jeudi 4 septembre 2014

Le parfum de ta destinée





 Philippiens 4/2-3: "J’exhorte Evodie et j’exhorte Syntyche à être d’un même sentiment dans  le Seigneur. Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui  ont combattu pour l’Evangile avec moi, et avec Clément et mes autres  compagnons d’oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie."

J'aimerais replacer ce texte dans son contexte:
Les versets que nous venons de lire ont été écrits par l'apôtre Paul en 63 après Jésus Christ, alors qu'il était emprisonné à Rome; l'épitre s'adresse à l'église de Philippe et ce passage est plus particulièrement destiné à trois chrétiens.
Avant de poursuivre, j'aimerais relire ces versets dans leur version littérale beaucoup plus explicite.
"Je demande instamment à Evodie et je demande instamment à Syntyche  de revêtir les mêmes sentiments, le même esprit, d'être en harmonie et d'avoir la même vision dans le Seigneur. Et toi fidèle compagnon de joug, je te supplie de les aider, elles qui se sont efforcées de combattre ensemble et en même temps pour la bonne nouvelle de l'évangile."

Ce texte nous apprend que deux sœurs en Christ de l'église de Philippe étaient en désaccord et que l'apôtre Paul missionne un frère pour les aider à se retrouver ensemble à l'unisson et avec passion.
D'après le contexte historique nous pouvons penser que le frère sollicité ici est Epaphrodite, compagnon d'œuvre et de combat de Paul, envoyé par son église à Rome pour soutenir l'apôtre financièrement et renvoyé à Philippe avec la fameuse épitre aux Philippiens.

Mais revenons-en à Evodie et Syntyche.
Ces deux femmes d'origine grecque s'étaient converties sous le ministère de l'apôtre Paul et travaillaient ensemble dans l'œuvre du Seigneur dans la ville de Philippes.
Le nom d'Evodie signifie "parfumée" et celui de Syntyche signifie "Celle qui rencontre le destin".
Comme le Seigneur l'avait enseigné dès le début à ses disciples, ces chrétiennes œuvraient ensemble deux par deux.

1. Le principe du binôme
Il était en effet habituel en Israël, qu'un disciple qui étudiait sous l'autorité d'un maître, ait  toujours un partenaire d'étude pour travailler avec lui.
Il semble que Jésus ait repris cette pratique et l'ait développée parmi ses disciples.
Marc 6/7: "Jésus appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux…"
Luc 10/1: " Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et  il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous  les lieux où lui-même devait aller."
Un examen plus approfondi des Écritures révèle que les serviteurs de Dieu ont souvent travaillé deux par deux, comme Moïse et Aaron, David et Jonathan, Elie et Elisée, Pierre et Jean, Paul et Barnabas, Paul et Silas…


Certains chrétiens aiment l'indépendance et ne veulent rendre de comptes à personnes.
Ils préfèrent travailler seuls, pensant que cette autonomie leur donnera plus de liberté, de rapidité et moins de tracas relationnels.
Quelque part, cette analyse n'est pas fausse, mais ce n'est pas le choix qu'a fait le Seigneur, qui a décidé de bâtir son Eglise sur des chrétiens unis ensemble (à l'unisson avec passion).
 A ce propos, un proverbe africain dit: "Seul on marche plus vite....Mais ensemble on marche plus loin".

Voyons ensemble pourquoi le Seigneur a décidé d'envoyer ses disciples deux par deux.

  1. Pour qu'ils prient ensemble.
Jésus a d'ailleurs promis dans Matthieu 18/19-20: "Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre  pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père  qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu  d’eux."
Nous avons perdu une grande partie de la puissance de la prière, parce que trop de chrétiens prient seuls.

  1. Pour qu'ils servent le seigneur ensemble.
Deux chrétien(nes) qui se font confiance atteindront davantage les objectifs divins ensemble, que si elles (ils) essayent de réaliser les plans de Dieu tout seuls.
Ecclésiaste 4/9: "Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils retirent un bon salaire de leur travail."
Quand Jésus a envoyé ses disciples pour prêcher l'Évangile, et il les a envoyé deux par deux. Il savait qu'ils pourraient s'encourager mutuellement et pourraient multiplier leur confiance pour essayer des choses qu'ils n'auraient peut être pas osé faire seuls.

  1. Le binôme permet un soutien spirituel mutuel.
Si l'un est sous pression spirituelle, attaqué par l'ennemi ou tenté par des convoitises charnelles,  l'autre prie pour lui, l'exhorte et le reprend.
Si l'un tombe, son compagnon peut l'aider à se relever.
Ecclésiaste 4/10: " S’ils tombent, l’un relève son compagnon; mais malheur à celui qui  est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever!"
Il y a une réelle protection spirituelle quand deux personnes se soutiennent  mutuellement.
Une raison pour laquelle l'église est si faible, c'est que trop de chrétiens sont seuls contre l'ennemi de leur âme et il n'y a personne pour leur apporter un soutien quand ils sont attaqués.
Lorsque le roi Saül tomba dans le péché, son ami le prophète Samuel cria à Dieu toute la nuit (1 Samuel 15/1). C'est le genre d'ami dont  nous avons tous besoin.

  1. Un binôme permet d'entretenir le feu de l'Esprit et de se protéger l'un l'autre.
Si l'un se refroidit spirituellement ou s'endort, l'autre est là pour le secouer et le réveiller.
La puissance du binôme aidera à prévenir les chutes spirituelles.
Si l'un fait une erreur, l'autre sera en mesure de le corriger.
Nous avons tous besoin de quelqu'un qui se soucie vraiment de nous, qui nous connaît assez bien pour discerner nos égarements, quelqu'un qui peut nous remettre en question si nous nous éloignons de la voie du Seigneur.
Cela doit être une personne à qui nous faisons totalement confiance, et avec qui nous sommes suffisamment proches pour qu'elle puisse voir au-delà des apparences.
Beaucoup de chrétiens tombent dans le péché et n'atteignent jamais le but que Dieu leur avait fixé parce qu'ils s'isolent des frères et sœurs, ferment leur cœur et veulent rendre de compte à personne.
De nombreux soldats qui ont combattu ensemble dans une guerre, ont appris l'importance de faire partie d'un binôme.
Ils deviennent souvent des amis intimes qui veillent les uns sur les autres.
Ils font tout ensemble.
Survivre à une intense bataille ensemble leur a permis de renforcer les liens entre eux.
C'est un bon exemple pour les chrétiens, que l'apôtre Paul a utilisé dans son épître aux Philippiens.
Philippiens 2/25: "J’ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon  d’œuvre et de combat, par qui vous m’avez fait parvenir de quoi pourvoir  à mes besoins."
Pas étonnant qu'il ait sollicité Epaphrodite pour réconcilier Evodie et Syntyche!

Epaphrodite savait exactement ce que signifiait faire partie d'un binôme!
Au point même où Paul l'appela son compagnon d'œuvre, son frère d'armes et son fidèle compagnon de joug!

2. Un binôme sous le même joug.
Savez-vous ce qu'est un joug?
Le joug est une pièce de bois permettant d'atteler des bœufs ou des chevaux en exploitant au mieux leur force de traction.
Dans Matthieu 11/29-30, Jésus a dit: "Venez à moi vous tous qui êtes épuisés par un dur labeur et chargés d'un lourd fardeau et je vous permettrai de vous reposer. Chargez-vous de mon joug et apprenez de moi (par utilisation et en pratique) car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux, plaisant (opposé à rude et tranchant) et mon fardeau est léger."

Lorsqu'Evodie et Syntyche se sont converties, elles se sont tout de suite placées sous le joug du Seigneur pour œuvrer en toute quiétude à ses côtés.
Et j'espère que c'est aussi ce que vous avez fait!
Le joug du diable nous enserrait, nous blessait et pesait sur nos épaules; mais grâce à Dieu, Jésus nous a libérées de ce joug pour que nous puissions prendre le sien doux et léger.
Si nous sommes attelés avec Jésus, nous marchons au même rythme que lui.
S'il s'arrête nous nous arrêtons, s'il marche nous marchons, s'il court nous courrons; s'il va à gauche nous allons à gauche, etc.
Sous son joug, nous ne pouvons pas nous perdre, nous ne pouvons pas nous éloigner de sa présence et nous pouvons entendre sa voix.
Dans sa présence, à ses côtés, nous marchons dans le sillage qu'il a prévu pour nous, dans notre destinée.
Dieu a dit à travers le prophète Jérémie 29/11: " Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel,  projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de  l’espérance."
Et Jésus a ajouté dans Jean 15/5: "Sans moi vous ne pouvez rien  faire."

Lorsque nous quittons le joug de l'ennemi, nous ne pouvons pas rester seuls, au risque de retomber rapidement entre ses griffes acérées!
Nous devons revêtir le joug de Christ, ce joug doux et léger afin d'avancer sur la voie de notre salut, sans nous égarer, sans repartir en arrière, ni restés bloqués indéfiniment à la croisée des chemins!
Oui notre destinée est cachée en Christ, notre vie est en lui.

Syntyche signifie "Rencontre avec ta destinée".
On peut dire qu'on a rencontré sa destinée seulement quand on a rencontré Christ.
Dans la pensée biblique le destin est synonyme de chemin.
Jésus est le chemin.
Jésus est le seul qui peut nous révéler le but de notre vie, la raison pour laquelle Dieu nous a créées;
Il est le seul qui peut nous guider jour après jour en marchant à nos côtés, sous le même joug.
Quand quelqu'un n'a pas la révélation de sa destinée, il vit de manière négligente; il n'a pas de direction, de motivation ni de frein.
Celui qui se place sous le joug de Christ connait, tôt ou tard, où celui-ci est en train de le conduire et ce à quoi il est appelé.
Marcher avec Christ, sous son joug nous donne le privilège de connaitre la gloire de notre héritage et de bénéficier des arrhes de son Esprit.
Demeurer en lui nous permet de porter du fruit!
Demeurer en lui nous permet de diffuser autour de nous la bonne odeur de Christ; un parfum de vie qui donne la vie! (2 Corinthiens 2/15)

Evodie et Syntyche marchaient ensemble sous le même joug, toutes les deux, avec Christ, au même rythme que lui et dans sa direction.
Elles partageaient le même Esprit, avaient la même vision, aimaient les mêmes choses et jouissaient d'une réelle harmonie toutes les deux à l'unisson avec Christ,  avec passion…

Je ne sais quelle dissension, quelle tentation ou quelle tribulation ont pu les dysharmoniser et les mettre en discordance, mais ce que je sais c'est qu'en n'étant plus ensemble à l'unisson et avec passion, elles avaient aussi perdu leur communion avec Christ.
Tout est lié!
Celle qui perd la communion divine, perd la communion fraternelle et celle qui perd la communion fraternelle perd la communion avec Dieu.

Quoi qu'il en soit, Epaphrodite eut pour mission de remettre sous le même joug les deux sœurs.
Un compagnon de joug  (suzugos) est quelqu'un avec qui Dieu nous a attelés, c'est le même terme employé pour des époux.
Marc 10/9: "Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint." (suzeugnumi).

Un compagnon de joug peut aussi être un associé, un collègue ou un partenaire, mais attention, Paul nous met en garde dans  2 Corinthiens 6/14 de  ne pas nous mettre avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a–t–il entre la justice et l’iniquité ? Ou qu’y a–t–il de commun entre la lumière et les ténèbres ?

Le joug sous lequel Christ veut nous assembler entre mari et femme, ou entre compagnons d'œuvres et de combat dans le Seigneur, c'est son joug!
Un joug où l'ennemi n'a aucune part et où les partenaires sont unis ensemble avec et par Christ.
Lorsque Christ nous unit sous son joug, c'est lui qui décide de tout, c'est lui qui nous amène dans notre destinée, c'est lui le chemin!

Conclusion
Attelés avec Christ, nous devenons les imitateurs de Dieu, et nous marchons dans l’amour, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. (Ephésiens 5/2)
Attelés avec Christ, nous ne recherchons pas notre intérêt et n'essayons pas d'accomplir nos propres désirs, mais nous nous abandonnons à sa volonté en livrant nos vies comme un sacrifice de bonne odeur, comme un parfum agréable à Dieu…
Le parfum de votre destinée se dégage de Christ au milieu de vous, et en chacun d'entre vous.
Ce parfum est un parfum de vie qui donne la vie.

Un parfum ne se compose jamais d'une seule senteur et c'est grâce à l'effet de synergie du mélange que certaines fragrances dégagent toute leur intensité.
C'est dans le juste mélange que s'exprime la véritable fascination d'un bon parfum.
Si vous n'êtes pas en harmonie, en synergie avec Christ et avec ceux que Dieu a mis à vos côté sous son joug, vous dégagerez un parfum de mort qui donne la mort, comme Evodie et Syntyche au moment où elles n'étaient plus à l'unisson.

Savez vous que la bible mentionne une composition de parfum particulière commandée par Dieu à Moïse?
Quand Dieu a demandé que les êtres humains lui composent un parfum qui lui soit agréable, il a choisi (entre autre):
Le cinnamome (cannelle) symbole de nos prières qui montent à lui, comme un parfum de bonne odeur.
La myrrhe symbole de la mort à soi même dans notre service pour lui, car nous devons offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est de notre part un culte raisonnable. (Romains 12/1)
L'aloès (aloe vera) symbole de la guérison et de la restauration que Dieu nous donne au sein même de nos combats.
Le roseau aromatique (nard) symbole de notre flexibilité et de notre enracinement profond en lui, même lorsque la tempête fait rage.
Et la casse qui est le symbole de la résurrection, de la gloire divine et de la beauté du Christ dans le ciel.
Toutes ces senteurs devraient se mêler et se dégager de notre vie spirituelle alors que nous œuvrons ensemble pour notre maître.
Comme Evodie et Syntiche marchaient deux par deux nous devons associer dans notre vie le parfum de Christ et la destinée qu'il nous a préparés.
Celle qui aurait le parfum seul serait dans la stagnation et la confusion quand à la voie à suivre.
Celle qui aurait la destination pour sa vie sans avoir le parfum de Christ ne serait pas efficace dans son service et apporterait la mort spirituelle plutôt que la vie autour d'elle.
Souvenez vous d'Evodie et Syntiche deux sœurs qui devaient œuvrer ensemble pour porter du fruit!

Sophie Lavie

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