Jean 10/10 à 16: "Je
suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans
l’abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie
pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui
n’appartiennent pas les brebis, voit venir le
loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les
ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est
mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je
suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me
connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et
je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres
brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles–là, il faut que
je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau,
un seul berger."
Introduction
La plupart des chrétiens ont en mémoire l'image du bon berger qui porte un agneau sur ses épaules.
Cette image est d'ailleurs souvent assimilée à la parabole de la brebis perdue décrite dans Luc 15/4 à
6: "Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, et
qu’il en perde une, ne laisse les quatre–vingt–dix–neuf autres dans le
désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce
qu’il la retrouve? Lorsqu’il l’a retrouvée, il la met avec joie sur
ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses
voisins, et leur dit : Réjouissez–vous avec moi, car
j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue."
Au Moyen-Orient, les bergers du temps de Jésus n'agissaient pas comme les bergers que nous pouvons rencontrer
actuellement en occident.
Et lorsque Jésus parle de la parabole de la brebis perdue, il sous-entend une pratique très répandue à son
époque.
Lorsqu'une
brebis ne voulait pas suivre la voix de son berger et qu'elle se
mettait en grave danger à cause des
prédateurs, des falaises abruptes ou des conditions météorologiques,
il arrivait que son berger la rattrape et lui casse une patte pour
l'empêcher de s'égarer et de mourir.
Job 5/18: "Il fait la plaie, et il la bande; il blesse, et sa main guérit."
Après avoir brisé la patte de sa brebis rebelle, le berger pansait la blessure et portait la brebis sur ses
épaules.
Cette attitude peut paraître insensée, démesurée ou trop sévère, pourtant c'est seulement de cette façon que les
brebis les plus têtues apprennent la dépendance et la confiance dans leur berger et apprennent à écouter sa voix.
En réalité le berger n'est pas cruel, au contraire, on l'appelle le bon berger.
Les souffrances qu'il inflige à sa brebis ne sont pas gratuites, elles ne sont pas un signe de sa colère ou de son
agacement mais un acte de sagesse et d'amour pour préserver la vie de sa brebis.
Celui qui châtie sa brebis est le même qui donne sa vie pour ses brebis.
Proverbes 3/12: "L’Eternel châtie celui qu’il aime, comme un père l’enfant qu’il
chérit."
Le "châtiment" n'est évidemment pas un mot très apprécié.
Les plus anciens parmi nous ont peut être de mauvais souvenirs de parents ou d'instituteurs qui les ont frappé plus
ou moins injustement à coup de martinets, de ceinturons ou de baguette...
Mais le châtiment dont parle Dieu n'est pas celui des êtres humains qui se laissent emportés par la colère ou
l'impatience et qui sont souvent abusifs.
Le terme hébreu utilisé pour "châtier" signifie en réalité: montrer la vérité, prouver, convaincre, réprouver,
réprimander, raisonner, argumenter ou discuter.
Depuis quelques décennies, la pédagogie familiale et scolaire étant de plus en plus laxiste, les gens ont pris
l'habitude de réprouver toute forme de réprimande ou de réprobations.
Chacun veut faire ce qu'il veut, selon ses propres désirs et ses propres ambitions sans prendre conseils auprès de
personnes plus expérimentées et plus sages.
Cet état d'esprit est valable non seulement dans le monde mais malheureusement aussi dans l'Eglise.
Pourtant il est écrit dans Proverbes 12/15: "La voie de l’insensé est droite à ses yeux, mais
celui qui écoute les conseils est sage."
Alors n'oublions pas comme les hébreux, l’exhortation qui nous est adressée comme à des fils.
Hébreux 12/5: "Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage
lorsqu’il te reprend."
1. Un message aux brebis blessées.
Qui n'a jamais été à la place de la brebis rebelle?
Qui n'a jamais désobéi aux conseils et aux injonctions du bon berger?
Qui ne s'est jamais retrouvé emmêlé dans des situations inextricables comme une brebis dont la toison
est prise dans un buisson d'épines?
Qui n'a jamais trébuché contre un obstacle, ou n'est jamais tombé dans une fosse plus ou moins
profonde?
Reconnaissons que le bon berger a beaucoup de travail avec son troupeau!
Notre nature pécheresse pleine d'arrogance, de fierté, d'entêtement et de folie nous entraine bien trop souvent loin
du berger qui peut nous guider, nous conseiller, nous protéger et nous nourrir.
La brebis n'est pas une chèvre capable de tout manger ou de tout escalader.
C'est une créature fragile qui peut vite se mettre en danger.
Ne présumons pas de nos forces, nous avons un besoin vital de notre berger.
Dans Jean 15/5, Jésus a dit: "sans moi vous ne pouvez rien faire."
Pour éviter la famine, les blessures ou même la mort, une brebis a besoin d'un contact quotidien et permanent avec
son berger.
Si elle s'éloigne ne serait-ce qu'un jour, elle se met en péril.
Alors si les brebis sont assez inconscientes pour risquer leur vie, le bon berger, lui, veille sur chacune d'elles
et il les appelle chacune par leur nom, afin qu'elles se rapprochent sans cesse de lui.
Mais certaines brebis sont dures d'oreilles et s'obstinent dans leur désobéissance.
Malgré les appels répétés du bon berger, ses conseils et ses mises en garde, elles s'éloignent et se perdent dans
des dédales de chemins périlleux.
Souvent
le berger n'a même pas à leur casser la patte, car elles se punissent
elles-mêmes en mangeant des herbes
vénéneuses, en se blessant dans des sentiers trop escarpés, en
tombant dans des pièges ou en se faisant attaquer par les bêtes
sauvages!
C'est alors qu'intervient encore le berger.
Plein de compassion et d'amour, il cherche la brebis indocile jusqu'à ce qu'il la trouve et la porte sur ses épaules
pour la ramener à la bergerie.
Combien de peines, de fatigues, d'inquiétudes seraient épargnées si le bon berger n'avait dans son troupeau
que des brebis dociles et obéissantes!
Mais ce n'est jamais le cas! Dans un troupeau ordinaire il y a toujours des fortes têtes et des brebis inconscientes
qui s'égarent et mettent leur vie en péril.
Dans Ezéchiel 34/15 et16, le bon berger explique sa tâche en disant: "C’est
moi qui ferai
paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer, (…) Je
chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée,
je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle
qui est malade."
Même si vous ressentez votre indignité et votre culpabilité face à vos mauvais choix qui vous ont conduits loin du
bon berger, celui-ci ne vous rejette pas et ne vous condamne pas.
Bien sûr, il attend une repentance sincère de votre part et une bonne disposition à obéir, mais il fera tout pour
vous arracher du danger et vous ramener à la bergerie.
Il a donné sa vie pour ses brebis et rien ne peut l'empêcher de vous sauver si vous criez à lui et réclamez son
aide.
Psaumes 34/6 : "Quand un malheureux crie, l’Eternel entend, et il le sauve de toutes ses
détresses."
Encore faut-il avoir assez d'humilité pour le faire…
2. Le bon berger porte la brebis blessée sur ses
épaules.
Si la brebis accepte l'aide de son berger, il l'arrache au danger et la porte sur ses épaules.
Avec elle, il refait le chemin inverse dans la bonne direction.
Il lui montre la voie et ne lui laisse plus le choix.
Portée sur les épaules du bon berger, elle ne peut plus se perdre, plus s'épuiser, plus s'échapper…
Elle peut se reposer, s'abandonner…
Avez-vous envie de vous reposer sur les épaules de votre bon berger?
Avez-vous assez confiance en lui pour vous abandonner totalement dans ses bras, sans vous débattre, sans
choisir votre sentier et sans réfléchir à votre destinée?
Lui faites-vous à ce point confiance?
Sur les épaules de son berger, la brebis peut se reposer, mais elle peut aussi voir le chemin sur lequel elle a
marché avec plus de recul.
Elle a pris de la hauteur, elle s'est élevée au dessus des difficultés, elle peut désormais comprendre ses erreurs,
ses mauvais choix et reprendre espoir en se rapprochant de plus en plus de la bergerie.
Elle a du recul sur son passé insensé, son présent privilégié et son futur qui se dessine à l'horizon.
Elle est à la hauteur des yeux de son berger et voit les choses comme lui, les voit.
Et si elle a besoin d'explication, ses oreilles sont tout près de sa bouche pour entendre tout ce qu'il a à lui
dire. Elle ne peut être plus proche de lui pour écouter…
Sa présence la rassure, la sécurise et la porte…
Ses mots la consolent, l'encouragent et lui donnent d'autres perspectives.
Sur ses épaules, tout ce qui autrefois lui semblait insurmontable ou infranchissable est maintenant possible, elle se sent forte, même si ce n'est pas sur sa propre force qu'elle s'appuie mais sur celle du berger tout puissant.
Grâce aux encouragements et aux consolations du bon berger, les expériences qui s'étaient révélées destructrices et
honteuses deviennent formatrices.
Grâce à sa main tendue au moment opportun les difficultés qui auraient pu être fatales ont pu être surmontées
victorieusement.
Oui, le bon berger ne désire pas que ses brebis se perdent et meurent sur des chemins de traverse, il ne veut pas
les abandonner et les laisser à terre, c'est pourquoi il s'évertue à les rechercher et à les appeler sans cesse.
Saviez vous qu'étymologiquement parlant, encourager quelqu’un signifie lui "donner du cœur"?
C'est-à-dire lui permettre d’investir pleinement la situation dans laquelle il se trouve, même lorsqu’il la
considère comme une montagne infranchissable.
Par analogie, décourager quelqu’un, c’est lui " enlever le cœur ".
Autrement dit, c’est agir de manière négative sur sa motivation, ne pas prendre en compte les efforts qu’il fait
pour affronter sa situation, lui retirer toute envie de se battre et d’y arriver.
Jésus est le bon berger qui a donné sa vie pour ses brebis; il leur a donné son cœur pour changer le cours de leur
vie, leur redonner espoir et les sauver.
Sur ses épaules, les montagnes s'aplanissent et les chemins tortueux se redressent!
Le bon berger ne regarde pas à son propre intérêt, ni à sa propre fatigue pour aller chercher sa brebis au loin et la porter tout le long du chemin de retour. (Une brebis peut faire 60kg)
Mais trouver, sauver et réconforter sa brebis est sa priorité, peu importe ce qu’il lui en coûte et ce qu’il risque
d’y perdre pour lui-même.
Il a un intérêt véritable et authentique pour elle, parce qu'il l'aime d'un amour incommensurable.
Seuls les gestes et les paroles motivés par l’amour ont un impact positif.
Nous devons apprendre à connaître Dieu de manière toujours plus personnelle et ainsi nous approprier son amour si
grand et si profond.
La prise de conscience renouvelée de son amour pour nous débordera et rejaillira sur le troupeau, sur ceux que Dieu
nous appelle à encourager et à soutenir à notre tour.
Proverbes: 15/23: " Combien est bonne une parole dite à propos ! "
Proverbes: 15/23: " Combien est bonne une parole dite à propos ! "
Conclusion:
Une fois arrivés à la bergerie, le berger dépose sa brebis parmi les autres.
L'aspect misérable de la brebis affamée, blessée et repentante doit remplir le troupeau de compassion.
L'amour dont a fait preuve le berger tout le long du chemin "aller-retour" doit aussi transparaitre au sein du
troupeau qui doit entourer la brebis "prodigue", lui fournir sa chaleur et son affection.
Une brebis ne peut accomplir la part du bon berger (ni même un berger humain), il faut être assez humble pour
reconnaitre nos limites humaines.
Mais nous devons faire notre part avec fidélité, et non ressembler aux brebis auxquelles s'adresse le bon berger
dans Ezéchiel 34/21-22: "Parce que vous avez
heurté avec le côté et avec l’épaule, et frappé de vos cornes toutes les
brebis faibles, jusqu’à ce que vous les ayez
chassées, je porterai secours à mes brebis, afin qu’elles ne soient
plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis."
Ne voulant pas être jugées et condamnées pour leur dureté de cœur, les brebis du Seigneur doivent se revêtir
d'entrailles de miséricorde, de douceur et de convivialité.
Certaines brebis ont encore besoin de soins, de nourriture et de sécurité au sein du troupeau avant de s'aventurer
dans les collines et les prairies d'herbes fraiches.
Elles ne peuvent pas demeurer des semaines et des mois sur les épaules de leur berger mais elles doivent se refaire
une santé au sein même du troupeau.
Etre sur les épaules du berger est une position agréable, reposante et sécurisante mais cela ne peut durer
toujours.
Non à cause de la fatigue du berger, mais parce qu'une brebis toujours portée ne pourrait retrouver des forces et se
muscler.
Elle a besoin de brouter, de marcher et même de gambader pour se rééduquer et se soigner.
Elle a besoin de confronter les brebis du troupeau pour grandir, pour recevoir et donner…
Quelque
fois lorsqu'on est fatigués ou sérieusement blessés, on aimerait rester
indéfiniment sur les épaules de
notre berger, pour entendre sa voix douce et légère, pour voir les
choses comme il les voit et pour nous reposer, mais cette position
privilégiée ne peut durer.
Il nous faut guérir, nous relever et marcher au sein du troupeau, tout près de lui, sur le sentier qui mène à la vie
éternelle.
Illustration:
Une nuit, un homme a eu un songe.
Il a rêvé qu'il marchait le long d’une plage, en compagnie du Seigneur.
Dans le ciel apparaissaient, les unes après les autres, toutes les scènes de sa vie.
Il a regardé en arrière et il a vu qu’à chaque scène de sa vie, il y avait deux paires de traces sur le sable: L’une
était la sienne, l’autre était celle du Seigneur.
Ainsi ils continuaient à marcher, jusqu’à ce que tous les jours de sa vie aient défilé devant lui.
Alors il s'est arrêté et il a regardé en arrière.
Il a remarqué qu’en certains endroits, il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes, et cela correspondait exactement aux jours les plus difficiles de sa vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et aussi de plus grande douleur.
Il a remarqué qu’en certains endroits, il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes, et cela correspondait exactement aux jours les plus difficiles de sa vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et aussi de plus grande douleur.
Il
a donc demandé: "Seigneur, tu m’as dit que tu étais avec moi tous les
jours de ma vie et j’ai accepté de vivre
avec Toi. Mais j’ai remarqué que dans les pires moments de ma vie,
il n’y avait qu’une seule trace de pas. Je ne peux pas comprendre que tu
m’aies laissé seul aux moments où j’avais le plus
besoin de Toi. "
Et
le Seigneur lui répondit : " Mon fils, tu m’es tellement précieux ! Je
t’aime ! Je ne t’aurais jamais abandonné,
pas même une seule minute! Les jours où tu n’as vu qu’une seule
trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh
bien: c’était moi qui te portais. "
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