A l’origine, à l’époque des Romains, il s’agissait d’une fête en l’honneur du dieu Pan, nommée les chandeleuses.
Toute la nuit, les romains parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux.
En 472, le pape Gélase 1er décida de christianiser cette fête qui devint la célébration de la présentation de Jésus au temple. On organisa alors des processions aux chandelles le jour de la Chandeleur, selon une technique précise. Chaque croyant devait récupérer un cierge à l’église et le ramener chez lui en faisant bien attention à le garder allumé.
Un dicton de Franche-Comté disait d’ailleurs :Celui qui la rapporte chez lui allumée
pour sûr ne mourra pas dans l’année.
Ce cierge béni était censé avoir d’autres pouvoirs.
On disait que quelques gouttes de sa cire versée sur des œufs à couver en assuraient une bonne éclosion. Et aussi que sa flamme protégeait de la foudre si on l’allumait pendant l’orage.
Entre temps, une autre tradition a vu le jour:celle des crêpes.
Cette tradition se rapporte à un mythe lointain selon lequel si on ne faisait pas de crêpes le jour de la chandeleur, le blé serait carié pour l’année.
On disait d’ailleurs :"Si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur."
D’ailleurs, en faisant les crêpes, il fallait respecter une autre coutume, celle de la pièce d’or. En effet, les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d’or dans la main gauche.
Ensuite, la pièce d’or était enroulée dans la crêpe avant d’être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l’armoire jusqu’à l’année suivante. On récupérait alors les débris de la crêpe de l’an passé pour donner la pièce d’or au premier pauvre venu.
Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d’avoir de l’argent toute l’année.
Celui qui retournait sa crêpe avec adresse, qui ne la laissait pas tomber à terre ou qui ne la rattrapait pas sous la forme navrante de quelque linge fripé,celui-là avait du bonheur jusqu'à la Chandeleur prochaine.
La superstition désigne la croyance dans certains actes ayant toujours une conséquence positive ou négative; C'est mettre sa foi dans certains objets, animaux ou personnes portant systématiquement bonheur ou malheur.
Et tout cela pour des raisons que la personne superstitieuse ne peut jamais expliquer ou pour des raisons considérées comme irrationnelles que la science moderne ne peut évidemment admettre.
La majorité des superstitions reposent sur des fondements logiques, par exemple sur d’étranges phénomènes concomitants, à l’origine, qui, au fil des ans, bien qu’ils aient perdu toute leur signification, continuent de déclencher un comportement irrationnel.
La superstition révèle un état d’esprit, souvent formaliste et conventionnel, qui porte à attribuer à certaines pratiques une efficacité magique, à certains signes une signification surnaturelles qu’elles n’ont pas.
On peut inclure à cette définition les attitudes religieuses parfaitement vaines.
Par eux, un être en vient à croire que certains actes ou signes entraînent, d’une manière occulte ou automatique, des conséquences favorables ou défavorables, agréables ou désagréables.
La superstition est universelle et la majorité des gens se montrent superstitieux à divers degrés. Les superstitions participent souvent d'un ordre culturel au sens où la personne superstitieuse les partage à divers degrés avec le milieu social dans lequel elle vit. Pourtant, elles diffèrent d’une culture à l’autre. Par exemple, alors que le chat noir représente en un lieu la malchance, il évoque ailleurs la chance et le bonheur.
Historiquement, les superstitions ont surgi de l’effort des premiers hommes pour expliquer les phénomènes de la nature et pour comprendre le sens de leur propre existence.
La superstition découle donc d’une foi dénaturée ou d’une foi matérialiste: par elle, ce n’est plus Dieu, qui agit, c’est la puissance du geste, de la parole, du phénomène, de la coïncidence ou de l’objet.
Voilà où réside le plus grand danger des superstitions: celui d’amener une illusion à prendre le pas sur la réalité et celui de tenter de détrôner Dieu.
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