 
Nous ne voyons ces personnages que sous le meilleur angle. 
Nous ne les voyons jamais fatigués, malades, découragés, tristes. 
Nous ne les connaissons vraiment très peu ou même pas du tout.

 




 

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